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annuel alloué pour la conservation des monuments historiques.

M. le Président se fait l'interprète de la Compagnie pour remercier M. le Préfet de ses bienveillantes promesses relatives à l'allocation du Conseil général, et de son heureuse inspiration d'élargir le rôle de la Société des Antiquaires, en voulant bien la charger de lui désigner elle-même ceux des monuments les plus dignes de participer à la répartition des fonds alloués pour la conservation des monuments.

Le Président donne ensuite la parole au Secrétaire pour la lecture du procès-verbal de la séance d'avril, avancée au 31 mars, à cause des fêtes de Pâques. Le Secrétaire communique la liste des livres, parmi lesquels il signale à l'attention de la Compagnie le Bulletin de la Société des Antiquaires de Picardie, t. X, 1868, 1869 et 1870, où se trouve un article de M. l'abbé Corblet sur les inscriptions funéraires du cimetière du couvent primitif des Clarisses d'Amiens; le Bulletin de la Société des Antiquaires de l'Ouest, 2o et 3e trimestres de 1870, où se trouve une discussion sur l'église de St-Hilaire de Poitiers; et les Annales de la Société archéologique de Namur, 1re livraison, t. XI, 1870, qui contiennent un article sur un coffre de mariage presque identiquement semblable à celui que possédait notre confrère M. Alfred de Combes; la 2e livraison du même t. XI, est toute consacrée à l'histoire de l'homme pendant les âges de pierre; l'examen de ce travail est confié à M. Eug. Deslongchamps.

Le Secrétaire dépouille la correspondance lettre de M. l'abbé Cochet, qui a consacré tout le mois de mars à l'exhumation de plusieurs assises de cimetières romains, mérovingiens, carlovingiens et capétiens su

perposés les uns sur les autres dans le jardin de StOuen de Rouen; - lettre de M. de Brécourt sur le lieu de la provenance des vases grecs qu'il avait offerts à la Société ; - lettre de M. Albert Trochon, adressant à la Compagnie trois rapports: 1° sur les Mémoires de la Société historique du Cher, 1868; 2° sur les habitations lacustres de la Savoie, et 3° sur l'histoire du travail à l'exposition universelle de 1867.

M. le conseiller Gustave Dupont et M. le Président présentent la candidature de M. Mac-Culloch, justicier-juré à la Cour royale et lieutenant du bailli de l'île de Guernesey.

L'ordre du jour appelle la lecture du Mémoire de M. Ch. Gervais sur l'ascia et dont M. le Président veut bien faire la lecture.

M. Cauvet soumet à la Compagnie des observations, que M. le Président le prie de vouloir bien rédiger, afin que M. Gervais en puisse prendre connaissance, et la Compagnie profiter de leur savante discussion.

M. Gaston Le Hardy lit un fragment de son Histoire de Robert Courte-Heuse; puis il s'interrompt pour dire dans quel esprit de critique et de lutte contre Orderic Vital il a écrit ce mémoire, où il oppose ingénieusement le vieux chroniqueur à lui-même. Il avoue que son travail est une œuvre de polémique historique conçue avec le parti-pris, qu'il croit fondé en raison, de venger la mémoire du duc de Normandie, trop sacrifié dans l'histoire.

M. le Président résume le rapport de M. Albert Trochon sur l'histoire du travail à l'exposition, et le félicite de mettre autant de conscience dans le compterendu des ouvrages confiés à son examen.

La séance est levée à 9 heures 25 minutes du soir.

Séance du 2 juin 1870.—Présidence de M. le conseiller Eug. de Beaurepaire.

La séance est ouverte à 7 heures 40 minutes du soir. Le Secrétaire, après avoir lu le procès-verbal de la séance du 5 mai, qui est adopté, communique la liste des livres, parmi lesquels il signale: 1° La ville romaine de St-Ouen-de-la-Cour, par M. le docteur Jousset, de Bellême; 2° Le Cartulaire de Louviers, du Xe au XVIIIe siècle, en deux volumes, publié par M. Bonnin, ancien directeur de la Société.

M. le Président charge le Secrétaire de remercier le vénérable donateur de l'envoi de son ouvrage, d'un maître dont on ne saurait trop s'attacher à suivre les traces et l'exemple. La Compagnie espère que M. Bonnin ajoutera une introduction digne des titres originaux si curieusement recueillis.

Le Secrétaire fait circuler les hachettes celtiques offertes au Musée par M. le conseiller Eag. de Beaurepaire et par M. Eug. Chatel. Ensuite il dépouille la correspondance :-lettre de M. Bonnin offrant le Cartulaire de Louviers comme un témoignage de reconnaissance; lettre de M. de Forme ville demandant l'autorisation de publier le tirage à part de son travail sur Lisieux; la Compagnie n'y voit aucun inconvénient;

lettre de M. Jules Tirard indiquant que, « sur le « bord présumé de la route de Vieux à Jublains, exis« taient une villa et un aqueduc de petite dimension, dont la construction était en brique et en ciment << dur comme la pierre. » Il ajoute : «Il y a aussi de longs

espaces pavés, les récoltes y sont toujours maigres,

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« malgré la terre qui recouvre ce pavage appelé la Rue. «< En labourant, la charrue ramène à la surface de « la terre de nombreux fragments de briques dont la

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surface est rouge et l'intérieur d'un gris bleuâtre « foncé; d'autres sont toutes rouges. Il y a enfin des a fragments de ciment poreux très-dur. C'était peut« être une composition qui remplaçait la brique pour « servir d'aire. - On appelle les pièces où se ren<< contrent ces vestiges anciens les prés de la ville. On y voyait encore deux puits il y a quelque temps: c'était « probablement une villa, habitation rurale.

M. le Président fait part à la Compagnie de la perte regrettable de M. Alfred de Combes, chercheur actif, esprit distingué, qui promettait d'honorer la Société par d'utiles travaux trop prématurément interrompus.

Le Secrétaire dépose sur le bureau l'allocution qu'il a prononcée sur la tombe de notre regretté confrère. M. le Président fait procéder au vote pour la candidature de M. Edgar Mac-Culloch, justicier-juré à la Cour royale et lieutenant du bailli de Guernesey, qui est élu associé étranger.

Il présente la candidature de M. Sabine, architecte à Paris, présenté par M. Renard et le Secrétaire.

M. le Président donne la parole: 1° à M. LavalleyDuperroux, qui trace un plan des fouilles à faire au château de Fresney-St-Côme et à la ferme de M. Paysant, près Arromanches; 2° à M. Jules Cauvet, qui lit un travail sur l'ascia et sur les questions qui s'y rattachent.

Cette lecture donne lieu à des observations présentées par MM. Ch. Gervais et Eug. de Beaurepaire, qui établissent que la formule sub ascia n'a pas persisté sur les tombeaux chrétiens.

M. Gervais rappelle avec à-propros que l'erreur, persévéramment soutenue par M. Charma, provenait de ce qu'il avait toujours insisté sur les deux citations de l'abbé Lebeuf, relatives aux tombeaux de St-Andoche et de Leucadie. M. Gervais reconnaît que le tombeau de St-Andoche portait bien effectivement la formule sub ascia; mais il affirme que c'était un tombeau ancien, qui avait été vidé et dans lequel on avait déposé le corps de saint Andoche. Quant au tombeau de Leucadie, M. Gervais avait consulté M. de Commarmond, le savant conservateur du musée de Lyon, qui lui avait répondu que sur ce tombeau, retrouvé dans un lieu où l'on ne s'attendait guère à l'y découvrir, il n'y avait nulle trace de l'ascia, et que ce que l'on avait pris pour la houe romaine était tout simplement deux fleurs plus en harmonie avec l'emblême de candeur et d'innocence figuré sur le tombeau de la vierge et de la sainte.

M. le Président remercie et félicite notre vénéré confrère de ses explications si plausibles; puis il donne la parole à M. Lavalley-Duperroux, qui lit une trèsintéressante note rectificative adressée par M. l'abbé Cochet, revenant, à propos d'une assertion de M. Charma, reproduite par M. de La Sicotière dans sa Notice sur Georges Mancel, sur le compte-rendu des fouilles pratiquées au Câtillon en 1851;-M. Charma considérait « comme un vaste ossuaire probablement saxon », ce que M. l'abbé Cochet, si compétent dans la matière et si familiarisé avec ces nécropoles par ses persévérantes découvertes souterraines, affirmait n'être qu'un cimetière chrétien relativement moderne, puisqu'il en fixe la date approximative entre le XII et le XIV siècle de notre ère.

La séance est levée à 9 heures 1/2.

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