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dans l'autre, de manière à ne for on les considérait par suite com seul ms. Ils ont été séparés depuis

Nous savons qu'ils ont été plus Dom Vaissette 3, M. de Ponsan, qu miné la date à laquelle ils furent

(1) Sur les 64 pièces qu'ils comprenn fragments de deux autres ont été déjà Mémoires de la Société Archéologique du dans le Nouveau choix de Raynouard () dans les Joyas del gay saber (1849), et l'Académie des Sciences de Toulouse (1) 1o Études sur quelques troubadours du X SAC; II. GUILLAUME D'ALAMAN, par M. No cherches sur l'État des lettres romanes XIVe siècle, suivies d'un choix de poésies Dr J.-B. Noulet (Paris, Techener, 1860) vu le jour sont signalées individuelleme publication, avec renvoi aux précédente inutile d'en donner ici sommairement la

A II, XIX, XXVII, XXVIII (la chanson seul
XXXVIII, XXXIX, XL, XLI, XLII, XLIII, XLIV, XI
III (fragments), VI.

(2) Voy. la préface de ce recueil, p.
(3) Hist. générale de Languedoc, édit.

Perdus de nouveau, ils furent réintégrés dans les archives de l'Académie des Jeux floraux, en 1790, par les soins de l'abbé Magi1.

Chacun des deux cahiers est écrit d'une seule et même main. Les deux écritures sont différentes, mais de la même époque (XIV siècle). Celui des deux mss. qui renfermait l'autre et que nous appelons le premier (A) est d'un papier fort épais, mais peu collé, et manquant de solidité. Aussi a-t-il beaucoup souffert, par l'effet, parait-il, de l'humidité. Il ne reste guère que la moitié de chacun des deux premiers feuillets, lesquels sont écrits sur deux colonnes, soit une colonne par page, et les suivants jusqu'au 22o ont tous plus ou moins perdu quelque chose. Quelques-uns même, le 1o, le 2o, le 4o, le 28 et le 48°, qui était probablement le dernier, ont complétement disparu 2. C'est ce qui expliquera les nombreuses lacunes de notre publication. Ce manuscrit n'a ni miniatures ni lettres ornées, mais de grossiers ornements calligraphiques encadrent les titres de chacune des pièces qui le composent. On y remarque aussi quelques dessins informes, à la plume également, que le copiste a jetés çà et là sur les marges, et qui se rattachent aux sujets traités dans les passages qu'on lit en regard.

Le deuxième cahier (B), qui était renfermé dans celui que nous venons de décrire, est également sur papier; ce papier est fortement collé, ferme et résistant. Il n'a pas eu, par suite, à supporter, comme le premier, les effets de l'humidité; mais la main des hommes lui a été bien plus funeste. Il ne reste que 17 feuillets (encore quelques-uns sont-ils incomplets) des 44 au moins, 48 ou 50 peut-être, qui primi

(1) Recueil de l'Académie des Jeux floraux, année 1790.

(2) Le ms. n'a conservé de traces de son ancienne pagination en chiffres romains qu'à partir du folio 26. C'est à l'aide de ce chiffre et des suivants que nous avons pu déterminer le n° d'ordre de chacun des feuillets précédents. Nous avons pu combler la lacune produite par la disparition du 4o feuillet, à l'aide d'une autre copie de la pièce II, déjà publiée deux fois. Les vers ou parties de vers ainsi ajoutés sont imprimés en italique; pareillement les mots et les lettres dont nous avons essayé la restitution, çà et là, dans les autres pièces.

tivement devaient le composer. Douze seulement ont conservé leur ancienne pagination en chiffres romains. Ce sont les suivants : 25 (aujourd'hui le premier), 26, 27, 31 à 391. Les feuillets 28, 29 et 30 ont disparu. Quant aux feuillets 40 à 44, leur extrémité supérieure ayant été détruite, ils ont perdu toute trace de l'ancienne pagination. Nous la leur avons restituée.

Le dessein du compilateur du premier de nos manuscrits paraît avoir été d'abord de former un recueil des œuvres de Raimon de Cornet. Jusqu'au no 36 inclusivement ce dessein se poursuit sans hésitation ni sans trouble. Ces trente-six premières pièces sont toutes du poëte en question, et elles sont rangées dans un ordre évidemment systématique. Le recueil s'ouvre par les sirventés. Il ne reste que la fin du dernier, supposé qu'il y en eût plusieurs, ce qui est probable (au moins deux). Puis viennent les autres compositions dans l'ordre suivant :

Versa (1)
Letras (4)

Chansons, dont une en latin (10)

Cobla esparsa (1)

Corona (1)

Vers (8)

Gloza (1)

Tensons ou partimens avec divers (Pey Trencavel, Guilhem Alaman, Guilhem Gras, Arnaut Alaman) (4)

Prose latine (1)

Conte de la luna (1)

Compot (1)

Taula (1).

Arrivé là, c'est-à-dire à la fin de ce que le collecteur possédait sans doute à ce moment des œuvres de Cornet, il a transcrit à la suite quatre pièces d'autres auteurs, savoir :

(1) Les feuillets 36 et 37 sont intervertis. Nous les avons, dans notre édition, remis respectivement à leur vraie place, tout en leur laissant leurs nos.

Arnaut Vidal, Raimon d'Alayrac, le père de Raimon de Cornet et Peire Duran; puis, s'étant sans doute procuré de nouvelles pièces de Raimon de Cornet, il a repris son recueil des œuvres de ce dernier, mais sans ordre cette fois et en y mêlant celles d'un autre poëte, son contemporain, et son interlocuteur dans deux tensons, Pey de Ladils, de Bazas '.

On distingue ainsi dans notre ms. trois parties: la première, comprenant un recueil, systématiquement composé, d'ouvrages de R. de Cornet; la troisième, en partie complément de la première, formée de poésies mêlées de Raimon de Cornet et de Pey de Ladils; la seconde, qui est une sorte d'intermède entre les deux autres, et à laquelle ces deux poëtes sont également étrangers.

Notre deuxième ms., du moins dans son état actuel, peut être considéré comme un complément du premier, ou pour mieux dire de la 3° partie du premier. Il contient seulement, en effet, des pièces de R. de Cornet et de Pey de Ladils, car ce dernier se nomme comme l'auteur de la cinquième, et il n'y a pas de doute que la 2o, la 3°, la 4° et la 6°, bien qu'anonymes, ne soient, comme la première, dont l'auteur se nomme lui-même à la fin, de Raimon de Cornet 2.

En somme nos deux mss., abstraction faite des quatre pièces qui séparent les deux principales parties du premier, nous ont conservé, soit complètes, soit dans un

(1) La dernière pièce du recueil a perdu un ou plusieurs couplets, tout au moins la tornade, et une partie du titre, où se lisait probablement le nom de l'auteur, a disparu. Mais l'esprit qui l'anime ne permet pas de douter, si on la compare à la précédente, qu'elle ne soit de Raimon de Cornet. Il est impossible, dans tous les cas, de l'attribuer à Peyre de Ladils.

(2) Les pièces II et III de B sont pleines de traits qui se retrouvent soit dans B 1, soit dans A xx, XXIII, XXIV, Lv. Cf. spécialement B III 369, 379 avec B 1, 65-72; В 1, 337 avec B 1, 95; B III, 117 et suiv. avec A LV. L'auteur, dans B III, comme dans B 1, appelle filhs (cars filhs, bels filhs) celui à qui il adresse ses conseils. BIV est l'œuvre d'un moine de l'ordre de Citeaux (car Pontaut (v. 2) était une abbaye cistercienne), et R. de Cornet fut moine blanc. Quant à B vi, il n'y a qu'à comparer cette pièce avec A XLI, LVI et LVII, pour être assuré qu'elle est également de R. de Cornet.

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