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Infinitif dans le rôle du gérondif, ce qui a lieu encore en plusieurs patois : De las vertutz qu'en parlar fan mestiers.

(LV, 1.)

Far, suppléant un autre verbe précédemment exprimé: LVI, 7; LVII, 5; B III, 32.

Le même verbe employé impersonnellement : fay grandas calors, xxx, 40; fay mestiers, Lv. 25, 1.

Autres impersonnels : no m'a que far, x1, 10; no rema, XLIX, 17; nom pot ishir mas be (?) vii, 41 (où ishir aurait le sens de l'italien riuscire, be restant adverbe); par trop mal, vi, 97; sius membres lo mal, xxxii, 23; deu valer, В 1, 140.

Exemples de verbes réfléchis: Paratges fan (?), B 11, 49; Cassas tanh, B 11, 58; bona famas tol B 11, 301.

Emploi du réfléchi pour le passif:nos laura, xxv, 37; se degra coronar, B III, 148; vol se grazir, B 1, 262.

Exemples de participes substantivés à l'aide de l'article ou d'autres déterminatifs: lo malmerens, B 111, 127; le rancurans, lo somogutz, l'amezuratz, ibid, 129, 135, 311; vostres clamans, XIX, 20; siey be volgut, XXIII, 40; lo sieu vencut, XLVII, 18.

Emploi absolu du gérondif: Bonas odors senten dono deliet (si on les sent), B III, 33; peut-être aussi B 11, 38.

Nous dirions: « les bonnes odeurs procurent une jouissance, sans que celui qui les sent par hasard fasse péché. » En pareil cas, l'ancienne langue employait volontiers l'indicatif, au lieu du subjonctif, et le faisait précéder de la négation. Voici un exemple de ce tour dans notre texte (B III, 34):

Bonas odors senten dono deliet,

Ses que no falh qui las sent d'aventura.

Nous y trouvons aussi le subjonctif1, mais toujours avec la négation : Ses tot denier que noy vuelhas d'ezura.

(Ibid., 372.)

Ce ses que no, qui pourrait se traduire par mais, est très semblable à l'italien se non chè, qui s'emploie pour cette dernière conjonction.

Nous trouvons dans crezatz III, 21; xvi, 12, le subjonctif de creire, substitué à l'impératif (crezetz, qui se lit d'ailleurs vi, 119) dans le róle de ce dernier mode. Résultat probable d'une influence analogique exercée par veire (videre). Cf. Diez, II, 193.

28. Particules. Divers emplois de la conjonction que:

1. Que répété après une incidente (cas des plus communs dans l'ancienne syntaxe): vi, 157-60.

(1) C'est le conditionnel qu'a employé l'auteur des Leys dans ce passage:« Et en ayssi cum vezetz quez alqu sabon parlar lati per uzatge, ses que non saubrian defendre .1. mot per gramatica... » (II, 154).

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pronom personnel: tu... que venc per tu (c.104. Cf. Revue des langues romanes, IX, 356. Il ns la pensée de l'auteur, le que qui suit tu dans dents, fût aussi la conjonction, plutôt que le

du fr. à dans les locutions comme tête à téte : pres pres IV, 53.

: dire de no B 111, 349, 353. Locution d'un int dans les dialectes méridionaux. Ailleurs on rançais. L'ancienne langue avait les deux exe retrouve dans la conjonction composée si que XI, 39; laquelle est, dans le limousin moderne, inion en une seule, dans cette composition, des de no.

est aussi sans doute pareillement explétive dans où nous pensons qu'il faut traduire : « ensuite,

après un jour.... » De même encore dans de f. Revue des 1. rom., IX, 353, 1. 13-15); depueys ans la langue moderne, deque que (fr. quoi), tes anciens offrent déjà quelques exemples.

al est très commun dans les textes contemporains du nôtre.

que tug vuelh y monda

Citon

sée XXX

Auxiliaires ordinaires de la négation (ges, punt) employés seuls, au sens positif, dans une proposition dubitative : xxx, 4; B 1, 178; nien, de même, dans une proposition pareille (cf. ni remplaçant et): si falh nien B III, 120.

29. Ordre des mots. Deux adjectifs accompagnant un nom au génitif, le nom se place au milieu, et la préposition est répétée devant le second adjectif de bos vis e de purs, v, 31; de bon cor e de goy, v, 73; de bon cor e d'umil, vi, 196; de bels mots e de prims, xv, 3. C'est de même ou à peu près que lorsque deux adjectifs-adverbes se suivent, le suffixe ment, qui n'est autre chose, après tout, qu'un substantif, se place entre eux, et non à la suite du second : primament e subtil.

Notons quelques autres constructions, que l'on remarque d'ailleurs, comme la précédente, en bien d'autres textes: si no cossira so que vol dir sil sera pres en grat, xx, 54-60; mostraray vos lo dreg que sera per nos, xxxi, 9-10; c'est-à-dire : « je vous montrerai le droit qu'il sera pour nous », au lieu de :... que le droit sera... << Elh lauzengier crezatz... que tug eran diable. » (xxvi, 112-115); - « La d'Armanhac comtessa... vuelh yeu lauzar.» (xiv, 53); « Madona, car pretz semena, n'Esclar

-

monda vuelh servir de la Tor... » XLIII, 53.

Citons encore comme exemples de construction embarrassée ou brisée XXXI, 41-3; LII, 17-20; LV, 23-24.

GLOSSAIRE (1)

ABONDOS, XX, 62, utile, profitable, Rayn. avondos, habundos. ABORDITZ, XXXIX, 63, part. passé de abordir, figurément, avortons. ABTAMENS, XXXVIII, 7, habilement. Rayn. aptamens.

Acertar, XIII, 41, 44, 45, 47, réussir, obtenir. Acception qui manque à Rayn. et à Rocheg., mais qu'on trouve dans Labernia.

ALAVETZ, LV, 27, quelquefois. Sic Rocheg. Rayn. a las vetz (V, 531). ALBERC, L, 23, haubert. Rayn. ausberc.

ALUCAR, XXV,

3, éclairer. Rayn. allumer.

*AMASSA, XXII, 45, ensemble, en bloc. Doujat amasso.

*

AMUSCLAR (s'), xxv, 26, s'épauler? Voy. Rayn. muscle, mal traduit par tête, au 3o exemple cité. Même faute dans D C, sous musculus 3. ANSESSOR, VII, 17, assesseur, répondant, garant. (Car je garantis, je promets de l'aimer.) Rayn. ancessor (confondu à tort avec le dérivé de antecessor); D C. accessor.

(1) Les différents dictionnaires auxquels nous renvoyons sont désignés seulement par le nom, entier ou abrégé, de leurs auteurs respectifs; ainsi :

Azaïs Dictionnaire des idiomes romans du Midi de la France, par Gabriel Azaïs, Montpellier, 1877;

Cenac-Moncaut Dictionnaire gascon-français, dialecte du Gers, Paris, 1863;

Doujat Le Dicciounari Moundi, joint à toutes les éditions de Goudelin, à partir de la troisième;

Du Cange (D.-C.)= Glossarium mediæ et infimæ latinitatis, . . digessit G.-A.-L. Henschel, Paris, Firmin Didot frères, 1845;

Godefroy Dictionnaire de l'ancienne langue française et de tous ses dialectes, du IX au XV° siècle, par Frédéric Godefroy; tome I à IV (en cours de publication); Labernia (Lab.)= Diccionari de la llengua catalana, per D. Pere Labernia, Barcelona, 1864;

Littré

Dictionnaire de la langue française, par E. Littré.

Mistral Lou Tresor dou Felibrige, ou Dictionnaire provençal-français, par Frédéric Mistral (en cours de publication);

Raynouard (Rayn.; R.)= Lexique roman ou Dictionnaire de la langue des Troubadours, par M. Raynouard;

Rochegude (Roch.)= Essai d'un glossaire occitanien, pour servir à l'intelligence des poésies des Troubadours [par de Rochegude], Toulouse, 1819.

Sauvages (Sauv.) Dictionnaire languedocien-français, par M. L. D. S. (l'abbé de Sauvages), Nimes, 1785.

L'astérisque, dont plusieurs mots de notre glossaire sont précédés, indique que ces mots ne se trouvent pas dans le Lexique roman de Raynouard. On n'a pas cru devoir mettre ce signe devant ceux dont la forme seulement y diffère de celle qu'ils ont ici.

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