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On distingue au-delà de l'Odon, à une 1/2 lieue vers le sud, l'église de Fontaine-Etoupefour, et plus loin la tour de Baron. Elle appartient, ainsi que le chœur de l'église,

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au style ogival primitif; mais la pyramide à quatre pans qui la termine a été reconstruite postérieurement (1). L'église de Mouen est à peu de distance de la route, au

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nord: c'est une des plus intéressantes du département du (1) V. ma Statistique monumentale, 1er volume.

Calvados, et le voyageur fera bien de la visiter. Le pourtour des murs au niveau des fenêtres est complètement garni d'arcatures, dont les archivoltes sont ornées de zigzags. La façade occidentale montre cette ordonnance. Il est facheux qu'une sacristie, appliquée sur le chevet droit qui termine le chœur, vienne masquer désagréablement les élégantes arcatures qui le décoraient. Hormis cette addition et l'agrandissement de quelques fenêtres, l'église est à peu près intacte, et c'est un des specimen les plus complets et les plus brillants que nous puissions citer de l'architecture romane du XIIe siècle, en Basse-Normandie.

Tourville et Mondrainville succèdent à Mouen. L'église de Tourville est ruinée et n'offre qu'un faible intérêt ; celle de Mondrainville, en grande partie du XIIIe siècle et du XIV®, mérite l'attention, à cause d'une inscription latine très-ancienne, incrustée dans le tympan de la porte méridionale. Elle parle d'un certain Mundretus, lequel avait contribué à l'érection ou à l'accroissement de l'église qui avait précédé celle qu'on voit aujourd'hui. La paroisse s'appelait, au moyen-âge, Mundreti villa. J'ai publié cette inscription dans le premier volume de la Statistique monumentale du' Calvados.

A gauche de la route, on trouve la grille du parc de M. le comte d'Osseville, dépendant du château de Gavrus. Ce parc, dont une partie s'étend sur Mondrainville, ́est remarquable par sa grande étendue. La rivière d'Odon le traverse. Il est peuplé d'un grand nombre de lièvres, de lapins, d'écureuils, etc, etc..

Etienne Duval, riche marchand de Caen, né à Mondrainville, s'est rendu célèbre par le service important qu'il rendit en faisant entrer adroitement des vivres dans la ville de Metz, en 1552, peu de temps après qu'elle fut assiégée par Charles Quint. Henri II, pour l'en récompenser, lui donna des lettres de noblesse. Ce Duval, seigneur de Mondrainville, fut trésorier de l'ordre de SaintMichel en 1569.

Jacques Duval, son fils, lui succéda dans la même charge, et donna sa démission après avoir été fait chevalier du même ordre, en octobre 1577.

La route passe ensuite sur le territoire de Grainville. L'église, au nord de la route, dépendait de l'abbaye de Sainte-Trinité de Caen; et, comme toutes celles dont les abbayes avaient le patronage, elle offre de l'intérêt par son architecture. La nef appartient au style roman; le chœur et la tour, au style ogival de la troisième époque (1).

L'église de Noyers, à peu de distance à droite de la route, à 3 kilomètres de Grainville, appartenait aussi à une abbaye (l'abbaye d'Ardennes près Caen). Elle paraît du XIIIe siècle.

La nef était autrefois garnie de bas-côtés, qui ont été supprimés. On distingue de chaque côté cinq arcades bouchées, au-dessus desquelles s'ouvrent de petites fenêtres en lancettes, sans colonnes. Le portail de l'ouest

(1) Voir la description détaillée de cette église dans ma Statistique monumentale du Calvados, 1er volume.

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offre la moitié de ce portail; elle en fera comprendre l'ordonnance. Au-dessus de la porte surbaissée et festonnée s'élève l'ogive centrale, dont l'archivolte principale est ornée de têtes plates.

Le chœur, percé de deux fenêtres au chevet, doit être à peu près du même temps que la nef; mais les voûtes ne sont que du XVIe siècle. La tour centrale est massive et moderne.

Tout près de la route est une maison peu importante, dont la cour est précédée de deux portes cintrées, l'une pour les charrettes, l'autre pour les piétons. L'une de ces ouvertures est surmontée de l'inscription suivante :

COEUR DÉSIREUX N'A JAMAIS DE REPOS;

ASSEZ VA QUI FORTUNE PASSE.

1620.

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