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Les réfractions anormales pendant les éclipses, réfractions qui rentront dans la classe des mirages, peuvent acquerir de grandes valeurs, surtout quand les mouvements de l'air sous l'influence de changement de température contournent les couches d'égale densité sur les bords de l'ombre. Si les phénomènes se passent avec une certaine régularité sur le contour du cône d'ombre, on pourra alors observer une diminution considérable de la longueur de l'éclipse. Il y a done tout lieu de croire que les réfractions anormales se sont combinées avec les phénomènes particuliers d'irradiation signalés également par M. Faye pour diminuer la longueur de l'éclipse du 7 Septembre à Paranagua. Ce fait me parait d'autant plus probable que les distances lunaires et les hauteurs du soleil mesurées pendant le phénomène, présentent des anomalies que indiquent une grande intensité dans les ré-fractions anormales.

Ce que nous venons de dire des réfractions anormales pendant l'éclipse est de nature à jeter beaucoup de doute sur la valeur des déterminations de longitudes par les contacts intérieurs que l'on regarde comme les plus sûrs, et dont cependant les instants sont changés d'une manière inégale et inconnue. Cette considération m'a fait chercher une autre méthode pour ces déterminations. Cette méthode consiste à photographier lephénomène à diverses phases avant et après la totalité, et de déduire de la variation de l'angle de position des cornes la pluscourte distance des centres dans le lieu d'observation. L'intersection de la ligne des points pour lesquels avait lieu la distance trouvée des centres et que le calcul fait connaître, avee le parallèle du lieu d'observation détermine la position du point d'observation sur la surface terrestre et par suite fait connaître sa longitude. Cette méthode est indépendante des réfractions anormales, si surtout ouest près la ligne centrale, auquel cas la partie anormale de la réfraction dont le sens est à-peu-près perpendiculaire à la ligne des cornes n'influe sensiblement que sur le temps et non sur le lieu de la phase, et de plus à moins qu'on n'en soit averti par des déformations de l'image, les angles de position ne sont pas modifiés d'une manière appréciable par ces réfractions ou que tous les rayons qui forment l'image, ont à très peu près suivi le même chemin dans l'atmosphère. En outre les observations peuvent être répétées un grand nombre de fois, si on a obtenu beaucoup de photographie. La méthode ne cesse d'être précise que si la ligne centrale de l'éclipse diffère peu d'un parallèle dans le voisinage du lieu d'observation, mais ce n'est pas le cas ordinaire. Comme précision, quand la ligne centrale diffère notablement d'une parallèle la méthode que je propose, donne une approximation supérieure à l'observation des contacts, quand bien même cette dernière ne serait pas entachée des causes d'erreur dont nous avons parlé. Ainsi à Paranagua par les photographies tirées pendant l'éclipse du 7 Septembre, il a été reconnue que la plus courte distance de centre à la station d'observation avait été sensiblement nulle; et il faudrait sup

poser une erreur considérable et inadmissible dans les angles de position observés pour que l'on puisse admettre une distance des centres égale à 1". L'erreur sur la plus courte distance des centres est donc au plus égale à celle que l'on a à craindre de la part des inégalites du contour de la lune en deduisant cette distance d'une observation de contact, et dans ce dernier cas en tenant compte des réfractions anormales, les erreurs peuvent être de six à huit fois plus grandes, comme l'a prouvé l'éclipse de Paranagua.

Lorsque le premier contact extérieur d'une éclipse à lieu, les couches d'air de même densité sont encore horizontales. Pareillement l'horizontaleté est sensiblement rétablie au dernier contact extérieur. Les instants de ces deux contacts peuvent donc être regardés comme modifiés seulement par la réfraction régulière dont l'effet peut-être calculé avec une assez grande sûreté à moins que l'éclipse ne soit très près de l'horizon.

Le gouvernement de sa majesté l'Empereur du Bresil m'ayant fait l'honneur de me confier la direction générale des travaux d'une commission scientifique composée d'officiers des divers corps de l'armée et de la marine, et chargée d'une nouvelle reconnaissance géographique et hydrographique de la côte de l'Amérique des Sud comprise entre l'Amazone et la Plata, j'ai eu à m'occuper des moyens de rapporter les longitudes de l'Amérique du Sud à celles des observatoires d'Europe, et c'est ce qui m'a conduit en outre des dispositions prises pour l'emploi de diverses autres méthodes, aux considérations qui précèdent relativement à l'emploi des éclipses, et en particulier de l'éclipse du 7 Septembre, 1858. Pendant la reconnaissance de la côte que nous allons faire avec un navire de guerre à vapeur, secondé quand il sera nécessaire par des navires auxiliaires des stations du Para, de Maragnan, Pernambuco, Bahia, et Montévidéo, la commission déterminera de nouveau, et avec soins, les positions géographiques des diverses stations où ont été observés les deux contacts extérieurs de l'éclipse du 7 Septembre de manière à employer l'ensemble de ces observations à corriger la parallaxe de la lune, ia somme des deux diamètres et la différence de latitude des deux astres fournies par les tables au moment de la conjonction. A l'aide de ces corrections et de celles des tables de la lune fournies par les observations de Greenwich faites vers cette époque, on calculera de nouveau le trajet de la ligne centrale de l'éclipse en tenant compte de la réfraction du cône d'ombre, et l'intersection de cette ligne et du parallèle de la station centrale fournira la position de Paranagua rapportée à Greenwich, et par suite aux divers observatoires de l'Europe. La commission aura aussi un très bon point de départ pour la longitude de la nouvelle carte qu'elle est chargée d'exécuter.

Les réfractions anormales qui doivent avoir lieu pendant une éclipse de soleil, peuvent encore donner lieu à une remarque intéressante. Si ces réfractions présentent des inégalités dans la direction des diverses points du contour solaire, on voit

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qu'il y aura certains points de ce croissant qui disparaîtront plus-tard que d'autres et on aura ainsi une explication du phénomène des peignes et de "Baily-Beads" dans le cas où le contour de la lune projeté sur le soleil offrait une parfaite régularité sur les bords, même avec de forts grossisements. Sans doute les montagnes lunaires concourent au phénomène de "Baily-Beads," mais il y a des cas où il est difficile de les expliquer par ces montagnes. C'est encore peut-être à la dispersion due à des réfractions anormales de la couronne qu'il faut attribuer les cercles irrisés vus en dehors de cet anneau par quelques observateurs, et en particulier à Paranagua, par MM. D'Azambuju et de Brito. Quant à la couronne, sa fixité et surtout la direction de son plan de polarisation s'opposent à toute explication de ce phénomène par les réfractions anormales.

Note on the Triplicity of v Scorpii. By Captain Jacob. (Letter to the Editor.)

Referring to p. 292 of the last Monthly Notice, the triplicity of Scorpii is rather an old story, having been discovered by me in 1847, and I think you will find some mention of it in one of the volumes of Monthly Notices about that time.*

Captain Noble may find measures of B, C, in vol. xvii. of our Memoirs, and later ones in the Madras vol. for 1848-52.

[Since Captain Jacob's discovery in 1847 the star has been measured by Mr. Dawes, Admiral Smyth, and Lord Wrottesley. The Rev. T. W. Webb, in a communication dated July 20, states that with his telescope, which has a clear aperture of 5.5 inches, the small star is very conspicuous.-ED.]

Micrometrical Measures of the Triple Star v Scorpii.
By Capt. Noble.

[blocks in formation]

Note on the Occultation of Saturn, May 8, 1859. By
G. F. Pollock, Esq.

(Extract of a Letter to the Assistant-Secretary.)

"My own telescope being with the makers to effect an *Vol. viii. p. 16.-ED.

improvement in the stand, I had provided myself with a small telescope by Tulley with an aperture of 24 inches.

"As seen from my garden at Wimbledon, the dark portion of the moon was distinctly visible, both to the naked eye and in the telescope, and there were no clouds whatever in that part of the heavens, about a quarter of an hour before the occultation. Miss H, a lady who was staying with me, and whose entire ignorance of celestial phenomena will presently be apparent to you, came out of the house and asked me what I was looking at, to which I replied that I was waiting to see the moon pass before Saturn; she then stayed to see it with the naked eye. Just before the occultation, and while I was looking through the telescope at the planet which was still some 3 or 4 diameters of the ring distant from the moon's edge, Miss H- exclaimed, "You made a mistake in what you told me, for I see the star is passing in front of the moon instead of behind it." I immediately took my eye from the telescope, and saw apparently the dark limb of the moon with a bright star entirely on it, but touching the inner side of the circumference. On looking through the telescope again, I perceived that the planet had not yet actually arrived within a distance of the moon which I should estimate at more than twice the diameter of the ring. I did not take my eye from the telescope again, and observed nothing remarkable in the occultation, except that there appeared to be a slight retardation in the final disappearance of the planet, the last portion of the ring that was visible seeming to hang upon the moon's edge.

"What I have described is very different from the projection of a fixed star upon the moon's disk after it should have disappeared behind it. A phenomenon which even if not entirely dependent upon the diffraction of the telescope as suggested by Mr. Airy, could scarcely be seen by unassisted vision. The great irradiation of the planet as seen by the naked eye, would account for its appearing to overlap the moon's edge. The appearance, however, both to Miss H- and to myself was, as I have already said, that of a bright star entirely on the moon's disk, though touching the edge on the inside, and this some time before actual contact on the exterior edge had taken place.

"The force of imagination may sometimes unconsciously assist us in seeing phenomena with which, though new to ourselves, we are familiar from description, what I may call the very innocent and unpremeditated piece of evidence afforded by Miss H's remark to me is quite free from any objection of this kind.

"Wimbledon, 7 July, 1859."

Mr. Alvan Clark's New Micrometer for measuring large
Distances.

At the monthly meeting of the Society in June, Mr. Alvan Clark, of Boston, U.S., exhibited a micrometer invented by himself, which is capable of measuring with accuracy any distance up to about one degree. It is also furnished with a position-circle. Its character is essentially the same as that of the parallel-wire micrometer; but it has some peculiarities not, it is believed, previously introduced, and on which its wide range depends.

The most remarkable of these peculiarities consists in its being furnished with two eye-pieces, composed of small single lenses, mounted in separate frames, which slide in a groove, and can be separated to the required distance. A frame carrying two parallel spider-lines, each mounted separately with its own micrometer-screw, slides in a dove-tailed groove in front of the eye-pieces; and, by a free motion in this frame, each web can be brought opposite to its own eye-lens.

In using this micrometer, the first step is, to set the position-vernier to the approximate position of the objects to be measured. Then the eye-lenses are separated till each is opposite to its own object. The frame containing the webs and their micrometer-screws is then slidden into its place; and, the webs having been separated nearly to their proper distance by their free motion in the frame, they are placed precisely on the objects by their fine screws, the observer's eye being carried rapidly from one eye-lens to the other a few times, till he is satisfied of the bisection of each of the objects by its own web. The frame is then removed for reading off the measure by means of an achromatic microscope, on the stage of which it is placed. One of the webs is brought to the intersection of cross-wires in the eye-piece of the microscope; and by turning a screw (the revolutions of which are counted), the frame travels before the microscope, and the other web is brought to the intersection of the cross-wires. The parts of a revolution are read off by a vernier from a large divided circle attached to the screw.

The advantages arising from the peculiar construction of this micrometer are the following:

1. Distances can be observed with great accuracy up to about one degree, and the angles of position also.

2. The webs, being in the same plane, are free from parallax, and are both equally distinct, however high the magnifying power may be.

3. The webs are also free from distortion and from colour. 4. A different magnifying power may be used on each of the objects; which may be advantageous in comparing a faint comet with a star.

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