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DIMANCHE 12 MAI 1850.

(N® 045.)

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L'AMI DE LA RELIGION.

Lettre pastorale de Mgr l'Evêque de Moulins
POUR SON ARRIVÉE DANS SON DIOCÈSE.

Dans cette lettre, rappelant les devoirs redoutables attachés au caractère auguste de l'Evêque, « gardien de la loi de Dieu et pasteur des âmes, » Mgr de Dreux-Brézé invoque le souvenir touchant des enseignements qu'il a reçus lui-même à Rome et qu'il est appelé désormais à transmettre à son peuple :

« Par une disposition de la Providence, dont nous ne pourrons jamais assez la bénir, c'est à Rome, au centre de l'unité chrétienne, que nous sommes allé puiser dans leur source même les vérités qu'il nous est ordonné maintenant de vous annoncer; c'est au pied de la chaire de saint Pierre, notre glorieux patron, toujours vivant et enseignant, dans la personne de son Successeur, que nous avons commencé et fini nos études sacrées; c'est là que notre raison, toute ravie des aimables clartés de la science de Dieu, que nous oserions appeler la science de la miséricorde, a connu toute la clémence de Celui qui a dit: Mon joug est suave et mon fardeau léger, qui aimait à s'appeler le bon Pasteur, et disait de lui-même : Je suis doux et humble de cœur. Sainte Eglise romaine, mère et maîtresse de toutes les Eglises, et doublement la nôtre; Eglise de Pierre et de Pie IX, nous ne vous nommerons pas ici, vous de qui nous nous souvenons toujours, sans donner à notre cœur la joie de glorifier votre chef auguste, image si ressemblante de Celui qu'il représente, par ses vertus, par ses douleurs, par son inébranlable mansuétude. Gloire à lui et gloire à vous! A lui le profond hommage du plus filial dévouement; à vous, le témoignage d'une vénération sans bornes et d'une obéissance éternelle...... Nulle part, ailleurs, nous n'avons rencontré dans le peuple plus de pitié unie à plus de simplicité chrétienne; nulle part, dans le Clergé, de plus hautes vertus; nulle part, dans l'instruction des affaires, plus de calme et d'impartialité; nulle part, plus de respect et de soumission pour les dogmes, et en même temps plus de liberté à l'égard des simples opinions.

«Que Dieu, N. T. C. F., daigne resserrer chaque jour davantage les liens qui unissent la jeune Eglise de Moulins à cette Mère auguste qui l'enfanta naguère dans sa fécondité toujours ancienne et toujours nouvelle ; et qu'en retour de notre empressement à seconder ses moindres désirs, elle répande sur toutes nos œuvres les faveurs de prédilection dont les derniers enfants jouissent dans la famille. Marchant aux larges inspi*rations de son esprit, votre Evêque et son clergé rivaliseront d'une sainte émulation ♫ pour établir et consolider parmi vous le règne de la vérité, sans le mélange d'aucun 13 préjugé de temps, de lieu, d'école, mais aussi sans aucune altération de la doctrine. >>

La sollicitude pastorale doit s'étendre naturellement avec plus de vigilance et de tendresse sur la portion la plus jeune et la plus délicate du troupeau. Le prélat développe ainsi cette pensée :

«Gardien du troupeau comme il en est le guide, l'obligation de l'Evêque est encore de réfuter par sa voix les décevantes nouvelles de tous les faux évangiles, et de prémunir les peuples contre toute interprétation erronée ou coupable de la parole de Dieu. En vertu de sa mission, et sans qu'il soit besoin d'aucune délégation humaine, il peut, il doit par lui-même, et par ceux avec qui il partage le gouvernement des âmes, veiller à ce que des conducteurs inexpérimentés ne présentent pas, comme des sources de vie, les eaux troubles dont les citernes du monde renferment l'amas corrompu. Chef d'une ✔ portion de l'Eglise militante, c'est de lui que tous les autres guides doivent prendre le L'Ami de la Religion. Tome CXLVII.

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mot d'ordre et la direction, afin de n'errer jamais même dans l'étude et dans l'enseignement des sciences humaines. Si la faculté de partager les fatigues de l'enseignement profane n'appartient au clergé que de droit naturel comme au reste des citoyens, néanmoins tout homme de cœur appelé à ce sacerdoce laïque dont la responsabilité est terrible aussi, voudra l'exercer selon les vues de la religion. Maîtres de la jeunesse, souvenez-vous du divin Maître, souvenez-vous qu'il voulait qu'on laissât venir à lui les enfants. Souvenez-vous que, s'adressant à ses Apôtres, il s'écriait: En vérité, je vous le dis, celui qui scandalisera un de ces petits qui croient en moi, mieux vaudrait pour lui qu'on lui attachât une pierre au cou, et qu'il fût jeté au fond de la mer. Que vos leçons donc soient chrétiennes pour être utiles, qu'elles soient chrétiennes encore pour être vraies. L'harmonie doit régner entre la foi et la science, et jamais la parole humaine de la science ne contredira sans erreur et sans crime la voix céleste de la foi

Nous sommes heureux de citer encore les passages suivants où se trouvent opposées aux vaines spéculations des utopistes et aux dangereuses promesses des novateurs, la mission bienfaisante de l'Eglise et l'efficacité divine de ses efforts :

«Le sceptre de la charité, le seul que l'Eglise retienne sur la terre, satisfait toute son ambition, parce qu'il satisfait son cœur. Quelle mère ne préférerait à toutes les pompes du monde le bonheur de servir dans l'obscurité ses enfants malheureux? Lorsque l'Eglise aperçoit au front des siens l'empreinte de la souffrance et de l'épreuve, elle reconnaît aussitôt en eux ceux qu'elle doit servir avant tous les autres. Ce qu'elle a fait jadis, ce qu'elle a su recommencer malgré la modicité de ses ressources, nous apprend ce qu'elle saura faire encore le jour où, lassé de la suspecter et de la fuir, on voudra s'adresser à elle avec espérance et avec amour.

<< Pour mieux apprécier le double miracle de sa bienfaisance et de sa sagesse, comidérez, N. T. C. F., les revers de la sagesse humaine. Sous le nom de philanthropie, elle s'était vantée de mieux dire et de mieux faire : dénigrant les efforts d'une action purement morale, et fière de son omnipotence temporelle, elle était parvenue à étendre sa main sur toutes les œuvres que leur caractère individuel et transitoire ne mettait pas à l'abri de ses envahissements; elle avait osé se constituer l'unique dispensatrice des se cours que des sacrifices communs offraient aux indigences présentes, ou que de prévoyantes sollicitudes réservaient aux douleurs futures. Alors les froids calculs de la pru dence remplacèrent les généreux élans de l'amour, et des prévisions toutes mécaniques l'inventive et tendre compassion de chaque instant. Alors, aux ressources réputées trop restreintes des dévouements et des sacrifices individuels furent substituées les ressources de la fortune publique, regardées comme d'intarissables trésors. Toutes les peusées se replièrent sur les satisfactions à donner aux besoins matériels, surexcités et multiplies partout sans mesure par l'importance qu'on leur attribuait; et on entreprit de les ser vir, non plus à l'aide de privations personnelles, mais par une méthodique répartition de la charge commune.

« Qu'arriva-t-il? En punition de ce mépris des célestes inspirations de la charite, on vit faillir toutes les combinaisons humaines. Pour la réfutation des promesses qui en avaient accompagné le pompeux étalage, d'autres doctrines se sont dressées sur ce piédestal, démontrant avec une implacable logique l'effrayante erreur du principe si témérairement admis. Actives à la poursuite de toutes ses conséquences, ne se laissant pas arrêter même par l'impossible, n'hésitant pas à se mettre en opposition avec l'ordre du monde physique et moral, avec les conditions de la nature humaine, avec les révélations de la prescience divine qui nous assure, par la bouche du Sauveur, qu'il y aura toujours des pauvres parmi nous, ces doctrines ont ressuscité d'anciens rêves, mille fois réfutés par l'histoire; elles ont été plus loin que ne l'avait osé la folie antique et paienne, et elles veulent détruire le monde pour en édifier un autre, où elles annoncent une égale répartition des jouissances d'ici-bas.

«Sans approfondir ce sujet, qu'il nous suffise de vous dire, N. T. C. F., que l'humanité ne formera jamais une société parfaite et bienheureuse, qu'autant qu'elle y mettra généreusement en pratique deux devoirs dont aucune force extérieure ne peut procure?

l'accomplissement: Ce que vous voudriez que les hommes fissent pour vous, faites-le pareillement pour eux ; voici le premier ; et voici le second: Ce que vous auriez horreur que l'on fit contre vous, prenez garde de le faire contre autrui. Que l'on cherche, que l'on imagine, que l'on essaie tout ce que l'on voudra, jamais une société ne sera paisible, si chacun ne s'y soumet au devoir passif de ne point nuire à autrui, au devoir actif de lui faire du bien. Que l'on cherche, que l'on imagine, que l'on essaie tout ce que l'on voudra, jamais loi bumaine, jamais institution humaine, jamais force humaine n'obtiendra des hommes qu'ils s'aiment entre eux, ni qu'ils cessent de se nuire. Dieu leur permet de poursuivre de grands desseins, d'accomplir de grandes entreprises, de former et de réaliser de nobles et vastes conceptions; mais le miracle de maintenir ou de ramener les sociétés dans la justice, dans l'amour et dans la paix, il se l'est réservé. »

Le pieux Prélat consacre ensuite son apostolat et son diocèse au sacré Coeur de Jésus :

«O cœur de mon Maître, cœur de Jésus, symbole et source de toute charité, de tout dévouement chrétien, de toute expiation, de toute réconciliation au ciel et sur la terre, pour nous aider à remplir tant de devoirs, aidez-nous à vous imiter. Cœur humble et doux, c'est dans notre ville épiscopale que s'éleva le premier autel où fut honorée votre image; de la même ville et du même lieu, s'élança vers le ciel la mère de ces vierges élues auxquelles il fut inspiré de vous ménager un culte à part. C'est à Moulins encore que s'élève maintenant la première Eglise monumentale qui vous soit dédiée sur la terre, création magnifique de la foi, de la piété et de l'art qui sera digne du beau nom qu'elle aura le privilége de porter, et qui bientôt, nous l'espérons, deviendra, par la faveur du Souverain-Pontife, le centre béni, la source féconde de toutes les œuvres inspirées par

votre amour.

« Dans ce concours de circonstances heureuses nous voyons une promesse de tout le secours dont nous avons besoin et que nous implorons. Notre première pensée, quand s'est offerte à nous l'immense étendue de nos nouveaux devoirs, a été de chercher toute notre force en vous, ô cœur de Jésus. Nous proclamons en ce grand jour de notre vie le vœu solennel de vous appartenir; nous vous consacrons à jamais notre personne, et renouvelant le vœu de notre pieux prédécesseur, nous vous consacrons aussi notre diocèse. Ouvrez-vous donc à nous, cœur adoré et seul adorable. Cœur d'où découla l'eau et le sang, l'eau qui lave les péchés, le sang qui vivifie toutes les œuvres, et leur fait produire des fruits d'immortalité. »

Le Jubilé.

DIOCÈSE DE BRUGES.

La piété de nos lecteurs s'intéressera aux détails suivants sur l'origine et les fêtes de la dévotion du Saint-Sang qui se célèbrent en ce moment à Bruges. Voici d'abord quelques renseignements sur la chapelle du Saint-Sang; nous les empruntons à une correspondance du Journal de Bruxelles :

Dans un des coins de la place du Bourg existe une crypte ou chapelle souterraine dont l'architecture date du neuvième siècle, selon les uns, du onzième, selon les autres. Elle n'offre rien de remarquable qu'une sculpture formant le retable de l'autel, et représentant le baptême de Jésus-Christ.

Au-dessus de ce vieux sacellum s'élève une autre chapelle, qui date de la seconde moitié du quinzième siècle, puisqu'elle n'était pas encore achevée en 1485. C'est là que se trouve actuellement déposée la relique du Saint-Sang.

Rien de remarquable dans l'architecture de cette chapelle : elle n'a ni étendue, ni proportions, ni élégance : elle est évidemment d'une époque de décadence. Il a donc fallu, indépendamment de la valeur historique, lui en donner une d'ornementation intérieure; et, sous ce rapport, on peut dire qu'elle renferme d'inestimables richesses.

La première révolution française avait détruit ses vitraux, dont le principal re

présentait une scène de la Passion: la générosité de quelques particuliers à réparé cette dévastation, et, si M. Pluys de Malines, à qui a été confié le travail, n'a pas rencontré toute l'harmonie et toute la finesse de coloris qu'on admire dans les anciennes verrières, il faut être juste toutefois et convenir qu'il nous a donné toutes les ressources de l'art moderne.

M. King, jeune architecte anglais, a exécuté aussi de remarquables travaux dans l'intérieur de ce monument. Ces travaux consistent en peintures murales empruntées à l'archéologie chrétienne du moyen âge. Sur un fond rouge, qui a disparu presque entièrement sous les ornements dont il est couvert, M. King a semé des quatre-feuilles, ou compartiments losangés, au milieu desquels paraît l'emblème de pélican, adopté depuis des siècles par la noble confrérie, comme celui de la Dévotion particulière à laquelle est consacrée la chapelle.

On nous saura gré de rappeler ici l'origine des Jubilés parmi les plus brillants desquels figurera celui de 1850.

Thierry d'Alsace, comte de Flandre, avait, dans un premier voyage à la TerreSainte, épousé Sibille d'Anjou, sœur de Baudouin III, qui régnait alors à Jérusa lem. Vivement ému des dangers que courait la Ville-Sainte, sans cesse menacée par les infidèles, Thierry avait pris part à une croisade, oû sa conduite avait été celle d'un héros.

Pour reconnaître sa bravoure et ses services, le roi Baudouin et Foulques, patriarche de Jérusalem, lui donnèrent, à son départ, une portion du Sang précieux de Notre-Seigneur que la religion des siècles avait conservé dans cette ville, depuis qu'il avait été recueilli par Nicodème et par Joseph d'Arimathie. A son arrivée à Bruges, le comte s'empressa de déposer l'inappréciable relique dans une chapelle dédiée à saint Basile. Plus tard une confrérie se forma, une procession s'organisa, et un jubilé séculaire s'institua en l'honneur du riche dépôt confié à la religieuse sollicitude de la ville de Bruges.

Le 7 mai la procession a pu enfin sortir. Eile a offert le plus magnifique et le plus touchant spectacle.

Malgré les menaces du temps, le bourdon de la ville et les cloches des paroisses annonçaient à dix heures et demie que la procession sortait de la cathédrale. Elle s'est déroulée avec magnificence dans les rues de la ville, en hâtant le pas toutefois; car elle n'a pas tardé à recevoir les atteintes d'une pluie fine dont le cile est plein depuis deux jours.

La longueur du pieux cortége était de cinq ou six cents mètres. Jamais pa reilles richesses n'ont paru dans une fête religieuse points de vieilleries, point d'oripeaux, point de hideux et ignobles calicots; mais des soieries aux riches couleurs, des velours de Lyon et des draps d'or, aux plus élégants dessins, le tout coupé, ajusté, drapé, avec un goût exquis et un véritable à-propos historique. Dix églises ont figuré dans le cortége: Notre-Dame des Aveugles, la Madeleine, l'église de Jérusalem, Sainte-Anne, Sainte-Walburge, Saint-Gilles, SaimJacques, Notre-Dame, la cathédrale ou Saint-Sauveur, et la chapelle du SaintSang. Toutes rivalisaient de somptuosité, d'élégance et de splendeur. Mais comme vous décrire chacune d'elles en particulier serait étendre outre mesure notre relation, nous nous bornerons à vous donner l'analyse du programme des trois pa roisses qui, à notre avis, ont réuni tous les suffrages. Ce sont celles de SaintJacques, de Notre-Dame et de Saint-Sauveur.

La paroisse de Saint-Jacques représentait le pèlerinage fameux de San-Jago de Compostelle. On y voyait :

aux

1o Un groupe de vierges, vêtues de robes blanches, ceintes d'écharpes franges d'or, couvertes de manteaux de velours rouge avec chaussures de même

étoffe, etc. Sainte Barbe, couronne d'or en tête, vêtue comme les précédentes, mais d'étoffes plus précieuses. - Trois personnages vêtus de rouge et de tunique blanche, avec camail rouge et ceinture d'or, portant une relique de sainte Barbe. 2o Les reliques de saint Jacques étaient portées par quatre personnes couvertes de tuniques rouges, avec garniture d'or.-Douze pèlerins précédaient le buste de l'apôtre, etc.

Les banderoles, les devises, les bannières portées par une foule d'autres personnages étaient de la plus grande fraîcheur et de la plus belle combinaison de 1 couleur. C'est une observation qui s'applique à tout le cortége.

L'église de Notre-Dame, qui possède les magnifiques tombeaux de Charles le Téméraire et de Marie de Bourgogne, figurait ainsi dans le cortége:

1o Bannières, croix, acolytes.

Charles le Téméraire entre le seigneur de Grunthuyse et un chevalier de la Toison-d'Or, précédés de six hérauts d'armes portant bannières. Marie de Bourgogne, allant offrir sa couronne à la chapelle du Saint-Sang, entourée des dames de sa cour et suivie de ses pages portant les uns les insignes de Saint-Boniface, les autres les instruments de son martyre, etc. 2o La relique de la Sainte Croix, entourée de la caravane qui apporta cette relique de la Syrie, etc.

La cathédrale figurait la vie et les vertus de saint Eloi. Le cortége se développait ainsi :

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4o Jobon, questeur de Clotaire, couvert d'un riche manteau.

5o Une jeune vierge, vêtue de damas rouge, brodé d'or et garni d'hermine.

6o Les emblèmes de saint Eloi et de saint Donatien, portés par quatre jeunes hommes.

7o Le magnifique reliquaire de saint Eloi, porté par quatre séminaristes à dalmatique rouge brodée d'or. Porte-lanternes, hérauts d'armes, bannières.

8 Les membres de la fabrique, en riches costumes, etc., etc.

Dans le cortége de la Madeleine on remarquait un char allégorique d'une grande richesse et d'une forme très élégante.

On y voyait les emblèmes du martyre de sainte Catherine.

Tout ceci n'est qu'une faible esquisse des magnificences étalées dans la fête religieuse dont Bruges vient d'être le théâtre. Quand tout le cortége s'est développé sur les degrés du vaste autel qui s'élève au pied de la Halle, quand au milieu d'un groupe d'Evêques, Mgr de Bruges a pris la Sainte Relique pour donner, au roulement du tambour, la bénédiction du ciel à une foule immense agenouillée sur la Grand'Place, nous n'avons pu nous empêcher, à la vue de tant de pompe, de tant de recueillement, de tant de foi, de nous croire aux beaux jours du catholicisme, et de maudire les fatales doctrines qui veulent dessécher l'âme du peuple.

Nous tirons encore des correspondances de Bruges les détails suivants sur la journée du 8 mai :

Bruges, le 8 mai. Nos fêtes continuent malgré la pluie. Hier notre Société des Chœurs a donné, dans la salle du spectacle, un concert magnifique où s'était réunie toute l'élite de notre population: on y voyait aussi une foule d'étrangers.

Le soir, l'illumination était superbe. Toute la ville resplendissait de verres de couleur, de lanternes chinoises et de lampions: c'était un coup d'œil féerique.

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