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en présence de l'archevêque de Rouen et de plusieurs évêques.

Les ruines des bâtiments claustraux étaient considérables encore quand je les visitai il y a quelques années. Alors je fus particulièrement intéressé par une vaste salle reposant sur d'autres salles voùtées, que l'on était en

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train de détruire. C'était l'ancien réfectoire; il commu

niquait au cloître par une magnifique porte à deux baies, dont les moulures, d'une grande finesse, montrent avec

quelle habileté on a sculpté, au XIIe siècle, le granit le plus dur. Je fis immédiatement des propositions aux pro priétaires pour acquérir ces beaux restes, afin d'en arrêter la démolition; mais ils appartenaient à plusieurs personnes, et j'attendis en vain, à St-Hylaire, la réponse qu'ils m'avaient promise. Ce ne fut qu'un an après que M. de Milly, membre de l'Association normande, parvint à conclure ce marché pour moi; mais alors il ne restait qu'une partie des murs du réfectoire, celle dans laquelle s'ouvrait la magnifique porte dont on voit l'esquisse nous sommes heureux d'avoir encore pu sauver cette belle ruine de la destruction. Plusieurs chapiteaux romans de la salle inférieure nous furent cédés en même temps, et ceux que nous avons signalés à Mortain en proviennent.

Savigny est sur les confins de la Normandie, à 1 kilomètre du bourg de Landivy, qui fait partie du départe ment d'Ille-et-Vilaine. Après avoir franchi les limites bretonnes, on rencontre sur la route le bourg de Louvigney, dont l'église est en grande partie du XVe siècle.

Le granit domine sur ce point; mais plus loin on retrouve les micaschistes, qui forment le sol d'une partie de la forêt de Fougères. Au-delà de la forêt, on rencontre à droite le château de M. le comte de La Riboissière, pair de France, et plus loin quelques habitations moins importantes.

La ville de Fougères se présente ensuite avec ses remparts couronnés de machicoulis, son château en ruine et quelques autres curiosités; mais déjà nous sommes à lieues des frontières normandes, et nous devons borner nos indications à cet aperçu.

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DÉFINITION ÉLÉMENTAIRE DE QUELQUES TERMES D'ARCHITECTURE;

Par M. de Caumont,

Directeur de l'Association normande.

Le Conseil de l'Association normande a décidé, il y a long-temps, que l'Annuaire renfermerait des instruc tions élémentaires, non-seulement sur l'agriculture et les sciences accessoires, mais aussi sur les beaux-arts, et notamment sur l'architecture, la peinture, la musique, } etc., afin de populariser des notions qui devraient être généralement répandues, et dont manquent pourtant bon nombre de personnes éclairées.

Il y a près de dix ans que je tradaisis le dictionnaire d'architecture de M. Parker, d'Oxford, dans l'intention' de le publier avec des figures et de nombreux change ments; mais différents travaux me détournèrent de ce projet. M. Beaude, de Beauvais, annonça d'ailleurs qu'il s'occupait de la rédaction d'un glossaire conçu sur le même plan.

M. Beaude n'a point donné suite à son projet ; mais un magistrat, M. Peyré, membre du Conseil général du département du Rhône, a fait paraître, en 1843, à la fin d'un Manuel d'architecture, un glossaire très-court, qui m'a rappelé celui que j'avais en portefeuille je l'ai donc soumis au comité de l'Association, qui m'a engagé à en faire un extrait pour l'Annuaire, pensant que cet extrait

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pourrait être utile. Je dois déclarer, avant tout, que je n'ai nullement eu l'idée de faire un dictionnaire d'architecture (1), mais seulement de préciser le sens de quelques termes dont tout le monde ne connaît pas bien la valeur.

A. DE CAUMONT.

ABAQUE. -Partie supérieure des chapiteaux, en forme de tablette, sur laquelle reposent les architraves et, dans l'architecture à ogives, les arceaux

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qui s'élèvent pour soutenir les voûtes. Jusqu'à la fin du

XIIIe siè

cle, l'aba

9301998

orque est tou-
jours car-

200 1921

EH JOOD 9,89
ré; mais, à

partir de

cette époque, il est souvent octo

gone. On désigne aussi l'abaque sous le nom de tailloir.

ABSIDE. Par

tie circulaire à

l'extrémité

des

édifices: le sanc

(1) Au moment où nous mettons cet article sous presse, nous recevons le prospectus d'un Dictionnaire d'architecture, qui doit être prochainement publié à Paris, par M. Berty, architecte. En Angleterre, on connait plusieurs ouvrages de ce genre, notamment celui de M. Parker, dont je viens de parler, et celui de M. Britton. M. Guenebaut publie en France un Dictionnaire inographique des monuments.

tuaire des églises se termine souvent par une abside. C'était là que, dans les premiers siècles, siégeait l'Evêque, accompagné de ses prètres assistants, la face tournée vers le peuple. Les églises présentent parfois plusieurs absides distribuées dans différentes parties de l'édifice.

ACANTHE. Plante méri bbbiad

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dionale employée par les Grecs à l'ornement du chapiteau corinthien, et dont les feuilles ont été, sous les Romains, et sont encore, dans notre architecture moderne, un des plus beaux éléments de la décoration architecturale.

ACROTÈRES. Piédestaux placés à l'angle des frontons ou des entablements, et destinés à supporter des statues, des vases ou d'autres ornements.

AIGUILLES OU PINACLES. Tourelles terminées par des toits coniques fort aigus, en forme d'obélisques carrés ou octogones, qui décorent diverses parties des édifices, à partir de l'adoption du style ogival, particulièrement les contreforts. Les aiguilles sont souvent creuses à l'intérieur et ouvertes sur les côtés; elles servent alors, dans beaucoup d'églises, de niches pour des statues de grande proportion. Quelques aiguilles ressemblent tout-à-fait à de petites tours, et on les désigne souvent sous le nom de clochetons.

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