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Tableau no 3. Directions mesurées entre Stockholm, Upsal, Danemora et Sala.

Tableau no 4. Directions mesurées entre Strengnäs, Thorshalla, Elkistuna, Malmköping, Tableau no 5. Directions mesurées dans la contree d'Areskuttan, entre le lac d'Östersund et la frontière de Norvege.

Tableau no 6 Directions mesurées sur les bords du Miösen, entre ce lac et Christiania. Tableau no 7. Directions mesurées entre Christiania et Kongelf, le long du littoral. Tableau no 8, Directions mesurées entre Kongelf et Varberg, le long de la côte orientale du Caitegat.

Tableau no 9. Directions mesurées entre Christiania et Arendal, le long de la région littorale, sur les îles avoisinantes et aux environs de Kongsberg et Modum.

Tableau no 10. Directions mesurées entre la frontière de Norvege, Værdalsören et Levanger (Fiord de Drontheim).

Tableau no 11. Directions mesurées dans la zone littorale entre Levanger et Drontheim. Tableau no 12. Directions mesurées entre Droutheim, Roraas et Jerkind, dans la region des lacs Ferager Fœmund et Öresund.

Tableau no 13. Directions mesurées en Finlande, entre Brahestad, Ganile Carleby, Lappayārvi, Tammerfors, Tavastehus, Helsingfors, Abo, Lovisa, Willmanstrand et sur les bords du lac Ladoga.

Nota. Toutes ces directions sont rapportées aux méridiens astronomiques.

CARACTÈRES DU DÉPÔT DE TRANSPORT DANS LE NORD DE L'Europe.

Le dépôt de transport du nord de l'Europe constitue une formation géologique non moins remarquable par ses caractères que les formations plus anciennes; son épaisseur, qui est très variable, paraît atteindre une centaine de mètres dans certaines parties du nord de l'Allemagne, de la Russie et du Danemarck; mais son développement principal est en surface; il s'étend en rayonnant autour du massif cristallin des contrées scandinaves jusqu'aux îles Britanniques, d'une part; de l'autre, jusque vers le 50° degré de longitude orientale, et du côté du midi jusqu'au pied des Carpathes, des Riesen et des Erzgebirge. Un des caractères particuliers à ce terrain consiste en ce qu'il n'a pas été déposé seulement dans des contrées basses, dans des bassins, mais il se montre avec des caractères analogues au niveau même de la mer et à une élévation de plus de 1,000 mètres au-dessus, au sein même des régions montagneuses de la Scandinavie, sur les flancs des rochers, de même que dans les plaines. Cette circonstance, jointe à l'absence d'une stratification régulière, à la forme accidentée de la surface du dépôt et à la présence habituelle de gros fragments roulés, montre que les conditions générales de calme et de repos dans lesquelles s'est effectuée la sédimentation pendant les époques antérieures, ont été remplacées, pendant la période anté-humaine, par des conditions particulières d'agitation et de mobilité.

Passage entre le terrain diluvien et la formation tertiaire.

Néanmoins, dans la partie méridionale de la zone où s'est déposé le terrain de transport, au S. de la Baltique, c'est-à-dire à une

assez grande distance des rochers d'où a été détachée la plus grande partie des matériaux qui ont formé les éléments de la sédimentation, il y a, sous le rapport pétrographique, un passage entre le terrain diluvien et la formation tertiaire sous-jacente; celle-ci se compose, en effet, de couches argileuses et arénacées, à l'intérieur desquelles il y a des blocs de granite provenant probablement des rochers de la Scandinavie; mais elle est caractérisée par la présence de bancs de lignite et de coquilles tertiaires, appartenant à la période subapennine ou miocène, tandis que les coquilles contenues dans le terrain diluvien sont semblables à celles qui vivent aujourd'hui dans la Baltique. Toutefois, il est évident que le transport de matériaux très volumineux a pu s'effectuer dans des mers tenant en suspension des détritus aussi ténus que les argiles, et dans lesquels vivaient des animaux marins : c'est pendant la période diluvienne que ce transport a eu lieu sur la plus grande échelle; mais il s'est fait aussi pendant la période tertiaire, et maintenant encore il a lieu dans des conditions analogues, c'est-à-dire à l'aide de glaces flottantes, sur les rives de la Baltique, sur les bords des fleuves et des lacs du N. de l'Europe.

En divers points de l'Europe, les dépôts tertiaires moyens attestent le développement d'actions diluviennes.

Il est à remarquer qu'au midi des Alpes, le terrain tertiaire miocène que l'on voit affleurer sur la colline de Superga, près Turin, contient des blocs très volumineux provenant des Alpes, de même que le terrain du Danemarck formé à la même époque renferme des blocs scandinaves. J'ai aussi observé que les terrains tertiaires miocènes dans l'O. de la France sont des terrains de transport, argileux et arénacés, renfermant de gros fragments arrachés aux roches palæozoïques, et l'on voit même souvent à leur surface de véritables blocs erratiques dont le volume est supérieur à 1 mètre cube : : ces dépôts attestent l'existence de grands courants qui ont couvert d'immenses étendues de terrain, et qui ont érodé les plateaux élevés de même que les plaines basses : ainsi, à la même époque, pendant la période tertiaire moyenne, le sol de différentes parties de l'Europe a été soumis à des actions diluviennes. Il paraîtrait, d'après les observations de M. Forchammer, que l'agitation des eaux qui a déterminé le transport des détritus de roches scandinaves vers le midi, aurait même commencé dès la fin de la période crétacée; car on trouve dans le Danemarck ces

détritus associés à des débris de coraux dans des couches situées à la partie supérieure de la série crétacée.

Grandes accumulations de détritus granitiques.

Le terrain de transport formé pendant la période diluvienne renferme, dans le Danemarck et dans le N. de l'Allemagne, une zone argileuse assez épaisse, située au-dessous des couches arénacées qui constituent la partie supérieure du dépôt; mais, au N. de la Baltique, il s'y trouve fort peu d'argile, et la masse principale est formée de détritus siliceux, ou plutôt granitiques. Des matériaux de diverses grosseurs provenant des roches primitives de la Scandinavie ont été transportés du N. vers le S., et ont formé des accumulations très épaisses sur les plaines et les plateaux de la Norvége, de la Suède et de la Finlande, au N. et au S. de la Baltique, et nécessairement aussi au fond de cette mer, qui paraît avoir été la partie centrale et la plus profonde de l'immense bassin diluvien. J'ai décrit précédemment (1) les caractères généraux du terrain de transport et des blocs erratiques en Finlande, en Russie, en Pologne, en Allemagne et dans le Danemarck. Je me bornerai donc à indiquer les principaux faits que j'ai observés dernièrement en Suède et en Norvége.

Les accumulations de détritus primitifs qui couvrent la majeure partie du sol de la Suède et de la Finlande présentent diverses dispositions, et donnent lieu à des accidents de terrain de formes très variées: on désigne généralement, en Suède, ces accidents sous le nom de ås (au pluriel åsars); mais on appelle ainsi les élévations de terrain formées principalement de roc solide, et ne présentant que des lambeaux superficiels de dépôt de transport, aussi bien que les collines composées entièrement de terrain meuble, et l'on désigne même habituellement ces dernières sous le nom de sandås ou colline de sable, car le dépôt qui les forme est, dans la plupart des cas, principalement sableux et graveleux.

Dispositions principales du terrain de transport déposé sur les collines granitiques de la Suède.

Souvent le terrain de transport a nivelé les inégalités que présentaient les collines granitiques, et a produit des plateaux et des

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(4) Voyages en Scandinavie, etc. Géologie. Par J. Durocher. Et Bulletin de la Soc. géol., séance du 1er décembre 1845.

plaines d'une horizontalité remarquable; d'autres fois les détritus ont été répandus comme un manteau à la surface du roc solide, et alors ils ont conservé la forine arrondie, conchoïde des mamelons de granite et de gneiss. Cependant le dépôt s'est fait de préférence sur le côté méridional, ou plus généralement sur le côté abrité des rochers, et quelquefois il se présente, comme au Kinnekulle, sous forme d'une longue traînée. Les entassements de débris que l'on voit sur le flanc ou au pied des collines ont souvent la forme de monticules mamelonnés, jonchés de quartiers de rochers de plus de 10 mètres de longueur. Ces blocs gigantesques sont couchés pêle-mêle, les uns reposant à la surface du dépôt de graviers et de cailloux, les autres enfoncés dedaus. Quelquefois le dépôt de transport simule un amphithéâtre ou un cirque, comme on le voit aux environs de la fonderie de canons d'Åker; il semble que ce soit l'effet d'un grand remous des eaux; ailleurs on y remarque des cavités en forme de bassins, de fonds de chaudière. Beaucoup de lacs en Suède, et principalement en Finlande, paraissent occuper le fond de cavités situées au milieu du terrain sableux, et sont allongés parallèlement à la direction générale des stries dans la contrée environnante.

Formes diverses des åsars entièrement composés de terrain meuble.

Les figures 2, 3, 4 et 5 représentent les formes principales qu'affectent les åsars, lorsqu'ils sont entièrement composés de terrain meuble: très fréquemment, à la surface des plaines diluviennes très unies, on voit des exhaussements en forme de dômes surbaissés ou de calottes sphériques (voir la fig. 2), ayant de 3 à 6 et 8 mètres de hauteur, et parsemés de gros blocs anguleux.

La fig. 3 indique des collines allongées en forme de chaussées aplaties, semblables à la SERRA du Piémont, déposée à l'embouchure de la vallée d'Aoste dans la plaine; cette forme est principalement développée dans la partie de la Suède que traverse le 60 degré de latitude, et qui est la plus fréquentée; aussi a-t-elle été particulièrement remarquée; mais elle n'est pas inhérente aux åsars d'une manière absolue. Ces chaussées sont souvent ébréchées (fig. 4); elles ressemblent fréquemment à des prismes triangulaires, dont la section est représentée fig. 5. Elles se voient, en général, dans les parties plates de la Suède, à la surface des plaines ou des plateaux; mais on en trouve aussi sur le bord et dans le fond même des vallées: dans ce dernier cas, elles ont presque toujours en coupe la forme triangulaire; et il n'est pas.

rare de voir trois ou quatre de ces traînées de détritus disposées parallèlement et formant des sillons inégaux, comme c'est indiqué dans la fig. 6, dessinée entre Öfvre Hogdal et Rätan (Jemtland). Quelquefois les åsars, aplatis en forme de terrasses, sont parseinés de monticules et disposés en forme de dômes semblables à ceux que j'ai dessinés (fig. 7) entre la petite ville d'Halmstad et la maison de poste de Kärrby.

Directions des åsars dans la partie S.-E. de la Suède

Quant à la direction de ces collines allongées et de ces chaussées aplaties ou à section triangulaire, elle est en rapport évident avec le phénomène des érosions. Nous avons vu que les stries et les sillons ne sont pas dirigés du N. au S. dans toute l'étendue de la Scandinavie; il en est de même de ces åsars, et les observations que j'ai faites dans les différentes régions où j'ai voyagé m'ont amené à conclure que les traînées de détritus sont généralement allongées dans le sens du système d'érosions qui prédomine dans chaque zone, et, ce qui est encore plus remarquable, c'est que dans les régions où il y a plusieurs systèmes de stries, il y a souvent aussi plusieurs systèmes d'åsars ou de traînées de détritus. Ainsi, j'ai mesuré la direction de plusieurs groupes d'âsars au nord d'Upsal, et j'en ai vu qui sont dirigés au N.-N.-E. et d'autres au N.-N.-O. Ce fait se reconnaît même sur les grandes traînées de terrain meuble qui sont indiquées sur les cartes d'Hermelin et Forselle, et à la surface desquelles sont ordinairement établies les routes; cependant il faut noter que ces traînées, qui se prolongent à de très grandes distances ne forment pas en général des åsars tout-à-fait continus, mais des séries ou de petites chaînes d'åsars successifs. La ligne d'åsars la plus considérable de l'Upland, celle qui va d'Upsal à l'embouchure du Dalef dans la mer, près de Gefle, présente certaines parties dirigées du N. au S.; 'néanmoins elle affecte plus généralement la direction N. 15° O.; mais à l'est de cette ligne, il y a d'autres séries d'âsars qui courent entre le N.-S. et le N.-N.-E. sur de très grandes étendues; ainsi il en est une qui s'étend à l'est de Sigtuna de Åsby à Åshusby, du N. 13° E. au S. 13° O. sur 8 kilomètres, une autre, dirigée N. 15° E., s'étend sur 20 kilomètres de Läby à Tobo; une autre, dirigée N. 30 E., se prolonge de Carlholm, au bord de la mer, jusqu'auprès d'Ulfors, sur 28 kilomètres.

Plus à l'Ouest, dans la Westmanie, aux environs de Westerås,

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