était faite de l'acquérir pour s'en faire un Hôtel-de-Ville. Du

Gat, dolod, an inse ouplanp, eusione anly

911 PORTE EXTÉRIEURE D'UNE SALLE AU CHATEAU DU NEUBOURG.) côté de la campagne, l'enceinte du château, flanquée de tours,

domine un vallon profond; à ces gros murs sont adossés, à l'intérieur, la grande salle dont on vient de parler, et plusieurs constructions à façade de bois du XVI. siècle, changées en maisons d'habitation.

EXCURSION ARCHÉOLOGIQUE DU 2 OCTOBRE.

La journée du 2 octobre 1855 a été consacrée à une excursion archéologique à laquelle ont pris part une douzaine d'associés étrangers, désireux de visiter les richesses monumentales des environs du Neubourg. Les membres de la réunion, partis dès le matin, ont d'abord suivi l'avenue d'arbres séculaires qui sépare la ville du château du Champ-de-Bataille et qui se développe dans la plaine, sur une étendue de près d'une lieue. Le château du Champ-de-Bataille était l'ancienne résidence des barons du Neubourg, qui s'y trouvaient logés plus à l'aise que dans le vieux château fortifié de la ville, au pied duquel commence d'ailleurs l'imposante avenue dont nous venons de parler. Le Champ-de-Bataille est un des plus vastes châteaux de la Haute-Normandie : bâti en pierres et en briques, dans le goût de la première moitié du XVIIe siècle, il a une physionomie tout-à-fait princière. Le corps de logis principal, flanqué de pavillons à l'angle desquels sont suspendues des tourelles rondes, occupe un côté d'une vaste cour carrée. En regard, de l'autre côté de cette cour intérieure, se trouve un bâtiment aussi d'un fort grand style, et qui contient une salle de spectacle, un chartrier, des remises et des écuries voûtées d'une manière monumentale, avec diverses pièces au premier étage. Ces deux édifices parallèles sont reliés par une épaisse muraille de briques et de pierres, surmontées d'un chemin de ronde décoré de balustres; c'est dans cette courtine que

s'ouvre la grande porte d'entrée du château. A cette haute muraille correspond, du quatrième côté, une terrasse avec balustrades de pierres qui dominent le jardin, dans lequel on descend par un large perron. Mme. Prieur-Quesné et M. Victor Quesné, propriétaires du château, en ont fait les honneurs avec l'affabilité la plus exquise. Après avoir vu la chapelle, les souterrains qui s'ouvrent dans le fossé, etc. les visiteurs sont parvenus dans le grand salon, sur la table duquel ils ont pu feuilleter trois volumes in-fo. du terrier de la baronnie du Neubourg et des seigneuries qui en dépendaient. Ces trois énormes volumes ont donné une idée de la richesse du chartrier du Champ-de-Bataille, formé par les feudistes de la maison d'Harcourt-Beuvron. M. Lefebvre-Duruflé a bien voulu lire à l'assemblée une histoire sommaire de la baronnie du Neubourg et de ses anciens seigneurs, placée en tête de ce terrier, et qui est inédite. Cette histoire, dressée d'après les titres de la baronnie, rectifie et continue jusqu'à la fin du siècle dernier les données fournies par La Roque dans son Histoire de la maison d'Harcourt. Elle est suivie d'un curieux chapitre intitulé : « Description de la position du Neubourg et des droits et priviléges de cette terre. » Cette séance improvisée a été prolongée par l'examen de plusieurs objets intéressants, communiqués par M. Victor Quesné, au nombre desquels il faut citer un curieux coffret en fer du XV. ou XVI. siècle; un riche pendant en filigrane d'argent, ouvrage d'orfévrerie du XVII. siècle, et un ornement de cou ou esclavage, superbement découpé, échantillon des riches parures qui rehaussaient, il y a quelques années encore, le pittoresque costume des femmes de la campagne. Mais notre attention a surtout été vivement frappée par une sorte de plat en cuivre, décoré d'émaux champlevés et couvert d'enroulements dans le style des premiers temps de l'époque ogivale. Des blasons émaillés, disposés au milieu de ces enroulements,

et qui paraissent être ceux de seigneurs alliés à la maison d'Harcourt, font de cette pièce un objet de haute curiosité et la rendraient très-digne d'être publiée. M. Quesné a commu niqué également un vase qui paraît d'une époque au moins aussi reculée : c'est une sorte de cafetière en bronze, portée sur trois pieds, dont le caractère rappelle certains objets des XIo. et XIIo. siècles. M. Bouet s'est empressé d'en faire un dessin mesuré. On conserve également dans ce château les poids et mesures de la baronnie du Neubourg. Le pot, mesure pour les liquides, est en bronze, et porte à son bord supérieur l'écusson des barons du Neubourg, de la maison de Vieuxpont, chargé de dix annelets, 3, 3, 3 et 1. Il pèse 4 kil. 15 gr.; sa contenance est de 2 litres 35 centilitres.

Après avoir pris congé des maîtres du château, notre caravane archéologique s'est dirigée vers le bourg d'Harcourt, où l'on avait à visiter l'église, l'hôpital et l'ancien château féodal, légué à la Société centrale d'agriculture de France. Le château d'Harcourt est remarquable par ses tours revêtues d'immenses draperies de lierre, sa large enceinte de murailles, sa sombre porte d'entrée et ses profonds fossés, qui excitent si vivement l'imagination. L'église est digne d'être visitée le chœur appartient à la noble et sobre architecture des premières années du XIIIo. siècle et, en contemplant à l'extérieur ses solides contreforts et ses correctes ogives, M. le docteur Billon regrettait que les architectes, qui bâtissent à grands frais dans nos campagnes des églises de si mauvais goût, ne prissent pas pour modèle ce vaisseau si parfaitement élégant, malgré la simplicité économique de sa construction. En arrivant devant le portail, naguère précédé d'un porche de la Renaissance, dont les pierres sculptées gisent aujourd'hui sur le sol environnant, les membres de la réunion se sont senti émus en apprenant que les agents de la voirie ont,