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delli, membres de la Congrégation des affaires ecclésiastiques de la Chine et des royaumes adjacents; S. Em. le Cardinal Du Pont, membre de la Congrégation

des Rits.

DIOCÈSE DE NANTES. De temps immémorial, les paroisses voisines de Machecoul s'y réunissent le 16 mai et se forment en un immense cortége pour promener avec honneur les reliques de saint Honoré, dont on fait ce jour-là la fête. On y a compté quelquefois jusqu'à trente-deux paroisses, venues, clergé, croix et bannières en tête, pour prendre part à cette religieuse et populaire assemblée. Monseigneur l'Evêque de Nantes arriva à Machecoul le 15 au soir, et fit solennellement son entrée dans la cité historique des sires de Retz.

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Dès le 16, de grand matin, les processions de quatorze paroisses des deux diocèses de Nantes et de Luçon', arrivaient croix en tête et bannière levée, champ des psaumes et des cantiques. C'est l'usage que, dès qu'une procession est signalée, le clergé de Machecoul se rende au devant d'elle, et qu'au moment de la rencontre les bannières s'entresaluent et les prêtres se donnent l'accolade fraternelle. On suit avec exactitude ce rit que nous ont légué les anciens âges; et Monseigneur a voulu lui donner comme une consécration nouvelle car, tandis qu'il visitait les établissements religieux, il fut amené, dans son parcours, à assister à l'une de ces rencontres et se fit un devoir d'aller embrasser chacun des prêtres arrivants.

La procession générale a été des plus édifiantes et a dû apporter une consolation de plus au cœur de l'Evêque de Nantes, qui, depuis le commencement de sa tournée pastorale, a rencontré tant de marques d'affection et de respect dans ces religieuses populations. ›

DIOCÈSE DE BAYEUX. On lit dans l'Ordre et la Liberté de Caen :

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« Le Cercle catholique a été inauguré hier au soir au milieu d'une grande affluence formée de l'élite de la société, de la jeunesse et du clergé de la ville. Divers morceaux de musique ont été exécutés avec le talent le plus remarquable. Trois discours ont été prononcés et applaudis comme ils le méritaient. Celui d'un jeune professeur du collége a reçu presqu'à chaque phrase les bravos enthousiastes des auditeurs. De plus généreuses, de plus chrétiennes pensées ne pouvaient être exprimées dans un plus digne langage.

La composition du Cercle, le bon ton, les excellentes manières de ceux qu doivent le fréquenter, l'élégante simplicité du local, le concours du clergé et de l'élite de la société font présager un heureux avenir à ce Cercle, legs précieux d'un Dominicicain vénéré et estimé à si juste titre parmi nous. »

DIOCÈSE DE RODEZ. - L'Eglise de France vient de perdre M. l'abbé Gaston de Sambucy, ancien aumônier du roi, vicaire-général de Reims et chanoine honoraire de Saint-Denis. Né à Milhau (Aveyron), il venait d'être ordonné prêtre à Saint-Sulpice, lorsque la révolution de 89 éclata. Il vécut pendant ces temps de crise, de son travail d'ouvrier tourneur. Sous le costume d'ouvrier, il ne cessa de visiter les prisons, et accompagna à l'échafaud plusieurs de ses amis et de nombreuses victimes de la terreur. Dénoncé et arrêté, il ne dut son salut qu'au 9 thermidor. A la réouverture des Eglises, il fut nommé curé des Carmes.

Plus tard il fut nommé, par le Cardinal Fesch, maître des cérémonies de la chapelle impériale, et comme tel dirigea le sacre de Milan et celui de Paris. Il édita alors une édition de la Vie de Jésus-Christ, illustrée de 75 gravures, d'après les plus beaux tableaux des écoles Française, Flamande et Italienne.

Sous la Restauration, il fut nommé aumônier de S. A. R. Monsieur, et bientôt après, du roi Charles X. Retiré à Milhau, en 1830, il refusa en 1832, la cure de

Saint-Sulpice offerte par Mgr de Quélen. Retiré du monde et employant ses revenus à soulager les malheureux, il est mort à l'âge de 86 ans, le 18 mai 1850.

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ANGLETERRE. La ville de Bristol, qui compte de 8 à 10,000 catholiques, avait été divisée en cinq districts par le dernier Evêque. Quatre seulement avaient été pourvus de pasteurs; Mgr Hendren, Evêque actuel, vient de combler cette lacune, et une nouvelle paroisse, celle de Bedminster bien pauvre encore, complète l'organisation catholique de cette ville. C'est dans une chambre, appropriée à cet usage, que les fidèles se réunissent pour assister aux cérémonies saintes, presque à l'ombre du clocher de la vieille église de Sainte-Marie où leurs pères ont prié. Mais ces humbles commencements ne découragent pas le nouveau pasteur; partout, en Angleterre, on voit la foi catholique regagner en silence, au milieu des difficultés, mais d'un pas ferme, le terrain que lui a fait perdre la révolution du seizième siècle.

IRLANDE.Lundi dernier, Mgr Cullen, Archevêque d'Armagh, primat d'Irlande, est arrivé dans sa ville épiscopale, où il a fait une entrée convenable à sa haute dignité.

ASSEMBLÉE LÉGISLATIVE.

Séance du 23 mai. - PRÉSIDENCE DE M. DUPIN.

M. VICTOR HUGO. Je demande la parole pour un fait personnel.

M. LE PRÉSIDENT. Vous avez la parole.

M. V. HUGO. Messieurs, l'Assemblée s'apercevra dès les premiers mots que je prononcerai...

Voix Plus haut ! plus haut !

M. V. HUGO. L'Assemblée s'apercevra dès les premiers mots que je prononcerai que j'ai une peine extrême à parler. (Rires.)

Yoix : C'est l'autre jour qu'il fallait perdre votre voix.

M. V. HUGO. J'ai été attaqué; je vais me défendre. Je ne demande à la majorité qu'une faveur, le silence.

Dans les circonstances graves où nous sommes, les questions personnelles ne servent qu'à faire perdre le temps à une Assemblée. Trois orateurs m'ont attaqué, je viens répondre à tous les trois.

L'Assemblée voit que j'ai peine à parler. (Rires.) Je laisse de côté des attaques passionnées qui me font sourire. (Hilarité. L'honorable général Cavaignac a montré hier le dédain de certains éloges; moi je veux montrer mon dédain de certaines injures. Je vais à elles directement. (Ah! ah!)

Voix Ah! voilà la voix qui revient.

Autre voix Avec la mémoire. (Rires.)

M. V. HUGO. L'honorable M. de Lasteyrie a dit, et les deux autres orateurs ont répété après lui avec des formes variées et que j'apprécierai : que j'étais le panégyriste de plus d'un pouvoir. (Oui! oui!) Que mes opinions étaient mobiles. (Oui! oui!) Que je m'étais mis souvent en contradiction avec moi-même. (Oui! oui!) C'est également la suite des attaques des deux autres discours. (Allons donc! allons donc !)

Messieurs, si les honorables orateurs ont entendu faire allusion à des vers monarchiques, qui m'ont été inspirés par le sentiment le plus candide et le plus pur dans mon enfance....

Voix: Il était si jeune! (Nouveaux rires.)

M. MIOT, d'une voix caverneuse. Combien en avez-vous trahi de gouvernements, vous ?

M. V. HUGO. Mes vers! ce n'est là qu'une puérilité. (Rires.) Je ne réponds pas. (Nouveaux rires.)

Mais si c'est aux opinions de l'homme qu'on s'adresse, et non pas à celles de

l'enfant... (Nouvelle hilarité) et non pas à celles de l'enfant, voici la réponse que j'ai à faire :

Je vous livre à tous, à tous mes adversaires, tout ce que j'ai écrit, tout ce que j'ai dit depuis l'année 1827... (Ah! ah! - Rires.)

Qui, tout ce que j'ai déjà dit à la tribune de l'Assemblée législative, à la tribune de l'Assemblée constituante, à la tribune de l'Institut, à la tribune de la Chambre des pairs, (Ah! ah!) je vous livre tout ce que j'ai écrit, ce que j'ai dit, sans rien retrancher, (Oh! oh!) et je porte à tous le défi de trouver dans ces vingt-trois années de l'existence d'un homme une ligne, un mot qui me mettent en contradiction avec moimême. (Oh! oh! Rires.)

M. NADAUD. Bravo! bravo!

M. DE MONTALEMBERT. Je ne prendrai pas vingt-quatre heures pour répondre à l'honorable M. Victor Hugo le peu de paroles que je dois lui répondre.

Depuis le jour où j'ai vu M. Victor Hugo, après son discours contre l'expédition romaine, disparaître et revenir trois mois après avec un discours laborieusement étudié... (Rires et applaudissements.)

(M. Victor Hugo se lève et paraît réclamer très-vivement de sa place.)

M. DE MONTALEMBERT, Continuant. Quand j'ai vu, dis-je, l'honorable M. Victor Hugo venir trois mois après avec un discours laborieusement étudié contre Escobar, contre Loyola et contre le parti clérical, qu'il a trouvé moyen de glisser encore dans la discussion de la loi de l'enseignement, de ce jour-là j'ai compris qu'il n'y avait plus à prendre son approbation au sérieux. (Murmures à gauche. Vive approbation à droite.)

J'ai vu recommencer la même manœuvre avant-hier après un discours qui avait légitimement indigné la majorité. (Vives réclamations à gauche.)

A droite: Oui! oui!

M. DE MONTALEMBERT. Je n'ai pu m'empêcher de lui adresser, en son absence volontaire et prolongée, l'allusion contre laquelle il vient de se défendre.

Il me défie de justifier le reproche que je lui fais d'avoir tour à tour chanté, flatté et renié toutes les causes. Eh bien, il a d'abord chanté, pour ne pas dire flatté, la Restauration, le sacre de Charles X, la naissance du duc de Bordeaux. Il s'en défend aujourd'hui. (Rumeurs prolongées à gauche, M. Victor Hugo se lève encore comme pour protester, mais il ne peut être entendu.)

Puis il a chanté les héros de juillet, le lendemain de la chute de Charles X. Mais je laisse là sa poésie et je ne m'occupe que de sa prose, de celle qu'il a débitée à la tribune.

J'avoue que je n'ai pu me défendre d'un sentiment d'indignation quand je me suis rappelé avoir entendu M. Victor Hugo, à la Cour des pairs, adresser à Louis-Philippe les paroles les plus adulatrices qui aient jamais frappé mes oreilles. (Mouvement prolongé.) Et à cette même tribune où je parle en ce moment, M. Victor Hugo n'est-il pas venu, à l'Assemblée constituante, féliciter le peuple d'avoir brûlé le trône où siégeait le vieux roi, et d'où était descendu sur lui le brevet de pair de France. (Bravos à droite.-Murmures à gauche.)

Voix à droite Notre jugement sera ratifié par le pays.

M. DE MONTALEMBERT. M. Victor Hugo accusait avant-hier la majorité de ne pas savoir distinguer l'Orient de l'Occident, le levant du couchant. Oh! nous ne lui adresserons jamais une semblable accusation. (Mouvement et bravos prolongés.)

Jamais soleil levant ne reçut d'adorations plus intrépides que les siennes. (Nouveaux bravos.) Il voit aujourd'hui à l'horison ce qu'il appelle la majesté du peuple, la grandeur du socialisme, et il se dispose déjà pour se poser, le lendemain de la victoire, en socialiste de la veille. (Applaudissements.)

Son langage est toujours le même; seulement il l'adresse à de nouvelles divinités (Rires): il faut toujours qu'il adore quelqu'un.

Mais s'il fallait jamais que sur les ruines de la liberté déshonorée (Mouvement) un despotisme s'élevât, il serait le premier à lui faire respirer cet encens qu'il prodigue aujourd'hui à l'ouvrier et qui a servi déjà à deux dyuasties. (Applaudissements prolongés. - L'honorable membre reçoit les plus vives félicitations en retournant à sa place.)

M. V. NUGO affirme que, depuis 23 ans, il ne reconnaît qu'un souverain, le peuple. Une voix Est-ce le peuple qui vous a fait pair de France?

L'Assemblée déclare, à une majorité de 462 voix contre 227, qu'elle entend passer à la discussion des articles.

M. DE LAMARTINE soutient cette thèse que tous les gouvernements tombent parce qu'ils sont impatients du mieux. Les émeutiers du 15 mai et de juin 1848, impatients; les égorgeurs du 10 août, impatients!

Je lisais l'autre jour, et la plupart d'entre vous ont pu lire dans les mémoires d'un homme d'Etat que Charles X, pendant son séjour en Angleterre, disait :

« Je suis ici parce que j'ai été trop impatient. J'avais la certitude qu'on conspirait contre mon trône, et j'ai voulu devancer les conspirateurs : c'est ce qui m'a perdu. » M. DE LAMARTINE, ayant fait allusion à l'éloignement de l'armée, sans insulte, le général Gourgaud s'écrie que le 52 de ligne a reçu l'ordre signé: Bedeau, de rendre

ses armes.

M. LE GÉNÉRAL BEDEAU explique quels motifs impérieux l'ont forcé, après le désarmement de tous les autres corps, de donner l'ordre qu'on lui reproche et qu'il n'a écrit qu'après de longues réflexions L'armée, dit le brave général, a subi un déplorable affront.

M. DE LAMARTINE reprend son discours interrompu et reproduit tous les arguments de MM. E. Arago, de Flotte et V. Hugo.

M. BAROCHE. M. de Lamartine nous donnait tout à l'heure un conseil que nous croyons avoir suivi d'avance; il nous disait que, pour la rareté du fait, le gouvernement devait se tenir dans la limite de la légalité, apaiser toutes les craintes, ramener la paix et la tranquillité publique.

C'est ce conseil que nous croyons avoir suivi, et je suis convaincu qu'il n'y a pas pour cela de meilleur moyen que d'apporter une modification grave au suffrage universel. (Rumeurs à gauche.)

Une voix à gauche : C'est naïf.

M. BAROCHE. Oui, une modification grave qui puisse, autant que possible, rendre le suffrage universel bon et moral. (Mouvement et approbation.)

Nous voulons rendre le suffrage universel l'expression de la majorité vraie du pays, en restant dans les termes de la légalité.

Maintenant le suffrage universel mérite-t-il donc dans son organisation actuelle les éloges de MM. de Lamartine et Victor Hugo?

Oh! messieurs, de la part de M. Victor Hugo il y a une grande générosité à parler de suffrage universel en termes glorieux : car si vous voulez bien vous rappeler le mois de mars 1848, vous n'aurez pas oublié que par une circulaire des organisateurs du suffrage universel de cette époque on repoussait de l'urne électorale tous ceux qui comme M. V. Hugo avaient servi la royauté.

M. LATRADE. Vous voulez réveiller des personnalités. (Rires prolongés.)

M. BAROCHE. On me reproche de réveiller des personnalités; si je tombe en effet dans ce reproche, il me semble que j'userais de représailles, et que j'ai le droit de montrer à ceux qui prennent aujourd'hui la défense du suffrage universel comment ils ont entendn autrefois le suffrage universel à son origine.

J'ai bien le droit d'invoquer les circulaires de mars et d'avril. J'ai bien le droit de rappeler que les amis de M. Latrade disaient au peuple de Paris que s'il nommait certains hommes, il n'y aurait plus qu'une ressource pour Paris, ce serait de recommencer les barricades et de s'opposer à la libre manifestation de la pensée nationale.

Ce n'est pas ainsi, croyez-le bien, que nous entendons le suffrage universel; nous n'aurons jamais la pensée de modifier aussi gravement la loi électorale qu'on le propesait en mars 1848. (Très-bien!)

M. NADAUD. A la question. (Rires.)

M. BAROCHE. J'avais donc le droit de dire que M. Victor Hugo était généreux lorsque, dans son style héroïque, il faisait l'éloge du suffrage universel et du gouvernement provisoire. (Approbations et rires.)

Quant à l'honorable orateur qui descend de cette tribune, il me permettra de dire qu'après avoir lu sa publication le Conseiller du Peuple, j'ai été étonné de lui voir prendre la défense du suffrage universel tel qu'il est organisé aujourd'bui.

Après avoir donné lecture de ces curieux passages, M. le ministre de l'intérieur continue :

Voici la définition du socialisme, que je trouve dans un journal qui vient de Londres; car on dit franchement à Londres ce qu'on enveloppe prudemment à Paris dans de belles phrases. (Oui, oui; c'est cela.)

Ici M. Baroche donne lecture de l'extrait du Nouveau-Monde; à la fin de la lecture de la première partie de ce morceau, quelques montagnards crient : Très bien!

M. BAROCHE, vivement. On dit: très bien; moi je dis très mal. (Approbation.) Une société où au sein de l'Assemblée législative de pareilles doctrines sont approuvées es une société en péril; un système électoral qui donne de tels produits est un système électoral mauvais. (Applaudissements.)

Vous le voyez, messieurs, il y a loin de cette définition à la définition anodine de M. de Lamartine!

Nous trouvons là des formules anarchiques, criminelles, subversives de toute société. (Oui! oui! applaudissements.)

M. EM. BARRAULT. Je demande la parole. (Ah! ah! Rires.)

M. BAROCHE. Pour lutter contre de telles doctrines, jamais je n'aurais assez de force et d'energie. (Applaudissements.)

M. LE GÉNÉRAL HUSSON. Nous vous soutiendrons.

M. LE PRÉSIDENT, à l'orateur. Un tel mot vous venge de bien des insultes.

M. BAROCHE, avec force. Dût-on vouer mon nom aux malédictions, tant qu'il me restera un atome de force je lutterai contre de pareilles doctrines. (Tonnerre d'applaudissements.)

M. NADAUD. Je demande la parole. (Rires.)

M. BAROCHE donne lecture de la dernière partie de l'article du Nouveau Monde, qui finit ainsi : « Il nous faut plus que le mot du socialisme, il nous faut la chose!» la chose! (Mouvement.)

L'orateur continue ainsi :

C'est cette chose que nous ne voulons pas : c'est cette chose contre laquelle nous lutterons par tous les moyens légaux.

Ai-je besoin de m'étendre plus longtemps sur la raison politique qui nous a fait pré

senter la loi?

Comment, nous a-t-on dit, vous présentez cette loi quand tout est calme, quand les passions s'apaissent, quand l'insurrection désarme? Il est vrai qu'i! y a bientôt un an que nous avons vu la guerre dans la rue.

Nous avons présenté la loi parce que nous savions que les journaux auxquels je faisais allusion tout à l'heure, les hommes dont je vous ai lu les écrits, signalaient et avaient raison de signaler le suffrage universel comme menant nécessairement, dans un délai plus ou moins rapproché, au triomphe de ces épouvantables idées...

M' JELES FAVRE. Je demande la parole.

M. BAROCHE, continuant. De ces épouvantables idées que M. Jules Favre a combattues à l'Assemblée constituante avec des expressions non moins énergiques que les nôtres. (Rires et mouvemeuts.)

M. JULES FAVRE. Et que je ne désavoue pas. (Marques de surprise.)

M. BAROCHE. Et vous avez raison.

Eh bien! quand un homme aussi expert en semblable matière, que celui dont je viens de vous faire connaître le langage, et que vous avez reconnu sans que j'aie besoin

de le nommer....

De toutes parts: Oui, c'est Louis Blanc.

M. BAROCHE. Quand un homme aussi expert dit que le résultat inévitable du suffrage universel est de livrer le pays et la société an socialisme, non pas du National ou de la Voix du Peuple, mais au sien, je crois avoir répondu suffisamment à la question posée par M. de Lamartine et avoir justifié la loi. (Oui! oui!)

Ce discours est suivi d'une triple salve d'applaudissements, et l'Assemblée se séparé au milieu de la plus vive agitation.

La séance est levée à 7 heures.

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