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quantité de marbres taillés, des clous dont l'on se servait pour retenir les tuiles; le tout mélangé de cendres et de charbon.

Q. Porte à deux battants dont on voit encore les crapauds. Le seuil est en pierre de taille percé de trois trous de 0,02 de largeur chacun. Le seuil étant usé par les pas, on peut en conclure que là était le passage le plus fréquenté de la maison.

R. Pavé en scaiolle.

S. Espace plein de décombres.

T. Scaiolle reposant sur un lit de pierres perdues de 0,80 d'épaisseur, pour préserver l'appartement de l'eau d'une source.

U. Hypocauste bouleversé, plein de clous, de débris de mosaïque, de tables et de corniches en marbre, de morceaux de porphyre, de marbres précieux et de granit taillés en rond, en carré, en losange, en triangle, etc. Les plus grands étaient de deux pouces.

V Espace circonscrit par deux arcs de cercle liés par deux lignes droites, enveloppé en partie par un massif de maçonnerie. L'intérieur était revêtu de marbre blanc et pavé de dalles de calcaire blanc et de marbre de Diou. On y a trouvé des coquilles de quatre espèces, des cubes de mosaïques en verre de couleur, des morceaux de chaux roulés dans une poudre bleue à base de cuivre.

X. Pavé en scaiolle.

Les marbres dominant dans l'édifice étaient: le cipollin vert, le marbre blanc veiné de rouge, le marbre blanc pur, le marbre de Paros, le marbre de Diou et le marbre violet. Les autres matériaux étaient le granit à grain moyen trèsbien appareillé, le calcaire oolitique, le grès bigarré, le calcaire blanc compacte, le calcaire concrétionné blanc ou albâtre translucide, et le schiste.

J. DE FONTENAY,
Membre du conseil de la Société française.

Histoire archéologique de l'époque gallo-romaine de la ville de Rennes, par M. A. Toulmouche (1).

Tel est le

titre d'un ouvrage très-important sur l'état de Rennes sous la domination romaine et sur les nombreuses découvertes faites dans la Vilaine il y a peu d'années, par suite des grands travaux opérés dans le lit de cette rivière. Ce volume est un des mieux faits et des plus remarquables qui aient été publiés depuis long-temps, et il est digne à tous égards de recevoir un prix de l'académie royale des inscriptions et belles-lettres, ou du congrès scientifique de France. Imprimé avec soin à Rennes, il se compose de 325 pages in-4o, et de 22 planches du même format. Nous reviendrons sur cette belle et bonne publication. D. C.

Le château de Courseulles: vœu pour sa conservation.

Le port de Courseulles qui appartenait à une compagnie vient d'être racheté par le gouvernement, en vertu d'une loi votée dans la dernière session. Cette mesure utile nous a rappelé qu'il y a quelques années on parlait de démolir l'ancien château, assez belle construction qui domine la partie haute du bourg, et dont le style dénote à peu près le règne de Louis XIII. Rien n'annonce aujourd'hui que cet acte doive s'accomplir. Il serait néanmoins à désirer que cet édifice (si les propriétaires sont dans l'intention de le vendre) devint propriété communale: on pourrait y établir la mairie, les écoles, les bureaux maritimes, etc., etc. Une place publique existe déjà devant ce château, tout y serait donc admirablement disposé pour une semblable destination. Courseulles est destiné à prendre de l'accroissement, l'on comprend combien un aussi bel édifice peut être utile par la suite. Nous faisons donc des vœux pour sa conserva

et

(1) Vol. in-4o. Rennes, Deniel, libraire-éditeur, 1847. Caen, Hardel, imprimeur.

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tion, et s'il était question de le vendre, nous ne saurions trop inviter l'administration à en faire l'acquisition.

D. C.

NÉCROLOGIE. Mort de M. Mathias Mayor, membre étranger de l'Institut des provinces. La mort a frappé, il

y a peu de jours, une des célébrités médicales de l'époque, M. le docteur Mayor, chirurgien en chef de l'hospice de Lausanne, membre étranger de l'Institut des provinces de France et d'un grand nombre d'académies de toutes les contrées de l'Europe. M. Mayor était âgé de 72 ans; sa longue et belle carrière a été illustrée par des découvertes importantes dans l'art de guérir, par des ouvrages précieux, des succès qui lui ont obtenu une réputation européenne.

M. Mayor n'avait pas manqué une seule fois depuis 7 ans d'assister au congrès scientifique de France; président de la section de médecine à Besançon, il a toujours fait partie du bureau de cette section dans les réunions suivantes. M. Mayor qui avait pu comparer la marche du congrès de France à celle des congrès Allemands et Italiens, trouvait les congrès de France mieux dirigés et aimait à s'y rendre au milieu de ses nombreux amis.

Doué d'une activité prodigieuse, on le vit en 1843 assister, à 8 jours d'intervalle, au congrès de France à Angers, et au congrès Italien à Padoue. Nous l'avions vu plein de santé, en septembre 1846, au congrès scientifique de Marseille; quelques mois avant il avait fait à l'Institut des provinces réuni à Orléans, des communications du plus haut intérêt; il fit aussi, à l'hospice de cette ville avec le plus grand succès, des opérations qui étonnèrent les praticiens du pays.

La perte de M. Mayor sera vivement sentie en France et en Suisse ; il laisse un fils qui a embrassé la carrière de son père; le célèbre paléonthologiste Agassiz est son neveu.

D. C.

EXCURSION ARCHÉOLOGIQUE

DANS

L'ARRONDISSEMENT DE SAINT-JEAN-D'ANGÉLY

(CHARENTE-INFÉRIEURE ),

SEPTEMBRE 1846;

Par M. LACURIE,

Membre du conseil de la Société française.

MOSAIQUE DE BERNAY.-MOTTE FÉODALE DE S'.-FÉLIX. -RAISON PRÉSUMÉE DES SOUDURES QUI SE REMARQUENT A QUELques églises RURALES EN SAINTONGE.

(A M. de Caumont, directeur de la Société française.)

Je vous dois compte d'une excursion archéologique dans l'arrondissement de St.-Jean-d'Angély. Les détails que j'ai à vous donner vous intéresseront, je l'espère, d'autant plus que j'aborde une question dont on ne paraît pas s'être occupé dans le monde archéologique, bien qu'elle se rattache à la hiérarchie ecclésiastico-féodale du moyen-âge. Il ne sera pas sans quelque gloire pour notre modeste Société archéologique de Saintes, d'ouvrir la route dans l'étude de cette question autour de laquelle se groupent une foule de faits inexpliqués jusqu'à ce jour.

En 1841, M. le docteur Cornay, alors habitant la Rochelle,

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