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lord Palmerston, qui termine définitivement nos différends avec l'Angleterre. »

GRÈCE. Le Times publie des nouvelles d'Athènes du 24 avril. Il en résulte que les négociateurs n'auraient pu encore parvenir à conclure un arrangement définitif. La principale difficulté tiendrait à ce que M. Wyse exigerait, contrairement à l'avis de M. Gros, que le gouvernement grec prît l'engagement de ne réclamer à l'Angleterre aucun dédommagement pour les pertes subies par des particuliers grecs, par suite des mesures coërcitives de l'amiral Parker. Le Times semble craindre que les dernières offres de conciliation faites par M. Gros n'aboutissent point, et qu'un blocus qui achèverait de ruiner la Grèce ne soit la conséquence des prétentions de M. Wyse. En somme, les choses en sont toujours au même point.

Séance du 7 mai.

ASSEMBLÉE LÉGISLATIVE.

PRÉSIDENCE DE M. LE GÉNÉRAL Bedeau, vicE-PRÉSIDENT. L'ordre du jour appelle la suite de la discussion du projet de budget général des dépenses.

Les votes du budget des travaux publics se succèdent sans interruption.

Toutes les réductions proposées par la commission sont successivement adoptées. Le chap. 8, relatif aux établissements de grandes lignes de chemins de fer, est réservé, après quelques observations de MM. Bineau, Berryer, et l'Assemblée décide qu'elle va délibérer immédiatement sur le projet de loi relatif à la partie du chemin de fer de Paris à Strasbourg, comprise entre Strasbourg et Hommarting.

Après quelques observations de MM. Chauffour et Hommarting, l'Assemblée passe la discussion des articles.

« Article unique. Une somme de 1 million 700 mille francs, est affectée à l'achèvement des travaux à la charge de l'Etat sur la section des chemins de fer de Paris à la frontière d'Allemagne, comprise entre Strasbourg et Hommarting. >>

Il est procédé au scrutin sur ce projet de loi. En voici le résultat :

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Aujourd'hui, à deux heures, M. le Président de la République accompagné de M. le général en chef Changarnier, escorté d'un peloton de guides et d'un demiescadron de carabiniers, s'est rendu au fort d'Aubervillers où il a passé en revue les deux bataillons de guerre du 14° de ligne qui y sont casernés.

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On a placé hier dans la première chambre de la cour de cassation, autrefois l'ancienne grand'chambre du parlement, un très-beau Christ, dû au pinceau de M. Fanelli Smah, à qui M. le procureur-général Dupin en avait confié l'exécution.

Produit des postes. Nous trouvons dans le Moniteur quelques chiffres intéressants sur les produits de l'administration des postes pendant le premier trimestre de 1850 comparé au premier trimestre de 1849. Ces états portent seulement sur le détail des opérations de l'administration des postes à Paris.

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Les recettes se composent : 1° de lettres de diverses catégories; 2o de journaux et d'imprimés; 3° enfin du droit de 2 010 sur les envois d'argent. En 1849 (1r trimestre), le nombre de lettres taxées et affranchies pour les bureaux de l'intérieur a été de 4,839,642, et les recettes de 1,026,042 fr.

En 1850, le nombre des lettres taxées pour l'intérieur s'est élevé à 5,320,000, et la recette à 1,127,842 fr. Les lettres pour l'étranger ont passé de 700,400 en 1849 à 725,750 en 1850, mais la recette a baissé de 350,200 fr. à 290,300 fr.

Le nombre des lettres de Paris pour Paris a été de 1,834,553 en 1849 et de 1,908,386 en 1850. La recette sur ce chapitre s'est augmentée de 11,076. Le chiffre de l'affranchissement des journaux a baissé, en revanche, de 793,833 fr. à 734,143 fr.

Sur les autres imprimés, il y a une augmentation de 14,486 fr. Sur les envois d'argent, il y a également augmentation: le produit est de 49,018 fr. en 1850, contre 28,344 fr. en 1849. L'augmentation totale pour le trimestre, à Paris seulement, est de 28,443 fr. C'est de bon augure pour l'avenir.

-Dimanche dernier, malgré la pluie, il a été fait application sur le chemin de fer du Nord d'un nouveau système de signaux à détonation, dans le but de commander l'arrêt aux mécauiciens. L'essai a pleinement réussi; le temps humide qui régnait le matin avait été choisi exprès par la commission.

- Il y a quelque temps, les franges d'or du lit de Louis XIV, à Versailles, furent dérobées. On assure que l'audacieux voleur vient d'être écroué, en vertu d'un mandat de M. le juge d'instruction. On aurait retrouvé une partie des franges volées chez un revendeur auquel elles avaient été livrées, comme provenant de vieilles épaulettes.

On ajoute que l'individu arrêté sous prévention de ce vol, ou plutôt de cet acte de vandalisme, est un des gardiens mêmes du château.

-La Seine, qui a considérablement grossi depuis quelques jours, a débordé sur plusieurs berges en amont. La navigation reste néanmoins en pleine activité sur tous les points. Aujourd'hui les eaux coulent marneuses et fort rapides.

-L'association liégeoise des anciens frères d'armes de l'Empire, ayant demandé au Président de la République française de vouloir bien accepter le titre de membre honoraire de cette société, M. Louis-Napoléon a accepté avec empressement l'offre qui lui était faite.

Mardi dernier, à trois heures et demie, a eu lieu, au palais de S. A. R. le prince Frédéric des Pays-Bas, la cérémonie de l'échange des anneaux entre S. A. R. la princesse Louise des Pays-Bas et S. A. R. le prince royal de Suède et Norwége. A cette occasion, LL. ÅA. RR. le prince et la princesse Frédéric des PaysBas et les augustes fiancés ont reçu le soir les félicitations des personnes déjà présentées à la cour.

On nous écrit de Lyon :

La nouvelle du départ prochain du brave général Gemeau, a produit dans notre ville une bien pénible sensation, et jamais fonctionnaire n'y aura laissé des regrets plus profonds et plus universels. Les honnêtes gens de toute les classes sans exception, avaient appris à apprécier et à aimer son caractère à la fois si loyal, si énergique et si bienveillant; aussi depuis que la fâcheuse nouvelle de ce départ s'est répandue comme un prélude à toutes les mauvaises nouvelles que nous donnons aujourd'hui, son hôtel a-t-il été constamment assiégé par tous ceux qui avaient à cœur de lui témoigner une dernière fois leur vive sympathie.

On lit dans le Courrier de Lyon :

« La Gazette a enregistré dernièrement, les détails des funérailles d'un socia

liste, dont le convoi, suivi de quelques centaines de ses co-religionnaires politiques, n'était précédé et conduit que par le fonctionnaire préposé aux enterrements. Ce journal n'a dit qu'une partie des faits; il nous en coûte de révéler les autres, car ils sont d'une nature affligeante. Le convoi arrivé à Saint-Just, les allures des membres des sociétés secrètes dont il était en partie composé, devinrent si bruyantes, si menaçantes même pour l'ordre public, que le poste de la caserne de la rue des Farges dut prendre les armes, se ranger en bataille sur son passage et entendre impassiblement les propos, les quolibets et les injures qu'il plut à ces pieux socialistes de lui adresser.

A Loyasse, ce fut pis encore, une bataille s'engagea, nous ne saurions dire à quel propos, entre les assistants. L'oraison funèbre du défunt fut prononcée à coups de pieds, à coups de poings. C'était un spectacle navrant pour la morale publique. Jamais le champ du repos n'avait été profané d'une manière aussi odieuse. Dieu nous garde cependant d'incriminer tous les assistants: bon nombre d'entre eux, bien loin de figurer comme acteurs à ce spectacle, semblaient honteux d'en être les témoins. Ceux-là se sont empressés de redescendre paisiblement en ville. Quant aux autres, ils se sont répandus dans les cafés et cabarets de SaintJust, et, jusqu'à dix heures du soir, ils se sont livrés, envers quelques habitants du quartier et des passants inoffensifs, à des excentricités d'une nature assez grave. Il est probable que sans la présence de la police de Saint-Just, qui n'a cessé d'être sur pied, le désordre eût été beaucoup plus grand. M. le commissaire Ber nade a déployé, en cette circonstance, un zèle et une fermeté qui lui font le plus grand honneur. ›

- Une importante découverte archéologique vient d'être faite à Marseille par M. F.-J. Liger, architecte, et M. Mille, propriétaire, sur un terrain appartenant à ce dernier, et attenant à l'église cathédrale.

Cette découverte est celle d'un édifice antique, qu'on suppose être un temple païen. Sa forme est octogonale, sur un diamètre de 25 m. Au centre est une surface correspondante, dallée et mosaïquée en marbre: dans un hémicycle décrit sur un des côtés, sont en fondation des distributions singulières qui restent inexpliquées. Dans les décombres se sont retrouvés un grand nombre de briques romaines, des fragments de colonnes, des bas-reliefs, etc.

Bulletin bibliographique.

DES AUMONIERS D'ÉTABLISSEMENTS PUBLICS; considérations sur la position qui leur est faite par l'autorité civile en opposition avec les principes du droit ecclésiastique; par M. l'abbé BROUILLET, aumônier de la maison centrale de Fontevrault.

Nous pouvions craindre que cet opuscule ne fût que la boutade d'un homme blessé par d'injustes et injurieux procédés; car, au moment où il l'écrivait, M. Brouillet était révoqué par l'autorité civile, en désaccord avec l'autorité ecclésiastique qui le maintenait dans son titre. Mais cette pensée, si elle nous était venue, devait s'évanouir à la lecture de l'ouvrage. Mettant de côté ses griefs personnels, M. Brouillet traite la question au point de vue général, et y apporte une modération de langage qui fait ressortir mieux encore la force de la discussion.

Après une exposition nette de la part que l'Etat s'est faite dans la nomination des aumôniers, l'auteur montre combien peu sont fondés les droits que s'attribue le pouvoir civil. Cette partie de l'argumentation est complétement démons'rative.

Le droit de nomination a entraîné après lui celui de révocation. M. Brouillet fait voir combien est fausse, pénible, dangereuse la position d'un aumônier qui se trouve à la discrétion du pouvoir civil :

Sachant lui-même son avenir livré à des autorités trop souvent jalouses et ‹ malveillantes, pourrait-il fixer ses idées de manière à former des projets fermes <et étendus pour le bien? Pourrait-il s'attacher à un emploi extrêmement péa nible et quelquefois rebutant? Les aumôniers ont besoin d'encouragement dans ‹ leur mission; faut-il donc ajouter à beaucoup de chagrins et d'amertumes l'ap⚫ préhension continuelle d'une expulsion brutale? Cette épée, constamment suspendue sur sa tête, est propre à paralyser le zèle le plus généreux. Nous le disons avec la conviction profonde que nous sommes dans le vrai, il n'y a point, dans les églises de France, de position plus déplorable. Elle est extracanonique, ou mieux anti-canonique; l'expérience seule peut la faire connaitre <complétement; si avant de l'occuper on savait tous les désagréments qu'elle < occasionne, on se résignerait difficilement à en accepter les charges. ›

Après avoir analysé des doctrines administratives et fait ressortir leur contradiction avec le caractère de la mission sacerdotale, l'auteur propose ce qui lui semble plus propre à faire cesser cet état de choses. Avec une modestie et une réserve pleines de convenance, il soumet ses opinions à NN. SS. les Evêques de France, en les priant instamment de leur donner une attention spéciale, il ajoute : «Nous n'avons point la prétention de résoudre la question des aumôniers d'éa tablissements publics, nous ne voulons qu'en montrer l'importance et appeler sur elle de très-sérieuses réflexions. Peut-être un jour quelque jurisconsulte habile dans le droit ecclésiastique et le droit civil, profitant des pensées que ( nous livrons au public, l'approfondira davantage et offrira à l'Eglise et à l'Etat une solution complète. ›

L'ouvrage de M. Brouillet aura préparé cette solution, et nous pensons qu'il a rendu un service réel, en appelant l'attention sur cette question importante a laquelle se rattachent plusieurs de nos plus précieuses libertés.

SPICILEGIUM SOLESMENSE; complectens SS. quorumdam Patrum auctorumque ecclesiasticorum qui a primo inde sæculo ad duodecimum usque floruere anecdota hactenus opera publici juris facta, curante DOMNO J.-B. PITRA O. S. B. monacho, e congregatione gallica, nonnullis ex abbatia Solesmensi opem conferentibus.

Les travaux de longues recherches et de patiente érudition sont chez les Bénédictins une tradition que les religieux de Solesme ne veulent pas laisser interrompre; et l'ouvrage que nous annonçons ici renoue la chaîne des six recueils dont le Thesaurus anecdotorum novissimus du P. D. BERNARD PAZ est le dernier anneau. Le Spicilége de Solesme est une septième collection, destinée à servir de complément aux précédentes. Pour en faire connaître la nature et la valeur, il nous suffit de faire remarquer que l'on y trouvera plus de cent cinquante auteurs, en partie ou même intégralement inédits.

Il sera divisé en deux séries: la première commencera à paraître en 1850; la seconde suivra de près, un ou deux volumes devant être publiés chaque année, si le nombre des souscripteurs le permet. Les auteurs se succéderont dans un ordre à peu près chronologique.

Chaque série aura cinq volumes; la première contiendra en général les écrivains qui ont vécu du second au dixième siècle de l'ère chrétienne. La seconde série s'arrêtera aux écrivains du douzième siècle inclusivement.

Chaque auteur sera accompagné d'une notice historique et littéraire; le texte, collationné sur les meilleurs manuscrits, enrichi de variantes, n'aura que les notes indispensables : les observations d'ensemble constitueront les prolégomènes de chaque volume. Quelques dissertations seront ménagées pour exposer les questions les plus graves. On éloignera sévèrement tout ce qui grossirait les volumes au profit d'une érudition intempérante ou d'une vaine curiosité. Toute la publication sera latine, et les textes grecs traduits en regard.

Conditions de la souscription.

On ne peut souscrire à moins d'une série intégrale de cinq volumes.

Le prix de chaque volume, grand in-8°, de 5 à 600 pages, sera de 10 francs, uniquement pour les trois cents premiers souscripteurs à la collection complète. Il sera de 15 francs pour tous les autres.

Le nom des 300 premiers souscripteurs sera placé en tête du premier volume. Des fac-simile reproduiront les plus anciens et les plus rares manuscrits: quelques gravures, partout où le texte l'exigera, seront exécutées avec soin. Le papier, les caracteres, tous les détails d'exécution répondront à l'importance de la matière et à la bienveillance des souscripteurs.

Sous presse:

LE PREMIER VOLUME, contenant les pièces du premier au quatrième siècle.

TRACTATUS DE VERA RELIGIONE, ET DE ECCLESIÀ CHRISTI, ad usum theologiæ [candidatorum, opus ab eminentissimo ac R. D. Petro Giraud, olim Episcopo Ruthenensi, nunc verò Archiepiscopo Cameracensi et S. Ecclesiæ Cardinali, approbatum; auctore JUSTINO JOSEPHO CLARIS, olim in seminariis Ruthenensi et Vivariensi S. theologiæ professore.

(2 vol. in-12.)

Pour faire l'éloge le plus complet de ces deux traités, il nous suffit de citer ces paroles de l'illustre Cardinal Giraud, dans son approbation:

« J'ai fait de cet ouvrage une lecture assez attentive pour en saisir le plan et l'ordre, qui m'ont paru sagement entendus et exécutés d'une manière satisfaisante. C'est un bon résumé de ce qui a été dit sur cette matière. Les questions qu'il renferme sont définies avec exactitude et prouvées avec solidité. Le style en est simple, clair, facile et convenable au sujet. Ainsi, pour le fond comme << pour la forme, vous avez mon approbation. >>

Il est plus que jamais nécessaire de songer à rétablir le droit de Dieu dans les sociétés et le droit national dans le pays. Aucun livre n'exprime mieux cette salutaire pensée que l'ouvrage de M. le duc de Valmy: DE LA FORCE DU DROIT, dont les éditeurs MM. Jacques Lecoffre et C⚫ viennent de donner une nouvelle édition populaire.

BOURSE DU 7 MAI.

Le 5 p. 100, 88 55 à 87 75. - Le 3 p. 100, 55 20 à 54 55. -Actions de la Banque, 2,079 00. Obligations de la Ville, 1,270 00.- Nouvelles Obligations, 1,127 50.5 p. 100 belge, 97 514.- Emprunt romain, 79 114.

L'un des Propriétaires-Gérants, CHARLES DE RIANCEY.

Paris, imp. BAILLY, DIVRY et Comp., place Sorbonne, 2,

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