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Duquesnay, premier aumônier du lycée Napoléon; à Saint-Vincent-de-Paul, M. l'abbé Notelet, chanoine honoraire de Paris; à Saint-Laurent, M. l'abbé Ferrary, vicaire de Saint-Germain-l'Auxerrois; à Notre-Dame-des-Victoires, M. l'abbé Caussette, supérieur des missionnaires de Toulouse; à Saint-Sulpice, M. l'abbé Watrin, vicaire de cette paroisse; à Saint-Germain-l'Auxerrois, M. l'abbé Chaveton, prêtre de la Miséricorde; à Saint-Eustache, M. l'abbé Guttin, chanoine honoraire de Moulins; à Saint-Thomas-d'Aquin, M. l'abbé Lacarrière, chanoine d'Avignon; à Saint-Etienne-du-Mont, M. l'abbé Leblastier, chanoine honoraire de Carcassonne.

Une solennité religieuse avait attiré, lundi dernier, une foule considérable dans l'église Saint-Jean-Saint-François, au Marais. M. Deguerry procédait à l'installation du nouveau curé, M. Dancel. Après avoir rappelé, dans une brillante allocution, les droits et les devoirs du prêtre, il a fait l'éloge du nouveau curé, qui depuis vingt-huit ans exerce à Paris le saint ministère. Mais l'éloge le plus expressif se faisait de lui-même, par la présence de l'élite du clergé de Paris et d'un très grand nombre de familles venues des paroisses de Notre-Dame-de-Lorette et la Madelaine, où M. Dancel a occupé alternativement le poste de premier vicaire. Toutes ces familles, de positions sociales diverses, se pressant dans l'enceinte et dans les tribunes de l'Eglise, et se communiquant l'expression de leur vif attachement pour l'excellent prêtre qui les a, pour ainsi dire, élevées, changeaient le caractère de la cérémonie, et faisaient de la solennité religieuse une véritable fète. On remarquait parmi les membres du clergé M. Frasey, curédoyen de Saint-Nicolas-des-Champs, M. Pelitot, M. Portalis, etc.

Une nouvelle église, qui sera dédiée à sainte Augustine, va être construite place de Laborde, quartier de la Pépinière.

DIOCÈSE DE ROUEN. Le Concile ecclésiastique, pour la province de Normandie, s'ouvrira à Rouen, le 10 juillet prochain. Il sera présidé par Mgr Blanquart de Bailleul, Archevêque de Rouen. NN. SS. les Evêques de Bayeux, d'Evreux, de Coutances et de Séez, et des délégués des chapitres de ces évêchés composeront ce Concile, auquel sera également convoqué le R. P. prieur du monastère de la Trappe établi près Mortagne.

PIEMONT. On lit dans le Smascheratore:

<«< Tandis que dans toutes les villes catholiques on a rendu de publiques actions de grâces au Très-Haut pour la rentrée du Pape à Rome, dans le Piémont seul où le roi est catholique, la famille royale catholique, et catholique la religion reconnue par le Statuto, le gouvernement ne s'est pas encore donné le soin de faire chanter un Te Deum! Et pourtant il ne s'agit pas ici de politique ! HONTE !!! » IRLANDE. Mgr Cullen, primat d'Irlaude, est arrivé le 8 mai à Dublin, et, après avoir visité les colléges de Maynooth et de Castleknock et quelques amis du voisinage, il continuera son voyage pour Armagh.

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PAYS BAS. Le Nederlander a publié, dans son numéro de samedi, un article sur les rapports de l'Etat et de l'Eglise en Autriche. Nous y trouvons la phrase suivante dont nous prenons acte:

⚫ Parmi les questions importantes dont la solution a peut-être été déjà trop longtemps ajournée dans les Pays-Bas, est celle de l'établissement d'une église catholique romaine néerlandaise, à la place d'une mission hollandaise; < c'est une œuvre de justice dont l'exécution serait la pierre de touche de la sa«gesse et de la prudence d'un gouvernement. ›

BELGIQUE.

On écrivait de Bruges le 5 mai:

‹ Bruges a revêtu sa parure de fête pour le grand Jubilé qui vient de s'ouvrir.

Toutes les façades de nos habitations ont été nettoyées, épongées, badigeonnées, avec ce soin minutieux qui caractérise la propreté flamande. Les Brugeois, qui s'entendent si bien à l'ornementation des rues, comme ils l'ont prouvé aux fêtes de Simon Stevin, se sont ingéniés cette fois à donner à leurs maisons, d'ailleurs si pittoresques, la physionomie la plus riante. Aujourd'hui notre ville est déjà couverte de riches tentures; demain ce sera un véritable palais de verdure et de fleurs.

Ce soir, à trois heures, toutes les cloches de la ville annonçaient l'ouverture du Jubilé et la plantation de la croix dans la chapelle du Saint-Sang. A trois heures et demie, le clergé s'est rendu de la cathédrale à la chapelle pour y célébrer la cérémonie, au milieu d'un concours immense de fidèles : toute l'église en était pleine, aussi bien que la place du Bourg où s'élève la chapelle.

Quatre Prélats ont assisté à la plantation de la croix, c'étaient :

Mgr Zwysen, évêque de Guerra, vicaire apostolique de Bois-le-Duc; Mgr Brown, vicaire apostolique du district de Galles, en Angleterre ; Mgr Delebecque, évêque de Gand; Mgr Malou, évêque de Bruges. >

= On écrit le 6 mai :

« Nous sommes ici dans la consternation : c'était aujourd'hui que devait sortir la grande procession. Elle ne sortira pas, au grand désappointement de la foule immense qui remplit nos rues et nos places publiques. La pluie tombe depuis le matin avec une opiniâtreté qui nous désespère, et je crains bien qu'elle ne cesse pas de si tôt le ciel est gris dans tous les coins de l'horizon et ne nous gratifie pas même d'un seul petit rayon de soleil, qui puisse relever notre espérance. ▸

Séance de l'Assemblée.

Avant la séance, a eu lieu la réunion des bureaux pour la nomination des commissaires chargés d'examiner le projet de loi électorale. Les réunions, à ce qu'il paraît, étaient très-nombreuses. On assure que dans quelques bureaux la discussion a été vive, ardente même. Cependant, dans plusieurs autres, l'opposition n'a pas daigné prendre part au débat, et dans tous elle s'est abstenue de voter. Qu'annonce cette tactique? Si c'est une protestation contre la loi, elle est bien pâle et bien peu énergique. La Montagne, d'ailleurs, s'abstiendra-t-elle aussi à la lutte de la tribune? Si elle ne le fait pas, que signifie ce prélude? Nous verrons bien. En attendant, les nominations sont toutes, une seule exceptée, favorables à la loi. Voici les noms des commissaires élus : 1er bureau, M. de Lespinasse; 2°, M. Berryer; 3, M. Léon Faucher; 4o, M. Piscatory; 5, M. Bocher; 6o, M. de Vatimesnil; 7o, M. Boinvilliers; 8°, M. Baze; 9°, M. de Laussat; 10°, M. de Saint-Priest; 11, M. J. de Lasteyrie; 12, M. de Broglie; 13, M. de Montigny; 14o, M. Combarel de Leyval; 15, M. L. de Malleville. La majorité a été aussi résolue dans les bureaux qu'elle l'avait été mercredi pour l'urgence.

Au commencement de la séance, l'Assemblée fort inattentive du reste, a discuté et voté son budget particulier. Il y a eu de petites guerres de broussailles pour ou contre le service des secrétaires-rédacteurs, pour ou contre un règlement des sténographes du Moni

teur. Tout cela est affaire d'intérieur nécessaire en soi, peu importante ponr les tribunes.

Puis le budget des travaux publics a été repris: les intérêts locaux ont encore occupé successivement les instants de l'Assemblée. Il n'y a eu de difficultés que sur le chemin de fer de l'Ouest. On a assez vivement lutté à propos de la gare de Rennes construite en vertu d'une décision du gouvernement provisoire du 27 février 1848. Rien de plus irrégulier que cette décision; pas de crédit ouvert, des plans et devis soumis pour la forme et approuvé le 29 février, deux jours après le décret : trois millions déjà consacrés à un travail d'une utilité plus que problématique; voilà ce qui a été rappelé et ce qui a attiré le blâme de l'Assemblée. Après quoi, les crédits demandés pour la suite des travaux sur la ligne de Rennes ont été votés, et le budget des travaux publics a été terminé.

On a commencé ensuite le budget du ministère des finances. L'inévitable M. Sautayra a fait une campagne contre les emplois et contre les traitements. Cette sortie, fort ignorante, a été pour M. Berryer l'occasion de venger très-énergiquement et avec la plus grande clarté le service de ce ministère.

Discussion et vote de la loi sur l'enseignement moyen en Belgique.

(Voir le n° 5042.)

La place nous manque pour donner des extraits aussi considérables que nous le voudrions du beau discours de M. de Theux. Nous en tirerons du moins des déclarations solennelles qui peuvent être considérées, non-seulement comme les conclusions du chef parlementaire des catholiques belges, mais aussi comme celles de M. Dechamps, de M. de Decker, etc., etc., et de presque tous les adversaires de la loi.

Après avoir indiqué les modifications dont elle lui paraissait susceptible relativement au siége des athénées, au régime des écoles primaires supérieures et des écoles professionnelles, des professeurs et des colléges communaux, M. de Theux s'exprime ainsi à l'égard de l'intervention du clergé dans l'instruction publique :

Nous demandons que l'instruction religieuse figure en tête du programme, nous demandons qu'il soit dit dans la loi que l'instruction religieuse est donnée par les ministres du culte. Nous ne demandons pas qu'il soit écrit dans la loi que l'instruction sera suspendue à défaut de concours.

Il suffit qu'il soit entendu que le gouvernement ne substituera pas un enseignement laïque, dangereux pour lui-même, incompatible avec le principe d'unité, d'autorité de la religion catholique, à celui que nous avons en vue, qui est la ge rantie, la sauvegarde des bonnes mœurs.

Nous demandons que vous admetTIEZ UN ECCLÉSIASTIque dans le conseil supérieur, ou que vous admettiez l'idée émise par l'honorable ministre de l'inté–

rieur.

« Il doit être constant, pour chacun de vous, que la présence d'un ou de deux ministres du culte, comme l'a proposé l'honorable M. Osy, dans le conseil supérieur, ne pourrait, en aucune mauière, entraver l'action du gouvernement. Elle pourrait, au contraire, lui être très-utile, lui faire connaître bien des choses, qu'autrement il ignorera. Les discussions qui s'élèveront dans ce conseil pourront faciliter la solution de Bien des difficultÉS. »

Ainsi, l'enseignement religieux obligatoire, LÉGAL; l'intervention OFFICIELLE des ministres du culte; la présence d'un ou de deux ecclésiastiques dans le conseil supérieur, voilà ce que demandait M. de Theux.

Telle a été la discussion générale de la loi de M. Rogier. Arrivée à la discussion des articles, la majorité fatiguée, pressée d'en finir, souffrait à peine la contradiction. Les opposants, toutefois, ont résisté jusqu'au bout; et si leurs efforts persévérants, ranimant l'impression produite par les débats antérieurs, n'ont pu obtenir aucune satisfaction essentielle, ils ont fait cependant éprouver au ministère d'assez sensibles échecs.

Résumons brièvement ces résultats :

La centralisation, à l'aide de laquelle le faux libéralisme veut écraser les établissements libres, lui est désormais acquise. Sur ce point, les hommes les plus honorables de l'opinion libérale se sont en vain séparés du gros de leur parti. Leurs amendements (ceux de MM. Osy, de Brouckère, Cools) ont été impitoyablement repoussés.

Les droits des communes ont été un peu moins sacrifiés dans la rédaction définitive qu'ils ne l'étaient dans le projet. Cependant le ministère est resté inflexible sur les dispositions qui menacent les colléges à conventions, c'est-à-dire ceux que des communes ont remis, à certaines conditions, entre les mains du clergé. Il conserve aussi le droit d'empêcher qu'à l'avenir des colléges ne s'établissent sur les mêmes bases, quoiqu'elles offrent aux familles et à l'Etat une double garantie par le concours volontaire et libre de l'autorité spirituelle et de l'autorité municipale.

Voici enfin comment le Journal de Bruxelles apprécie les changements introduits, après tant de luttes, dans l'article 8, concernant les garanties religieuses:

• Nous ne faisons aucune difficulté de reconnaître que la rédaction de l'art. 8 a été améliorée. Elle n'est pas à l'abri de toute équivoque, mais le ministère a été forcé de reculer devant la manifestation de l'opinion publique.

D'après le projet primitif, l'exposé des motifs et le rapport de la section centrale, l'enseignement religieux n'était qu'une chose d'utilité et de simple convenance, une chose facultative et non essentielle et obligatoire.

‹ Cette hérésie constitutionnelle a été effacée.

D'après le programme du congrès libéral, le clergé ne devait plus intervenir à titre d'autorité, dans l'enseignement public.

C'était à peu près cela que le projet primitif voulait consacrer; mais il a fallu reculer. L'enseignement religieux figure en tête du programme des études; l'intervention du clergé est légale, puisque c'est lui qui est appelé, par la loi, à donner cet enseignement, à le surveiller, à se faire représenter dans le conseil supérieur, pour y soumettre au ministre les résultats de son inspection, précisément comme dans la loi sur l'enseignement primaire.

«On a cependant laissé une porte ouverte aux équivoques et aux interprétations, en laissant supposer qu'en l'absence du concours du clergé, l'enseignement religieux pouvait être donné, par des professeurs laïques, dans des livres approuvés par l'autorité ecclésiastique. Il y a un danger réel à admettre ce principe. Il ne suffit pas que cet enseignement soit donné dans tel ou tel livre orthodoxe. Croit-on qu'en adoptant le livre le plus orthodoxe de tous, la Bible, des professeurs laïques, sans mission, puissent l'enseigner? Mais ce serait constituer un protestantisme légal.

Ce doute n'a pas été suffisamment éclairci; il a motivé l'abstention des catholiques, à la Chambre, sur l'art. 8. ›

En résumé, la loi nouvelle est votée par la Chambre des représentants; et c'est un grand malheur pour la liberté, pour la religion, pour l'avenir de la société en Belgique.

La Belgique, après avoir donné de si nobles exemples de respect et de justice envers l'Eglise, recule dans la voie qu'elle a ouverte. Tandis qu'en France la position des Catholiques s'améliore à cet égard, chez nos voisins elle s'aggrave. Ils ont sans cesse, dans cette discussion, signalé ce douloureux contraste! Il n'a pas pu éclairer ni désarmer leurs adversaires; puisse-t-il être, à la réflexion, pour nos frères belges un sujet de consolation et d'espérance! Quand nous commençons nous-mêmes à nous relever, ce ne sont pas des athlètes consommés qui se décourageraient d'un revers et qui douteraient de la glorieuse revanche que la Providence réserve à leur persévérance et à leur dévouement.

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Dans une correspondance de l'Univers, on lit le passage suivant : « Ce que je vous avais dit de la bonne volonté du gouvernemeut autrichien a été pleinement confirmé depuis ma dernière lettre. Le courrier d'aujourd'hui nous apporte les décrets de l'empereur relatifs aux rapports de l'Eglise et de l'enseignement. La première publication, que je vous ai annoncée, accorde non-seulement l'abolition du placetum regium et la libre communication entre les Eve ques, mais elle rend à l'Eglise son droit de discipline. J'attends que tout ait paru pour vous développer le système adopté par le gouvernement autrichien; pour aujourd'hui je me contente de vous dire que les Evêques autrichiens eux-mêmes, partant de l'idée d'un Etat chrétien, désirent le concours de l'Etat et de l'Eglise par rapport à l'enseignement. Ils comptent par là augmenter l'influence de l'Egli se, faire pénétrer la religion plus avant dans l'enseignement et garantir à l'Episcopat le pouvoir de prononcer sur tout ce regarde l'instruction religieuse. Vous comprenez que les institutions ecclésiastiques sont exceptées de cette règle.

Le ministre de l'instruction, comte de Thun, dans son projet de loi, sanctionné par l'Empereur, a eu égard aux désirs des Evêques et les a remplis dans tout ce qui est essentiel. La loi ne s'occupe pas de l'instruction primaire. Les in

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