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aum. Tunc sanctitatis famæ accedere, la pauvreté du petit bourg et l'ignorance

cœpit insignis fama miraculorum; sed inopia oppiduli, et obscuritas in qua tunc apud plerosque versabantur res pertinentes ad canonizationum processus effecerunt, ut Episcopales visitationes et inquisitiones usque ad annum MDCC institutæ non aliud ferme spectaverint, quam recognitionem identitatis et integritatis corporis, ac relationes prodigiorum, quæ GERMANÆ ope patrata ferebantur. Hisce obstaculis nondum plane sublatis, Galliarum res commoveri cœperunt, longamque illam pepererunt ecclesiæ ejusque reditibus ærumnarum seriem, quæ omnem proInovendarum causarum canonizationis potestatem ademit. Sed

anno

MDCCCXLIV viribus utcumque reparatis, instituta fuit Ordinaria potestate inquisitio in famam sanctitatis, virtutum et miraculorum hujus Virginis, atque exhibita Sacrorum Rituum Congregationi una cum precibus omnium pene Galliæ Metropolitarum, Episcoporum, Clerique tum Sæcularis, tum Regularis ad GERMANE Beatificationem a S. Sede impetrandam.

Inde Causæ exordium. Expeditis autem iis omnibus, quæ de more institutoque ejusdem Sacræ Congregationis præmitti oportet, agendum erat decimo

où la plupart étaient alors des choses relatives aux procès de canonisation furent cause que jusqu'à l'année 1700 les visites épiscopales et les enquêtes se bornèrent à constater l'identité et l'intégrité du corps, et à dresser les relations des miracles que l'on attribuait à l'intercession de GERMAINE. Ces obstacles n'étaient pas surmontés quand les troubles commencèrent en France et amenèrent pour l'Eglise et ses revenus cette longue suite de calamités qui ôta tout moyen de poursuivre les causes de canonisation. Mais en 1844, la situation des choses étant quelque peu meilleure, l'ordinaire fit faire une enquête sur le renom de sainteté, les vertus et les miracles de cette vierge, et la présenta à la Congrégation des saints Rits, avec la demande de presque tous les métropodu clergé séculier et régulier, à l'effet litains et Evêques de France, ainsi que d'obtenir du Saint-Siége la béatification de GERMAINE.

La marche de la cause commença. Après tous les préliminaires qu'exigent la coutume et les règles de la même Congrégation, on allait procéder le 10 des calendes de février 1849 à l'examen des vertus héroïques de cette servante de Dieu, dans une Congrégation anté-préparatoire, chez le révérendissime Cardinal Louis Lambruschini, quand les malheurs des temps l'empêchèrent. En vertu d'un Indult apostolique, les suffrages des consulteurs furent recueillis pour suppléer à cette Congrégation. Plus tard, on reprit le même examen des vertus, le douzième jour avant les calendes de décembre de la

Kalendas februarii anni MDCCCXLIX de heroicis hujus Ancillæ Dei virtutibus in Congregatione antepræparatoria apud Reverendissimum Cardinalem Aloisium Lambruschini. Sed obstante calamitate temporum, ex indulto Apostolico collecta fuerunt Consultorum suffragia, quæ Congregationis ejusdem loco haberentur. Rursum postea instauratum fuit idem virtutum examen duodecimo Kalendas decembris anni ejusdem in ædi-même année, dans le palais apostolique bus Apostolicis Quirinalibus coram Re- du Quirinal en présence des Révendisverendissimis Cardinalibus Sacris Riti-simes Cardinaux préposés à la garde bus tuendis præpositis. Qua in discep- des saints rits. Comme dans cette dis

tatione cum difficultates antea propositæ ita diremptæ visæ fuerint, ut nulli novæ difficultati locum relinquerent, mandatum fuit a Sanctissimo Domino

cussion, les objections qui avaient été faites parurent si bien résolues, qu'il n'y avait plus lieu à de nouvelles difficultés, notre très-Saint-Père ordonna que dans la prochaine Congrégation gé

Nostro, ut in futura generali Congrega-nérale la cause fût proposée avec les

susdites objections et leurs réponses. Enfin cet examen des vertus fut achevé dans l'assemblée générale tenuc au palais apostolique du Vatican en présence de notre très-Saint-Père le Pape Pie IX la veille des ides de mai de la présente année, et le doute étant posé : « S'il conste des vertus théologales: Foi, Espérance, Charité envers Dieu et le prochain, ainsi que des vertus cardinales Prudence, Justice, Force.et Tempérance, et de celles qui en dé« pendent en degré héroïque dans le «cas et pour l'effet dont il s'agit? > les très-révérends Cardinaux et tous les Pères, déclarèrent que la vénérable GE MAINE était parvenue au degré hé

tione Causa proponeretur cum iisdem animadversionibus et responsionibus. Denique absolutum fuit hoc virtutum examen in generalibus comitiis habitis in ædibus Apostolicis Vaticanis coram eodem Sanctissimo Domino Nostro PIO PAPA IX pridie idus majas vertentis anni, ac proposito Dubio An constet de virtutibus theologalibus Fide, Spe; Caritate in Deum et proximum, nec non de cardinalibus, Prudentia, Justitia, Fortitudine et Temperantia, earumque adnexis in gradu heroico in casu et ad effectum de quo agitur? Reverendissimi Cardinales, ac Patres omnes, Ven. GERMANAM ad heroicum virtutum gradum pervenisse declararunt. Sanctissi-roïque des vertus. Cependant notre

mus tamen Dominus Noster sententiam ferre distulit, ut interim a Deo superni luminis auxilium exposceretur, veluti adstantibus humanissime commendavit.

très-Saint-Père remit la sentence à une autre époque, afin de demander dans l'intervalle à Dieu le secours de sa lumière, comme il le recommanda très-affectueusement à tous les assistants. Quand il cut, à l'aide de la prière, pesé mûrement cette affaire en lui-même, au

Quum vero negocium hoc secum, fusis interea precibus, mature perpendis-jourd'hui dimanche de la sainte Triset, hac die Dominica Sanctissimæ Trinitatis recurrente, salutari Hostia in sacello Xisti Papæ IV ad Vaticanas ædes piissime oblata, ac divino iterum implorato auxilio, idem Sanctissimus Dominus Noster accersitis ibi coram se Reverendissimo Domino Cardinali Aloisio Lambruschini Episcopo Portuensi S. Rufinæ et Centumcellarum, Sacrorum Rituum Congregationi Præfecto, et Causæ Relatore, ac R. P. Andrea Maria Frattini S. Fidei Promotore, una

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mecum infrascripto Secretario, rite decrevit: Ita constare de virtutibus theologalibus et cardinalibus Ven. GERMA~NE; ut deveniri possit ad discussionem quatuor miraculorum. ›

nité, après la pieuse offrande de la victime du salut faite dans la chapelle de Sixte IV au Vatican, et après avoir de nouveau imploré le secours divin, notre très-Saint Père manda en sa présence le très révérend seigneur Cardinal Louis Lambruschini, Evêque de Porto, de Sainte-Rufine et de Civita-Vecchia, préfet de la Congrégation des saints rits, et rapporteur de la canse, et le Rév. P. André-Marie Frattini, promoteur de la sainte Foi, avec moi, secrétaire soussigné, et décréta dans les formes qu'il conste assez des vertus

théologiques et cardinales de la Vén. GERMAINE pour qu'on puisse passer à la discussion des quatre miracles. »

Hoc insuper decretum in vulgus edi, et in acta Sacrorum Rituum Congregationis referri jussit septimo Kalendas junias anni MDCCCL.

ALOISIUS Card. LAMBRUSCHINI

Episc. Portuensis, S. Rufina
et Centumcell. S. R. C. Pro-
fectus.

J. G. Fatati S. R. C. Secretarius.
Loco † Sigilli.

En outre, le septième jour avant les calendes de juin 1850, il a ordonné de publier ce décret et de l'insérer dans les actes de la Congrégation des saints rits.

Après la lecture de ce décret et de celui que nous avons donné dans notre précédent numéro, le P. général des Jésuites, accompagné des avocats employés dans la cause du bienheureux Pierre Claver, vint s'agenouiller aux pieds du trône pontifical, et remercia le Saint-Père d'avoir promulgué ce décret qui donne un saint de plus à son ordre et à l'Eglise universelle. Dans un discours touchant et prononcé avec émotion, il rappela les travaux prodigieux de ce nouveau SaintFrançois Xavier dont la vie entière fut consacrée à Carthagène à secourir et à convertir à la foi chrétienne des milliers de nègres; d'abord homme du monde, poussant la délicatesse jusqu'au dégoût des choses même les moins rebutantes, ce héros chrétien avait fini par se dévouer exclusivement au service de cette portion alors si malheureuse de la race humaine. Le P. Roothan termina en tirant de cette belle vie la conclusion toute naturelle de la véritable manière dont il faut servir l'humanité souffrante pour la gloire de Dieu et par l'immolation de soimême. Le Souverain-Pontife accueillit le vénérable supérieur de la Compagnie de Jésus avec une bienveillance marquée et, dans sa courte réplique, applaudit à ces dernières et si généreuses paroles. Vint ensuite M. Estrade, chanoine honoraire de Toulouse, qui poursuit depuis plusieurs années avec une persévérance, un zèle et un succès remarquable la cause de la jeune et sainte bergère. Dans son discours de remerciement, il fit ressortir également les enseignements les plus vrais de cette vie si pleine d'œuvres d'une charité ardente chez une pauvre fille des champs qui, ayant à peine le strict nécessaire, trouvait encore le moyen de subvenir aux besoins des pauvres de son modeste village. M. Estrade trouva aussi le moyen de remercier en même temps et le Souverain-Pontife, qui, même dans les heures douloureuses de son exil, a bien voulu s'occuper de cette affaire, ainsi que les membres du Sacré Collége, et les Evêques de France qui y ont apporté un intérêt qui ne s'est jamais démenti; puis il a touché profondément son auguste auditoire, en disant combien il serait doux pour le vénérable Archevêque du diocèse, une des gloires du clergé de France, d'obtenir l'entier succès de cette cause, et de déposer, en mourant, sa crosse de premier pasteur auprès de l'humble houlette de la bergère sanctifiée. On vit plusieurs des Prélats émus jusqu'aux larmes, et le Souverain-Pontife répondit, dans les termes les plus bienveillants pour la France, pour le diocèse de Toulouse et son vénérable Archevêque. → Socialistes, s'il en est parmi vous, comme je le pense, de bonne foi, que n'étiez. >vous là! Ces beaux exemples, ces deux discours simples et sans prétention, ce peu de paroles parties du haut de la chaire de Saint-Pierre vous auraient appris par quels moyens, et il n'y en a pas d'autres, on sert l'humanité souffrante. Partout où il y a des hommes, il y a, il y aura toujours des souffrances; le remède à Eces maux n'est point dans l'orgueil du pédantisme éclectique ni dans les égareaments d'une philosophie sensuelle, mais dans la CHARITE, le sacrifice de soimême aux autres et dans l'amour de Dieu qui inspire et sanctifie ce sacrifice.

H

L'Image de la Sainte Vierge, mère de miséricorde, à Rimini.

(Correspondance particulière de l'AMI DE LA RELIGION.)

Forli, 2 juin 1830.

Vous voulez, cher ami, que je vous renseigne sur le miracle de Rimini, dont on commençait à parler quand vous m'avez écrit. Ma lettre vous arrivera trop tard, je le crains bien, car déjà les journaux ont dû vous édifier sur ce fait aussi bien que je le pourrai faire. Vous savez que j'accorde difficilement ma confiance aux récits de miracles. Si la foi profonde et naïve des populations italiennes mérite souvent ces faveurs spéciales, dont votre incrédulité vous rend indignes, il faut bien reconnaitre aussi que souvent ici l'imagination joue son rôle. Vous n'avez pas oublié que nous fimes une fois vingt lieues à pied, pour aller constater à Prato un prodige dont tout le monde autour de nous parlait comme d'un fait authentique, et dont nous ne trouvâmes pas même de vestige. On le croyait partout sur la foi de témoins omni exceptione majoribus, et sur les lieux on ne savait pas même ce que nous voulions dire! Et ce bon piovano qui nous tint une demiheure dans une grotte humide pour nous faire savourer l'odeur d'un clou qui ne sentait rien du tout!

Je me méfiais d'autant plus du prodige de Rimini, que de pareils signes donnés par d'autres images de la madone nous ont été racontés par notre vieux et saint ami le P. Luigi, comme vous pouvez vous le rappeler, et j'appelais à l'appui de mon doute l'axiome non bis in idem. Donc, avant de vous répondre, j'ai voulu être convaincu moi-même, et je suis à présent pour vous un saint Thomas, moins l'apostolat et la sainteté. LE MIRACLE EST INCONTESTABLE. Il a commencé à se manifester le soir du samedi 11 mai, dans une chapelle de la petite église de Sainte-Claire, occupée par les PP. Missionnaires du Précieux-Sang. On s'aperçut qu'une image de la sainte Vierge, honorée sous le titre de Mère de miséricorde, peinte sur toile, recouverte d'un cristal et entourée d'un cadre, avait remué les yeux; soit que le fait n'eût pas été constaté, soit que les premiers témoins aient eux-même douté, on ne s'en préoccupa guères; mais le lendemain 12, qui était un dimanche, le concours étant plus considérable dans l'église le prodige fut remarqué par plusieurs personnes: La madonna muove gli occhi, s'écria-t-on, et vous savez ce que peut produire une nouvelle semblable dans une assemblée italienne! En un instant tout le monde se porta à la chapelle; on s'y pressait, on s'y étouffait; le bruit du miracle s'était répandu d'un bout de la ville à l'autre, et d'un bout à l'autre de la ville on accourait à Sainte-Claire l'affluence devint bientôt si considérable, qu'il fallut envoyer de la troupe pour prévenir des accidents.

Vous avez vu quelquefois, à la fin d'une mission, les signes de pénitence que donnent nos montagnards! On pleure, on sanglotte, on se frappe la poitrine, on se jette à genoux et on crie tout haut miséricorde! Eh bien! l'église offrait un spectacle semblable. Cependant les docteurs de bettola (cabaret) ne voulaient pas croire à une absurdité pareille. A quoi bon, en effet, passer sa journée à jouer au billard ou à fumer à la porte du café pour croire, comme les bonnes gens, à ce qu'on voit! Rien n'était plus simple, à leur dire; c'était l'effet d'une réfraction de la lumière, c'était un rayon passager de soleil, ou l'ombre d'un nuage; c'était (voyez la malice!) un ressort caché dans le cadre, et qui, passant sous la toile, etc., etc.; la plus magnifique explication est celle qui, m'a t-on dit, a été affichée au coin des rues, et où on affirme au servum pecus des crédules qu'on

vient d'inventer en France un nouveau genre de peinture qui fait remuer les yeux. C'est le sublime du genre, et si je puis me procurer une de ces affiches manuscrites, je vous l'enverrai à condition que vous la mettrez sous verre! Il faut dire aussi que l'autorité ecclésiastique avait successivement mis à néant tous les arguments de ces messieurs. On a ôté le cristal, on a ôté le cadre, on a exposé la toile isolée sur le maître-autel, on l'a enfin portée proportionnellement, le 18, de Sainte-Claire à la grande église de Saint-Augustin, et pendant le trajet le miracle s'est répété plusieurs fois aux acclamations de milliers de spectateurs qui affluent du dehors.

L'effet de ce prodige si souvent répété, et pendant plus de dix jours, a été ce qu'il devait être la ville de Rimini a changé d'aspect, les conversions sont nombreuses, et plusieurs qui se refusaient à croire ont été subjugués par l'évidence et sont revenus à la pratique de leurs devoirs longtemps oubliés.

Mgr l'Evêque de Rimini a interrompu sa visite pastorale, à la première nouvelle de ce qui se passait; il a ordonné une enquête en forme, en suite de laquelle il a publié, le 15 mai, un Mandement où il reconnaît l'existence du prodige et l'effet qu'il a produit.

Les grâces obtenues sont nombreuses; des maladies invétérées ont été guéries, des aveugles ont recouvré la vue.

A la foule pieuse et enthousiaste se joignent des curieux plus calmes. Le général autrichien commandant à Bologne est venu avec deux officiers, assez disposés, dit-on, à l'incrédulité, et qui, après avoir vu, se sont prosternés et ont détaché leurs décorations pour les offrir en ex-voto.

Mgr l'Evêque de Pesaro, Mgr le Délégat de la même ville, Mgr Bedini, commissaire extraordinaire pour les légations, sont venus aussi, témoins plus favorables sans doute, mais non moins éclairés, reconnaître ce fait miraculeux et payer le tribut de leur reconnaissance à la sainte Vierge, mater misericordiæ, qui n'a voulu donner cette manifestation de son pouvoir que pour nous encourager à y recourir dans les tristes circonstances où nous nous trouvons.

Si vous publiez ma lettre, comme je m'y attends, n'oubliez pas de la terminer par la protestation que je fais de ne vouloir, en parlant de miracle, prévenir en rien le jugement de l'Eglise, dont je suis le fils soumis et obéissant. Vale.

A. E. DE L.

Affaires religieuses du Piémont..

On se rappelle que M. Siccardi ayant avancé au sénat que la plus grande partie du clergé national regardait la loi du 9 avril comme un bienfait, l'Archevêque de Turin lui écrivit de sa prison pour protes-ter contre cette assertion. Les Evêques s'unissent à sa protestation par la pièce suivante :

« Les soussignés, Evêques des deux provinces ecclésiastiques de Turin et de Gênes, sachant que l'immense majorité des ecclésiastiques de leurs diocèses respectifs sont, grâce à Dieu, étroitement unis de sentiments e de maximes avec leurs Evêques, ainsi qu'au Pontife romain, chef suprême de tout l'ordre hiérarchique, et voulant, comme c'est leur devoir, prévenir le scandale que leur silence donnerait aux vrais catholiques et laver en même temps une tache déshonorante pour leur clergé, regardent comme une étroite obligation de conscience de déclarer qu'ils adhèrent pleinement à la protesta

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