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bibliothèque de Rouen pourraient fournir à ce sujet de précieux documents.

Sur la petite rivière St.-Ouen se trouve jeté un pont qui n'est autre qu'une pierre tombale, ornée d'inscriptions gothiques, d'armoiries et de deux figures; l'une, dit-on, du sire de Chèvredieu, l'autre de sa femme, avec le millésime 1585.

Ce sire de Chèvredieu avait un domaine considérable à St.-Etienne-de-Bailleul. On voit encore son portrait, peint sur bois, dans l'église de cette commune et il est dans le pays le sujet d'une légende.

Il y a environ 40 ans, des ouvriers, en fouillant un champ, trouvèrent des corps avec des tronçons d'armes, des urnes funéraires et quelques pièces de monnaies.

Personne ne paraît s'être occupé des suites à donner à cette découverte.

ÉGLISE DE LA CROIX-SAINT-LEUFROY.

Il existe dans l'église de La Croix-St.-Leufroy : 1°. trois pierres tombales contenant des inscriptions qu'il serait trop long de transcrire ici;

2o. Des fonts baptismaux, ornés à l'extérieur de différents groupes dont les sujets sont tirés de l'Écriture-Sainte;

3o. Un panneau de vitrail fort ancien, représentant des religieux sous l'un desquels est écrit: St.-Leufroy;

4o. Huit grands tableaux très-remarquables, représentant : une Descente de Croix, un Couronnement d'épines, une Assomption, une Nativité de la Ste.-Vierge, un Mystère, une Mère de Douleur, le Grand-Prêtre donnant à David les pains de proposition, et enfin, le dernier, quelques traits relatifs à l'Histoire romaine.

Sur l'un de ces tableaux, se lit: Nicolle pinxit 1635.

Ces tableaux, d'un fort grand style, auraient besoin d'une restauration urgente. Malheureusement la fabrique manque de ressources.... et il est à craindre que de cet état de choses il ne résulte une détérioration complète, car ils sont appliqués contre les murs dont l'humidité les dévore.

ÉGLISE DE LA SAUSSAYE.

L'église de La Saussaye, la plus remarquable du canton d'Amfreville, a été fondée en 1313 par Guillaume d'Harcourt. C'était une collégiale desservie jusqu'en 1792 par douze chanoines. -Philippe IV, en 1311, avait amorti 500 livres tournois à cette fondation. Philippe V, par une charte, avait exempté de toute juridiction et justice temporelle l'église, le cimetière, les maisons et jardins de cette collégiale.

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L'église fut brûlée en 1550, puis reconstruite. On y voit quelques verrières assez remarquables; des stalles au nombre de 44, datant de la Renaissance, et parmi les ornements d'église, une chasuble rouge, brochée or, qui est au moins du XVIe siècle.

M. Dibon a remis la note suivante, concernant l'église de St.-Cyr-la-Campagne.

ÉGLISE DE SAINT-CYR-LA-CAMPAGNE.

Portail roman d'un bon style, mais que le temps a détérioré ; les colonnes n'existent plus.

Absides rondes avec corbeaux sculptés; petite fenêtre percée dans un contrefort extérieur, au bout de l'abside, disposition

rare.

Dans le chœur, une pierre tumulaire bien gravée et représentant un personnage; inscription en lettres gothiques, voici ce qu'on peut en lire :

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seigneur de St.-Cyr, de Barselou et de Criquebœuf, qui trépassa le 29°. jour de juin 1513.

Le reste est caché soit par les marches de l'autel, soit par le siége du curé qui le couvre en partie.

En haut, à gauche, est un écusson écartelé, portant au 1er. et 4°., une fleur de lys en abyme accompagnée de 3 étoiles 2 et 1; au 2o. et 3o. une fasce accompagnée de 6 besants, 3 et 3.

Il serait bien à désirer que l'on pût ou réparer ou au moins couvrir le portail de St.-Cyr pour empêcher qu'il në périsse tout-à-fait. Il était, il y a peu de temps encore, abrité par un porche que l'on a enlevé; exposé à la pluie comme il est, ce curieux reste d'architecture romane sera bientôt entièrement détruit.

ÉGLISE D'ALIZAY. STATUE.

M. Mauger, propriétaire à Alizay, dans une lettre en date du 10 mai 1856, signale justement comme un acte de vandalisme, l'abandon dans lequel on a laissé la statue d'une dame de Rouville, dont la famille a fondé la jolie église d'Alizay, où se trouvent encore les armoiries de la maison: « Il Y a 300 << ans, des membres de cette famille furent inhumés au mi<< lieu du chœur. Deux tombeaux, enrichis de la statue des « châtelains, ornaient leur sépulture. La Révolution de « 1793 détruisit ces monuments, mais la statue de la châte<< laine fut enfouie dans la terre où elle resta un demi-siècle. • Par suite de réparations, on découvrit cette statue et le « vénérable curé qui existait alors comprit qu'il devait à la « mémoire de cette dame une place dans l'église. Il fut « décidé, en conseil de fabrique dont je faisais partie, que << ne pouvant lui rendre sa place primitive, on lui désigne«rait une place modeste, en la mettant dans la chapelle « réservée à sa famille.

....

M. Mauger ajoute que le rétablissement de la statue a été exécuté avec l'ancienne inscription: « Ci-gît très-haute et « très-puissante dame, etc. » Cette inscription était suivie de ces mots : « Ce tombeau, détruit pendant les troubles « de 1793, a été réédifié par le conseil de fabrique en 1846. » M. Mauger se plaint de ce que la statue a été non-seulement retirée de la chapelle, mais de plus reléguée dans le cimetière où elle est exposée aux intempéries. Il espère que la Société fera des vœux pour le rétablissement de ce monument précieux.

L'Assemblée, après avoir témoigné un vif intérêt pour la conservation de tous les monuments anciens, exprime des sympathies particulières pour celui qui fait l'objet de la lettre de M. Mauger, et le remercie de sa communication.

MM. de Blosseville et de Boury appellent l'attention sur l'église de Fouqueville qui menace ruine. Cette église est indiquée comme étant la plus ancienne du canton.

Ces messieurs signalent l'existence de quelques inscriptions dans les églises de Gros-Theil et de la Harangère.

M. Thaurin expose dans la salle des séances les estampages de deux pierres tombales qu'il a trouvées dans l'église de Ste.-Opportune-du-Bosc, canton de Beaumont-le-Roger. Ces monuments intéressent l'arrondissement de Louviers en ce qu'ils représentent d'anciens sénéchaux du Neubourg et leurs épouses; M. Thaurin en donne une description sommaire qu'il se propose de reproduire, en la complétant, dans le Journal de Rouen.

L'Assemblée prend un vif intérêt à cette communication et le témoigne en émettant le vœu que les monuments décrits par M. Thaurin soient conservés et mis à l'abri du contact des pieds; le Bureau décide que la Société française concourra à cette opération pour une somme de 50 francs.

M. Bordeaux, en sa qualité d'inspecteur de la Société, devra surveiller l'exécution des mesures à prendre.

M. Thaurin annonce également que plusieurs pierres tombales, du XIV. siècle, existent dans le chœur et dans la nef de la petite église de la Pile, près du Troncq (canton du Neubourg). Ces pierres, qui recouvrent encore les sépultures pour lesquelles elles furent gravées, sont très-riches de travail; elles ont besoin surtout d'être préservées du frottement des pieds.

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25°. QUESTION. Signaler les autels et les fonts baptismaux anciens, les cloches à inscriptions gothiques, les objets d'orfèvrerie et les autres meubles et ornements du moyen-âge que renferment encore les églises de l'archiprêtré de Louviers. Croix émaillées de Marbeuf et de

la Vacherie.

M. Mercier, instituteur à Tourville, met sous les yeux de l'Assemblée :

1o. Le dessin des fonts baptismaux romans de l'église de Tourville-la-Campagne;

2o. Le dessin de la croix du cimetière de St.-Pierre-deBosguerard, pris avant la restauration faite l'an dernier ; 3. Un croquis très-curieux de la confrérie de la charité de Thuit-Signol, pris sur un tableau portant la date de 1680.

Le Bureau remercie vivement M. Mercier, et la Société alloue une somme de 50 fr. pour la restauration de ce tableau qui est en mauvais état. Cette restauration devra être faite sous la surveillance de M. R. Bordeaux.

M. Mercier pense que l'église de Tourville a été fondée par les Templiers.

M. Renout, peintre, fait hommage au bureau d'un recueil de dessins des monuments de Louviers dont quelques-uns sont détruits. Le bureau accueille avec un vif intérêt cette

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