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les architectes du moyen-âge, mais ils surmontèrent habilement tous les obstacles et finirent par jeter, à des hauteurs énormes, des voûtes d'une incroyable légèreté. Ils divisèrent les voûtes par parties carrées, et produisirent par l'intersection d'arcs cintrés qui la pénètrent, ce que nous appelons des voûtes d'arête. (V. mon Cours d'Antiq., t. 4o., p. 167, et la fig. de l'atlas ). La pression se trouvait ainsi dirigée dans chaque travée sur quatre points perpendiculaires. Les Romains avaient eux-mêmes, dans leurs édifices, pratiqué ces voûtes à intersections diagonales; on les voit aux thermes de Julien, à Paris je les ai trouvées à Rome, dans plusieurs salles des bains de Dioclétien et de Caracalla. J'ai mênie observé dans une des salles des bains de Dioclétien, à Rome, des espèces d'arceaux croisés, formés de briques, sur les arêtes de la voûte; mais cet exemple est peut-être unique.

:

Depuis le XI. et le XIIe siècle, les voûtes furent consolidées au moyen d'arceaux en pierre de taille, conduits en lignes diagonales. Les points d'intersection de ces arceaux furent quelquefois ornés de fleurons formant clef de voûte.

On distingue, suivant leurs formes, les voûtes cintrées, les voûtes en vagon, la voûte en cul-de-tour, en coupole, la voûte ogivale surhaussée, la voûte ogivale surbaissée, etc., etc. (V. mon Cours d'Antiq., t. 4.)

Les arceaux des voûtes offrent aux XIII., XIV., XV. et XVI. siècles, des profils différents que j'ai indiqués dans mon Hist. de l'Architecture (Cours d'Antiq., t. 4.).

Z.

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ZIGZAG. C'est un des ornements qu'on rencontre le plus souvent en Normandie et en Angleterre dans l'architecture romane: il peut être double, triple, quadruple, quintuple, multiple, suivant le nombre des moulures parallèles qui forment le même dessin.

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ZODIAQUE. Les figures du zodiaque ont été sculptées sur les façades d'églises aux XII. siècles et dans les siècles suivants. (V. Cours d'Antiq., t. 4.)

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DE L'ÉPEAUTRE,

DE SA CULTURE ET DE SES PRODUITS.

Article tiré de l'ouvrage de Schwerz),

Quoique l'épeautre ne soit pas cultivé dans l'ouest de la France, il est fait assez souvent mention de cette céréale dans les livres d'agriculture pour qu'on ne puisse ignorer quels produits on en tire dans les départements de l'est et en Allemagne; nous croyons donc fort utile de donner un extrait du chapitre très-intéressant que Schwerz, savant agriculteur allemand, lui a consacré dans son ouvrage intitulé: Culture des plantes à grains farineux ou céréales et des plantes à

cosses.

(Note de M. de Caumont.)

Dès le moment où il lève, l'épeautre se distingue du froment par ses feuilles plus étroites et d'un vert plus vif; plus tard, il s'en distingue d'une manière encore plus tranchée , par ses écales déprimées, dans lesquelles le grain est si fortement enfermé, qu'il ne peut en être détaché par le batage, qui ne fait que séparer les écales de l'épi. Un épi bien développé porte de 19 à 23 paires d'écales ou cosses, et par conséquent de 38 à 46 grains.

§ 1. Variétés.

Comme le froment, l'épeautre est tantôt barbu, tantôt non barbu; le grain est tantôt rude, tantôt lisse; et, comme pour le froment, la présence des barbes est accidentelle et dépendante du climat, du sol et de la culture. Lorsqu'on sème de l'épeautre sur un sol non approprié, trop léger ou épuisé, si on lui donne une mauvaise culture, l'épeautre non barbu devient barbu avec le temps, et, dans les circonstances contraires, l'épeautre barbu perd ses barbes. En Souabe, l'épeautre blanc n'est regardé que comme un très-mauvais grain,

On a, dans le Wurtemberg, deux variétés d'épeautre non barbu, qui ne se distinguent qu'à l'état de maturité; un épeautre rouge et un épeautre blanc. La variété rouge mérite la préférence, parce qu'elle résiste mieux à l'humidité et au froid, talle mieux, pousse des tiges plus fortes et plus hautes, porte des épis plus développés, rend mieux au boisseau et, ce qui la rend particulièrement préférable dans beaucoup de contrées, elle est moins sujette au niellat et an charbon; enfin, selon l'opinion de quelques-uns, elle donne une farine plus belle et plus liante que la variété blanche. Pour maintenir cette variété, il faut apporter le plus grand soin au choix de la semence, ou chercher à se la procurer de cultivateurs reconnus pour la produire pure, parce quelle dégénère promptement aussi on trouve souvent, dans le Wurtemberg, les deux variétés mêlées sur le même champ: toutes deux, d'ailleurs, passent, dans ce pays, pour une très-bonne culture d'hiver.

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L'opinion générale est que l'épeautre convient mieux aux climats tempérés qu'aux climats rigoureux. L'hiver de 1815 à 1816, écrit M. de Witten, a détruit toutes les récoltes d'épeautre, même celles confiées à des sols abrités

Le siège principal de cette culture est la Souabe, la Franconie, la Suisse et les bords du Rhin. Dans les dernières contrées, la culture commence aux environs de Landau et s'étend jusqu'au-dessous de Coblentz. On cultive encore l'épeautre sur les bords de la Meuse, si l'on peut donner le nom de culture aux pratiques barbares que l'on applique à ce précieux produit. L'épeautre est inconnu dans les Pays-Bas.

Il paraîtrait que la culture de l'épeautre a été anciennement beaucoup plus étendue dans les contrées du nord-ouest de l'Allemagne, et qu'il y a été même la céréale principalement affectée à la panification, parce que les anciennes rentes foncières et même les fermages temporaires étaient et sont même encore stipulées en épeautre. Mais, comme cette culture a généralement ou complètement disparu, l'usage légal s'est établi de payer l'équivalent de la rente ou du fermage, soit en une autre céréale, soit en argent.

Suivant le manuel d'économie rurale et domestique de Schnee, ouvrage utile et consciencieux, l'épeautre est une des céréales le plus anciennement connues, dont il est déjà question dans la Bible, dans Hérodote, Columelle, et qui doit avoir été la plus usuelle, sinon la scule dans l'ancienne Egypte.

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