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de Pontaudemer (1): Jacques Lebon, sieur de Four« neaux, tient une vavavassorie à cause de laquelle il est « tenu en quarante jours de service d'ung homme d'armes « à ses despens lorsque l'on fait garder au chasteau de Breteuil, « et doibt, ledict homme, tenir un allant en une chaîne de fer

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après moi, lorsque le Roy, ou celui à qui le chasteau ap<< partient, ira chasser en la forêt dudit Breteuil, pourvu que « ledit chasteau soit en bonne et deue réparation. »

Enfin, pour terminer toutes ces citations, c'était le même principe qui avait fait imposer, au seigneur d'Espinay, l'obligation de laisser aller au seigneur d'Auppegard, ou à son « receveur, une perdrix vive sur le puits d'Auppegart (2); » c'était pour perpétuer à jamais la marque de sa vassalité que le fief de la Hache se relevait « en nous donnant, disait le

« force ni violence, après lequel combat je doibs avoir les armes du <resséantet vaincu ».

Aveu du 9 décembre 1665. Claude Le Roux, baron d'Acquigny, châtelain de Cambremont, conseiller au parlement, coéchangiste, en 1649, avec Pomposne, son frère, conseiller de S. M. en ses conseils, lieutenant-général de ses armées, et gouverneur de la ville et château de Collioure en Roussillon (Arch. de la Seine-Inférieure, B. 201, p. 61). (1) Iville, plein haubert audit lieu. · 2 juin 1407. Aveu de Jacques de Trys, chevalier, seigneur de Roulleboise.- 3 février 1609. Timoléon. d'Espinay-St.-Luc, capitaine de 100 hommes d'armes des ordonnances, gouverneur de Brouage et Saintonge. 28 février 1680. François, marquis de St.-Luc, comte d'Estelan, fils de François, lieutenant-général en Guienne. -4 mai 1711. François Le Menu, notaire et secrétaire du Roi. - 3 février 1725. Jean-Prosper Goujon de Gasville, intendant de la généralité de Rouen, acquéreur le 13 mai 1723, sur les Commis⚫ saires généraux nommés par le Roy pour juger en dernier ressort les « affaires et contestations du sieur Jean Law et la vente de ses immeubles, ( Arch. de la Seine-Inf. B. 197, p. 4 à 20).

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(2) Espinay, portion de fief, à St.-Valery-sous-Bures, sergenterie d'Envermeu, relevant de celui d'Auppegard (V. nole 1, page 372).

« baron de Baudemont, les jour et feste de Pentecoste de • chacune année, trois horions ou coups de hache, sur << le pont du chasteau de Baudemont (1).

<< Il en était de même pour les paysans : l'observation de ces pratiques ridicules, si l'on veut, sauvegardait leurs droits visà-vis du seigneur, et quand on les leur contestait, le souvenir que d'innombrables témoins conservaient de l'accomplissement de ces formalités venait à leur aide, pour les maintenir dans leur saisine (État de l'Agriculture, p. 91) ».

Si un champ plus vaste avait été ouvert à nos recherches, mille autres exemples viendraient corroborer ceux que nous avons cités; c'est ainsi, qu'à force de patience, on parviendrait à rétablir tout entier, l'édifice féodal, et que l'on reconnaîtrait les progrès dus à cette grande époque, même au point de vue de la liberté individuelle. N'est-ce pas au moyenâge et aux principes qu'il honorait qu'il faut attribuer la disparition de l'esclavage, cette lèpre sociale qui souillait les législations, cependant si vantées des peuples de l'antiquité? Ne sont-ce pas les mêmes principes dont la marche lente, mais sûre, adoucit les rigueurs du servage, et les remplaça par les redevances de la vassalité ? La Société ne connut plus alors que deux classes d'hommes, mais libres toutes deux, mais unies désormais l'une à l'autre par des droits et par des devoirs réciproques. Ces droits et ces devoirs existaient, ils étaient reconnus et respectés bien avant que des constitutions fussent venues les consacrer. Qu'était-il, en effet, besoin de garanties politiques, à une époque où le sentiment religieux était assez ardent pour enfanter les croisades? Cette foi si vive n'était-elle pas compagne de la charité; et le chrétien du moyen-âge, qui vouait sa vie à l'érection d'une de nos

(1) V. aveu de la baronnie de Baudemont du 5 novembre 1689. ( Archives de la Seine-Inf., B. 150).

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DÉCOUVERTES A ENVERMEU

(SEINE-INFÉRIEURE),

EN 1856;

MÉMOIRE COMMUNIQUÉ A LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE

Par M. l'abbé COCHET.

Pendant les mois de septembre et d'octobre 1856, j'ai exécuté ma septième et dernière fouille archéologique dans le cimetière mérovingien d'Envermeu, qui depuis sept ans m'a révélé à peu près toute l'archéologie franque. L'exploration de cette année n'aura pas été moins utile pour la science que les six précédentes. Si je la considère comme la dernière, c'est que la mine est épuisée et que le cimetière franc a été visité dans son entier. Il avait la forme circulaire et pourrait avoir été autrefois recouvert d'un tumulus abattu par la culture. Le nom de Tombe, conservé au champ labouré qui le renferme, pourrait être considéré comme une preuve dernière et presque démonstrative de cette destination.

La fouille de 1856 a porté sur 60 fosses réparties en dix rangées, et sur un espace de 28 mètres de long sur 18 de large. Les rangées de fosses allaient du Sud au Nord, tandis que les fosses elles-mêmes se dirigeaient de l'Est à l'Ouest. L'orientation toutefois avait dû, pour un bon nombre, varier selon les saisons ou le goût des families; car quelques fosses allaient du Nord-Ouest au Sud-Ouest et presque du Nord au Sud. Cette irrégularité du reste a été remarquée à peu près

dans tous les cimetières francs, burgondes ou anglo-saxons.

Comme les années précédentes, il s'est trouvé que la plus grande partie des sépultures avaient été visitées et pillées à une époque voisine de la déposition. On les savait riches, de là la cause de ces spoliations si fréquentes pendant la période mérovingienne, en dépit de la sévérité des lois civiles et ecclésiastiques. Hélas! le scandale venait parfois d'en haut, car il faut entendre les historiens nous raconter qu'en 580, GontranBoson, prince d'Austrasie, pilla dans une église de Metz le tombeau d'une de ses parentes enterrée avec ses plus précieux ornements.

Toutefois, grâce aux quelques fosses épargnées par les anciens spoliateurs, la dernière fouille a donné, avec une série d'objets déjà connus en archéologie, une suite de pièces moins connues et entièrement neuves pour la vallée de l'Eaulne. Nous allons exposer ces deux catégories de découvertes en commençant par les premières.

Citons d'abord une épée pointue et à deux tranchants. Cette arme, longue de 80 centimètres, reposait dans un fourreau de bois recouvert de cuir et garni vers la pointe d'une plaque de cuivre étamé ou argenté. L'épée est considérée comme l'arme de la cavalerie; le sabre, au contraire, appelé aussi scramasaxe ou couteau de combat, est regardé avec raison comme l'arme du soldat. Cette fois il ne s'en est rencontré qu'un seul présentant, comme toujours, une double rainure sur chaque côté de la lame.

Les épées, comme les sabres, étaient placées au côté gauche des guerriers, les couteaux au contraire étaient à la ceinture et le plus souvent sur le travers du bassin. Ces derniers, tous en fer, ne se sont pas rencontrés en un nombre moindre de vingt-deux. Presque tous avaient été placés dans des gaînes de cuir ou de peau dont la trace est encore reconnaissable.

Ces couteaux, ces sabres, ces épées, étaient rattachés à la

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