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chée par les RR. PP. Pagny et Huguet, du Calvaire. Dire tout ce qui s'est passé d'heureux pendant les quinze jours qu'elle a duré, est une chose impossible: Dire que des habitants de dix-huit communes ont affronté les rigueurs du temps pour venir entendre la voix éloquente et persuasive de ces apôtres du salut, je n'oserais, si je n'avais été témoin moi-même de ce fait; et les missionnaires ont souvent appris avec peine que plusieurs personnes, après avoir fait des lieues entières pour venir entendre la parole de vie, s'étaient retirées sans avoir eu ce bonheur, tant la foule était grande, même aux environs de l'église. Aussi quelle peine n'ont-ils pas prise ces hommes qui ont tout sacrifié pour le salut des âmes; ils ont été bien dédommagés en voyant qu'ils avaient réuni à la sainte Table tant d'hommes d'opinions et d'idées différentes qui maintenant se confondaient dans le sentiment de la religion et du bonheur qu'elle procure; ils ont été bien dédommagés en voyant que nul n'a voulu rester en arrière pour le bien qu'ils voulaient opérer, et le premier magistrat du canton, et les autorités locales, et la garde nationale, tous ont rivalisé de zèle, et en concourant au maintien de l'ordre, ils ont donné des preuves de leur dévouement et de leur attachement à la religion; ils ont été bien dédommagés lorsque le lendemain, jour de leur départ, ils ont vu ces mêmes autorités et la garde nationale venir leur donner des preuvés de respect en les accompagnant aux cris mille fois répétés de: Vive la religion, vivent les missionnaires! à la voiture qui allait les leur ravir pour tonjours. Non, jamais Beauville n'oubliera le nom de ces pienx missionnaires et tout le bien qu'ils ont fait. ›

-Une retraite qui doit être close dimanche prochain, est donnée depuis quelques jours dans l'église des Pénitents-Gris, exclusivement à la classe ouvrière, par le P. de Bussi, dont le talent remarquable est depuis longtemps connu à Toulouse.

Dimanche dernier, M. l'abbé Roger, vicaire-général, qui présidait aux cérémonies du jour, a distribué le pain eucharistique à plus de deux cents hommes. La Gazetta Ticinese donne comme une nouvelle certaine que le primat de Hongrie va convoquer un synode catholique, ce qui n'a pas eu lieu depuis quarante ans.

AUTRICHE.

MM. les membres de l'Assemblée nationale ont voté aujourd'hui à la section du Palais-Législatif.

On nous assure que les Invalides ont voté presque unanimement pour le candidat de l'ordre.

Nous engageons tous les électeurs, amis de l'ordre, qui n'auraient pas retiré leur carte, à le faire demain. Ils ont jusqu'à deux heures. Les scrutins seront clos à quatre heures précises.

Il est important que les électeurs de l'ordre chargent un ou plusieurs d'entre eux d'assister au dépouillement des urnes électorales dans leurs sections respectives, dans tous les arrondissements, et surtout dans ceux qui votent habituellement pour le candidat du désordre.

On voyait s'agiter de grand matin autour des sections électorales les meneurs du parti démagogique. Le mot d'ordre était partout le même : assiéger les bureaux, occuper les places réservées aux surveillants; ils avaient sans doute compté sans la prévoyance de l'autorité, qui avait, dès la veille, pris les mesures nécessaires pour assurer le bon ordre.

VOTE DU 25° De ligne, CASERNÉ A L'ÉCOLE MILITAIRE.

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Il importe de faire observer que ce régiment a voté, pour ainsi dire, sous le feu de la propagande socialiste, qui a dans le Gros-Caillou un de ses foyers les plus actifs.

On écrit de Lyon: Hier, à quatre heures, un grand nombre de nos concitoyens appartenant à toutes les nuances du parti modéré et occupant les posi tions les plus honorables de notre ville, se sont rendus auprès de M. de Falloux pour lui exprimer leur sympathique admiration.

M. Alphonse de Boissieu a bien voulu être l'interprète des sentiments de tous en lui adressant un discours dont nous reproduisons les passages les plus remarquables:

« Monsieur, en voyant se réunir autour de vous tant d'hommes d'opinions, d'habitudes et de positions diverses; tant d'hommes empressés de vous tém gner leur sympathique admiration, avides d'entendre sortir de votre bouche quelques paroles d'encouragement et d'espérance, votre modestie ne s'effraie pas, parce que votre cœur se repose en toute assurance sur ce consolant témoignage c'est quelque chose de bien doux que de se dévouer tout entier à son

pays.

C'est, Monsieur, à ce caractère particulier de votre mission que nous venons rendre un éclatant hommage. Vous avez mis au service de la France une âme forte, un caractère noble et loyal, une foi antique, une éloquence toujours entraînante, sans qu'elle cesse jamais d'être vraie, un courage à toute épreuve, comme la conscience qui l'inspire et dont il est la manifestation.

« La France vous a compris, vous a applaudi; elle a fait reposer sur vous des espérances que la subite interruption de votre carrière politique n'a fait qu'a journer.

« Vous avez, un des premiers, osé soutenir à la tribune nationale les vrais principes d'ordre, de religion, de liberté, sans que jamais aucune de vos paroles pût être ou une accusation injuste contre le passé, ou un engagement compromettant pour l'avenir.

« Vous avez porté une main ferme, mais prudente sur l'édifice chancelant de la science du siècle; mais, au lieu de vouloir faire une ruine, vous avez tenté de l'asseoir sur des bases plus solides, de le purifier, d'en renverser les idoles, et d'y faire pénétrer la vérité, la foi, la lumière. Vous avez pesé la mesure de liberté que des générations faussées ou aveugles pourraient porter.

« Soyez béni, Monsieur, par tous les hommes sincèrement religieux, sincèrement amis de la France, pour votre dévouement admirable et pour votre efficace coopération à tout ce qui s'est fait de bien parmi nous depuis deux ans ! >

M. de Falloux, après avoir dit qu'il ne pouvait accepter des éloges qui venaient de lui être adressés qu'un seul mot: celui de dévouement, et qu'il était heureux qu'on appréciât sous son véritable jour le temps qu'il avait passé au ministère, a surtout insisté sur le danger qu'il y avait de se laisser aller au découragement et a développé les grands motifs qui doivent nous rassurer sur l'avenir de la France: une nation où se trouvent encore tant d'idées élevées, tant de vertus, un attachement si sincère à la religion, qui va porter jusqu'aux extrémités du monde les vérités divines, ne peut pas périr; c'est à d'autres signes qu'on reconnaît la fin des nations, mais ce n'est que par l'union que peuvent se réaliser les grandes destinées de la France. Cette nécessité de l'union a inspiré à M. de Falfoux d'admirables paroles que nous regrettons vivement de ne pouvoir reproduire et qui ont excité dans toute la réunion de vifs applaudissements.

Tous ceux de nos concitoyens qui ont eu le bonheur de voir M. de Falloux pendant les deux jours qu'il a passés dans notre ville, ont senti leur courage remaitre en entendant les nobles accents de cette parole toujours dictée par le seniment du dévouement le plus pur et de la franchise la plus parfalte. Nous avons a ferme confiance que ce séjour produira des résultats conformes aux vœux de Fillustre représentant en resserrant l'union qui se forme entre tous les hommes dévoués an salut de la France.

Bulletin de la politique étrangère.

SUISSE. Les voix du conseil national sur la loi monétaire sont déjà comptées. Une majorité des deux tiers se prononcera pour le système français.

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BERNE. Les élections de dimanche pour le conseil national paraissent être toutes deux radicales. M. Lehmann est nommé dans l'Emmenthal et M. Karlen dans l'Oberland.

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ESPAGNE. D'après plusieurs journaux, une crise aurait eu lieu au palais. Après un conseil des ministres, auquel aurait assisté la reine-mère, le roi qui, exigeait la dissolution du ministère, aurait été mis aux arrêts dans ses appartements. et menacé de la prison dans le château de Ségovie. Comme nous lisons dans les journaux espagnols du 23 que LL. MM., c'est-à-dire la reine, la reine-mère et le roi, sont sortis en calèche à six heures et demie, et se sont promenés au Prado jusqu'à près de huit heures avec toutes, les apparences d'une parfaite concorde, nous nous abstenons de rien affirmer et nous attendons des renseignements positifs.

Chronique et Faits divers.

Samedi, 27, à onze heures, M. le général Changarnier a passé en revue une grande partie des troupes de la garnison. Il y avait vingt-cinq mille hommes au moins sous les armes : six régiments de ligne, les 2° 14° 21°, 39°, 41o et 69o; le 3 bataillon des chasseurs de Vincennes, le bataillou de la gendarmerie mobile, trois batteries d'artillerie (10° régiment), les 1er et 5° régiments de lanciers. Un temps magnifique a favorisé cette opération militaire; la tenue des trou

pes était excellente.

– Une question grave vient d'être résolue par la cour de cassatton. L'arrêt

confère à M. le préfet de police, dans la ville de Paris, et aux préfets, dans les départements, le droit d'interdire la vente des écrits, brochures et journaux même à l'intérieur des boutiques.

La Reine des Belges, la duchesse d'Orléans, le comte de Paris et le duc de Chartres ont quitté la Belgique pour se rendre en Angleterre.

-On lit dans le Morning-Post:

Arrivée de la Reine des Belges et de la duchesse d'Orléans. Ces illustres voyageuses se sont, dès leur débarquement à Douvres, rendues au débarcadère du chemin de fer, où un train spécial les attendait; le comte et la comtesse da Neuilly, le duc et la duchesse de Nemours et le duc d'Aumale, ont reçu à la sta tion d'Esher leurs augustes parentes, qui les ont accompagnés à Claremont. - On écrit de Dresde, le 23 avril :

Mgr Dillrich, Evêque de Dresde, a béni le 22 l'union du duc de Gènes (ne en 1822) et de la princesse Elisabeth (née en 1830), dans l'église catholique de la cour. L'allocution prononcée à cette occasion l'a été en langue allemande.

Parmi les travaux d'embellissement et de restauration des monuments de Paris, que l'administration se dispose à faire exécuter, figurent ceux qui ont pou objet de remettre à neuf les arcs-de-triomphe de la porte Saint-Denis et dei porte Saint-Martin. Ces deux monuments, outre la détérioration causée par temps sont endommagés par les balles des émeutes, qui ont eu lieu à Paris depuis 1830. Les ravages des projectiles se font remarquer sur les entablements e sur les figures assises qui ornent les côtés sud de l'arc-de-triomphe.

La loi sur les logements insalubres a paru, il y a trois jours dans le Moniteur, et dès hier, le préfet de la Seine a saisi le conseil municipal de l'exame des mesures préliminaires à prendre pour l'application de cette loi. Le conse municipal a renvoyé l'examen de ce Mémoire, qui soulève une question si in portante pour la population ouvrière de la capitale, aux commissions des tra yaux publics et des finances réunies.

Les travaux de démolition dans la partie du Palais-de-Justice qui fait face au Marché-anx-Fleurs, sont très-avancés. La reconstruction va être immédia tement entreprise dans le style ogival qui encadrera la tour de l'Horloge, et, apres démolition des bâtiments actuels, les trois autres tours situées sur le quai des Lunettes, et connues sous le nom de tour d'Argent, tour de César et tour Bon Bec. La tour d'Argent est celle où était enfermé, au moyen âge, le trésor des rois de France; la tour de César doit sans doute son nom à quelque tradiion romaine qu'on ne retrouve plus; la tour Bon-Bec fut ainsi nommée, au quinzième siècle, parce que de la plate-forme qui la couronne une pièce d'artille rie, habilement servie, fit promptement taire le feu des assaillants dans ane des séditions parisiennes. On ne peut qu'applaudir à cette restitution de la vérite historique par les travaux de l'architecture.

On écrit de Londres :

Dans une vente qui a eu lieu il y a quelques jours, à Northwood-Park, ile de Wight, un objet d'art de grand prix a été acheté pour la reine. C'est une statue égyptienne d'Antinous, en marbre rose cendré, de grandeur naturelle. Cette statue avait été envoyée par Napoléon au roi Murat. Le navire qui la portait ayant été saisi par un bâtiment anglais et conduit à Gibraltar, elle fut mist en vente M. Georges Ward en fit l'acquisition, et la fit`transporter à son cha

teau de Northwood. ›

L'un des Propriétaires-Gérants, CHARLES DE RIANCEY.

Pavis, imp. BAILLY, DIVRY et Comp., place Sorbonne, 2.

MARDI 30 AVRIL 1850.

(N° 5033.)

L'AMI DE LA RELIGION.

Election du 28 avril.

Aujourd'hui, à quatre heures, le scrutin a été fermé. Immédiatement les scrutateurs ont commencé le dépouillement des votes. Voici les résultats connus au moment où nous mettons sous presse :

1er arrondissement, Leclerc 3,506 voix, Sue 1,555

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Leclerc 6,598, Sue 6,674.

Gendarmerie mobile, casernée à l'Assomption: votants 48, Leclerc 48.

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Gardes républicains: Leclerc 1,239, Sue 61.

Ainsi, jusqu'à ce moment, le candidat de l'ordre aurait 7,734 voix de plus que son concurrent.

La journée avait été moins calme que celle d'hier.

Dans l'après-midi, des membres du conclave socialiste, accompagnés de bandes d'individus, se sont portés dans quelques sections; et, pendant que deux ou trois d'entr'eux se donnaient la mission de surveiller les votes, les autres attendaient dans la rue.

Les boulevards ont offert un spectacle agité, comparativement aux journées ordinaires. Des groupes se sont formés en quelques endroits. Les conversations portaient sur l'élection dont le résultat est attendu avec anxiété.

Toutes les mesures avaient été prises par l'autorité pour prévenir tout rassemblement sur la voie publique.

A quatre heures sonnantes, les scrutins ont été clos dans chaque section, et les dépouillements ont commencé.

On a remarqué l'empressement avec lequel les délégués socialistes se sont rendus dans les sections pour prendre part à cette dernière opération.

Aucun désordre n'a, du reste, signalé cette journée décisive.
Demain nous connaîtrons le résultat définitif.

L'Ami de la Religion. Tome CXLVII.

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