cation de 1417 et de 1418, de 51 grains, et, pour ceux de 1420, de 46 grains seulement. L'aloi des premiers varie de 8 deniers à 3 deniers 8 grains. Au commencement de 1420, ils ne contenaient plus que 2 deniers 1/2 de fin. Leur valeur était de 20 deniers.

Les pièces au nom de Henri V sont aussi d'un type uniforme. Elles ressemblent aux fleurettes de Charles VI, sauf que la couronne est supportée par deux léopards debout et affrontés. Henri V prend le titre de roi d'Angleterre et d'héritier de France: R. Angliæ, heres Francia. Au revers, croix fleurdelisée avec h gothique au centre. Légende: Sit nomen Dni benedictvm.

Henri V prit le titre d'héritier de France en vertu du traité de Blois, du 21 mai 1420; et, comme il mourut le 29 août 1422, ces monnaies ont été frappées, sinon en 1421, au moins à une époque fort rapprochée, probablement après le rétablissement momentané de la forte monnaie, au mois d'avril 1421, puisque ces pièces, qui avaient cours sous le nom de blancs ou grands blancs, valant 10 deniers, étaient au moins égales, en poids et en aloi, aux fleurettes de Charles VI.

Les pièces de Bretagne sont des imitations des pièces françaises, avec cette différence que les fleurs de lis sont remplacées par trois hermines également disposées et que les branches de la croix, au revers, sont terminées par des feuilles d'acanthe: elles pèsent 43 grains. Une seule de ces monnaies bretonnes est marquée, au revers, de neuf herminettes en trois rangs; elle est d'un relief peu ordinaire : son poids est de 53 grains.

Quant à la pièce bourguignonne, elle est mal frappée et de très-bas aloi. Elle ne mérite pas une mention spéciale.

Le dépôt de ces pièces doit avoir été fait à une époque bien rapprochée de leur fabrication, c'est-àdire des années 1421 ou 1422. En effet, la plupart sont presque neuves et n'ont pas ou fort peu circulé, et, ce qui est plus concluant encore, c'est qu'on n'y rencontre aucune monnaie de Henri VI. Du reste, l'état de perturbation dans lequel le royaume se trouvait alors n'explique et ne justifie que trop la précaution du propriétaire.

Ce n'était pas, d'ailleurs, une somme insignifiante pour le temps. 200 pièces, la plupart au cours de 20 deniers, étaient l'équivalent de 200 boisseaux de blé, valant alors 18 à 20 deniers le boisseau.

Or, aujourd'hui, la valeur de 200 boisseaux de blé serait considérée comme importante par un grand nombre de nos villageois.

L'argent ainsi caché n'est pas tombé entre les mains des pillards, qui devaient alors pulluler dans nos malheureuses contrées; mais il est probable que le propriétaire n'aura pas été aussi heureux à défendre sa vie qu'à sauvegarder sa monnaie. Toujours est-il qu'il ne lui fut pas donné de revoir des jours assez tranquilles pour la reprendre avec sécurité.

Hélas! nous aussi, nous avons été forcés par les malheurs des temps d'enfouir et de cacher nos trésors, et plus d'un, parmi ceux qui ont succombé dans la lutte, aura travaillé pour les numismates de l'avenir ! Il a été acheté pour le musée de la Société :

1° Gros de billon du poids de 52 grains, d'assez haut titre ;

2o Gros de billon du poids de 59 grains; 3o Gros de billon du poids de 54 grains; 4o Gros de billon du poids de 41 grains;

5o Grand blanc de Henri V, du poids de 42 et 44 grains;

6o Des pièces de Jean V; elles pèsent 43 grains, comme celles de Henri d'Angleterre.

Ces divers poids diffèrent quelque peu de ceux indiqués par Leblanc et prescrits par les ordonnances. Cependant la pièce de 54 grains correspond assez exactement au poids légal des gros de 1413, à la taille de 84 1/2 au marc; mais je me défie du titre indiqué de 11 deniers 16 grains. Les pièces de Charles VI, de la fabrication de 1420, à la taille de 100 au marc, devraient peser 46 grains, et non pas seulement 41 grains.

Ch. GERVAIS.

Lettre de M. Le Breton à M. Chatel, secrétaire de la Société, sur une découverte de médailles faite à Formigny.

MONSIEUR LE SECRÉTAIRE,

Un certain nombre de médailles provenant de la découverte de Formigny n'ont pas été communiquées à la Société des Antiquaires. Parmi celles que j'ai en ma possession, j'ai déchiffré un certain nombre de revers, qui n'ont point été indiqués dans le Bulletin de la Société.

Je vous les indique sommairement, pour compléter l'analyse de ce dépôt.

N° 2. TRÉBONIEN.

Revers SAECVLVM NOVVM (figure dans un temple). 253. No 3. VALÉRIEN père.

Revers FELICITAS AVG. (la Félicité debout avec ses

attributs.

SOLI

CONS

trophée et armée d'une lance). AVG. (capricorne ; dessous, la lettre N.).

NEPTVNO CONS. (cheval marin; dessous, la

CRESCENTI . (Jupiter debout sur une chèvre).

AVG. (la Paix debout, tenant un rameau et la haste).

Agréez, etc.

A. LE BRETON.

Lettre de M. Duval à M. Eug. Châtel, sur une décou➡ verte de médailles faite à Moulineaux.

Lillebonne, 23 août 1872.

MON CHER SECRÉTAIRE,

Une précieuse découverte archéologique vient d'être

faite à Honfleur. C'est une cachette monétaire dans un silex creux qui peut contenir 25 centilitres environ. Il a été trouvé dans une carrière où l'on tire du caillou pour lester les navires, faisant partie de la propriété de M. Jules Latic, près la fontaine de Moulineaux, dans la côte d'Équemauville. Le silex a été brisé d'un coup de pioche par les ouvriers qui faisaient l'extraction du caillou. Plusieurs des pièces qu'il contenait ont été soustraites; mais on en a réuni 2 en or et 54 en argent ce sont des pièces romaines parfaitement conservées. Le silex et les pièces sont déposés à la mairie de Honfleur. On parle aussi d'ossements et d'épées rencontrés dans les environs. Vous concevez, cher Monsieur, qu'il ne m'a été possible que de jeter un coup-d'œil sur ces objets, pour m'assurer de leur provenance. Si je retourne prochainement à Honfleur et que je puisse disposer de quelques moments, je tâcherai de vous donner une description plus détaillée. M. Langlois, secrétaire de la Mairie, qui me les a montrés avec bien de l'obligeance, voudra bien nous donner les renseignements que nous pouvons souhaiter.

Les 56 médailles trouvées dans un silex, à Moulineaux, ont déjà été étudiées par plusieurs numismates. Elles sont intéressantes non-seulement parce qu'elles présentent une grande variété de types, mais encore parce qu'elles offrent, à côté de portraits historiques, de curieux symboles.

Les deux deniers d'or appartiennent au type suivant: Cæsar Augustus Divi filius. Tête d'Auguste laurée, tournée à droite.

Revers Caius, Lucius, Casares, Augusti filii, con