façade extérieure; et on ne saurait oublier que l'abbé De La Rue, qui a eu entre les mains des documents perdus aujourd'hui, affirme que l'hôtel d'Escoville a été bâti par des Italiens. Nous nous bornons donc à dire que Jacques de Cahaignes attribue certainement à Blaise Le Prestre une partie de l'édifice, et à démontrer que les documents mis au jour

par nous rendent cette attribution vraisemblable, contrairement à l'assertion de M. Palustre. Peut-être les Le Prestre eurent-ils dans leur atelier des ouvriers italiens qui furent les auteurs des belles statues de l'hôtel d'Escoville, mais le petit temple rond qui surmonte la porte de leur maison de la rue du Vaugueux n'est-il pas aussi une signature que l'on

retrouve dans la lanterne de l'hôtel d'Escoville, à l'hôtel de la Monnaie. à la tour inachevée de Saint-Jean?

Une Judith à l'hôtel d'Escoville et une Judith à FontaineHenry, les cavaliers de l'Apocalypse à la façade extérieure de l'hôtel d'Escoville et au Casino de Duval de Mondrainville constituent à tout le moins des preuves d'une commune inspiration dans l'ornementation.

Mais si nous nous tenons sur le terrain solide des textes, il suffira à la gloire des Le Prestre qu'ils soient les auteurs du portail de Saint-Gilles, d'une partie de l'hôtel d'Escoville et de la maison de la rue de Geôle.

Fama Vincit Mortem

avaient-ils écrit avec confiance autour d'un des médaillons de la maison de Jacques de Cahaignes.

IV

Mais que savons-nous d'Hector Sohier, cité avec Blaise et Abel Le Prestre dans l'Éloge 1 de Jacques de Cahaignes et qui, plus heureux que ses confrères, ne s'est jamais vu contester l'abside de Saint-Pierre, que lui attribue cet auteur, et s'est même vu doter, d'après des analogies archéologiques et avec assez de vraisemblance d'ailleurs, de l'abside Renaissance de Notre-Dame-de-Froide-Rue, dédiée à saint Eustache, du château de Lasson (1), et même du chàteau de Chanteloup (2), dans la Manche?

Nous ne sommes pas plus renseignés sur la vie d'Hector Sohier que nous ne l'étions, avant les documents que j'ai découverts, sur celle des Le Prestre, et, chose singulière.

(1) Ch. Hettier: Le château de Lasson, dans la Normandie monumentale. Calvados, t. I, p. 192, et Palustre, op. cit.

(2) E. de Beaurepaire : Le château de Chanteloup, dans la Normandie monumentale, t. I, p. 133, et Palustre: La Renaissance en France.