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MM.

* VILLEFOSSE (Antoine Héron DE), membre de l'Institut, conservateur des antiquités romaines au Musée du Louvre. membre du Comité d'honneur de la S. F. A., 16. rue Washington, à Paris, 8o.

*VITRY (Paul), conservateur-adjoint au Musée du Louvre. membre du Conseil de la S. F. A., 16 bis, avenue des Sycomores, à Paris, 16o.

*ZELTNER (Pierre DE), 27, rue de Tocqueville, à Paris. 17o.

PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES

SÉANCE D'OUVERTURE DU MARDI 23 JUIN 1908 A CAEN

PRÉSIDENCE DE M. EUGÈNE Lefèvre-PONTALIS.

La séance d'ouverture de la soixante-quinzième session du Congrès archéologique de France a eu lieu dans la grande salle des fêtes de l'Hôtel de Ville de Caen, le mardi 23 juin, à 3 heures.

M. Eugène Lefèvre-Pontalis, président du Congrès, avait à sa droite M. le docteur Gidon, adjoint au maire de Caen, et M. le vicomte de Ghellinck, membre de l'Académie royale d'Archéologie de Belgique, représentant le gouvernement belge; à sa gauche, M. Héron de Villefosse, membre de l'Institut, délégué de M. le Ministre de l'Instruction publique; M. Villey-Desmeserets, membre de l'Institut, doyen de la Faculté de Droit et président de l'Académie des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Caen, et M. Émile Travers, directeur-adjoint de la Société française d'Archéologie et délégué de l'Académie royale d'Espagne.

Sur l'estrade avaient pris place: MM. Bigot, doyen de la Faculté des Sciences; Godard, ingénieur en chef du département; Delbosc, président de la Société des Antiquaires de Normandie; Le Vard, président de la Société des Beaux

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Arts de Caen; de Longuemare, directeur de l'Association Normande; les membres du bureau du Congrès et du Comité permanent.

On remarquait dans la salle: MM. John Bilson, membre du Conseil du Royal Archæological Institute; Camille Enlart, membre du Comité d'honneur; le marquis de Fayolle, inspecteur général de la Société; le vicomte d'Avout, Adrien Blanchet, René Fage, le comte Lair, le marquis de l'Estourbeillon, inspecteurs divisionnaires; le comte de Beaumont, le comte de Saint-Saud, le chanoine Porée, inspecteurs départementaux; MM. Langlois, Macqueron, Martin-Sabon, Louis Régnier, de Saint-Venant, de Valois, membres du Conseil; Henri Godfray, jurat de Jersey; Le Gros, viceprésident de la Société Jersiaise; le révérend R.-S. Mylne. de la Société des Antiquaires d'Écosse; Matthieu, secrétaire du Comité provincial du Hainaut; Prentout, professeur à la Faculté des Lettres de Caen; des Forts; le docteur Tachard; le général Avon; A. Paisant, etc., etc.

Au nom de l'Académie de Caen, la plus ancienne des sociétés locales, M. Villey-Desmeserets, membre de l'Académie des Sciences morales, souhaite la bienvenue aux congressistes. Après cette allocution très applaudie, M. Héron de Villefosse, membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, président de la Section d'archéologie du Comité des Travaux historiques, délégué de M. le Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts, prend la parole

en ces termes :

MESSIEURS,

Vous arrivez de tous les points de la France et vous êtes venus en très grand nombre. Ce n'est pas seulement dans le programme attrayant de ce Congrès qu'il faut chercher la cause d'une telle affluence, ni dans le désir que vous avez tous de prendre part aux excursions qu'il comporte. En vous donnant rendez-vous dans la ville où votre Société a pris naissance, vous avez été

guidés par une pensée plus haute. Vous avez voulu venir ici affirmer que les idées de vos premiers fondateurs n'avaient pas cessé de vous être chères, que vous restiez fidèles à leurs traditions et à leurs enseignements, que vos travaux tendaient toujours vers le même but, la défense et la sauvegarde de nos monuments nationaux. Vous avez voulu vous retrouver à Caen même pour honorer ensemble la mémoire de ceux qui ont inauguré dans cette ville la belle, la grande œuvre que vous poursuivez aujourd'hui.

En effet, c'est à Caen que fut organisée votre première réunion en 1834, il y a déjà 74 ans ! Il n'est resté, du moins à ma connaissance, aucune trace des actes de ce premier Congrès. Nous savons tout de même qu'on y fit de très bonne besogne, car, le 23 juillet de cette année 1834, la Société française d'Archéologie était fondée par la ferme volonté, par l'accord parfait de quelques érudits normands dont la persévérance et l'énergie avaient triomphé de tous les obstacles. Le lendemain de la séance publique des Antiquaires de Normandie, votre règlement constitutif était adopté et l'homme éminent qui devait consacrer sa noble existence à l'accomplissement de la mission tracée par vos statuts, celui dont la science, l'activité, le désintéressement obstiné devaient assurer la marché glorieuse de votre Société, Arcisse de Caumont, en était nommé directeur.

A sa voix, des hommes de volonté généreuse se levèrent de tous côtés et vinrent se grouper résolument autour de lui afin de prendre part à la croisade qu'il menait avec une si heureuse fermeté dans le but de faire aimer et de sauver nos vieux édifices. Ces efforts ne tardèrent pas à porter des fruits. La Société française d'Archéologie partit pour faire son tour de France et pour répandre la bonne semence. On la réclamait partout à la fois: de Test à l'ouest et du nord au midi les villes se disputaient l'honneur de sa visite. Un demi-siècle s'écoula sans que la ville de Caen pût la revoir.

Vous y êtes revenus en 1883, après cinquante années d'absence. Vous y êtes revenus comme les fidèles qui s'acheminent vers la ville sainte, gardienne des premiers actes de leur religion, afin de se retremper dans les dogmes qui les unissent et qui constituent le fond sacré de leurs croyances. Les plus

anciens d'entre vous ne se rappelleront pas sans émotion les confrères regrettés qui prirent une part active à ce Congrès de 1883, Léon Palustre, le comte de Marsy, Jules de Laurière, Eugène de Beaurepaire. C'est avec un sentiment où la piété scientifique se mêle aux meilleurs souvenirs d'amitié que je prononce devant vous les noms de ces bons ouvriers qui nous seront toujours chers.

Aujourd'hui, vous entrez dans la soixante-quinzième année de votre existence Votre Société, plus forte et plus importante que jamais, conduite par un chef expérimenté, dont la valeur et le dévouement vous permettent toutes les espérances, a voulu saluer de nouveau les murs témoins de sa naissance, rendre un hommage public et solennel à son illustre fondateur.

En même temps vous venez redire à la Société des Antiquaires de Normandie combien vous sont précieux les liens de famille qui vous rattachent à elle d'une manière si étroite, car vous ne pouvez pas oublier que vous êtes nés sous son aile et que vous avez pour ainsi dire grandi sous son ombre.

Que de chemin parcouru, Messieurs, depuis trois quarts de siècle! Que de bien vous avez fait ! Que de services vous avez rendus !

Votre œuvre n'est pas de celles qu'on peut analyser ou louer en quelques mots. Vos travaux, d'ailleurs, parlent assez haut pour la défendre et son histoire est écrite dans la belle collection de vos Congrès archéologiques, véritables procès-verbaux de vos actes, je pourrais dire de vos bienfaits, titres impérissables à la reconnaissance des érudits, à l'estime de tous les esprits cultivés. En vous transportant chaque année dans une région nouvelle, en y étudiant sur place les édifices les plus dignes d'admiration ou de respect, en répandant dans nos chères provinces le culte et l'amour de nos monuments, vous accomplissez non seulement une œuvre scientifique éminemment utile, mais en même temps, et surtout à l'heure présente, vous remplissez un devoir patriotique et national.

Vos efforts sont le prolongement de ceux du Comité des Travaux historiques, dont vous êtes comme une aile militante. M. le Ministre de l'Instruction publique en comprend si bien l'esprit et la portée, il vous considère si justement comme les meilleurs

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