Page images
PDF
EPUB
[graphic]
[ocr errors]
[ocr errors]

figures ou d'ornements ajustés avec des armes ou des feuillages. »

M. de Caumont, qui a été consulté par la Commission sur l'âge d'un grand nombre d'objets du musée, a remarqué au premier abord deux chapiteaux très-certainement d'une époque reculée, qui proviennent de la reconstruction d'une portion de l'église de Vertou, près de cette ville la partie. refaite de cette église était, à ce qu'il paraît, du XII. siècle; mais dans la maçonnerie se sont trouvés les débris d'une église bien plus ancienne, et très-probablement celle du monastère de Vertou qui existait dès le VI. siècle.

Saint Martin, fondateur du monastère de Vertou naquit à Nantes vers l'an 527 après avoir visité les principaux monastères de l'Europe, il se retira à Vertou où le fruit de ses vertus attira de nombreux disciples; il leur imposa une règle sévère et bâtit un monastère qu'il dédia à saint JeanBaptiste. Après avoir gouverné pendant de longues années ses compagnons, dont le nombre s'éleva jusqu'à trois cents, saint Martin mourut à Vertou le 24 octobre 601 (1).

M. de Caumont fut frappé de l'importance de ces deux chapiteaux en pierre, très-frustes, on le comprend, puisqu'ils ont été employés comme moëllons au XII. siècle, il pria M. le comte d'Izarn et M. Nau de lui en procurer une esquisse, ce qu'ils ont fait avec beaucoup d'obligeance. Les planches suivantes ont été gravées d'après le dessin de Nau. La corbeille de ces chapiteaux présente de grandes analogies avec celles de quelques-uns des chapiteaux de Jouarre.

M. Nau a trouvé dans les déblais qui ont été exécutés pour l'allongement de la cathédrale de Nantes, un fragment de chapiteau corinthien en marbre blanc, d'un style plus pur que les précédents, et qui, selon toute apparence, est un

(1) Vie des saints du Poitou, par M. de Chergé.

[graphic][subsumed][subsumed][merged small][subsumed]
[graphic][merged small][merged small][merged small]

de ceux qui décoraient la première basilique chrétienne élevée à Nantes. Ce chapiteau, d'un volume considérable, devait appartenir à une colonne d'un grand diamètre, et l'on peut avec ce fragment se faire une idée de ce qu'était la première basilique de Nantes, en même temps que l'on pourra comparer l'état de l'art à deux siècles de distance, si l'église de Vertou était d'un siècle ou de deux siècles postérieure à la première cathédrale de Nantes.

On a trouvé à Vertou des fragments de terre cuite trèsanciens, dont quelques-uns portent des figures et qui méritent d'être dessinées et publiées.

Un tombeau prismatique en granite qui a été apporté de Tiffauges a donné lieu à quelques appréciations diverses. M. de Caumont le rapporterait plutôt au XII. siècle qu'au X. comme on l'a fait jusqu'à ce jour. D'autres discussions que nous ne pouvons reproduire parce qu'elles n'auraient d'intérêt que si elles étaient accompagnées de figures représentant les objets qui les ont provoquées, ont eu lieu dans cette séance d'inauguration.

A 9 heures, les membres du Congrès se sont séparés après avoir remercié de nouveau M. le Préfet de la LoireInférieure d'avoir concédé pour le musée d'antiquités une église qui convient si bien à cette destination.

EXCURSION DU CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE A BOUGON, à 2 lieues de Nantes.

En 1855, M. Bizeul annonça, dans une séance que la Société française d'archéologie tenait à Paris, l'existence d'une enceinte gallo-romaine, à deux lieues de Nantes, sur la rive

gauche de la Loire et réclama de la Société une allocation pour explorer cette localité.

La Société française d'archéologie s'empressa de faire droit à la demande de M. Bizeul et des fouilles furent commencées dans l'enceinte indiquée, quelques jours seulement avant la session du Congrès archéologique. Ces fouilles mirent à découvert des débris d'hypocauste et un mur d'enceinte en petit appareil avec chaînes de briques.

Le Congrès de la Société française d'archéologie ne pouvait donc se dispenser d'aller sur place visiter le résultat des fouilles entreprises sous ses auspices et au moyen de fonds quelle avait votés. Après avoir entendu un rapport de M. Van Iseghem sur ces fouilles, le Congrès partit de Nantes dans des omnibus et plusieurs voitures.

Il jeta, chemin faisant, un coup-d'œil sur l'église St.Jean de Nantes, restaurée par M. Nau et sur l'église de Vertou.

Quelques explications furent données en passant à Rézé sur les localités où des antiquités romaines ont été trouvées avec le plus d'abondance, puis l'Assemblée arriva dans la commune sur le territoire de laquelle est située l'enceinte antique qui faisait le sujet principal du voyage.

M. Van Iseghem avait précédé le Congrès, et ce fut lui qui le reçut à son arrivée. Le Congrès reconnut, guidé par lui, que l'enceinte antique était défendue au Nord par la Loire; au Sud et à l'Ouest par un mouvement de terrain; à l'Est, par un rempart ou vallum en terre, près duquel se trouve la ferme de M. Van Iseghem.

Les fouilles pratiquées aux frais de la Société avaient eu lieu sur le bord de la Loire, et là on avait dégagé un beau mur de soutènement en petit appareil avec chaines de briques, qui avait évidemment pour objet de former un escarpement vertical sur un point où probablement les roches qui forment

« PreviousContinue »