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verte la surface des rochers. (Voir Ann. de Poggendorf, 3 série, t. VI. Beitrage zur Kentniss des safströmschen friction phenomen.)

Sties observées aux environs de Værdalsören et Levanger.

Le tableau no 10 résume les directions de stries que j'ai observées en descendant du col de Skalstuga vers la mer, le long de la vallée du Suul-Elv, aux environs de Værdalsören et Levanger; elles appartiennent à un même système dirigé en moyenne à l'O. 30° N. Cette direction se rapproche de celle de la vallée de Suul (O. 18° N.); mais elle ne coïncide pas tout-à-fait avec elle, et d'ailleurs cette disposition générale des stries reste la même en dehors de la vallée de Suul, sur les collines des environs de Værdalsoren et Levanger.

Systèmes d'érosions observés entre Levanger et Drontheim.

J'ai réuni dans le tableau n" 14 les observations que j'ai faites entre Levanger et Drontheim le long du littoral; les directions y sont réparties suivant des angles très différents. On remarque un premier groupe dirigé au N. 30° O., formé principalement par les directions mesurées entre le bourg de Stordalen et Drontheim; ce groupe se rattache au système sulcateur de la contrée de Röraas, que nous allons faire connaître tout-à-l'heure, et qui s'est avancé du S.-E. vers le N.-O. Un deuxième groupe dirigé à l'O. 27° 1/2 N. paraît dépendre du système d'érosions (O. 32o N.) que nous avons décrit tout-à-l'heure comme étant très développé dans la contrée de Værdalsören et Levanger; car il offre presque exactement la même direction. Un troisième groupe se voit à l'E.-N.-E., et prcvient de directions observées principalement entre Hammer, Vordal et Forbord, le long de vallées étroites dirigées à l'E.-N.-E. et au N.-E.; mais sur les rochers entourant ces vallées, on voit des érosions dirigées différemment, et qui conservent une allure indépendante de la configuration du terrain. Il y a donc plusieurs systèmes de sulcatures que l'on voit fréquemment se croiser sur les mêmes surfaces; ainsi j'ai remarqué sur les mêmes rochers, entre Haave et Hammer, des stries dirigées à l'O. 20° N., et d'autres au N. 45o E., se coupant sous un angle de 65o. Entre le bourg de Stordalen et la maison de poste de Hougan, j'ai vu un autre exemple d'intersection, sous un angle de 71°; des stries couraient à l'O. 10° N., et d'autres au N. 9o O.

Système d'érosions de la contrée de Röraas.

Dans le cours des explorations que j'ai faites près de Drontheim, entre cette ville et Röraas, dans la contrée de Röraas, sur les plateaux ondulés où se trouvent les lacs Femund, Ferager, Malmagen et Öresund, puis entre Röraas et Jerkind, dans la vallée de la Glommen et celle de Foldal, toutes les stries que j'ai observées paraissent se rapporter à un même système dirigé moyennement à l'O. 40° N. (voir le tableau no 12 ), et qui s'est avancé du S.-E. vers le N.-E. Ce système s'est développé sur une zone rectangulaire très étendue, limitée au N. par le 63° degré 1/2 de latitude (c'est à peu près le parallèle de Drontheim), au Midi par le 62 degré, sur lequel se trouvent les cimes des Rundene et le Solen Field; à l'E. par la ligne de sommités qui sépare la Suède de la Norvége, et sur laquelle surgit la haute cime du Syltfiellet (environ 1,880 mètres), à l'O. par le massif du Sneehättan et la partie orientale du Dovre, que traverse la route de Christiania à Drontheim. Les stries que l'on voit sur cette zone ne divergent aucunement des sommités culminantes qui en bordent le contour; au contraire, elles tendent à affecter un parallélisme général et sont disposées diagonalement du S.-E. au N.-E. Elles dérivent d'une région qui est comparativement plus basse que les hauteurs formaut les autres parties du périmètre de cette dépression; elle est située entre le Syltfiellet et les Rundene, et consiste dans un ensemble de plates-formes bordant les lacs Formund, Feruger et Öresund, sur lesquelles s'élèvent plusieurs cimes dont la hauteur est en général inférieure à 1,400 mètres, sauf deux ou trois sominités.

En outre, les traits principaux de la structure de cette région, tels que les dépressions du Femund, du Ferager, Istern, etc., beaucoup de sommités sont alignées du N. au S.; d'autres accidents du sol sont disposés du N.-E. au S.-E.; mais on n'en voit, pour ainsi dire, aucun dirigé du N.-O. au S.-E.; cependant les stries suivent une direction généralement constante du S.-E. au N.-O., et coupent obliquement les principales dépressions, même sur le bord des vallées un peu profondes; ainsi dans celle de Foldal, on voit en plusieurs endroits, vers le haut du flanc septentrional qui formait le côté choqué, des stries disposées transversalement à la vallée, allant du S.-E. ou du S.-S.-E. vers le N.-O. ou le N.-N.-O.

Les stries observées en Scandinavie tendent généralement à se rapprecher de la direction N -O. S.-E.

On ne voit pas quelles causes ont déterminé les agents sulcateurs de la contrée de Röraas et de Drontheim à se mouvoir sur une grande étendue de pays du S.-E. au N.-O. dans un sens oblique relativement aux dépressions et aux exhaussements du sol. D'ailleurs, c'est un fait assez curieux que dans la plupart des zones observées jusqu'à présent en Scandinavie les sulcatures qui ont une allure propre et à peu près constante, tendent à se rapprocher de la direction N.-O. S.-E. plutôt que de la direction N.-E. S.-O.; c'est une tendance générale, mais qui n'est pas absolue. Ainsi les érosions les plus développées dans la partie orientale de la Suède sont dirigées du N.-N.-O. au S.-S.-E.; mais dans la partie S.-O. elles courent du N.-N.-E., du N.-E., et de l'E.-N.-E. au S.-S.-O. au S.-O. et à l'O.-S.-O; entre la frontière de Norvége et le lac d'Östersund, elles courent de l'O.-N.-O. à l'E.-S.-E. En Finlande les directions des stries sont presque exclusivement comprises entre le N.-N -O. et le N.-O.; sur la côte S.-E. de la Norvége, elles sont pour la plupart du N.-O. au S.-E. Les directions des stries que j'ai mesurées en 1839, lors de mon premier voyage dans ces contrées, depuis le golfe d'Alten jusqu'au milieu du haut plateau de la Laponie sont aussi groupées autour de la ligne N.-N.-O. Les sulcatures que M. Keilhau et M. Siljeström ont observées en divers points sur la côte occidentale de la Norvége, entre Drontheim et Hammerfest, descendent des montagnes vers la mer, en affectant de préférence la direction N.-O. ou O.-N.-O.

Il semble donc qu'une cause particulière ait déterminé la plupart des agents, qui ont érodé les rochers de la Scandinavie, à se mouvoir suivant la direction moyenne N.-O. S.-E. plutôt que suivant d'autres directions. On peut en chercher l'explication dans ce fait que la chaîne norvégienne est dirigée en moyenne du N.-N.-E. au S.-S.-O., et par suite on est conduit à considérer le mouvement des appareils érosifs comme s'étant effectué perpendiculairement à l'axe de la chaîne ou à la ligue de faîte ; mais cette explication n'est pas entièrement satisfaisante, car les montagnes de cette contrée forment des masses aplaties, détachées les unes des autres, ne présentant point d'axe ni de véritable ligne de faîte; il y a eu, en général, un mouvement descensionnel, mais bien souvent il ne s'est effectué ni suivant la ligne de plus grande Soc. géol., 2 série, tome IV.

pente, ni suivant la direction des vallées; tantôt il s'est fait dans un sens presque perpendiculaire à la ligne de partage des eaux, tantôt dans un sens oblique, etc. D'ailleurs, nous avons fait voir qu'il y a quelquefois sur les régions littorales, outre les stries dérivant de l'intérieur des terres, des érosions tracées par des causes qui agissaient parallèlement à la côte, ou en s'élevant de la mer vers la terre ferme. On voit donc que le phénomène des érosions dans le nord de l'Europe est beaucoup moins simple qu'il ne le paraît au premier abord; et quand on cherche à l'approfondir, on y reconnaît un degré de complication que les théories proposées jusqu'à ce jour ne paraissent pas susceptibles d'expliquer compléte

ment.

Système d'érosions observé en Finlande.

Le tableau no 13 résume les directions des stries que j'ai observées en 1839 dans la Finlande (1), en allant d'Uleåberg à Helsingfors par Gamle Carleby, le lac de Lappayärvi, Tammerfors et Tavastékus, entre Helsingfors et Åbo, puis en allant d'Helsingfors à Soardawala, et enfin sur les rives N.-N -E. et N.-O. du lac Ladoga. On voit que les directions sont concentrées d'une manière presque exclusive autour de la ligne N. 35o O., à l'exception de quelques stries observées entre Brahestad et Gamle Carleby, qui s'approchent de l'O.-N.-O.

Sur la côte occidentale de la Finlande, les stries s'élèvent du golfe de Bothnie vers la terre ferme; mais, jusqu'à présent, on ne sait pas avec certitude si les actions érosives ont pris naissance dans le golfe, ou si, comme il est plus probable, elles dérivent de la zone de plateaux montagneux qui séparent la Suède de la Norvége. Si on conçoit les stries prolongées vers le N.-O., suivant la même direction N. 35° O., elles atteignent la frontière de Norvége, entre le 64" et le 69 degré de latitude; or, dans la partie de la Suède située à l'E., les fleuves qui aboutissent au golfe de Bothnie, entre Hernösand et Tornéå, sont dirigés en général du N. 35o O. au S. 35° E.; il est donc vraisemblable que les stries de cette région sont disposées de la même manière, et quelques observations qui ont été faites sur la côte occidentale du golfe de Bothnie viennent à l'appui de cette supposition.

(4) Voyages en Scandinavie, etc. 4re partie.

Géologie. Par J. Durocher.

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iles avoisinantes, entre Stockholm, Nyköping et Linköping

Tableau no 2. Directions mesurées entre Sala, Falun, le lac Siljan, Loes, Berg et Klappa, Tableau no 1. Directions mesurées dans la région littorale au midi de Stockholm, et sur les

sur le lac d'Östersund,

(E)

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