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schiarimenti sull' umana libertà, sulla presenza reale di Cristo nell' Eucaristia cc. Discorso del Canonico Pietro Cavalieri » Bologna, 1849. Prohib. Decr. S. Officii die 19 decembris 1849. Laudabiliter se subjecit, et opus reprobavit.

Catastrophe d'Angers.

NOUVEAUX DÉTAILS.

L'appel de ce matin a constaté dans le malheureux bataillon du 11° 219 absents, parmi lesquels il faut compter un capitaine qui laisse une femme et deux enfants, le porte-drapeau, un lieutenant et un sous-lieutenant. A midi on avait retiré de la rivière cent-vingt et quelques victimes. Les 2o et 56 compagnies sont celies qui ont le plus souffert. On a également repêché le corps du brigadier de T'octroi Grèlet.

Les officiers survivants constatent tous le fait déjà connu que le bataillon avait rompu le pas avant de s'engager sur le pont.

N'oublions pas de dire que toutes les autorités de la ville, M. le préfet en tête, étaient sur le théâtre du désastre, et rivalisaient de soins et de dévouement pour l'organisation des secours.

Sur une prairie de la rive droite située près du pont, on voyait plusieurs prêtres et des Sœurs de la Charité dans l'eau jusqu'a mi-jambe et prodiguant des secours aux malheureux qu'on retirait de l'ean. Trois ecclésiastiques se sont dépouillés de leur sontane pour en couvrir des soldats. Ces beaux exemples ne sauraient surprendre ceux qui connaissent quels dévouements la religion sait inspirer.

Citons aussi le gendarme Rinche, qui s'est jeté courageusement à la nage, et a été assez heurcux pour sauver plusieurs victimes.

Tous les secours religieux possibles dans la triste circonstance d'hier ont été donnés à nos malheureux soldats; plusieurs prêtres, avertis aussitôt après l'accident, se sont en toute hâte transportés sur les bords de la rivière et ont absout les mourants plongés dans les flots ou retirés expirants; ces derniers même ont reçu l'extrême-onction.

Un prêtre qui s'est trouvé dans un bateau, a vu plusieurs militaires lui tendre les bras en faisant le signe de la croix. Le repentir de leur cœur accompagné de l'absolution sacramentelle les aura réconciliés avec Dieu, ainsi que tous ceux qui ensevelis sous les eaux out imploré en mourant la divine miséricorde.

Nouvelles Religieuses.

ROME. Pendant tout le cours du voyage de Pie IX, on a récité dans toutes les églises de Rome les prières de l'Itinéraire; et S. E. le Cardinal Patrizi, vicairede Si Sainteté, en donnant cet ordre, a vivement recommandé au clergé et aux fidèles de s'unir dans de ferventes prières, pour obtenir au Souverain-Pontife le secours et les bénédictions d'en haut.

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DIOCÈSE DE PARIS. Une assemblée de charité aura lieu le dimanche 21 avril 1850, dans l'église de l'Abbaye-aux-Bois, en faveur des pauvres visités et secourus par la Conférence de Saint-Vincent-de-Paul établie sur cette paroisse. Après vêpres, à trois heures et demie, sermon par le R. P. Carboy, de la société des prêtres de la Miséricorde. Après le sermon, salut du Saint-Sacrement.

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DIOCÈSE DE NANTES.

Samedi dernier, M. l'abbé Martel, économe du grand séminaire, et M. l'abbé Lenormand, curé de la Boissière, entre les bras de qui est mort M. l'abbé de Courson, sont revenus à Nantes, apportant le cœur du vénérable prêtre. Ce précieux reste a été déposé dans une chapelle ardente au grand séminaire, d'ou il sera transféré jeudi prochain au séminaire des Philosophes.

IRLANDE. — Nous avions annoncé que le conflit élevé entre l'autorité spiritnelle et l'autorité civile dans la maison de travail de Tuam, allait cesser grâce à l'esprit de conciliation du chapelain M. Ryan. Cet ecclésiastique avait adressé à la commission une lettre dans laquelle il déclarait être prêt à se soumettre à toutes les exigences administratives et à étendre les concessions aussi loin qu'il le pourrait sans manquer à ses devoirs de prêtre. Les gardiens de la maison avaient déclaré qu'ayant été témoins de l'héroïque fidélité avec laquelle M. Ryan avait, pendant le choléra prodigué, sans aucune rétribution ses soins à la maison, et craignant le mal moral qui peut résulter de la privation prolongée d'instructions religieuses les dimanches et jours de fête, et qu'enfin étant convaincus, après mûr examen, que ni l'esprit ni la lettre de la loi ne défendaient aux commissaires de revenir sur leur détermination précipitée, ils opinaient à rendre M. Ryan à ses fonctions. Malgré tout, les commissaires persistent, et préparent par là une lutte que la fermeté de Mgr l'Archevêque de Tuam rendra sérieuse, et qui dans les circonstances où se trouve l'Eglise d'Angleterre peut amener de graves conséquences.

ESPAGNE. — On écrit de Burgos que Mgr l'Evêque d'Osma a reçu un décret royal qui l'autorise à établir dans l'ex-convent de S. Pedro Regalado de Aguilera, à deux lienes d'Aranda de Duero, six prêtres ou anciens religieux avec le titre do missionnaires.

Séance de l'Assemblée.

La deuxième délibération de la loi de déportation s'est inauguréc par un discours de M. Jules Favre. L'oraleur montagnard a été plus long et plus fatigant que jamais.

Le vernis de sa pensée ne colorait même pas sa parole traînante, et c'est en vain qu'il se battait les flancs pour exciter les passions et le tumulte..Il a eu beau renouveler les attaques et les sarcasmes, il a eu beau essayer le scandale à l'aide de citations plus ou moins bien interprétées et empruntées à quelques membres de la majorité, il n'a fait qu'amener M. Rouher à la tribune.

Le garde des sceaux, après une réfutation qui aurait pu être plus énergique, a parfaitement expliqué combien l'amendement présenté par M. Favre et qui remplaçait la déportation par le bannissement, : était hors de toute proportion avec les crimes et les attentats que la loi actuelle doit punir. Dans cette seconde partie, M. Roulier a rencontré fréquemment de très-heureuses et de très-brillantes inspirations, et les applaudissements de la majorité lui ont prouvé qu'il avait frappé jusle, et qu'il avait répondu au sentiment vrai de l'ordre et des grands intérêts sociaux.

Après M. Rouher, l'Assemblée n'a prêté qu'une très médiocre attention à M. Mathieu (de la Drôme). Il est vrai que l'orateur, par

l'enflure creuse et vide de sa rhétorique, ne méritait guère un meilleur accueil. L'amendement de M. Favre a été repoussé à une majorité très-considérable.

Il s'agissait ensuite de voter l'article premier de la commission qui établit la première catégorie de déportation, c'est-à-dire la déportation dans l'enceinte fortifiée qui devra comprendre toute la vallée de Vaïthao. M. le général de Lamoricière a attaqué les termes même de l'article en ce qui touche « l'enceinte fortifiée. » M. Baze a défendu la rédaction de la commission, et le débat a été renvoyé à demain.

Candidature de M. Leclerc.

M. Leclerc est décidément le candidat auquel se rallieront tous les hommes d'ordre.

Tous les journaux modérés ont publié la note suivante : Réunion générale de membres de l'Assemblée, des représentants de la garde nationale et de la presse modérée.

La candidature de M. Leclerc a été adoptée hier à l'unanimité par l'Assemblée générale de cette réunion.

Engagé volontaire en 1810, M. Leclerc a été blessé en Espagne au siége de Badajoz, blessé de nouveau en 1815 à Waterloo, étant sergent-major des grenadiers au 100 de ligne. M. Leclerc, officier de sapeurs-pompiers de Passy en 1830, reçut la croix de juillet pour avoir maintenu l'ordre.

Il compte sous les drapeaux 9 campagnes. Devenu capitaine de la garde nationale en 1856, il fut décoré de la Légion-d'Honneur sur la proposition de ses chefs.

Simple garde national dans la 3o légion, en juin 1848, M. Leclerc eut son premier fils tué à ses côtés, et continua à combattre vaillamment avec son second fils pendant les journées qui suivirent. M. le général Cavaignac, touché de ce trait d'héroïsme, lui remit la croix d'officier de la Légion-d'Honneur.

M. Leclerc, actuellement marchand de papiers, 8, rue Saint-Joseph, appartient donc à l'armée, à la garde nationale et au commerce de Paris.

En présence d'une manifestation si générale, le comité central de l'Union électorale, auquel M. Foy avait remis son désistement, n'a pas cru devoir en faire usage. Il paraît même que le comité, après avoir dit, il y a plus de huit jours, qu'il était trop tard pour procéder à un scrutin préparatoire, avait résolu de recourir aujourd'hui à ce moyen suprême. La démission de son vice-président et de plusieurs des membres les plus influents de son bureau et des sections, fera sans doute avorter encore cette détermination in extremis.

Le-trait qu'on va lire honore M. Leclerc :

Dans le comité de la presse modéré, où M. Leclerc avait été prié de vouloir bien se présenter, quelqu'un lui demanda s'il avait servi dans l'armée. « J'étais, à Waterloo, sergent-major dans le 100° de ligne. C'est avec le 100 de ligne que le général Foy opéra sa retraite. On fit à M. Leclerc l'observation, peut-être piquante en ce moment, qu'il avait dû escorter le général. « Non, répondit-il,

j'étais alors sur le flanc; j'avais été blessé le premier jour. fois?-Oh! non, je l'avais été déjà à Badajoz.

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Pour la première

M. Véron, qui présidait le comité, ne put s'empêcher de lui dire alors : « Ma foi, monsieur, vous êtes un singulier homme. Quand tous les candidats nous crient les titres qu'ils n'ont pas, il faut vous bien presser pour vous faire dire ceux que vous avez. ›

Le dialogue suivant, entre la République et l'Opinion publique, fera bien comprendre le caractère de la candidature de M. Leclerc. On lit dans la République:

Nous apprenons par les journaux du soir que M. Leclerc, le candidat de l'Union électorale, est décoré de juillet.

Comment exprimer à présent le revirement qui s'est opéré chez les légitimistes, qui refusent leurs suffrages à M. Fernand Foy pour les donner à M. Leclere, coupable d'avoir coopéré à la chute de Charles X?

La jeune droite pourrait seule nous révéler cet étrange mystère. » L'Opinion répond :

« C'était avec beaucoup de regret que nous nous étions vus forcés de reconnaître à la candidature de M. Fernand Foy un caractère hostile. L'hostilité, nous ne l'y avions pas mise, on avait voulu qu'elle y fût. De notre côté, il n'y avait qu'esprit de conciliation, et nous ne dirons pas désir d'oubli, car le nom de Foy n'était pas pour nous le nom d'un ennemi, quoiqu'il ait été celui d'un adversaire. M. Leclerc est décoré de juillet. Nous en avons été loyalement avertis, et nous avons dit : Tant mieux! La conciliation est dans nos cœurs, nous avons l'occasion de le montrer et d'empêcher à l'avenir toute méprise. La République en conviendra, c'était une bonne fortune. »

Le succès de la candidature de M. Leclerc ne paraît pas douteux à MM. les meneurs du parti demagogique. Ce matin, la Voix du Peuple, désespérée à l'avance de l'échec qui attend la candidature de l'auteur du Berger de Kravan et du Juif-Errant, déploie toute son éloquence et toute sa sensibilité pour amener M. Leclerc à abdiquer en faveur de l'honorable M. E. Sue :

A M. LECLERC,

CANDIDAT PRÉSUMÉ DE L'Union électorale.

• Nous n'en appelons pas aux partis : les partis sont sans entrailles. Nous en appelons à l'homme, au citoyen, au père dont le fils est tombé en offrant sa poitrine aux balles d'un autre camp, mais d'un camp composé, lui aussi, de concitoyens et de Français.

M. Leclerc consent-il, oui ou non, à devenir un drapeau de guerre civile et d'extermination entre des concitoyens, entre les enfants d'une même patrie? M. Leclerc veut-il exhumer le cadavre de son fils, pour le jeter, comme un serment de haine et de mort, entre les deux moitiés de la France?»>

Ainsi, s'il faut en croire la Voix du Peuple, le citoyen Eugène Sue serait un gage de réconciliation entre tous les partis, et M. Leclerc devrait être considéré comme le candidat de la haine et de la vengeance! En vérité, une pareille impudence étonne, même de la part du journal que dirige le citoyen Proudhon!

ASSEMBLÉE LÉGISLATIVE.

Séance du 18 avril. - PRÉSIDENCE DE M. DUPIN.

L'ordre du jour appelle la deuxième délibération sur le projet de loi relatif à la déportation.

M. J. FAVRE. S'il est une chose douloureuse, c'est de faire présenter ce projet de loi à la France par un ancien condamné politique.

Eh quoi! c'est le captif de Ham qui vous présente cette loi de captivité ; c'est l'exilé de Strasbourg qui prétend qu'au bannissement il faut encore ajouter l'incarcération. (Applaudissements à gauche.)

Quelques membres de la gauche prononcent quelques mots qui n'arrivent pas jusqu'à nous.

M. LE PRÉSIDENT. Vous avez ajouté vos applaudissements, c'est assez. (Rires.) M. J. FAVRE. Je n'ai pas oublié la déclaration que faisait l'honorable M. Dufaure quand il était question du projet de loi d'amnistie. Il disait que des mesures de cette nature avaient été souvent proposées par les chefs du pouvoir.

Quant à moi, je suis convaincu que celui dont je parlais tout à l'heure se voit fairo violence par les hommes qui l'entourent, qu'il est environné par des hommes dont la bouche lui répète sans cesse que la nation est perdue si ces mesures, d'une rigueur exceptionnelle, ne sont pas prises. Eh bien! ce sont ces politiques qui la perdent.

C'est une politique généreuse et d'avenir qu'il faut à la nation à une époque de démocratic. (Approbation à gauche.)

Et pour cela, pour agir sur le noble cœur de la France, il ne faut pas sans cesse la tourmenter, se montrer défiant, et ajouter des commentaires odieux à notre législation pénale, et blesser surtout tous les principes d'humanité. C'est pour cela que je repousse ce projet du fond de ma conscience. (Mouvements divers.)

M. le ministre de l'intérieur se récriait dernièrement quand on lui criait : « Il n'y a pas de droit contre le droit. » Cette maxime lui paraissait séditieuse. Sait-il par qui elle a été écrite! Elle est de Bossuet.

Eh bien, non-seulement cette maxime n'est pas séditieuse, mais elle est conservatrice et doit demeurer comme un point lumineux devant tous les yeux.

Eh bien, pour que nous puissions remplir notre mission de législateurs, il faut que nous donnions à la France ce qu'elle attend de nous; il faut surtout que nous repoussious ces lois de proscription et de sang qui suffiraient pour déshonorer l'époque. (Applaudissements à gauche.)

Il a dit que les condamnés politiques étaient des martyrs, qu'ils étaient des grands, hommes, et que l'Espagne avait été chercher ses ministres dans les bagnes! Messieurs, cette doctrine est difficile à traiter dans un pays agité par tant de révolutions; mais cette doctrine n'est pas la mienne.

J'ai applaudi à l'abolition de la peine de mort à cause de l'irréparabilité de la peine. La justice peut être altérée au milieu des passions politiques, et la peine politique doit pouvoir se réparer.

Mais que le crime soit moins pervers, mais qu'il faille faire une distinction entre le crime politique et le crime commun; que le premier soit puni légèrement, tandis que l'autre épuiserait toutes les sévérités de la loi... oh! je n'admets pas cette distinction! Oui, dans les crimes politiques, il y a quelquefois erreur, fanatisme l...

Mais il y a aussi les factieux qui ne reculent pas devant le bouleversement de leur patrie, il y a les passions aveugles du pouvoir, il y a les misérables ambitieux qui entraînent de malheureux citoyens à l'émeute. Interroger la conscience de l'accusé là où il n'y a qu'égarement, que fanatisme, pitié! pitié !

C'est une question de justice et d'humanité. Les juges ent à apprécier. Mais, pour le législateur, il doit envisager les choses de plus haut. Le juge peut apprécier la si tuation d'un accusé ; le législateur ne doit voir que la grandeur du crime. Ah! l'on peut venir à cette tribune couvrir ces crimes du manteau hypocrite de l'humanité! Je sais que l'on dit que vous, réactionnaires, vous n'avez pas d'entrailles! Mais al

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