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Après la lecture du procès-verbal de la séance du 2 juin, qui est adopté, le Secrétaire communique la liste des livres et signale: 1° les t. I et II de la Revue des Sociétés savantes des départements, juin et juillet 1870, où se trouvent un article de M. Théry, ancien recteur de l'Académie de Caen et l'un de nos anciens présidents, sur les t. XXVI et XXVII de nos Mémoires, et un article du savant M. J. Quicherat sur l'âge de pierre; 2o les Documents pour servir à l'histoire de Cherbourg, par M. de Pontaumont ; 3o le Bulletin de la Société des Antiquaires de l'Ouest, qui contient l'analyse des mémoires curieux de M. de Barthélemy sur l'origine des armoiries féodales et leur utilité au point de vue de la critique historique.

M. le Président fait circuler deux silex que M. de Brécourt offre à la Société, pendant que M. Eug. Deslongchamps explique le caractère curieux de ces deux pierres, qui feront l'objet d'une étude spéciale; l'une d'elles est une de ces pierres spongiaires auxquelles les anciens vouaient un culte superstitieux et qu'ils vénéraient comme une panacée universelle; l'autre est un silex remontant, paraît-il, à l'époque du rhinocéros. Elle affecte la forme ovale d'une amande, analogue à celles du Moulin-Quignon; les petites cassures qui la bordent sont produites par les coups multipliés d'un silex arrondi.

M. Eug. Deslongchamps suppose qu'un accident arrivé à cette pierre a peut-être déterminé sa mise au

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rebut, par suite d'une défectuosité provenant d'un corps étranger, qui a empêché son entier achèvement. Elle offre des caractères d'une grande analogie avec l'ensemble des silex connus de l'âge de la pierre polie, l'âge du bronze et des habitations lacustres. M. le Président remercie M. de Brécourt du présent qu'il a bien voulu faire de ce curieux spécimen d'une époque si reculée, et M. Eug. Deslongchamps des renseignements précieux qui doublent la valeur du présent de M. de Brécourt.

Le Secrétaire dépouille la correspondance: lettre de M. de Brécourt offrant les deux pierres ci-dessus; de M. Steph. de Merval; de M. Osmont de Courtisigny et de M. Mac-Culloch,

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La Compagnie procède au vote sur la candidature de M. Sabine, architecte de Paris; il est élu membre titulaire non résidant.

M. le Président proclame ensuite l'admission au même titre de M. Egger, membre de l'Institut et ancien directeur de la Société, qui de simple correspondant désire devenir titulaire, attendu que, par ces temps où les sociétés savantes sont réduites à leurs seules ressources, il importe que chaque membre contribue à la prospérité financière des sociétés, qui ont désormais peu de chances d'être favorisées, comme par le passé, par des allocations ministérielles et préfectorales.

M. Travers propose que la Compagnie ne soit plus mise en demeure de voter sur la candidature d'un ancien directeur de la Société, qui deviendra de droit, sur sa seule demande, membre titulaire. Cette proposition est adoptée à l'unanimité.

M. le Président donne lecture de la lettre suivante, par laquelle M. J. Ferrand, préfet du Calvados, veut

bien demander le concours de la Société des Antiquaires pour la répartition de l'allocation annuelle affectée à la conservation des monuments historiques situés dans le département :

« Caen, le 14 juin 1871.

<< MONSIEUR LE PRÉSIDENT,

Il reste à distribuer une somme de 2,000 fr. sur «<le crédit porté au budget départemental de 1870 « pour la conservation et l'entretien des monuments << historiques.

Je désirerais que la Société des Antiquaires de "Normandie voulût bien me prêter son utile concours « pour assurer à cette somme l'emploi le meilleur et « le plus conforme à sa destination.

« Je vous prie, Monsieur le Président, de provoquer « à cet égard, dans la prochaine séance, une délibé<«<ration que vous voudrez bien m'adresser le 10 juillet « au plus tard, afin que le mandatement puisse avoir « lieu avant la clôture de l'exercice.

« J'ai l'honneur de vous adresser divers documents

a que la Société pourra consulter.

<< Recevez, Monsieur le Président, l'assurance de ma • considération la plus distinguée.

« Le Préfet du Calvados,

a Signé Jh. FERRAND. »

Pour faire droit à cette demande, qui honore la Société, M. le Président avait saisi le Conseil d'administration, afin de préparer la liste des monuments avant de la soumettre à l'approbation de la Compagnie.

Sur la somme de 5,000 fr., M. le Préfet en ayant

affecté 3,000 pour la restauration et la consolidation de la tour de Falaise, il ne restait plus que 2,000 fr. à répartir entre les monuments historiques du département.

Tout en regrettant vivement que le crédit ne permit pas de désigner tous les monuments dignes d'attirer l'attention des antiquaires, le Conseil d'administration a dû forcément faire un choix, et a signalé plus particulièrement à l'attention de M. le Préfet les églises de Campigny, d'Etréham, de Formigny et de l'abbaye de Mondaye, dans l'arrondissement de Bayeux, demandant pour chacune d'elles une allocation de 250 fr.; puis celles de Cheux, de Langrune, de Norrey et du prieuré de St-Gabriel, dans l'arrondissement de Caen, pour chacune desquelles le Conseil demande une allocation de 150 fr.; enfin, une allocation de 200 fr. pour les travaux de réparation aux églises de Dives et de Touques, dans l'arrondissement de Pont-l'Évêque.

M. l'abbé Hébert-Duperron demande avec instance que l'on signale aussi l'église de Guibray, dont la restauration est due au dévouement aussi intelligent qu'absolu de son digne curé.

M. Travers se joint à M. l'abbé Hébert-Duperron pour rendre hommage au zèle sans égal de M. l'abbé Coquard.

Le Secrétaire demande de son côté que l'on veuille bien appeler l'attention de M. le Préfet sur le dolmen druidique situé dans une propriété privée de la commune de St-Germain-de-Tallevende, monument dont la rareté dans notre contrée augmente la valeur historique.

D'autres membres réclament aussi pour d'autres monuments, et M. le Président démontre la nécessité rigoureuse que le Conseil d'administration a dû subir

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pour faire un choix qui eût été plus difficile à fixer en séance générale.

Il charge le Secrétaire de transmettre à M. le Préfet le résultat de la délibération du Conseil sanctionnée par la Compagnie, et de signaler ensuite les monuments qui mériteraient le plus les bienfaits d'une allocation.

Il recommande d'exprimer à M. le Préfet la gratitude de la Société pour une mesure qui élargit l'horizon de la Société et qui imprime à son activité une impulsion salutaire.

M. le Président donne ensuite la parole à M. l'abbé Le Cointe, curé de Cormelles, qui lit un avant-propos de ses Barons normands et expose des Considérations historiques sur la Normandie, par M. Freemann, de l'Université d'Oxford, auxquelles il joint les siennes propres.

L'heure avancée ne permet pas la lecture de notes que M. Duval avait envoyées sur l'Histoire de La Ferté-Macé. La séance est levée à 9 heures 1/2.

Séance du 4 août 1871.

Présidence de M. le conseiller Gustave Dupont.

Après la lecture du procès-verbal de la séance de juillet, qui est adopté, le Secrétaire donne la liste dest ouvrages reçus, parmi lesquels il signale: 1° les Annales de la Société d'Agriculture, Sciences, Arts et Belles-Lettres du département d'Indre-et-Loire ; t. XLIX®, 1870;

2o Le Bulletin de la Société des Antiquaires de l'Ouest ; 1er trimestre, 1870;

3o Le Bulletin de la Société des Antiquaires de Picardie; 1870;

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