gardes de l'abbaye de St.-Etienne de Caen. (V. mon Cours d'Antiquités, t. 5., p. 434).

Ces deux rosaces offraient beaucoup d'armoiries : dans la salle des gardes de l'abbaye de Caen, les écussons étaient pour la plupart ceux des familles marquantes qui avaient fourni des dignitaires au monastère. A Calleville, les armes des Harcourt, auxquels appartenait le château, étaient souvent répétées; on y voyait aussi les armes de plusieurs familles normandes, en témoignage des rapports de liaison, de service militaire ou d'amitié qui existaient entre elles et la maison d'Harcourt..

Le sanctuaire du choeur de l'église de St.-Pierre-surDives (Calvados) est encore en grande partie pavé de briques émaillées, dont plusieurs portent des armoiries. (V. ma Statistique monumentale du Calvados.)

PÉCHÉS.

Au moyen-âge on a gold egy figuré les péchés et les vices sous nobi

différentes formes la représen-in
tation des péchés capitaux a prin-
cipalement exercé la verve des sculp-
teurs La luxure est représentée
par une femme nue dont les seins
sont déchirés par des serpens enlacés
autour de ses cuisses.

M. Desmoulins, de Bordeaux, membre de l'institut des provinces, vient de composer un mémoire trèsintéressant sur les sculptures emblé

matiques des péchés capitaux : ce mémoire doit paraître dans le tome XI. du Bulletin monumental.

PEDICULE. Espèce de tige ou de piédestal très-mince

servant de support, soit à des statues, soit à des bouquets

de feuillage, dans l'architecture ogivale: les frontons du XVe siècle se terminent souvent par un pédicule.

PEDUM. Bâton recourbé qui dans l'antiquité était le signe de la vie pastorale, et qui a souvent été confondu avec le lituus à peu près de la même forme et le signe des fonctions augurales. ab innol dievs La crosse des évêques fut une imi-ca91 tation du pedum; elle était courte,ovu droite, avec une légère courbure c'était l'emblême des fonctions pastorales des évêques chargés de la B direction des chrétiens et des églises. Au XIe siècle, la crosse était encore assez courte comme dans ce bas-relief; elles s'allongent et deviennent très-élégantes au XII. et au XIIIe. siècle. (V. mon Cours d'ant., tome. 6, p. 379 et suiv.). La forme lourde

des crosses actuelles ne date que du XVII. siècle. Les crosses des XIII., XIV. et XV. étaient beaucoup plus élégantes.

coupoles qui reposent ordinairement sur quatre arcades. On appelle encore pendentifs les clefs de voûtes trèssaillantes que l'on rencontre surtout au XVI. siècle. Espèce de manteau que quelques-uns

PEPLUM.

Jésus-Christ est représenté vêtu du peplum, dans les façades des églises romanes où on le voit en bas-relief.

PÉRIPTÈRE. Temple ou autre édifice entouré d'un rang de colonnes isolées (V. mon Cours d'antiq., t. 3, p. 317 ). PSEUDO-PÉRIPTÈRE se dit d'un temple dont les colonnes sont collées aux murs de la cella au lieu d'en être détachées.

PERLES.

Imitation des perles dans les moulures surtout dans celles du XII. siècle. Les empereurs romains, après avoir transporté le siège de l'empire à Constantinople, voulurent égaler les rois de l'Asie, en magnificence; leurs vêtements de pourpre furent décorés de broderies en perles et en pierres précieuses. Leur diadême était couvert de perles. La croix du labarum en était garnie. Au moyen-âge le luxe des perles et

des broderies fut poussé à l'excès à Bysance; et c'est des étoffes et des décorations de l'Orient, que les artistes du XII. siècle empruntaient cet accessoire des gracieuses moulures dont ils couvrirent les édifices. Les bandelettes et les galons sont couverts de perles dans quelques églises du XII. siècle; certains chapiteaux ont leurs feuilles bordées de perles.

PÈSEMENT. - Le pèsement des âmes est un des thêmes favoris des sculpteurs du moyen-âge, dans leur

représentations du jugement dernier; souvent même ils l'ont figuré séparément sur des chapiteaux. Ordinai

rement l'archange St.-Michel tient la balance, et le diable, sous la forme d'un animal, fait tous ses efforts pour que le bassin, qui renferme l'âme figurée par un petit corps humain, penche de son côté ; mais l'archange est vainqueur, et sa main puissante imprime au fléau de la balance un mouvement qui amène l'avantage à la somme des bonnes œuvres.

PHILACTÉRE Espèces de banderolles que tiennent souvent les statues du moyen-âge et sur lesquelles des inscriptions sont peintes ou gravées.

PICTAVO-ROMAN. C'est ainsi que j'ai parfois désigné le style roman du Poitou, plus orné que celui du N.-O. de la France et offrant des moulures particulières (V. le t. 4. de mon Cours, p. 258 et suiv., et les enquêtes