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sous nos auspices, être transmis à M. le Ministre de l'instruction publique dans le courant de l'année.

Jusqu'ici un seul dictionnaire normand, celui du département de l'Eure, a été publié. Le dictionnaire du département de la Seine-Inférieure est aujourd'hui achevé, et, grâce à M. Hippeau, celui du Calvados le sera très-prochainement.

M. Buret fait connaître à la Société que la maison Mauger, qui forme une partie essentielle de l'hôtel de la Bourse, sera très-prochainement mise en adjudication, et, après avoir fait ressortir l'intérêt de ce monument au point de vue artistique, il demande à la Société d'émettre le vœu que la ville de Caen, qui a déjà acquis la portion principale de cet immeuble, intervienne à l'adjudication et acquière la maison Mauger.

La Société des Antiquaires, prenant en considération l'importance archéologique du monument et les souvenirs historiques et littéraires qu'il rappelle, émet à l'unanimité le vœu que la ville acquière la maison Mauger.

Le secrétaire est chargé d'écrire à ce sujet à M. le Maire et de lui faire parvenir un extrait du procèsverbal.

L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée.

Séance du 3 décembre.-Présidence de M. Joly.

Après la lecture du procès-verbal de la précédente qui est adopté sans modification, le secrétaire fait connaître diverses lettres du R. P. Robert, de M. l'abbé Gombert, de M. Lair, curé-doyen de Fécamp, et de M. Corroyer, architecte, relatives aux découvertes qui ont eu lieu dans le courant du mois de septembre der

nier au Mont-St-Michel, à Fécamp et à St-Pair, près Granville; il signale ensuite, parmi les livres offerts, une publication locale due à la plume de l'un de nos confrères et intitulée : Bulletin des autorités constituées.

M. Dupont reçoit la parole et rend compte d'un volume publié par la Surtees Society sur le droit d'asile. Les textes qui s'y trouvent édités ont trait aux individus qui furent admis pendant un certain laps de temps dans deux établissements ecclésiastiques jouissant de l'immunité. Les différents détails relevés par M. Dupont présentent, au double point de vue du droit et de l'histoire, un sérieux intérêt et complètent les monographies qui ont été composées en France sur ce sujet important.

Le secrétaire présente un rapport sur les découvertes du Mont-St-Michel et de St-Pair, près Granville il annonce qu'il a pris les mesures nécessaires pour faire reproduire dans le Bulletin de la Société les disques funéraires en plomb des abbés Robert de Torigni et Martin.

Après la lecture d'une note de M. Le Breton relative à la découverte de monnaies du moyen âge faite récemment aux environs de Trévières, la séance est levée.

Séance du 7 janvier 1876.–Présidence de M. Joly.

Après la lecture du procès-verbal de la précédente séance, qui est adopté, le secrétaire fait connaître diverses lettres de MM. Legrand, Delisle, Sarot, de Merval, annonçant l'envoi à la Société d'ouvrages qu'ils ont récemment publiés.

Parmi les volumes offerts, le secrétaire signale parti

culièrement les Documents relatifs à l'histoire du Havre, édités par la Société de l'Histoire de la Normandie, et les Annales de Marmoutier, par Dom Edmond Martène, religieux bénédictin de la congrégation de St-Maur, mis au jour pour la première fois par M. l'abbé Chevalier, président de la Société archéologique de Touraine. Cette publication importante, qui rappelle les travaux analogues de dom Huynes et de Thomas Le Roy, a d'autant plus d'importance pour nous que Marmoutier avait de nombreux rapports avec les principaux établissements religieux de la Basse-Normandie.

MM. Sarot, présenté par MM. Des Devises du Dézert et de Beaurepaire; Pepin, présenté par M. Travers et par le secrétaire, ayant réuni l'unanimité des suffrages, sont proclamés membres titulaires de la Compagnie.

La Société aura à voter, dans une prochaine séance, sur l'admission de M. Eugène de Vignaux, auteur de recherches sur Malesherbes, présenté comme membre titulaire, par MM. Émile Travers et de Beaurepaire.

M. Dubus reçoit la parole et rend compte d'une trèsremarquable étude publiée par M. Loiseleur dans le XII volume de la Société archéologique de l'Orléanais, sur la doctrine secrète des Templiers. Comme la plupart des érudits modernes, M. Loiseleur n'est pas favorable aux chevaliers du Temple. Pour lui, leur hérésie et les pratiques impures qui s'y rattachent ne constituent point un fait isolé dans l'histoire des ordres religieux de l'époque ces étranges aberrations de sens moral leur sont communes avec les Gnostiques, les Manichéens, les Cathares, les Bogomiles, les Lucifériens, les Enchêtes et les sectes Ismaéliennes. Il n'a pas fallu moins, dit M. Dubus, que la pénétrante sagacité de

M. Loiseleur, pour entrer dans la métaphysique des Templiers et en faire sortir la doctrine qui leur a été imputée. Ainsi que l'a remarqué le rapporteur, l'originalité du travail de M. Loiseleur consiste dans le parti qu'il a su tirer des monuments figurés et de l'enquête faite à Florence en 1310. Cette lecture, où se trouvent réunis beaucoup de détails relatifs aux Templiers normands, a été écoutée avec un vif intérêt.

M. Guillouard, dans un travail d'un tour piquant et original, intitulé, Les médecins et la coutume au moyen âge, passe en revue les dispositions, à coup sûr fort étranges, qui se rencontrent dans les Assises de Jérusalem, relativement aux médecins et aux chirurgiens. M. Guillouard pense qu'une législation aussi rigoureuse, et qui faisait encourir aux médecins d'exorbitantes responsabilités, ne peut s'expliquer que par l'intention d'intimider les aventuriers qui pullulaient alors dans le royaume de Jérusalem.

M. Guinat, au nom de M. des Diguères, donne lecture d'une note étendue qui a pour titre: Aperçu sur la Généralité d'Alençon au XVIIe siècle.

Les éléments de ce travail, qui offrent encore aujourd'hui un sérieux intérêt, ont été empruntés à un document officiel, au rapport de l'intendant M. de Pommereu, composé vers 1697.

L'opuscule de ce fonctionnaire ne comprend pas moins de 168 pages in-folio, et il nous offre sur la situation morale, agricole et industrielle de la Généralité de très-précieuses indications. Ce sont tous ces détails que M. des Diguères s'est attaché à mettre en relief dans la note qu'il nous a adressée.

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La Société décide qu'elle contribuera pour une somme de 50 fr. à la souscription ouverte à Rouen

pour l'érection d'un monument funéraire au regret

table abbé Cochet.

L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée.

Séance du 4 février. - Présidence de M. Joly,

Après la lecture et l'adoption du procès-verbal, il est procédé à l'élection de M. Eugène de Vignaux, homme de lettres, demeurant à Paris, présenté par MM. Travers et de Beaurepaire. M. de Vignaux, ayant réuni le nombre voulu de suffrages, est proclamé membre titulaire de la Société.

M. Guillouard donne lecture d'un acte du parlement d'Ecosse relatif aux lépreux, qui paraît remonter à l'année 1400.- Ce texte ordonne que la viande de porc corrompue et le saumon corrompu qui seraient mis en vente sur le marché seront immédiatement saisis et distribués aux lépreux ou détruits, s'il n'y a pas de lépreux dans la localité. Notre confrère voit dans ces dispositions de loi la preuve évidente de la situation misérable des lépreux à cette époque.

M. Dupont, sous le titre de Les Comptes d'un prieuré, présente l'analyse d'un des plus curieux volumes publiés par la Surtees-Society.

M. Lavalley-Duperroux donne quelques détails sur une découverte de débris en bronze consistant en hachettes et fragments d'épées qui a eu lieu récemment à Maisons, près Bayeux.

Le secrétaire commence la lecture d'un mémoire important de M. Moulin, intitulé Les Saxons en Armorique.

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