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Prières publiques pour la rentrée du Saint-Père à Rome.

Mgr l'Evêque de Nantes, en ordonnant des prières publiques pour la rentrée du Saint-Père à Rome, s'écrie:

« Nous supplierons le Seigneur de poursuivre les desseins de miséricorde que cet insigne bienfait nous présage. Nous le prierons d'affermir et d'achever ce qu'il a opéré en faveur de son Eglise et, s'il reste quelque nuage à l'horizon, nous aurons confiance dans la main puissante qui saura nous arracher à tous les dangers.

« Ce n'est pas seulement comme enfants de l'Eglise, c'est encore comme enfants de la France que nous avons à adresser nos hymnes de reconnaissance au Seigneur. Notre patrie s'est noblement souvenue des titres qui l'attachaient si tendrement autrefois, au Saint-Siége: c'est elle dont la Providence a daigné principalement se servir pour ramener le SouverainPontife dans la ville éternelle. Dieu, qui se souvient de la charité qu'on fait au plus petit des enfants, n'oubliera jamais le dévouement de la France à cette cause sacrée : il le récompensera, nous en avons la confiance, par de longs jours de bonheur. >>

Mgr l'Evêque d'Evreux dit, dans son Mandement sur le même sujet :

«Notre amour filial ne nous permet pas de retarder l'expression de notre reconnaissance envers Dieu. Dans notre pieux empressement à vous faire partager notre joie, nous ne pouvons attendre que ce grand événement nous soit notifié dans les formes accoutumées.

« Prosternons-nous tous aux pieds des saints autels, et offrons d'une voix unanime nos actions de grâces à la divine Providence qui veille du haut des cieux sur les destinées indéfectibles du Saint-Siége apostolique.

«Que l'Eglise de Rome et ses nombreux enfants, en retrouvant leur Père et en saluant son retour de leurs plus vives acclamations, sachent que toutes les Eglises du monde partagent leur bonheur et leur trèslégitime allégresse.

« Qu'ils rendent à notre saint Pape autant d'honneurs qu'ils lui ont causé de chagrins; qu'ils effacent ainsi le souvenir des jours mauvais, et que d'un pôle à l'autre, il n'y ait plus qu'un cri d'amour et de fidélité pour l'immortel Vicaire de notre Seigneur Jésus-Christ. »

Mgr l'Evêque de Perpignan, après avoir annoncé le retour du Pape et félicité la France de la grande part qu'elle a prise à cet important événement, continue en parlant de la durée perpétuelle de l'Eglise :

Toutefois, malgré cette protection divine qul lui est assurée, notre attitude au milieu do ses luttes diverses ne saurait être purement passive; nous devons alors lui venir en aide et lui prêter, au besoin, le concours de uos bras, de nos fortunes, de nos sympathies et de nos prières. Elle est notre mère; pour elle

donc tendresse filiale, dévouement sans bornes: Dieu nous rendra au centuple ce que nous lui aurons prodigué en empressements, en attentions et en sacrifices; il y a justice tout à la fois et reconnaissance à agir ainsi. Que de bienfaits ne nous a-t-elle pas départis! et, si au milieu de ces commotions incessantes qui nous préoccupent, uous éprouvons parfois quelque sentiment de résignation, de courage et de confiance, n'est-ce pas elle qui, par l'organe de ses ministres, nous l'inspire?

....... Prions donc, Nos Très-Chers Frères, pour le Père commun des fidèles, qui est en même temps le Chef visible de l'Eglise, que le Seigneur daigne lui continuer ses dons les plus excellents.... Qu'il soit l'homme de la droite du Seigneur, et le fidèle exécuteur de ses volontés éternelles pour la gloire du TrèsHaut, la sanctification du prochain et l'honneur de l'Eglise.

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Nouvelles Religieuses.

DIOCÈSE DE PARIS. Mgr de Dreux-Brézé, Evêque de Moulins, a célébré Eier dans l'église Saint-Sulpice, à l'occasion de l'adoration perpétuelle du Saint-Sacrement, une messe à laquelle assistait un nombrenx concours de fidèles. Sa Grandeur, avant de donner la sainte communion, a fait un discours plein d'onction et de pensées élevées, qui, écouté dans le plus grand recueillement, a vivement retenti dans les cœurs.

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DIOCÈSE DE MONTPELLIER. Mardi dernier, la paroisse de Montarnaud a été témoin d'une de ces cérémonies religieuses qui soulèvent l'enthousiasme des populations chez lesquelles la foi vit encore. Dès le matin, un grand nombre de prêtres et une foule innombrable de pieux fidèles, venus de tous les environs, se trouvaient réunis dans cette commune pour assister à la bénédiction d'une nouvelle église que les habitants de Montarnaud viennent de construire à leurs frais. Cette belle et imposante cérémonie a été rehaussée par la présence de Mgr Thibault, qui a béni lui-même la nouvelle église.

- On écrit de Ganges, 23 avril 1850 :

Un pèlerinage à la chapelle de Notre-Dame-du-Suc (sanctuaire en grande vénération dans notre contrée), avait été préparé par les soins de notre pieux curé. Hier, dès quatre beures et demie, environ deux mille personnes de tout âge et de tout sexe, croix et bannière en tête, s'acheminaient processionnellement en chantant les louanges de la mère de Dieu.

Aux approches de Brissac, on vit s'avancer le respectable curé, précédé de la nombreuse confrérie des pénitents et suivi de beaucoup de fidèles de cette paroisse. Ils nous accueillirent et nous accompagnèrent jusqu'à la sortie du village, en signe de véritable fraternité en Jésus-Christ.

Après quatre heures de marche, pleines de recueillement, notre procession atteignit enfin la plate-forme escarpée sur laquelle s'élève la chapelle du Suc; et la foule, prosternée au dedans et autour du saint lieu, chanta trois fois la salutation angélique: Ave Maria, etc., ce chant divin que l'ange du Ciel fit entendre à la terre et que la terre, comme un écho fidèle, fait remonter sans cesse vers le Ciel.

<< L'enceinte sacrée ne pouvant contenir l'affluence des fidèles accourus de Ganges et de bien d'autres lieux, des messes furent célébrées depuis 5 heures du matin jusqu'à midi, et toutes furent remarquables par la dévotion de l'assistance, le nombre des communiants et l'harmonie des hymnes et des cantiques.

A une heure, les pieux enfants de Marie suivaient en esprit cette mère éplorée sur la route du Calvaire, et après la touchante cérémonie du Chemin de

la Croix, trois mille personnes, environnant l'autel dressé tout exprès sur un des plateaux de la montagne, faisaient retentir les psaumes de vêpres et ce sublime cantique de Marie, Magnificat, etc. Une courte et chaleureuse allocution de notre éloquent pasteur acheva d'édifier la foule avide d'entendre l'éloge de Marie. Enfin, le chant du Regina cæli alla faire tressaillir dans le ciel cette douce et tendre mère si heureuse de l'amour de ses enfants, et la bénédiction du SaintSacrement vint répandre les grâces du Fils sur tout le peuple qui sait si bien bonorer la mère.

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« Partie du Suc 4 à 3 heures, la procession rentrait à Ganges à 7 heures du soir. Le défilé, dans notre petite ville dura plus de 20 minutes, en présence d'une foule de spectateurs appartenant aux deux religions et dont l'attitude très-convenable prouvait que la véritable dévotion inspire à tous un légitime respect. > BELGIQUE. DIOCÈSE DE BRUGES. Fétes jubilaires du Saint-Sang.— Cortége de Sainte-Walburge. La sainte église de Sainte-Walburge était sitnée sur l'emplacement compris entre les rues de Saint-Jean, des Chevaliers et de Sainte-Walburge. Elle dut son origine à cette sainte qui, venue d'Angleterre, bâtit en 745 un sacellum, qui, plus tard, devint une église. Ce temple, comme presque toutes nos églises, subit diverses transformations et eut à souffrir pendant le seizième siècle de la fureur des Gueux et des Iconoclastes, En 1779, par suite de son état de vétusté et de délabrement, l'église de Sainte-Walburge fut entièrement démolie, et ses reliques furent transportées dans l'ancienne église des Jésuites, nommée aujourd'hui du nom de Sainte-Walburge.

A défaut de souvenirs historiques, l'administration de cette église a résolu de représenter dans la procession du St-Sang les quinze mystères du Rosaire. C'est dans l'église de Sainte-Walburge que, depuis la fin du dernier siècle, par suite de fa suppression du couvent des Dominicains, se célèbre annuellement l'octave de N.-Dame-du-Rosaire. Voici l'ordre du cortége:

L'étendard de l'église; la croix entourée d'acolytes et de torches.

Cinq jeunes filles, représentant les cinq mystères douloureux. Elles seront habillées de robes de soie pourpre, et porteront un long et large manteau de velours pourpre, à bord de galons d'or, et une couronne sur la tête; souliers de pourpre. Chacune de ces jeunes filles marchera entre deux autres, habillées de blane, à ceinture de pourpre et à couronne de fleurs, et accompagnées chacune

d'un ange.

Cing jeunes filles, représentant les cinq mystères joyeux; costume: robe de soie bleue, souliers bleus, manteau en velours bleu, bordé d'or, couronne sur la tête; à côté de chacune d'elles deux jeunes filles, habillées en blanc, à écharpe bleue et à couronne de fleurs, accompagnées de deux anges.

Cinq jeunes filles, représentant les mystères glorieux; robe et souliers de soie blanche, manteau de velours blanc à galons d'or; couronne sur la tête; chacune d'elles accampagnée de deux autres jeunes filles et de deux anges.

Suivront immédiatement un groupe de quatre jeunes filles habillées de blanc et de bleu, portant la statue de la Sainte-Vierge, entourée de jeunes fiiles partant des drapeaux, des cierges, des guirlandes et des bouquets de fleurs.

Les trois groupes représentant les mystères seront séparés par d'autres groupes représentant les Mages, les douze Apôtres, etc.

Cette dernière partie n'est pas encore définitivement arrêtée.

Séance de l'Assemblée.

Encore aujourd'hui le budget de la guerre. Cependant, au com

mencement de la séance, on a voté une loi relative aux caisses d'épargne. Cette loi est un bienfait pour les classes laborieuses, et elles en sauront gré à l'Assemblée.

Immédiatement après, la discussion du budget a repris. Aujourd'hui, l'inévitable M. Charras a été remplacé par le général de Lamoricière. L'Assemblée y a gagné, car le général a déployé infiniment d'esprit et de talent. Mais elle n'a guère épargné son temps. D'abord ç'a été une lutte rétrospective sur le vote de samedi : M. de Lamoricière ne s'y pouvait résigner, et il a fallu un ordre du jour positif pour clore l'incident. Ensuite l'honorable général a attaqué la réduction des ouvriers d'administration proposée par le ministère. Le débat a été fort animé et fort intéressant: après quoi, la réduction a été votée. Il en a été de même de celle des escadrons de guides, malgré les efforts du général de Grammont et du général Oudinot de Reggio. Les paroles de ce dernier avaient été pourtant accueillies avec une vive sympathie par l'Assemblée. M. le général de Lamoricière n'a pas même pu obtenir la conservation de quatre escadrons au lieu de cinq. Après deux épreuves, il a été battu au scrutin de division.

Faut-il parler d'un discours fort long, en bons termes, mais peu écouté et plein de divagations, qu'a prononcé M. Savatier-Laroche? C'était une harangue de discussion générale, oubliée et hors de pro

pos.

Afrique française.

(Correspondance particulière de L'AMI DE LA RELIGION.)
Alger, le 20 avril 1850.

Pendant que les colons parisiens cèdent, petit à petit, la place à d'anciens militaires établis ou à de vieux ouvriers africains qui, depuis long-temps arrosent de leurs sueurs le sol de la colonie, l'Algérie répare ses pertes par l'émigration non interrompue des braves gens découragés de tous les pays. La France nous en fournit beaucoup que d'existences bouleversées depuis deux ans! Le malheur est plus pénible à supporter dans l'endroit où l'on était habitué à la prospérité. Si on ne vient plus en Afrique chercher fortune, on vient y goûter un peu de paix, oublier le passé, commencer une vie nouvelle.

L'Espagne qui, non plus que la France, n'est pas exempte de vicissitudes, nous fournit aussi son contingent. Dernièrement, treize cents Espagnols ont débarqué dans le port d'Alger; la plupart paraissent être de bons ouvriers, mais ils prétendent qu'ils ne peuvent plus vivre dans leur pays. Depuis plusieurs années, ils y ont éprouvé de si grandes sécheresses, que leurs champs sont devenus stériles. De grandes rivières, réputées intarissables, virent leur lit desséché. Ces pauvres gens, qui ont conservé une foi vive, attribuent ces cala

mités à la justice de Dieu. La religion n'est plus, comme autrefois, en bonneur dans leur pays; les couvents y ont été pillés et dévastés, les prêtres y ont été l'objet de persécutions. Dieu châtie l'Espagne. Notre colonie a déjà donné l'hospitalité à un grand nombre d'Espagnols, la province d'Oran en est remplie, celle d'Alger en est également pourvue. Ils affluent dans certaines villes; à Blidah, par exemple, la moitié de la population européenne est espagnole. Les nouveaux émigrants ont été aussi bien accueillis que possible par leurs compatriotes; ces derniers leur ont donné l'hospitalité si étroites que fussent souvent leurs demeures, elles ont suffi. Les Espagnols sont habitués à coucher sur la dure, ils dorment à leur aise une quinzaine sur le carreau d'une chambre où les Français ne mettraient pas deux lits. Nos bons ouvriers espagnols ont partagé leur pain avec les nouveaux arrivants et les ont associés à leurs travaux. La pauvre Algérie, malgré toutes ses misères, a paru encore à ces derniers un paradis terrestre.

Pour peu que le gouvernement favorise cette émigration, il dotera l'agriculture de bras qui pourront lui être très-utiles, et sans avoir besoin de se mettre beaucoup en frais, il fera prendre un grand essor à la colonisation. On a dépensé des millions pour enrichir l'Afrique d'ouvriers socialistes, pour former des villages agricoles avec des peintres, des imprimeurs, des comédiens et des marchandes de modes. Refusera-t-on maintenant quelques encouragements à de braves voisins, qui, il est vrai, ne sont pas à la hauteur sociale des Parisiens, qui ne sauront pas discuter dans nos clubs, mais qui piocheront vigoureusement nos champs abandonnés? Ils n'ont qu'une foi naïve, comme autrefois; mais pour peu qu'on les mette à même de la conserver, ils ne nuiront pas à la civilisation de l'Algérie.

Il serait, pour cela, bien important que Mgr l'Evêque d'Alger eût assez de bons prêtres séculiers pour pourvoir à toutes les paroisses, et que les religieux des diverses Congrégations eussent plus de loisir pour aller faire des Missions spéciales dans tous les centres de populations où sont agglomérés des Européens de plusieurs nations. L'abandon dans lequel, pendant des années, ont vécu beaucoup de chrétiens étrangers, faute de prêtres qui pussent les comprendre, a été une cause de grands désordres, Le mauvais vouloir de certains fonctionnaires a beaucoup accru le mal. Ainsi, les agents consulaires d'Espagne refusent de procurer à leurs nationaux les papiers qui leur sont nécessaires pour se marier, de telle sorte qu'une foule d'Espagnols vivent dans le concubinage et sont ainsi éloignés de toute pratique religieuse. Cet abus ne paraît-il pas assez grave pour faire l'objet d'une note de M. le ministre des affaires étrangères an gouvernement espagnol ?

La proposition suivante a été déposée par MM. Bissette et Pecoul, représentants du peuple:

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