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ont fait à mes premiers travaux un si encourageant accueil, il y a soixante ans.

Croyez-moi toujours, mon cher confrère et ami, votre tout

dévoué.

L. Delisle.

Je tiens également à excuser l'absence de M. de Lasteyrie, membre de l'Institut et de notre Comité d'honneur, de M. Chadenier, préfet du Calvados, de M. Perrotte, maire de Caen, qui a bien voulu déléguer M. le Dr Gidon, premier adjoint, pour le représenter. Je remercie cordialement la municipalité d'avoir permis aux archéologues d'envahir pacifiquement l'Hôtel de Ville et d'avoir mis cette belle salle à notre disposition pour les séances et le banquet; M. le général Baugillot, qui m'a donné toutes les autorisations nécessaires pour vous faire visiter l'église de Saint-Nicolas et le château de Caen; M. Monniez, recteur de l'Académie; M. Triger, inspecteur général de notre Société, frappé par un deuil cruel; M. Hettier, vice-président du Comité permanent, retenu au chevet de sa mère malade, m'ont exprimé leurs regrets de ne pouvoir assister à la séance d'ouverture.

Mon éminent ami M. Héron de Villefosse, qui représente ici M. le Ministre de l'Instruction publique, l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres et le Comité des Travaux historiques, a bien voulu, dans un de ces discours dont il a le secret, retracer les débuts modestes de notre florissante association et exposer avec une magistrale compétence l'histoire et le développement de la civilisation gallo-romaine en Normandie. Je suis confus des éloges qu'il m'a adressés. Vous savez bien, mes chers confrères, que si je me consacre à notre Société, c'est que je crois qu'elle a un rôle très utile à remplir. Je serai très heureux de m'y dévouer tant que j'aurai les forces nécessaires pour rester à sa tête et remplir dignement le poste que vous m'avez confié.

Je remercie M. Guiffrey, membre de l'Institut; M. Edmond Villey, doyen de la Faculté de Droit et président de l'Académie de Caen; M. Delbosc, président de la Société des Antiquaires de Normandie; M. Godard, ingénieur en chef, et M. Bigot, doyen de la Faculté des Sciences, d'avoir bien voulu répondre à notre invitation,

Notre cher confrère M. le vicomte de Ghellinck est venu représenter à Caen, comme aux précédents Congrès, le gouvernement belge pour resserrer cette cordiale union qui relie les Sociétés savantes de la France et de la Belgique, comme j'ai été heureux de le constater au magnifique Congrès de Gand. Le Comité des fêtes avait su charmer tous les archéologues français et étrangers, et le Congrès avait recruté plus de mille adhérents. Nous avons eu des excursions très intéressantes, nous avons été accueillis comme des princes, et je suis l'interprète de tous ceux de nos confrères qui sont venus à Gand en demandant à M. de Ghellinck et aux délégués des Sociétés belges de reporter à leurs associations l'hommage de notre reconnaissance.

Nous avons le plaisir de posséder parmi nous M. Saintenoy, président de l'Académie royale de Belgique; M. de Buggenoms, qui représente la Société d'Archéologie de Bruxelles et l'Institut Liégeois; M. Hambye, M. Matthieu, délégués des Sociétés de Mons et d'Enghien.

D'Angleterre sont venus quelques-uns de nos fidèles amis. Je salue tout particulièrement M. John Bilson, membre de notre Comité d'honneur, qui a passé la Manche pour venir étudier encore de nouveau ces églises qu'il connaît si bien, et qui n'est pas arrivé les mains vides: car il nous apporte une collection très intéressante, plus de cent clichés représentant les chefsd'œuvre de l'art roman et de l'art gothique en Angleterre, qu'il sera heureux de faire défiler devant vous. M. Bilson connaît toutes ces églises de Normandie et d'Angleterre vous serez heureux de l'entendre exposer les problèmes que soulèvent les remaniements de vos édifices. M. Godfray a bien voulu venir de Jersey avec MM. Gervaise Legros, Nicoll et Dudley-Mills.

Ce que j'ai dit des Congrès belges, je pourrais le redire des Congrès anglais. J'ai assisté avec M. Serbat au Congrès de Worcester; cette année, j'espère pouvoir prendre part à celui de Durham. Chaque fois que nous allons à un Congrès à l'étranger, nous ne faisons que rendre aux étrangers venus à nos Congrès une stricte politesse, et nous sommes heureux de nous instruire à leur école.

L'Académie royale d'Espagne s'est fait représenter par notre cher directeur-adjoint Émile Travers.

Je remercie également toutes les Sociétés savantes qui sont représentées à nos Congrès, je ne puis pas les citer, il faudrait vous nommer tous. Je remercie le bureau de la Société française d'Archéologie d'être au complet sur cette estrade. Je suis heureux d'y voir M. le marquis de Fayolle, inspecteur général ; M. le marquis de l'Estourbeillon, député du Morbihan, qui,chaque année, s'arrache à quelques séances de la Chambre pour venir à notre Congrès.

Je remercie MM. Fage, Blanchet, le vicomte d'Avout, inspecteurs divisionnaires, les membres du Conseil, les inspecteurs départementaux, les membres du Comité permanent qui veulent bien nous faire l'honneur d'assister à cette séance. Enfin je remercie tous les congressistes, notamment ceux qui sont venus, comme M. Bonnet, de Montpellier, ou encore de plus loin, et qui ont un véritable mérite à prendre huit jours sur leurs occupations pour les consacrer à des études toujours intéressantes, mais qui les obligent à des déplacements lointains. Merci aussi Mesdames, Mesdemoiselles, de venir chaque année plus nombreuses assister à nos Congrès. Vous y apportez une fleur d'élégance et un charme tout particulier.

Ce n'est pas sans un sentiment de regret qu'en ouvrant le volume du Congrès archéologique tenu à Caen en 1883, j'ai vu la très faible place consacrée à vos cathédrales et à vos monuments religieux ou civils. Il est vrai qu'en raison d'une excursion organisée à Jersey, ce Congrès a été mené trop rapidement; on n'a pas eu le temps de voir vos églises rurales, et même d'aller dans toutes les grandes villes du Calvados. J'espère que le futur volume prendra une place plus importante dans la collection de nos comptes-rendus.

Je n'ai pas besoin de vous énumérer les caractères de l'école romane, les hardiesses de l'école gothique et les charmes de la Renaissance en Normandie, mais je voudrais persuader aux nouvelles générations qu'il reste encore beaucoup à faire et que les églises du Calvados n'ont pas livré tous leurs secrets à nos prédécesseurs. Je tiens du moins à rendre hommage à ceux qui les ont sérieusement étudiées. M. de Caumont laissait en mourant quelques disciples. Il en est un surtout dont je veux rappeler les mérites et le désintéressement, c'est M. Bouet, car je le considère

comme l'un des précurseurs des nouvelles méthodes archéologiques. Architecte à Caen, il accompagnait M. de Caumont dans tous ses voyages. Il avait appris tout seul l'art de reconnaître les remaniements que tant d'églises ont subis pendant le moyen âge. Les travaux qu'il a laissés, son admirable étude sur Saint-Étienne de Caen témoignent de la profondeur de son savoir et de l'originalité de son esprit.

Plus tard est venu M. Ruprich-Robert qui a publié sur l'architecture romane normande un magnifique ouvrage, sans avoir le temps de mettre le texte au point, mais les superbes planches sont de précieux documents pour les travailleurs.

Je saluerai aussi au nom du Congrès archéologique la mémoire de M. de Beaurepaire, ancien secrétaire général de notre Société, qui a laissé un beau volume: Caen illustré, que la plupart d'entre vous possèdent dans leur bibliothèque. Bien des archéologues se sont occupés du Calvados, notamment notre confrère Louis Régnier qui a publié sur Falaise un excellent travail dans l'Association Normande; ceux qui ont collaboré à la Normandie Monumentale, et tant d'autres qui se sont occupés de la Renaissance, comme M. Travers et M. Prentout.

J'ai un devoir de reconnaissance à remplir à l'égard des organisateurs du Congrès, car il faut mettre la main à la pâte pour savoir combien est dure la préparation d'une pareille session au point de vue technique et scientifique.

Tout le poids du Congrès est retombé cette année sur notre secrétaire-adjoint, M. Henri Heuzé. Vous avez vu avec quelle obligeance il a répondu à toutes les demandes, avec quelle ponctualité il a envoyé les billets de chemin de fer, et vous verrez comment il a su régler la marche des trains spéciaux. La tâche de M. Raymond Chevallier, notre trésorier, n'a pas été moins difficile. Il revient, comme toujours, nous apporter l'appui de son expérience qui se manifestera ces jours-ci par une infatigable activité. Le Syndicat d'Initiative du Calvados, représenté par M. Devaux, mérite toute votre gratitude, car il a su vous trouver des logements à défaut de place dans les hôtels. L'organisation matérielle du Congrès a son importance, car ce n'est pas à des archéologues fatigués ou mal nourris qu'on peut demander de supporter les fatigues de nos excursions.

Je dois un témoignage de reconnaissance particulier à notre secrétaire général M. Serbat, qui a rédigé ce guide monumental que nous venons de recevoir et qui résout les problèmes les plus délicats de l'archéologie normande. M. Serbat ne s'est pas contenté de voir une fois les édifices; il les a revus et nous les avons souvent visités ensemble, mais je tiens à dire toute la part qui lui revient et à faire ressortir l'originalité de ses observations personnelles.

On a eu tort de ne pas toujours faire les comptes-rendus des excursions sous cette forme, mais il vaut mieux les avoir avant les Congrès qu'après, car on peut y ajouter de nouvelles remarques ou corriger quelques erreurs avant le tirage du volume. Je remercie M. Chauliat, architecte, de s'être surmené pour que le guide fût prêt à temps. On ne se doute pas de la difficulté qu'on éprouve pour donner des plans exacts des monuments historiques, car il faut les retoucher et les teinter sur place.

M. Besnier a bien voulu accepter les fonctions de secrétaire général; je l'en remercie particulièrement ainsi que tous ceux qui se sont inscrits pour faire des communications écrites ou orales avec projections aux séances du soir,grâce à l'excellente lanterne de la Société caennaise de photographie, présidée par notre confrère M. Liégard. Enfin, M. Martin-Sabon n'aura qu'à puiser dans sa belle collection pour vous faire admirer les richesses monumentales du Calvados.

Chaque année j'ai le plaisir d'annoncer les prix et les distinctions accordés aux membres de notre Société.

L'Académie des Beaux-Arts a décerné le prix Bailly à M. Enlart pour son Manuel d'archéologie. Notre confrère M. de Ripert-Monclar a obtenu la première mention au concours des Antiquités de la France. Le lauréat du prix Dejean est M. Gosset, M. Sallez a mérité la troisième médaille au Salon pour ses relevés du château de Caen, M. Nicq-Doutreligne a obtenu une mention pour ses études sur l'abbaye de Vaucelles. M. L. Plancouard a été nommé officier de l'Instruction publique, M. le Dr Gandon et M. Jamot ont reçu les palmes académiques. Vous vous joindrez à moi pour féliciter nos confrères.

Le rouleau des morts de notre Société s'est encore allongé cette année. Nous avons perdu un de nos plus anciens inspec

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