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Delbosq, Enlart, le comte Lair, de Longuemare, Émile Travers, les inspecteurs divisionnaires et départementaux présents à la séance.

M. le Président dépose sur le bureau deux volumes dont il vient d'être fait hommage à la Société, le Jean Goujon que M. Vitry a donné à la collection des Grands Artistes et le Compte-rendu du Congrès d'Avallon et d'Auxerre que M. le vicomte de Ghellinck a publié pour l'Académie archéologique de Belgique : ce compte-rendu est un véritable guide amplifié, où abondent les plus intéressantes remarques personnelles.

La parole est donnée à M.Vitry qui, à propos de la Vierge polychrome du Mesnil-Mauger récemment classée, fait défiler par de belles projections les plus intéressants types que la sculpture française a consacrés à la Vierge du XIIIe au XVIe siècle.

M. E. Lefèvre-Pontalis remercie le savant conservateur du Louvre de n'être pas venu les mains vides au Congrès.

Il procède ensuite à la lecture du palmarès des récompenses que la Société a cru devoir accorder avec une particulière générosité en l'honneur de son 75° anniversaire :

Médailles de vermeil.

Rappels MM. le chanoine PORÉE et Louis Régnier. 1. M. le D' COUTAN, inspecteur départemental, à Rouen. 2. M. Louis SERBAT, secrétaire général de la S. F. A. Médaille offerte par Mme Jules Lair, en souvenir de son mari.

3. M. l'abbé ANGOT, à Sainte-Gemmes - le - Robert (Mayenne).

4. Mile PILLION. Médaille offerte par Mme Eugène LefèvrePontalis.

5. M. DE VESLY, directeur du Musée des antiquités départementales, à Rouen.

6. M. H. TOURNOUER, président de la Société historique

et archéologique de l'Orne.

7. M. l'abbé BLANQUART, curé de La Saussaye (Eure).

Médailles d'argent.

Rappel M. DOUIN, artiste sculpteur, à Caen.

1. M. Paul DE LONGUEMARE, Secrétaire général de la S. F. A. 2. M. Henri PRENTOUT, professeur à la Faculté des Lettres de Caen.

3. M. Paul LE CACHEUX, archiviste aux Archives Nationales. 4. M. Henri DELESQUES, imprimeur, à Caen.

5. M. Eugène CHAULIAT, architecte, à Paris. Médaille offerte par M. Besnard.

6. M. Eugène ANQUETIL, à Bayeux.

7. M. l'abbé BONNENFANT, professeur d'archéologie à l'École de théologie de Bernay.

8. M. l'abbé P. CALENDINI, curé de Saint-Ouen-en-Champagne. Médaille offerte par M. Eugène Lefèvre-Pontalis. 9. M. le chanoine DESLANDES, bibliothécaire du chapitre de Bayeux.

10. M. DESPORTES, secrétaire de la Société du Vieux Lisieux.

11. M. l'abbé DESVAUX, secrétaire adjoint de la Société historique et archéologique de l'Orne.

12. M. René DEVAUX, trésorier du Congrès.

13. M. l'abbé Ernest FLEURY, archiviste de l'Évêché, à Coutances.

14. M. Alfred LIÉGARD, président de la Société caennaise de Photographie.

15. M. Henri MAGRON, Secrétaire de la Société caennaise de Photographie.

16. Le Révérend Robert MYLNE, membre de la Société des Antiquaires d'Écosse.

17. M. l'abbé PLAT, vicaire à la Trinité de Vendôme.

18. M. Joseph Roux, avocat, à Amiens.

Médailles de bronze.

1. M. Georges HUARD, étudiant, à Caen.

2. M. Jean LAFOND, étudiant, à Rouen.

3. M. Adrien MARTIN, entrepreneur, à Esquay-sur-Seulles. 4. M. Auguste GODEFROY, Sculpteur, à Bayeux.

5. M. Georges PATOU, Sculpteur, à Lisieux.

Ces médailles sont la juste récompense de travaux archéologiques ou d'une collaboration utile à l'œuvre de conservation de nos monuments; la proclamation des lauréats, dont le président énumère les titres respectifs, est accueillie par de vifs et unanimes applaudissements.

M. E. Lefèvre-Pontalis, au moment de clôturer les travaux du Congrès, tient à renouveler ses remerciements aux municipalités et aux châtelains qui ont fait le plus aimable accueil à ses confrères, aux collaborateurs qui en ont assuré le succès soit dans les détails de l'organisation, soit en alimentant les séances de communications intéressantes, aux divers Comités si dévoués à leur tâche.

Grâce à tous ces concours, le président constate que ce Congrès constitue un véritable succès: 319 adhésions ont été enregistrées. 210 congressistes assistaient à la première excursion de Bayeux, 160 à la dernière, celle de Bretteville.

Il annonce que le Congrès de 1909 aura lieu à Périgueux ou à Avignon, en souhaitant la présence de nouvelles recrues.

M. Martin-Sabon présente ensuite avec sa verve habituelle une magnifique série de projections des monuments du Calvados qui font partie de sa riche collection de clichés. L'auditoire ne lui a pas ménagé ses applaudissements. La séance est levée à 11 heures 1/2.

RÉCEPTIONS

Les membres du Congrès ont été l'objet d'une très aimable réception le jeudi 25 juin au château de Fontaine-Henry, dont notre confrère M. le comte d'Oilliamson leur a fait les honneurs.

Le samedi soir 27 juin, M. Émile Travers, directeuradjoint, et Mme Travers ont ouvert aux congressistes leur hôtel de la rue des Chanoines. Dans le jardin, brillamment illuminé, ont défilé toutes les notabilités de la ville. Un excellent orchestre complétait le charme de cette soirée.

A Lisieux, le Congrès a été reçu par M. Descours-Desacres, président de la Société du Vieux Lisieux, et par les membres du bureau qui leur ont fait visiter le Musée des antiquités locales, M. E. Lefèvre-Pontalis a félicité cette utile association, qui consacre ses ressources à l'achat des maisons de bois, de son zèle archéologique.

A Bretteville-l'Orgueilleuse, au déjeuner organisé sous la halle, M. Paul de Longuemare, conseiller général du canton, a prononcé un fort aimable toast, puis M. Fernand Engerand, député du Calvados, a levé son verre en l'honneur des membres du Congrès en leur adressant ces paroles:

MESDAMES, Messieurs,

A Langrune, je vous ai souhaité la bienvenue le premier jour où la direction de vos travaux vous conduisait dans la seconde circonscription de Caen, que j'ai l'honneur de représenter. Aujourd'hui qu'une heureuse récidive vous y ramène, je tiens simplement à vous remercier de ces visites.

Vous faites une œuvre excellente et d'une portée plus grande que beaucoup ne soupçonnent. Sans doute vous êtes guidés vers ces vieux monuments, vers ces pierres qui ont notre commune

vénération, par une louable curiosité de votre esprit, mais je vois dans vos démarches un enseignement plus haut, une indication très pratique et des plus utiles.

Quand vous traversez les rues de nos villages, nos braves paysans vous regardent avec un étonnement plein de déférence; mais vous avez leurs sympathies et, au fond, ils sont très flattés du témoignage d'admiration que vous rendez à des édifices qui leur sont chers.

On a dit que le paysan aimait son clocher: c'est très exact; le peuple de nos campagnes a pour ses monuments un respect sincère, il les aime et ce n'est pas de lui surtout que leur sont venues les plus déplorables atteintes.

Le peuple a le respect de ses églises. Sans doute, dans ces crises de fureur que sont les révolutions, il peut lui arriver de se ruer sur ces édifices, de chercher même à les mutiler; mais l'accès fini, cette colère ne se prolonge pas. Ce n'est pas au peuple que doivent être reprochés les pires actes de vandalisme; ces témoignages du passé l'impressionnent au contraire et il les aime presque tendrement.

Il faut maintenir en lui d'aussi favorables dispositions; vous y travaillez efficacement, Messieurs, par des démonstrations comme celle qui, aujourd'hui, nous assemble.

Ruprich-Robert a parlé de l'« Influence de l'opinion publique sur la conservation des monuments ». Il faut plus que jamais faire l'éducation de cette opinion, à notre heure surtout où un droit nouveau a remis aux communes la possession et la charge de ces magnifiques églises.

Il faut que les municipalités sachent qu'elles sont les dépositaires d'une parcelle du patrimoine de beauté de la France et qu'elles en sont comptables envers le pays et envers nous-mêmes.

Car ces pierres vénérables, ces pierres ennoblies et sacrées par le temps, c'est un peu de la France, c'est même beaucoup de la France. C'est le témoignage d'un passé glorieux entre tous; ce sont les pages vécues et toujours vivantes de notre histoire; c'est l'élan de foi, l'effort de générations successives; c'est le travail heureux des meilleurs de nos aïeux; c'est la traduction impérissable d'un idéal qui fit leur force; c'est le rêve réalisé et permanent des plus hauts esprits de ces âges lointains.....

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