Page images
PDF
EPUB

noble mission. Voici l'inscription composée pour cette solennité, et qui sera placée sur la grande façade :

[merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small]

La rentrée de Pie IX dans sa capitale est un fait si important et à la fois si consolant pour les cœurs chrétiens, que nous n'hé-itons pas, après en avoir donné les détails, à publier sur ce sujet les documents qui nous parviennent un pen tard.

On nous écrit que la nuit précédente il y avait eu quelques tentatives d'incendie au Quirinal, sans aucun effet, grâce à la vigilance de la police. Dans un antre quartier une petite machine infernale fit explosion, sans canser d'autres dommages que le bris de quelques fenêtres voisines : c'en était assez cependant pour attirer l'attention de l'autorité et notre correspondant assure que bien des gens sans aven ou suspects ont été expulsés de Rome. Selon lui, les gens sages désirent voir rester au milieu d'eux nos braves soldats dont l'excellente conduite a fait l'admiration de la ville. Si l'amour-propre national ne fait pas iliusion à notre compatriote, il y a loin de ces sentiments-là à cette haine dont on prétendrait que tous les Romains poursuivent l'armée française. Qu'elle soit détestée par les mazziniens, c'est un honneur pour elle, et, franchement, elle l'a bien mérité, comme elle méritera partout d'être regardée comme ennemie de tout ce qui veut le bouleversement de la société.

Catastrophe d'Angers.

Voici quelques détails nouveaux sur le terrible événement qui a plongé tant de familles dans le deuil. Nous les puisons dans une correspondance qu'on veut bien nos communiquer :

Je ne vous donnerai point de détails que vous connaissez déjà, mais ceux seulement que je connais moi-même et qui vous édifieront. Je n'étais pas sur les lieux au moment de la catastrophe; mais il s'y trouvait un ou deux prêtres, et ceux qui étaient proches ne tardèrent pas à s'y transporter. Les absolutions n'ont donc pas manqué. L'extrême-onction a été aussi administrée à quelquesunes des victimes. Plusieurs de ceux qui échappaient à la mort out édifié la foule. L'un d'eux s'étant jeté à genoux, la foule s'y jeta avec lui...........

Trois prètres ont ôté leur soutane pour en couvrir les noyés. Le sergent Bouzon a sauvé trois hommes. Il avait commencé par faire le sigue de la croix au fond de l'eau. Le tambour-maître du 47°, ancien militaire de l'association de Saint-Maurice, et qui partout où il va entre dans la société de Saint-Vincent-dePaul, a sauvé aussi trois hommes. Il se risquait encore, mais il a manqué périr, et il a été rapporté sans connaissance à la caserne. Maintenant la croix de la Légion-d'Honneur brille sur sa poitrine. Ce matin, j'avais aussi à ma messe, brave qui a 21 ans de services. Il a été en Afrique. Il fera encore probablement ses 9 ans pour avoir sa retraite. Cependant, il y a quelques mois, il soupirait ardemment après le temps où il pourrait se consacrer, comme Frère, au service

des malades.

ce

L'aumônier de l'hôpital, ancien sergent-major, verse, depuis plusieurs jours,

moins de larmes de douleur sur le malheur de ses amis que de larmes de consolation sur les bons sentiments des malades. Tous assurent avoir prié quand ils se sont vus dans l'eau, et il est à conjecturer que la plupart de leurs camarades, en ont fait autant. Les blessés à l'hôpital sont au nombre de 40 à 50. Leurs blessures ne sont pas graves. Ce sont pour presque tous des coups de baïonnettes ; et il est à espérer que la guérison ne se fera pas attendre. Je leur ai fait comprendre le bonheur d'être revenus à Dieu et de l'aimer.

La cérémonie de l'enterrement a produit une grande impression à Angers. › Dans une lettre écrite à la même personne, le sergent Bouzon ajoute ces quelques mots bien touchants: Au milieu des vagues et du gouffre, où mes cama«rades ont été victimes, je me suis souvenu de Dieu et de Marie que j'ai invo«qués de bon cœur. Je me suis souvenu du beau jour où nous avons mis le cœur de Marie à l'autel des Carmes, après y avoir inscrit nos noms et le mien entre autres. Je suis le seul qui soit resté dans ma compagnie. Officiers, sousofficiers et caporaux, tous ont été noyés. »

Ainsi, un seul militaire est sauvé dans sa compagnie; faible de tempérament et de complexion, à ce qu'on nous assure, il sauve trois hommes, et ce militaire, échappé par miracle, est un de ceux qui, il y a quelques mois, déposaient auprès du cœur de Mgr Affre, dans l'église des Carmes, un pieux ex voto en l'honneur de la sainte Vierge, ex voto bénit d'abord dans le sanctuaire de Notre-Damedes-Victoires, pour rester à jamais dans le sanctuaire des martyrs. La protection de Marie ne s'étend-elle pas toujours sur ceux qui sont fidèles à son culte?

L'Univers publie aujourd'hui la lettre suivante, qui lui a été adressée par Mgr l'Evêque de Langres :

Au Rédacteur.

« Monsieur le Rédacteur,

Paris, le 22 avril 1850.

• Dans votre numéro de ce jour, vous avez reproduit un article dans lequel un autre journal m'attribue une conversation avec M. le pasteur Coquerel, à l'occasion d'un récent discours de M. Guizot.

Je crois devoir vous faire savoir qu'il n'y a pas un mot de vrai dans ce ré cit, que cette conversation n'a pas eu lieu du tout et que, dans l'entretien que j'ai eu avec M. Coquerel, il a été question de tout autre chose.

<< Peut-être est-il à regretter qu'avant de répéter des nouvelles qui ne seraient que frivoles si elles n'étaient compromettantes, vous ne preniez pas le soin facile de vous assurer des faits.

« Veuillez, Monsieur le Rédacteur, insérer cette lettre dans votre plus prochain numéro, et agréez l'assurance de ma considération.

( P. L., Ev. de Langres.

Nouvelles Religieuses.

[ocr errors]

DIOCESE DU MANS. Mgr l'Evêque du Mans ayant apprit le retour du Souverain-Pontife à Rome, a profité avec empressement de sa présence dans sa ville épiscopale, après une tournée, pour faire célébrer dimanche dernier, dans sa cathédrale, à l'issue des vêpres, un salut solenne! suivi du Te Deum, en action de grâces de cet heureux événement.

Le vénérable prélat a ordonné en même temps qu'un salut semblable aft fiet

dans toutes les églises du diocèse, le dimanche qui suivra la réception de la circulaire qu'il a adressée à son clergé à ce sujet.

[ocr errors]

DIOCÈSE DE CAMBRAI. · Aujourd'hui mardi doivent avoir lieu les obsèques du défunt Archevêque, auxquelles présidera S. E. Mgr le Cardinal-Evêque d'Arras. - Des invitations ont été envoyées à MM. les Evêques d'Amiens, de Soissons, de Bruges, de Gand et de Tournai. Depuis hier matin, la garde nationale et les pompiers ont un poste d'honneur à l'Archevêché. Deux hommes se tiennent près du corps qui est déposé sur un lit de mort.

Les dames de Cambrai se proposent, ainsi qu'un grand nombre de Cambraisiens, de prendre le deuil pendant neuf jours.

DIOCESE DE RODEZ. La clôture de la retraite donnée à l'hôpital général de Rodez, par M. l'abbé Régis, chanoine de Nevers, a eu lieu mardi dernier, 16 du courant. Cet établissement n'était plus ce jour-là l'asile des infirmités et des souffrances. Les saintes joies de la religion avaient donné à chacun tout le bonheur du ciel. Pas un de ces malades, hommes et femmes, qui ne soit venu au banquet sacré avec une foi et un recueillement qui ont profondément touché toutes les personnes du dehors qui étaient accourues pour profiter des grâces de la retraite.

[ocr errors]

DIOCESE DE MARSEILLE. La retraite spéciale pour les hommes de l'archiconfrérie, prêchée par le P. Lavigne dans l'église de la mission de France, a été terminée dimanche dernier. Pendant toute la semaine, les exercices de cette retraite avaient été suivis par une foule considérable de fidèles, d'indifférents, d'incrédules peut-être, qui rendaient, par leur empressement, autant que par leur attitude de recueillement, un hommage bien mérité à l'éloquence douce et pénétrante de l'orateur chrétien.

Un témoignage plus éclatant encore du fruit des trop courtes prédications du P. Lavigne a été donné hier matin dans l'église de la mission de France. Mgr l'Evêque de Marseille devait y célébrer la messe de communion, et déjà, dès cinq heures, le temple se remplissait d'hommes de tout rang, de tout âge, avides de prouver, en s'approchant de la Table sainte, combien cette retraite avait accru ou ranimé leurs sentiments de foi.

Commencée à sept heures, la messe ne s'est terminée qu'à dix; Monseigneur a prononcé une touchante allocution avant de distribuer lui-même le pain de vie aux chrétiens qui remplissaient l'enceinte tout entière.

A son accent pénétré, il était facile de voir ce qui se passait dans l'âme du Prélat, successeur de saint Lazare. Héritier de l'apostolat de l'ami du Sauveur, il présidait à d'autres résurrections morales, et il n'avait pas de termes assez affectueux pour exprimer sa joie.

Après la communion, qui a duré près de deux heures, le P. Lavigne a dit encore quelques paroles pleines d'élan qui ont fait couler de douces larmes. Il est bien peu des assistants à cette cérémonie qui n'aient été du nombre des communiants, et il est à remarquer qu'il eût été, dès six heures, bien difficile de trouver une place dans les trois nefs ou dans les tribunes qui doublent l'espace dans l'église des Pères de la mission. On aurait pu se croire réellement reporté au temps de la primitive Eglise, où les chrétiens n'assistaient jamais au saint sacrifice de la messe, sans rompre le pain eucharistique avec le prêtre qui célébrait les mys

tères sacrés.

Mgr l'Evêque a terminé la cérémonie en donnant la confirmation à un certain nombre d'hommes à qui la retraite avait rappelé le devoir, longtemps oublié, de fecevoir ce sacrement:

ESPAGNE. L'Evêque de Puerto Victoria, à la Nouvelle-Hollande, Mgr Rosendo-Salvado, qui est revenu en Europe pour les affaires de sa mission, se propose d'établir dans son diocèse l'ordre de saint Benoit, et vient de faire un appel aux membres des diverses congrégations bénédictines arrachés à leurs cloîtres par la révolution. Il espère tout pour la civilisation de ses peuples sauvages, d'un ordre dont les travaux ont pendant tant de siècles si puissamment contribué au développement des sociétés modernes.

PRUSSE Un conflit des plus graves vient de se produire entre le clergé catholique de Prusse et le gouvernement. Tous les membres du clergé en fonctions devant, aux termes des prescriptions ministérielles, prêter serment de fidélité à la Constitution, les Evêques ont cru devoir recominander à leurs curés de ne prêter ce serment que sous la réserve et la clause explicite: Salvis ecclesiæ juribus. Le gouvernement, de son côté, prenant ombrage de cette réserve, exige des prêtres catholiques un serment sans condition. D'énergiques et trèsrespectueuses remontrances ont déjà, à plusieurs reprises, été adressées au ministre des cultes; mais M. de Ladenberg, piétiste des plus zélés, ne veut admettre aucune explication et persiste à exiger du clergé le serment de fidélité à la Constitution, sans conditlon, sans réserve aucune, ou la démission imméd ate de tout ecclésiastique qui refuserait de se conformer à ses prescriptions.

Tous les Evêques de la Westphalie et des provinces rhénanes se sont réunis à Cologne pour se concerter ensemble sur les moyens à prendre pour amener le gouvernement à des mesures de conciliation.

Le gouvernement prussien, mal inspiré, avait, ce nous semble, assez d'embarras sur les bras, sans provoquer un nouveau conflit avec l'Eglise catholique, qui doit défendre ses droits à tout prix.

Séance de l'Assemblée.

L'Assemblée a voté, au commencernent de la séance, les 200,000 fr. demandés pour la fête du 4 mai. Les auteurs de l'amendement qui consistait à affecter cette somme aux familles des victimes du désastre d'Angers, n'ont pas eu le soin de le développer ni de le soutenir, et l'Assemblée a passé outre.

On a ensuite repris le budget. Une discussion assez vive s'est élevée à l'occasion des inspecteurs généraux des établissements de bienfaisance, M. Baroche et M. Dufaure ont défendu ces fonctionnaires que MM. Raudot et Gillon attaquaient. L'Assemblée a maintenu les inspecteurs.

Le bureau des prisons a fourni à M. Jules Favre et à M. Emmanuel Arago l'occasion de diatribes et d'interpellations, qui ont été relevées avec le plus grand bonheur par M. le ministre de l'intérieur. An dire des oraleurs montagnards, les prisons scraient le théâtre de tortures dignes des peuplades sauvages. M. Favre a cité je ne sais quelle machine pénitentiaire où deux condamnés auraient été violemment enfermés.

M. Em. Arago a parlé de cellules de Mont-Saint-Michel, vraies oubliettes, antiques in-pace, sombres et humides, où le malheureux détenu est privé d'air et de lumière. Vérification faite, il s'est trouvé

que la prétendue machine n'aurait été essayée que par un conseiller de préfecture chargé de l'enquête administrative; et quant au cachot, l'envoyé du ministère l'a trouvé occupé par un prisonnier qui lisait un roman de Walter Scott !... Devant de telles rectifications, l'Assemblée a fait une éclatante justice des calomnieuses invectives de l'opposition.

Le budget de l'intérieur voté, on a abordé celui de l'agriculture et du commerce. M. Lanjuinais a saisi l'occasion de répondre à un discours de M. Hovin-Tranchère, dont tout le monde se souvient. Il a très-spirituellement réfuté les spirituelles attaques de M. Tranchère il paraîtrait que le fameux baudet et son maître, appelé pour le consoler et appointé à propos de cet office à 1,500 fr. par an, ct que les vaches anthropophages sont des objets quelque peu brodés par l'imagination méridionale de l'honorable représentant de la Gironde. Il faut ajouter que M. Hovin s'est assez bien vengé de l'entêlement breton de son contradicteur. L'Assemblée a ri, et l'enseignement agricole est sorti tout meurtri du débat.

La discussion sur l'enseignement public continue et se traîne péniblement, en Belgique. Les défenseurs de l'œuvre ministérielle ont trouvé un nouveau moyen de venir en aide au projet de M. Rogier et d'étouffer autant que possible, à la Chambre des représentants, comme dans les bureaux et dans la section centrale, la voix de la minorité.

Voici leur procédé. Dans cette assemblée, on peut parler nonseulement pour et contre une loi, mais sur. Il y a donc trois listes d'inscription pour les orateurs. Qu'ont fait les partisans de la loi? Ils se sont répartis dans les deux listes pour et sur, de sorte que leurs adversaires ne peuvent monter à la tribune qu'une fois sur trois.

Ajoutons que les ministres ont le droit de répondre hors rang; et ils en usent, même outre mesure.

Heureusement, rien ne décourage les catholiques. Nous avons déjà signalé le discours de M. de Liedekerke; nous citerons encore ceux de MM. de T'Serclaës, Thiebaut, de M. de Decker, de M. l'abbé de Haerne, de M. de Mérode, que l'on rencontre toujours au premier rang des champions de la religion et de la liberté.

Nous donnerons, à la fin de ce débat, des extraits qui ne seront pas sans actualité et sans profit pour la France.

Parmi les orateurs qui ont été entendus jusqu'ici, on a dû remarquer surtout le langage des anciens membres du Congrès national de 1830. Il n'y a guère que MM. Lebeau et Rogier qui aient renié les principes d'union et les traditions religieuses d'où sortit, à cette mémorable époque, la nationalité belge.

Un des hommes les plus éminents de l'ancien libéralisme, un des chefs du parti progressiste au Congrès, M. Charles de Brouckère, est venu encore, comme M. Osy, protester de son attachement à ces

« PreviousContinue »