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de Jort. C'est dans cette dernière que se trouve l'orifice des galeries souterraines dans lesquelles on ne peut pénétrer, aujourd'hui, sans un déblai.

Si j'ai donné ces détails sur des carrières réellement passées à l'état d'antiquités, c'est afin d'indiquer combien elles ont pu être favorables à l'existence d'un établissement primitif, plus ou moins important, dans le voisinage du cimetière mérovingien, et peut-être à Conteville même, qui a été détruit à une certaine époque, puisqu'on y rencontre, çà et là, des fondations d'anciennes constructions.

Ce qui serait encore, pour moi, un indice d'importance pour une localité, existante ou rasée, c'est la convergence antique des voies de communication dirigées vers certains points, quand il en existait d'ailleurs qui conduisaient au but ultérieur et final. L'application, à Conteville, de ce principe, qui n'est que d'une valeur relative, serait possible, mais trop longue, et dépasserait le but de ma note, déjà trop chargée.

Agréez donc, cher et très-honoré confrère, l'expression sincère de ma très-cordiale et très-dévouée confraternité.

NOEL,

Curé de St-Aignan.

Rapport de M. Ch. Gervais sur le manuscrit de M. Le Vaillant de La Fieffe sur des Verreries de la Normandie et des Gentilshommes verriers.

J'ai parcouru avec intérêt les quelques cabiers que vous m'avez confiés du travail de M. Le Vaillant de La Fieffe sur les Gentilshommes verriers.

L'histoire de cette industrie, jadis si florissante en Normandie, est une page pleine d'intérêt pour qui

conque a souci de suivre la marche et les progrès de l'industrie au moyen-âge; et l'esprit fatigué des exploits souvent stériles des gentilshommes batailleurs se repose avec plaisir sur les succès des gentilshommes de l'industrie que l'on voit avec intérêt pouvoir, malgré les préjugés du temps, exercer sans déroger une utile industrie.

Malheureusement c'était à la condition d'un privilége circonscrit entre les mains d'un petit nombre de familles qui, n'ayant rien à redouter de la concurrence, n'avaient guère de souci de faire progresser leur art; aussi le travail que nous avons sous les yeux est-il bien moins l'histoire de l'art du verrier, que la biographie souvent fort aride des gentilshommes verriers. Peut-être que plus d'un lecteur trouvera que l'on s'est parfois trop complu dans ses détails, mais il faut le pardonner à l'auteur: c'est l'un des descendants de ces nobles industriels, et, en retraçant leurs noms, leurs titres et leurs alliances, il a quelque peu écrit pro domo.

Pour nous que l'histoire de l'art intéresse avant tout, notre curiosité n'est pas complètement satisfaite. Si l'historien nous renseigne sur la date des priviléges concédés aux gentilshommes verriers, sur le nombre et le nom des familles privilégiées, il laisse complètement dans l'ombre l'origine et la marche de cette industrie pendant la longue période qui a précédé l'époque des priviléges, c'est-à-dire le XIVe siècle; nous regrettons aussi que l'on ne soit pas parvenu à dissiper les doutes qui planent encore sur la belle invention de la fabrication du verre en plats, qui permet déjà de tailler des verres à vitres de 18 à 20 pouces. Cette invention doit être attribuée aux gentilshommes

verriers qui, seuls, avaient conservé le droit de souffler ces plateaux. Leur histoire, du reste, constate peu de progrès de ce genre. Nous aurions voulu plus de renseignements, notamment sur l'art de la gobeleterie, qui ne paraît avoir donné en Normandie que des produits inférieurs, au moins sous le rapport de la forme, et hors de toute comparaison avec les admirables produits des verreries vénitiennes. Quand on songe aux brillants progrès que l'art du verrier a faits en France depuis l'abolition des priviléges, on a peu d'éloges à donner aux efforts des gentilshommes verriers, et on se dit que, si les priviléges ont eu leur raison d'être lorsqu'il s'agissait de fonder l'industrie, ils ont plutôt entravé que servi sa marche progressive.

Du reste, nous rendons pleine justice au travail de M. Le Vaillant de La Fieffe, si rempli de documents, fruits de longues et consciencieuses recherches, et l'on suit avec intérêt l'origine et le développement de cette industrie, dont l'importance se signalait par l'établissement de plus de soixante verreries sur le sol de l'ancienne Normandie, et dont il n'existe plus aujourd'hui qu'un nombre bien réduit.

Nous n'hésiterions donc pas à proposer l'insertion de ce travail dans vos Mémoires. Toutefois, un scrupule nous arrête c'est l'étendue de l'œuvre, qui menace d'envahir un volume entier de vos Mémoires, de près de 700 pages. De pareilles publications ne dépassentelles pas les limites que nos statuts nous imposaient, au moins dans l'origine? Ne sont-elles pas de nature à imposer à nos finances de trop lourdes charges? N'y aurait-il pas justice, si nous dégrevons les auteurs. d'ouvrages étendus des frais de publication, de réclamer, au moins dans une certaine limite, une contri

bution qui allége notre caisse d'une partie du fardeau? Le même avis a été émis par notre confrère M. Desportes, ainsi que par M. de Formigny de La Londe. Nous proposerions d'accorder 300 pages d'impression ou 75 feuilles.

Nous pensons être agréable à l'auteur et utile à nos lecteurs en donnant ici la nomenclature des soixantequinze verreries normandes, dont les notices ont été consciencieusement faites par M. Le Vaillant de La Fieffe.

VERRERIES DE LA FORÊT DE LYONS.

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1. Verrerie de La Haye. Preuve de son existence en 1302. Le four s'est éteint en 1805, après cinq siècles de travaux.

C'est à cette verrerie qu'a été fait, en 1330, le premier plat de verre à vitres par Philippe de Caqueray.

Dans cette notice, l'auteur donne l'histoire inédite du château de la Fontaine-du-Houx, domaine royal dont la verrerie dépendait avant 1330.

2. Verrerie du Landel. Preuve de son existence en 1497. La seule de la forêt de Lyons qui soit encore en activité. Elle marche depuis plus de 372 ans.

3. Verrerie des Routhieux.

Preuve de son existence

en 1565. Le four s'est éteint en 1808.

L'auteur nomme les huit gentilshommes qui ont fait à cette verrerie le dernier plat de verre à vitres produit par les verreries de la forêt de Lyons.

4. Verrerie de La Croix. Preuve d'existence en 1634. Elle a marché peu de temps.

L'auteur esquisse une courte notice sur le prieuré de St-Laurent-en-Lyons, fondé en 990, et où les seigneurs de La Croix, propriétaires de la verrerie, avaient leur sépulture.

5. Verrerie de Martagny.

Preuve d'existence en

1520. Le four s'est éteint au XVIIe siècle.

-

6. Verrerie de La Saussaye. Construite en 1600, elle n'eut qu'une courte existence.

7. Verrerie de Neufmarché. - Érigée en 1687, elle a cessé ses travaux en 1789.

8. ...

- Refus, en 1822, d'une autorisation

pour l'érection d'une verrerie. Les motifs du refus offrent de l'intérêt.

9. Verrerie de Lyons-la-Forêt.

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Fondée en 1850. Le

four ne marcha que trois semaines.

FORÊT DE TElle.

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10. Verrerie de Telle. Elle existait en 1489. Le four s'est éteint au commencement du XVIIIe siècle.

FORÊT DE GISORS.

11. Verrerie de Neaufles-St-Martin.

avant 1768. Fxtinction du four en 1805.

FORÊT DU CAMP-D'EAU.

Ele existait

12. Verrerie du Camp-d'Eau. - Elle existait en 1633. Extinction de ses deux fours vers 1750.

FORÊT D'EAWY.

13. Verrerie du Lihut.

Fondée en 1450. Elle a

marché sans interruption jusqu'en 1807 (357 ans).

14. Verrerie de Martincamp. Elle a été établie en 1594 et n'a eu qu'une courte durée. Curieux détails sur les Caqueray.

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15. Verrerie de Maucomble. Fondée en 1673. Extinction des fours le 20 mars 1812.

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