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fidelibus tenendas esse velut credendorum normam et conscientiæ regulam independenter prorsus ab omni potestatis sæcularis sanctione. Passant au pouvoir temporel des Papes, le Concile réprouve les attentats téméraires de ceux qui s'efforcent d'en dépouiller les SouverainsPontifes, et le déclarent illégime et contraire à l'institution de JésusChrist et à la doctrine de l'Eglise.

Le chapitre second du même titre rappelle aux curés et aux prédicateurs la nécessité de se conformer au langage de l'Eglise dans l'exposition des dogmes de la religion. On y remarque le décret du quatrième Concile de Latran, où les premières vérités de la foi sont exposées avec une précision bien propre à confondre l'hypocrisie de certains philosophes modernes, qui se disent chrétiens et même catholiques, tout en altérant la croyance de l'Eglise sur la création du monde, de l'homme et des anges, sur les mystères adorables de la Trinité, de l'Incarnation et de la Rédemption, sur l'existence d'une autre vie et la Résurrection des corps.

Le troisième chapitre contient la condamnation du panthéisme, du rationalisme et de l'indifférentisme en matière de religion.

Le quatrième chapitre nous représente les lois de la justice et de la charité comme bases de la société : les premières, en tant qu'elles prescrivent à tous le respect pour la personne, la réputation et la propriété d'autrui; les autres, en imposant aux riches l'obligation de consacrer leur superflu au soulagement de l'humanité souffrante, et de procurer le nécessaire à ceux qui sont dans le besoin, en travaillant à améliorer leur position matérielle et morale.

Le titre III contient plusieurs chapitres sur le culte divin en général, sur le culte des saints et particulièrement de la sainte Vierge, sur le culte des reliques et des saintes images, sur la sanctification du dimanche et des fêtes de commandement, sur le chant et la musique des églises, et sur la liturgie. En parlant du culte de Marie, les PP. renouvellent la demande qu'ils avaient déjà faite, en priant le Saint-Siége de vouloir bien définir solennellement, non pas précisément comme article de foi, mais simplement comme doctrine de L'Eglise catholique, veluti catholicæ Ecclesiæ doctrinam, la pieuse croyance qui exempte l'auguste mère de Dieu de la tache du péché originel.

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La question liturgique (cap. VIII) est franchement abordée. Personne ne conteste qu'il faut apporter le plus grand soin à conserver dans l'Eglise catholique l'unité et la stabilité de la liturgie: unitas præscripta servetur, confirmetur stabilitas. Les PP. se prononcent ouvertement pour le rétablissement de la liturgie romaine dans toute la province; s'en rapportant toutefois à l'appréciation de l'Evêque de chaque diocèse en ce qui regarde la question de temps et d'opportunité.

Au chapitre de la sanctification des saints jours, le Concile met en avant toutes les considérations qui peuvent porter les fidèles à

préférer la messe paroissiale à toute autre; mais il déclare en même temps de la manière la plus nette que pour l'accomplissement du précepte il suffit d'entendre une messe quelconque, ad istud enim præceptum implendum, cujuslibet missæ audicionem sufficere declara(La fin à demain.)

mus.

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Nouvelles Religieuses.

ROME. Samedi 20 avril, avait lieu la clôture du triduo célébré dans la chapelle Borghèse de Sainte-Marie-Majeure, en action de grâces du retour du Souverain-Pontife. Sa Sainteté s'y rendit en voiture, accompagnée seulement de Mgr Medici d'Ottaïano, majordome, et de Mgr Borromée, maître de la chambre. Tous les Cardinaux s'y trouvèrent réunis, et la bénédiction du Saint-Sacrement fut donnée par S. E. le Cardinal Attieri. Le concours des fidèles était immense et le Pape, en parcourant pour retourner au Vatican la plus grande partie de la ville, fut salué par les respectueuses acclamations du peuple, qui demandait sa bénédiction.

DIOCÈSE DE PARIS. Mgr de Dreux-Brézé, Evèque de Moulins, avant de quitter Paris pour aller prendre possession de son siége, a voulu célébrer sa première messe pontificale dans l'église Saint-Sulpice, où l'attachait un pieux souvenir. Il a rappelé dans son admirable discours qu'étant élève de l'Ecole de droit, il entra un jour dans cette église qui se trouvait sur son passage, et que pieusement recueilli au pied de l'autel de la Sainte-Vierge, il se sentit subitement inspiré de la pensée généreuse de se consacrer au service des autels. Sa Grandeur a terminé son allocution en réclamant des fidèles présents, le concours de leurs prières, et leur a recommandé le vaste diocèse que la Providence lui a confié.

DIOCÈSE DE METZ. — C'est mercredi, 1er mai, qu'aura lieu la consécration de la charmante église de Woippy, dont la construction, qui fait tant d'honneur au talent de M. Gautiez, architecte, est due à la générosité d'une personne que tout le monde bénit, mais que l'on n'ose nommer, dans la crainte de blesser sa modestie.

Mgr l'Evêque de Metz, assisté d'un nombreux clergé, procédera lui-même à cette touchante cérémonie, qui, suivant le rite catholique, doit commencer aujourd'hui par une pieuse veille que le prélat doit faire sur les lieux mêmes.

-Les habitants de la ville de Sarralbe jouiront bientôt, pour leurs enfants, des bienfaits d'une éducation chrétienne gratuite. M. B..., un des plus honorables citoyens de Sarralbe, vient de donner une belle maison et environ 50,000 fr. afiu de fonder dans cette ville des classes d'enseignement primaire sous la direction des Frères des écoles chrétiennes.

Honneur à qui fait un si noble et utile emploi de sa fortune, c'est un véritable ami du peuple!...

BELGIQUE. Le mois de Marie s'est ouvert le 1er mai avec une solennité inusitée dans toutes les églises de Bruxelles. L'affluence des fidèles était considérable. C'était une cérémonie touchante que l'offrande faite en même temps par des centaines d'enfants venant déposer chacun un pot de fleurs autour de l'image de la Vierge.

Voici la liste des évêques qui viendront à Bruges, pendant le jubilé du Saint Sang, avec désignation de leur logement :

Son Em. le Cardinal-Archevêque de Malines, à l'évêché de Bruges; Mgr Van Bommel, Evêque de Liége, chez M. Van Hamme; Mgr de Heselle, Evêque de Namur, chez M. Ryelandt; Mgr Labis, Evêque de Tournai, à l'évêché de Bruges; Mgr Delebecque, évêque de Gand, au séminaire; Mgr Zwysen, évêque de Guerra, au couvent des Capucins; Mgr de Carsignies, Evêque de Soissons, chez M. Van Mooreghem; Mgr Wykersloot, Evêque de Curium, chez madame Van Zuylen ; Mgr d'Argenteau, Evêque de Tyr, chez madame Van Tieghem; Mgr Wiseman, vicaire apostolique de Londres; Mgr de Saint-Marsan, nonce apostolique à Bruxelles, chez M. le gouverneur; Mgr Belgrade, nonce apostolique à La Haye, chez M. le bourgmestre; Mgr Geissel, Archevêque de Cologne, chez madame Van Damme; Mgr Gousset, Archevêque de Reims, chez M. Peesteen; Mgr de Salinis, Evêque d'Amiens, chez madame Van Basseghem; Mgr Dupanloup, Evêque d'Orléans, chez M, d'Idewalle.

N'ont pu accepter l'invitation de Mgr l'Evêque de Bruges: Mgr Fornari, nonce apostolique à Paris; Mgr Sibour, Archevêque de Paris; Mgr Parisis, Evêque de Langres; Mgr Arnoldi, Evêque de Trèves; Mgr de Dreux-Brézé, Evêque de Monlins; Mgr Gillis, coadjuteur d'Edimbourg; Mgr Paredis, vicaire apostolique de Ruremonde; Mgr Laurent, vicaire apostolique de Luxembourg; Mgr Van Hoydonck, vicaire apostolique de Breda. Ainsi il y aura 17 Evêques au Jubilé, y compris Mgr l'Evêque de Bruges. Neuf Prélats invités ne pourront s'y rendre. Ces chiffres sont exacts en ce moment. Toutefois, il est à espérer que quelquesuns des illustres invités viendront à Bruges, ne fût-ce que pour deux ou trois jours. (Patrie de Bruges.)

Séance de l'Assemblée.

Au commencement de la séance, les représentants étaient assez préoccupés de la commission instituée par le ministre de l'intérieur pour la révision de la loi électorale. Les personnages les plus éminents de la majorité en font partie. C'est une sorte de mise en demeure pour eux d'apporter directement au gouvernement l'appui de leurs lumières. Si cette commission a pour résultat de resserrer les liens des pouvoirs publics, nous serons heureux de ses succès : rien n'est plus désirable et plus nécessaire, au milieu des graves et redoutables circonstances où nous nous trouvons.

La première discussion à l'ordre du jour était celle des crédits nécessaires pour le maintien du corps d'occupation qui reste à Rome. Nous n'avons eu que quelques escarmouches et un violent tumulte. M. Em. Arago est venu faire une protestation, au nom de la gauche. Il l'a accompagnée des déclamations les plus violentes et les plus outrées, sans se donner même la peine d'apporter aucune preuve à l'appui des prétendues « persécutions » dont le gouvernement pontifical serait l'auteur. L'indignation de l'Assemblée a fait justice de ces allégations. M. Gustave de Beaumont a répondu à M. Arago avec une grande énergie, Le rapporteur a constaté l'admirable enthousiasme qui avait accueilli le retour du Saint-Père, et il a maintenu dans quelques paroles pleines d'émotion et d'éloquence les conclusions de son remarquable rapport.

L'Assemblée était éclairée, et le débat ne devait pas se prolonger plus longtemps. En vain, M. Jules Favre a voulu jeter de l'irritation dans la discussion. L'Assemblée a prononcé la clôture.

Ce n'était pas le compte de l'opposition. Il lui fallait du scandale. A propos de l'article 1er, un Montagnard s'est élancé à la tribune. C'est M. Favand, ancien constituant, chef de bataillon, qui s'est trouvé envoyé à Rome. Poussé par les clameurs de ses amis, il est venu développer je ne sais quel odieux et ignoble roman sur ce qu'il « avait vu » à Rome, sur cent mille individus « agitant dans l'ombre un poignard » contre nos troupes, sur le clergé et la noblesse des Etals romains. Il n'a ménagé que les lazzaroni qu'il a appelés avec emphase « des citoyens. >>

Rien ne peut exprimer le dégoût que l'Assemblée a éprouvé de cette odieuse sortie. « Ce sont des propos de corps-de-garde ! » s'est écrié M. de Beaumont. La dignité de l'Assemblée souffrait profondé ment de pareilles violences. M. le général Oudinot a demandé la parole.

Il est impossible de peindre le torrent d'injures, de cris, d'indignités qui s'est alors échappé de la Montagne. Le président a signalé à toute l'indignation du pays et de la postérité l'attitude honteuse de la minorité. C'est le meilleur châtiment qui puisse lui être infligé : la patrie et l'histoire le ratifieront!

Le vainqueur de Rome a noblement vengé notre armée et la population de la ville éternelle. Il a éclairé, avec toute l'autorité de son nom et de sa gloire, la religion de l'Assemblée, et les témoignages de M. de Corcelles et de M. le général Regnault de Saint-Jean-d'Angély, sont venus confirmer le sien. Nous avons senti le plus vif et le plus légitime sentiment d'orgueil pour nos braves soldats, quand leur illustre chef s'est écrié : « L'armée française ne s'est pas montrée seulement la plus héroïque qui soit au monde; elle a donné ainsi l'exemple de toutes les vertus chrétiennes. >>

Un tonnerre d'applaudissements a répondu aux vives paroles de M. Oudinot.

L'Assemblée, sous l'émotion de ces déclarations, a accordé le crédit. On a remarqué que M. le général Cavaignac, indigné des scènes qui venaient de se passer, a voté avec la majorité. En revanche, M. de Lamartine s'est levé contre. Est-ce que les lauriers de M. Victor Hugo, dans les affaires de Rome, lui feraient encore envie?

Le scrutin de division sur l'ensemble a donné 462 voix contre 198. Une agitation très-vive a succédé à ce vote, et la plupart des bancs se sont dégarnis.

On a repris le budget dans la solitude et dans l'inattention. Le budget de la guerre a été fini et celui de la marine entamé. Un seul incident a relevé l'attention. La commission, dans sa juste sollicitude pour les intérêts religieux de nos marins, avait demandé une augmentation de crédit pour multiplier le nombre des aumôniers à bord

de nos navires. Il s'est trouvé un Montagnard pour attaquer cette augmentation si nécessaire, et à laquelle notre brave marine sera si sensible; une cinquantaine de membres pour appuyer. M. Berryer a prononcé quelques mots pleins de dignité et de sentiment, et l'Assemblée en applaudissant a voté le crédit.

Réforme électorale.

Il n'y avait depuis longtemps qu'un sentiment, il n'y a depuis le 10 mars et le 28 avril qu'un cri contre les dangers et les vices mortels de la loi qui règle aujourd'hui le suffrage universel.

On ne peut pas souffrir plus longtemps, sans y porter remède, une législation qui semble faite pour remettre toujours, et en quelque sorte fatalement, les destinées de la société entre les mains de ceux qui ne veulent que la détruire.

On lit ce matin dans le Moniteur :

« Le ministre de l'intérieur vient de former une commission chargée de préparer un projet de loi sur les réformes qu'il serait nécessaire d'apporter à la loi électorale.

« Cette commission est composée de :

MM. Benoist d'Azy, epresentant du peuple. Berryer, id. Beugnot, id. De Broglie, id. Buffet, id. De Chasseloup-Lanbat, id. Daru, id. Léon Faucher, id. Jules de Lasteyrie, id. Molé, id. De Montalembert, id. De Montebello, id. Piscatory, id. De Sèze, id. Le général de Saint-Priest, id. Thiers, id. De Vatimesnil, id.

« La commission doit se réunir demain au ministère de l'intérieur pour com mencer immédiatement ses travaux. »

Il faut louer le gouvernement d'avoir compris que ce n'est pas trop de toutes les lumières et de toutes les forces sociales pour une réforme dont dépend en grande partie le salut du pays.

Translation du siége du gouvernement hors de Paris. Nous lisons dans la Patrie :

On s'occupait beaucoup aujourd'hui, à l'Assemblée, de l'unanimité de la presse départementale, qui demande à grands cris la translation du gouvernement hors de Paris.

Un grand nombre de représentants ont discuté là proposition que doit déposer le général de Grammont; nous croyons savoir que Versailles serait le lieu adopté pour transporter l'Assemblée nationale et les grands pouvoirs de l'Etat; les immenses bâtiments dépendants du palais de Versailles permettraient à peu de frais de loger les services publics. La tranquillité de cette ville, ses larges rues dans lesquel es la cavalerie peut manœuvrer à son aise, seraient une garantie du calme qu'y trouverait l'Assemblée nationale.

La direction des télégraphes y serait immédiatement établie. En cas d'insurrection à Paris, les forts détachés renfermeraient les insurgés dans une ligne de bronze, les chemins de fer coupés sous le canon des forts permettraient aux départements de recevoir en toute circonstance les ordres de l'Assemblée et du

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