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tende, ainsi que les habitants du hameau de Saint-Bavon hors de la porte du

Maréchal.

Pour remédier aux inconvénients qui pouvaient naître de la difficulté d'administrer les secours de la religion aux habitants de cette vaste étendue de terrain on båtit une nouvelle chapelle dans l'intérieur de la ville. Cette chapelle fut dédiée par l'Evêque de Tournai à Saint-Jacques le Majeur, et érigée en église paroissiale.

Successivement cette chapelle subit plusieurs transformations et améliorations. Au seizième siècle, elle ent à subir sa part de profanation de la part des Gueux et des Iconoclastes. La dévastation embrassa tous les ornements et toutes les parties de cette église; tout, jusqu'aux murailles, fat renversé par ces hordes de furieux. Les vitraux, qui étaient les plus beaux de notre ville, et les magnifiques ornements de ce temple furent vendus à vil prix. Enfin cette époque de malheureuse mémoire eut un terme, et l'église de Saint-Jacques se releva insensiblement et devint ce qu'elle est aujourd'hui.

L'apôtre Saint-Jacques le Majeur fut, comme on sait, enterré à Compostelle, en Galice (Espagne). Depuis un temps immémorial, de nombreuses caravanes de pèlerins y vont vénérer ses saintes reliques. Voilà en peu de mots les détails qui ont fourni à l'église de Saint-Jacques les sujets du cortége avec lequel elle va paraître dans la procession du Saint-Sang et qui sera composé comme suit :

1o Les reliques de Saint-Jacques-le-Majeur, apôtre d'Espagne, entourées de douze pélerins, en grand costume traditionnel : long bâton à calebasse, grand chapeau avec écailles, etc., etc.

2o Les reliques de Sainte-Barbe entourées d'un grand nombre de jeunes filles richement costumées, portant des torches, des drapeaux, des bouquets et des guirlandes de fleurs.

3o Le clergé de l'église.

Les clubs socialistes.

On sait que le trop célèbre M. Cabet, le fondateur de l'Icarie, avait obtenu, dans la dernière séance du conclave rouge, un véritable triomphe. Du premier coup, en effet, le chef avoué des commu== nistes de France, s'était trouvé placé en tête de la liste des candidatures prises en considération. Cent quatre-vingt-onze voix sur deux cent trente, s'étaient prononcées en faveur du grand pontife icarien. Mais des dissentiments ayant éclaté dans le sein du comité socialiste, la candidature plus conciliante de M. Eugène Sue a fini par être acceptée.

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Depuis quelques jours, toutes les séances des diverses réunions socialistes sont donc exclusivement consacrées à la glorification de l'auteur du Juif-Errant, lequel, au dire de ses dignes amis, est une 10! protestation vivante contre tout ce qui porté capuchon.

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« Au moment où le Pape rentre dans Rome, s'est écrié un énergumène, il faut que le nom d'Eugène Sue sorte de l'urne.» Cette antithese impie a été couverte d'applaudissements.

Un autre orateur annonce qu'en 1852 on demandera des comptes à ceux qui se sont engraissés dans le sang du peuple, et qu'en attendant, il faut jeter à la tête du gouvernement le nom d'Eugène Sue.

Un autre citoyen s'est attiré de vifs applaudissements en racontant que la candidature de M. Eugène Sue mettrait en fuite l'empereur de Russie et tous les despotes du monde. A chaque bravo l'orateur s'écriait « Ne me surexcitez pas !» et poursuivait de plus belle. Enfin, il a déclaré que le citoyen Sue est une protestation divine.

Au manége Triat, rue des Champs-Elysées, la proclamation de la candidature de M. Eug. Sue a été accompagné d'un curieux épisode. Un écrivain distingué, un homme d'esprit, M. Théodore Muret, a en le courage de venir à la tribune contester les vertus républicaines et sociales de l'élu du conclave. M. Théodore Muret s'est contenté de lire maints passages des anciens et des meilleurs ouvrages de M. Eugène Sue. M. Eugène Sue y professe les doctrines monarchiques et religieuses les plus exaltées. Là il préconise la royauté du temps de Louis XIV avec ses distinctions de castes, son orgueilleuse noblesse, son clergé tout puissant, ses priviléges et sa hiérarchie. Ici, il flétrit les théoriciens qui soutiennent le principe de la souveraineté du peuple et il leur reproche d'avoir déchaîné les maux qui accablent le pays. Ailleurs, il crie honte et anathème sur les courtisans de popularité qui, du milieu d'une oisiveté voluptueuse, spéculent sur les misères des pauvres, et les excitent à la haine et à l'envie. Les lectures de M. Théodore Muret étaient écoutées avec stupéfaction par les uns, avec dépit par les autres.

Les auditeurs de bonne foi, les ouvriers honnêtes semblaient ébahis d'apprendre que les cardinaux rouges avaient été choisir pour le représentant de la démocratie socialiste, un homme si dévoué à la monarchie et si dédaigneux du principe de la souveraineté populaire. Les meneurs irrités essayaient par des chuchotements et par des murmures de couvrir la voix de M. Théod. Muret. Par bonheur pour ce dernier, le président a fait observer que l'assemblée devait écouter même les discours qui lui étaient désagréables, de crainte que l'autorité ne fit fermer le club.

Mais on avait attaqué M. Eugène Sue, de façon à laisser dans les esprits non prévenus une impression fâcheuse. Plusieurs orateurs se sont succédé pour venger l'élu du conclave. L'un d'eux a avoué que le citoyen Sue s'était égaré un instant, mais qu'il avait recouvré l'estime des démocrates, en sondant les misères du peuple et en indiquant des remèdes héroïques.

Un troisième orateur a annoncé très-sérieusement que M. E. Sue fonderait une nouvelle République qui assurerait le bonheur du

monde entier.

Après cet avalanche d'éloges, M. Théodore Muret n'a pas craint de remonter à la tribune. Quelques mots incisifs et bien sentis lui on suffi pour démontrer que toutes ces déclamations ne répondaient en rien à ses critiques. Comme on l'écoutait avec quelque faveur, un fougueux démocrate s'est écrié: Vous êtes un Jésuite. Pour être Jésuite, a répondu M. Théodore Muret avec une présence d'esprit qui

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a mis les rieurs de son côté, la première condition, c'est d'être catholique. Or, je suis protestant. Je dirai de plus à l'interrupteur, que, bien qu'il diffère de principes et de croyance avec moi, il ne devrait pas m'interrompre. On doit respecter toutes les opinions consciencieuses. » A ces mots, des applaudissements ont éclaté. Mais d'autres admirateurs du seigneur des Bordes ont recommencé à célébrer les vertus et la gloire de ce demi-dieu, de telle sorte qu'une notable partie des assistants, grands lecteurs de romans-feuilletons, se sont re tirés le cœur rempli de joie, persuadés qu'ils sont que l'âge d'or va renaître à la voix du célèbre romancier.

Chronique et Faits divers.

CATASTROPHE D'ANGERS. Les journaux d'Angers contiennent de longs détails sur la cérémonie funèbre.

M. le préfet, le général, l'aide de-camp du Président, l'état-major, toutes les autorités, le cadre des officiers et sous-officiers de l'Ecole de Saumur, la gendarmerie, l'Ecole de médecine, des députations de toutes les autres écoles et de toutes les corporations religieuses ou civiles, les employés du chemin de fer, une foule compacte et d'une immense étendue, formaient cet imposant cortège et témoignaient de la douleur universelle qui plane aujourd'hui sur notre ville et qui a fait couler bien des larmes.

On admirait surtout la tenue imposante et affligée de la garde nationale, qui exprimait sa douloureuse sympathie pour les victimes, par un silence solennel.

La terrible catastrophe qui vient de répandre le deuil dans la ville d'Angers et dans la France entière, et de mettre si cruellement en défaut toutes les prévisions de la prudence humaine, en même temps qu'elle impose à l'administration le devoir de réparer autant que possible les malheurs qui ont été la suite de ce déplorable accident, lui impose aussi celui de chercher dans l'examen de ses causes le moyen d'en prévenir le retour. M.. le ministre des travaux publics vient d'instituer une commission chargée d'étudier de nouveau toutes les questions relatives au mode de construction et d'épreuves et à l'usage des ponts suspendus, et de proposer toutes les améliorations qu'il lui paraîtrait utile d'apporter aux pré

cautions actuellement en usage.

Cette commission se compose de MM. Kermaingant, inspecteur-général des ponts-et-chaussées en retraite, président; Frissart, inspecteur divisionnaire de s ponts-et-chaussées; Drappier, id.; Mary, id. ; et Bellanger, ingénieur en chef, professeur de mécanique à l'école des ponts-et-chaussées, rapporteur.

C'est bier que le Président de la République est entré dans sa quarantetroisième année. M. Louis-Napoléon Bonaparte est né le 20 avril 1808. On écrit de Belle-Ile-en-Mer, le 30 mars :

Les travaux qui doivent transformer les baraques où étaient les insurgés de Join, en prison d'Etat, vont commencer et devront marcher avec une grande ac

tivité.

Le gouvernement aurait l'intention, dit-on, d'y mettre 400 détenus politiques, les plus dangereux.

On vient de déférer à la justice une chanson intitulée: Forçat libéré, par G. Verry, dans laquelle l'auteur cherche à réhabiliter dans l'opinion publique Cette classe de condamnés qu'il présente comme de malheureuses victimes des préjugés.

Bulletin bibliographique.

RÉFLEXIONS MORALES ET POLITIQUES, OU ESQUISSE DE LA CIVILISATION EN FRANCE AU DIX-NEUVIÈME SIÈCLE, par M. B. DES OLvires.

L'auteur, au début de ce livre, annonce à ses lecteurs que les Pensées qu'il a livrées à l'impression lui sont venues, une à une, à des époques périodiques et sans ordre régulier. L'auteur avait déjà composé les deux tiers de son volume, et il allait s'occuper du troisième, lorsqu'éclata la tempête de février. Devaitil jeter ses notes au feu, les modifier, ou attendre une autre époque pour les publier? Aucun de ces partis n'a paru convenable à M. des Olvires. Il s'est donc décidé à publier, après la révolution, et sans y changer un seul mot, sans en rien retrancher, les pensées qu'il avait dans l'esprit avant cette catastrophe.

M. des Olvires a consacré la première partie de son livre à décrire l'état moral de notre société. Avec une ironie pleine de finesse et de verve, il réduit à leur juste valeur les magnifiques éloges décernés à la civilisation du dix-neuvième siècle, cette civilisation qui, aboutissant en toutes choses au scepticisme le plus absolu, finira par nous jeter dans la plus effroyable anarchie.

Dans la seconde partie de l'ouvrage, l'auteur examine et stygmatise nos rêves et nos utopies politiques. Il y a là des pages excellentes, des portraits qui semblent échappés de la plume de La Bruyère. Ecoutez plutôt :

Damis, après avoir passé huit ou dix années dans un collége où il n'a fait que de mauvaises études, après avoir ensuite payé, sans le gagner, un diplôme de licencié en droit, puis perfectionné son éducation dans les estaminets..., s'est fait républicain, parce que le gouvernement ne soupçonnant pas son mérite et l'utilité dont il pourrait être dans l'Etat, l'a tenu à l'écart. Si tu penses, Damis, qu'une République soit le gouvernement des intrigants et des brouillons, je conçois, en effet, que tu y pourrais occuper un poste important. Si c'est, au contraire, le gouvernement des hommes vertueux et capables, je te conseille de res ter où tu es; tu serais placé plus mal encore dans aucune de nos monarchies modernes. >>

‹ — Dites-moi, Lysidas, vous avez essayé de vous allier à la noblesse, et vous avez échoué malgré votre grande fortune; vous en avez ressenti quelque peine et vous vous êtes plaint avec aigreur de l'orgueil de cette caste que vous croyiez humiliée et abaissée depuis la grande victoire que vous avez remportée sur elle en 1830. Que ne vous tournez-vous du côté opposé? Vous avez un cordonnier, homme probe, estimé de ses pratiques; il exerce avec succès un métier indépendant de toutes les révolutions possibles.... Pourquoi ne lui donnez-vous pas votre fille en mariage! - Quelle question? ne m'exposerai-je pas à me voir toucher familièrement la main par celui qui me chausse les....

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Faites attention que les enfants de ce jeune homme ne seront plus que les petits-fils d'un cordonnier; cette parenté qui vous offusque diminuera de généra tion en génération, et avant un demi-siècle on n'en parlera plus... Vous-même, n'êtes-vous pas moins riche que ne l'était votre père? Peut-être un jour les descendants du cordonnier dédaigneront-ils à leur tour une alliance avec les vôtres. << — Mes descendants agiront comme ils voudront... Quant à moi, la disproportion des fortunes ne me permettrait pas de consentir...

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- La disproportion des fortunes!... Et vous vous dites libéral!...

( Diable! que voulez-vous ? les préjugés !...

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-Les préjugés! Nous y voilà! Eh! morbleu ! puisque vous en avez, permettez donc à d'autres d'en avoir ! »

Le petit volume de M. des Olvires fourmille de charmantes petites anec

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dotes politiques: nous n'en citerons qu'une seule pour servir de specimen. Le maire d'un village, après la révolution de Février, avait cru devoir faire enlever le buste de Louis-Philippe de la maison commune. Il rassemble son couseil:

- Qu'allons-nous mettre à la place de ce buste, Messieurs?

— Monsieur le maire, répondit un paysan du lieu, homme de sens et d'esprit, m'est avis qu'il faudrait prier le gouvernement de nous envoyer un pavé de Paris. Ce paysan, fait observer M. des Olvires, est un homme d'un très-grand bon sens, car ne sommes-nous pas obligés de compter deux pavés dans la série des rois de France: celui de 1830 sous le nom de Pavé Ier, et celui de 1848 sous le nom de Pavé II?

Prions Dieu que la race de ces nouveaux monarques ne produise pas de rejetons, et que notre malheureux pays n'ait pas à subir la tyrannie de Pavé III et même de Pavé IV !

MOIS DE MARIE.

A. C.

Au milieu de cette éruption de mauvais écrits dans tous les genres et sous tous les formats, vomis par une propagande infernale, il nous est doux de saluer l'apparition d'un bon livre, surtout lorsque ce livre est destiné à devenir populaire, qu'il n'est pas seulement une bonne action, mais une prière.

Tef est le MOIS DE MARIE, à l'usage des ouvriers et des habitants des campagnes, par un de leurs frères. Ce petit livre est digne de sa destination et réalise tout ce que son titre promet. Aussi ne peut-il manquer d'atteindre le but d'édification et de charité que s'est proposé son humble et pieux auteur. Il annonce, en commençant, qu'il est ouvrier lui-même, et il s'excuse de ne savoir que son catéchisme; nous croyons qu'il est trop modeste. Au reste, il a fait mieux que de composer de belles phrases. Il donne à ses frères des règles de conduite, qu'il rédige avec une rare précision et une naïveté charmante. De trèscourtes lectures, pour chaque jour, enseignent la manière de bien faire et de sanctifier toutes les actions communes et ordinaires.

Cet excellent livre est d'ailleurs rempli de sages et affectueux conseils ; conseils pleins d'à-propos et d'actualité, dans les circonstances présentes, au milieu des périls et des séductions perfides qui entourent les ouvriers pour les perdre, et avec eux la société.

Puisse cet écrit, consacré à Marie, et qui porte la haute approbation du digne et saint Evêque de Bayeux, être répandu à profusion, surtout dans les écoles, dans les ateliers et les campagnes !

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Nous engageons les âmes pieuses à faire de ce petit ouvrage un livre de pagande religieuse. L'auteur semble vouloir s'y prêter d'une manière toute particulière; car il offre 50 exemplaires gratuitement à toute personne qui fera la demande de 100 exemplaires. Le prix, déjà si peu élevé, de 15 c. se trouve réduit, par cette prime, à des proportions infiniment minimes.

L'ami des jeunes filLES, journal des loisirs utiles, est parmi tant de recneils adressés aux jeunes personnes un de ceux que nous recommandons avec le plas de confiance. Souvent, et avec raison, les mères prudentes refusent d'abonner leurs filles à ces sortes de publications, parce que, malgré les promesses et les protestations de prospectus, on y trouve des récits, innocents aux yeux de ceux qui les ont écrits et de la plupart de ceux qui les liront, mais intolérables dans une éducation chrétienne et morale. Mme Drohojowska porte le soin le plus scrupuleux à ne rien admettre dans sa rédaction qui puisse éveiller les crain

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