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En attendant, la mobilisation s'exécute rapidement dans le royaume de Prusse.

Le Times semble s'inquiéter de la propagande révolutionnaire en Hongrie et d'une

22 juin

Une dépêche du Moniteur annonce que

tendance à porter la guerre contre l'Autri-l'Empereur a quitté Brescia pour se porter che sur d'autres points que l'Italie. en avant. D'autre part, la télégraphie privée nous apprend que François-Joseph est parti de Vérone et a établi son quartier général à Villafranca, sur la route de Vérone à Mantoue.

Une dépêche nous apprend que les comtes Téleki et Tür, qui ont pris une part active à la révolution de Hongrie, viennent de se faire inscrire comme simples soldats sous les ordres de Garibaldi.

L'archiduc Charles-Louis, gouverneur du Tyrol et du Vorarlberg, a publié l'ordre du jour suivant :

Les Autrichiens, qui s'étaient fortifiés à Lonato, à Castiglione et à Montechiari, ont abandonné toutes ces positions que les alliés ont occupées.

Garibaldi s'est avancé de Salo sur Desen

Un téméraire ennemi s'approche de nos fron-zano, mais il a rencontré là des forces contières; il menace de prendre notre armée à re-sidérables qui l'ont contraint de rétrogra

vers. Debout donc! aux armes, vaillants hom

mes ! Au nom de S. M. notre Auguste Empereur der. Desenzano est situé sur le lac de Garda, -et maître, je vous crie encore une fois : Défendez entre Lonato et Peschiera. -vos demeures et vos foyers, et vous défendrez la

maison de Habsbourg, qui ne compta jamais en en vain sur vous. Avec Dieu, pour l'Empereur et la patrie.

Bautzen, le 10 juin 1859.

On mande de Munich que le généralmajor Van der Tann, aide de camp du Roi, est parti pour Berlin chargé d'une mission spéciale.

Il est question d'élever de nouvelles fortifications à Gibraltar et de porter à 3,000 artilleurs la garnison de cette forteresse.

On mande de Gênes, le 18, qu'une escadrille de vapeurs sardes était au moment d'appareiller pour une destination qui n'était pas connue.

Suivant une correspondance de Vienne adressée au Times, quelques troubles sans importance auraient éclaté le 14 à Venise, mais l'ordre aurait été promptement rétabli.

C'est à peu près là toutes les nouvelles que nous avons aujourd'hui du théâtre de la guerre.

En attendant que le canon fasse entendre Les travaux de l'isthme de Suez ayant de nouveau sa grande voix, c'est toujours été suspendus par le ministre du pacha d'E- l'attitude de la Prusse et les projets de mégypte, M. de Lesseps a publié une protes-diation qu'on lui prête, qui fixent l'attentation rappelant les engagements formels et récents qu'il a reçus de Saïd-Pacha, en sa double qualité de mandataire de Saïd et de directeur de la compagnie régulièrement constituée.

Le roi de Grèce a clos la 3. session de la cinquième législature par un discours où il se félicite des fruits heureux de son règne depuis vingt-cinq ans, et des liens de confiance et d'amour qui unissent le souverain et le peuple. «Que ce lien de confiance mutuelle, dit le roi, reste indissoluble au milieu des complications actuelles de l'Europe, pendant lesquelles mon gouvernement suit la ligne de conduite qui lui est tracée par le conseil des puissances qui ont surtout contribué à constituer l'indépendance de la Grèce. »

tion.

La Gazette nationale de Berlin confirme l'envoi d'une dépêche circulaire du cabinet prussien à tous les gouvernements allemands pour leur demander de se joindre aux mesures militaires et à l'action diplomatique de la Prusse. Le même journal croit que les résolutions à prendre à ce sujet seront discutées et arrêtées à Berlin même par des plénipotentiaires des différents Etats envoyés en mission spéciale.

Suivant une correspondance adressée de Berlin à l'agence Havas, on croit en Allemagne que la diète de Francfort va ordonner la mobilisation de l'armée fédérale.

La même correspondance annonce que l'Impératrice douairière de Russie est attendue à Berlin, où l'on attribuait une cer

taine importance politique à son voyage. prématurées, et le parlement s'est ajourné à L'Impératrice est sœur du prince-régent de jeudi de la semaine prochaine.

Prusse.

Cette même correspondance confirme le départ pour Vérone du baron de Werther, ambassadeur de Prusse à Vienne. Le diplo

LÉON LAVEDAN.

On a affiché à une heure et demie, à la

mate prussien serait même déjà rendu au | Bourse, la dépêche suivante : quatrier général de François-Joseph.

D'un autre côté, le roi des Belges, accompagné du comte de Flandre, est arrivé hier à Londres, où, suivant l'Indépendance belge, il doit rester une quinzaine de jours. -Le Times croit que ce voyage du 10i Léopold n'est pas étranger aux efforts que tente en ce moment la Prusse pour amener le rétablissement de la paix.

Le Journal allemand de Francfort croit savoir que <«< la Prusse serait sur le point de faire une démarche diplomatique importante en posant à Paris des questions décisives. » Ce journal ajoute : « Certaines feuilles désignent cette démarche comme un ultimatum que poserait la Prusse; mais nous ne croyons pas que cette expression soit juste, la Gazette prussienne ayant déclaré ellemême que la mobilisation est une mesure purement défensive, et que la Prusse ne cessera de faire des efforts en vue du rétablissement de la paix, tant qu'il y aura une lueur d'espoir de les voir couronnés de succès. Mais, en tout cas, nous ne croyons pas à de longues négociations. >>

Quant à la conduite de l'Angleterre au milieu de ces graves complications, elle est toujours problématique. Une dépêche nous apprend seulement que lord John Russell a déclaré, dans une adresse à ses électeurs, qu'il continuerait une politique de stricte neutralité.

Nous avons sous les yeux le compte-rendu de la courte séance qu'a tenue hierla Chambre des communes. Nous n'y trouvons rien d'intéressant à signaler en dehors d'une nouvelle sortie de l'amusant amiral Napier, que la crainte d'une invasion française empêche toujours de dormir, et qui a adjuré pour la centième fois l'amirauté de mettre la marine britannique au niveau de la flotte française et de la puissance navale russe.

Un membre de la Chambre s'est permis de trouver que les craintes du brave amiral relativement à une invasion lui semblaient

« Celivergho, 21 juin, 9 h. 30 soir. « L'EMPEREUR A L'IMPERATRICE.

« L'armée occupe Lonato, Castiglione et Montechiaro. >>>

On lit dans le Moniteur:

Brescia, le 20 juin 1859.

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avant-postes de ce corps sont arrivés à Balladore, l'endroit du pouvoir temporel des papes, a près de Bordio, où se trouvent 400 Autrichiens. fait le serment d'Annibal.

Berlin, 21 juin.

D'après une dépêche de Vérone d'aujourd'hui, publiée par la Correspondance autrichienne, l'Empereur d'Autriche aurait porté la veille, son quartier général à Villafranca. Madrid, 21 juin.

Hier a été essayé avec succès, à Alicante, un appareil pour la navigation sous-marine.

La Correspondencia autografa dément la nouvelle de l'envoi de troupes espagnoles à Rome et celle de l'acceptation de la démission du général

Concha du commandement de Cuba.

(Service télégraphique Havas-Bullier.)

Le Siècle, apparemment embarrassé de la réponse à la députation bolonaise qu'on a prêtée au roi Victor-Emmanuel, avait gardé le silence. Il parle aujourd'hui, mais avec une crainte secrète d'en trop dire.

Après avoir tant de fois lancé, contre le pouvoir temporel des papes, les foudres de son génie, le journal démocratique commence par déclarer que le moment n'est pas venu de s'expliquer sur cette « question si considérable; » il ne ménage pas d'ailleurs ce qu'il appelle, dans l'élégante urbanité de on langage, «<les joug abrutissant des cardi

POUJOULAT.

On nous écrit de Saint-Pétersbourg, à'la date du 25/14 juin.

« Nous venons de faire un grand pas dans la neutralité armée. Un corps de près de 100,000 hommes a maintenant son quar tier général à Kalish. Cette ville fortifiée... n'étant qu'à 70 verstes de Gnesne, première. fortification prussienne du côté de la Pologne, les forces qui y sont concentrées semblent destinées à peser sur les déterminations du cabinet de Berlin. Un corps presque aussi nombreux s'approche des frontiè--res de la Gallicie; 50 à 60,000 hommes sont rassemblés depuis longtemps en Bessarabie, sous le commandement du général Luders, un des meilleurs généraux que nous possé-dions, et celui auquel la topographie de ces lieux est la plus familière. Précédés, à ce qu'on prétend, par des émissaires panslavistes, il est difficile à supposer que ces divers mouvements ne soient pas le prélude de quelques combinaisons arrêtées, danslesquelles le prince Alexandre Bariatinski, lieutenant de l'Empereur au Caucase, serait appelé à jouer le rôle principal. Grand seiMais le Siècle ne recommande rien de gneur, brave jusqu'à la témérité, dévoréil plus aux habitants de la Romagne et des surtout du désir de briller au premier rang, Légations que de former des voeux avec le prince Bariatinski, jouit de toute la comcalme; trop d'empressement et d'impatience fiance de l'Empereur: son arrivée prochaipourrait compromettre le succès politique ne à Saint-Pétersbourg est donc naturellede la guerre: «Les problèmes de politiquement le sujet de toutes les conversations et «intérieure ne pourront être résolus qu'après de tous les commentaires du moment. Nous Pexpulsion complète de l'étranger. » On nous attendons à un recrutement, mais discutera alors « les griefs des populations.» l'argent sera plus difficile à trouver que des A chaque heure ses difficultés; à plus tard hommes, car les capitaux sont engagés dans celles qu'entraînera « l'organisation de l'I-les grandes entreprises que le gouverne, i talie affranchier! ment a provoquées et ne peuvent qu'être difficilement déplacés dans les circonstances «Répétons la phrase du chef du gouver-actuelles, sans parler de la Pologne, qui est nement français: Italiens, ne soyez aujour-toujours pour nous ce que la Lombardie est d'hui que soldats, demain vous serez ci- à l'Autriche, une possession qui ne nous toyens libres d'un grand pays. " rapporte que des embarras immenses. >>

naux. >>

Le Siècle termine ainsi :

Pour extrait M. GARCIN

I

Que conclure de l'article du Siècle? C'est qu'aujourd'hui il faut être sage en Italie pour ne créer aucun embarras, pour gagner du temps et mieux assurer l'avenir qu'on espère. Si pourtant des paroles attribuées à Victor Emmanuel et les paroles prêtées, Nul ne sait le dernier mot de la guerre sur la foi d'un correspondant, à l'empereur qui vient de commencer en Italie; mais tout des Français, devenaient officielles, il serait le monde sent que des choses d'une immencurieux de voir l'attitude du journal qui, à gravité se remuent au fond de cette guerre

aussi s'est-elle violemment emparée des és- en médailles, en breloques, en écharpes, et prits. Tout ce qui s'y rapporte de près ou des hymnes en son honneur retentirent sur de loin intéresse. Examinons donc avec les théâtres. Les maisons étaient ornées der quelques détails le livre d'un soldat, d'un banderoles avec cette inscription: Viva témoin oculaire, retraçant les campagnes Pio novo liberatore ! Mais on faisait marcher d'Italie de 1848 et 1849 (1). Le souvenir de front la popularité du Pontife avec la réveillé de ces luttes d'il y a dix ans,estins vieille haine du Tedesco. A côté de Viva: tructif au moment où d'autres luttes recom- Pio novo, on lisait: Morte alle Tedeschi! mencent pour rendre à la Péninsule, tant On aurait pu se croire un instant à l'épotravaillée par des passions, des espérances que de la querelle entre les guelfes et les gisi diverses, l'indépendance qu'elle réclame. belins; et, commeau temps d'Alexandre III, Si l'épée de la France ne se trouvait pas, Pie IX était appelé le Propugnateur de la cette fois, dans la balance (ce qui est, certes, liberté italienne! Chose vraiment curieuse. une grande chose!), on croirait presque, Ce prodigieux mouvement avait été an en lisant le livre du général autrichien, as noncé, sinon préparé 29 ans à l'avance par sister au drame si émouvant qui attire au-les chefs des Sociétés secrètes en Italie. jourd'hui tous les regards au delà des monts.« Rien n'est mûr,» lisons-nous dans une Les noms géographiques qui figurent en ce instruction permanente rédigée en 1819, moment dans les bulletins de la guerre se par les guides du carbonarisme. « Rien trouvent à chaque page dans l'ouvrage qui« n'est mûr, ni les hommes, ni les choses, nous occupe. Plusieurs officiers supérieurs « et rien ne le sera encore de bien longautrichiens et piémontais qui firent les cam- « temps; mais de ces malheurs, vous pourpagnes de 1848 et 1849, sont encore à la tête de leurs bataillons. Ce sont quelquefois les mêmes marches et contre-marches, les mêmes passages de rivières ou de fleuves, les mêmes opérations.

« rez facilement tirer une nouvelle corde à « faire vibrer au cœur du jeune clergé. Ce « sera la haine de l'étranger. Faites que « l'Allemand soit ridicule et odieux avant. «< même son entrée prévue. A l'idée de su Mais si, dans les deux armées, un grand « prématie pontificale, mêlez toujours le nombre de combattants se retrouvent en << vieux souvenir des guerres du sacerdoce présence, combien on en compterait aussi « et de l'empire. Ressuscitez les passions qui ne sont plus! La guerre a dévoré ceux- «mal éteintes des guelfes et des gibelins, ci; les maladies ou la vieillesse ont ouvert et ainsi, vous vous arrangerez à peu de la tombe à ceux-là. Pour ne parler que dés « frais une réputation de bon catholique et deux chefs suprêmes des deux armées enne-« de patriote pur (1). Le pape, quel qu'il: mies, l'un, l'héroïque et malheureux Char-«soit, ne viendra jamais aux Sociétés se les-Albert, est allé mourir de chagrin loin crètes; c'est aux Scciétés secrètes à faire des lieux où il avait tout fait pour mourir « le premier pas vers l'Eglise, dans le but en soldat; l'autre, Radetzki, s'est éteint« de les vaincre tous deux (2). » plein de jours et de gloire, emportant dans La Révolution qui avait, il faut en con la tombe la consolante pensée d'un grand venir, habilement exploité à son profit fe devoir accompli. lément catholique en Italie, ne voulut pas en 1848, laisser le Pape accomplir des ré

II.

La guerre contre l'Autriche, qui ne de-formes si heureusement, si consciencieusevait éclater qu'au bruit du canon de février,ment et si paternellement commencées; elle était, selon le général Schoenhals, préparée trouva que le pontife n'allait pas assez vite, de longue main. L'avénement si imprévu de elle prit sa place, et on sait le reste.

III.

Comme l'avénement de Pie IX, la nomi

Pie IX au trône pontifical fut, d'après l'auteur, non pas précisément l'œuvre du socialisme de Mazzini, qui ne veut pas de papauté, mais l'œuvre du libéralisme de Gioberti. nation de Mgr Romilli, prélat italien, au Cependant les mazziniens et les giobertistes siège important de l'archevêché de Milan, s'unirent, un moment, pour acclamer le fut une haute signification contre l'Autriche. Pape libérateur. Tous portérent son image L'entrée solennelle du nouvel archevêque

(4) Campagnes d'Italie, par le général Schonhals, aide de camp de Radetzki, livre traduit de l'allemand en français, par Théophile Gauthier fils:

(1) L'Eglise romaine en face de la Révolution, par Cré...” tineau-Joly, 2 vol. pag. 88 et suivantes. (2) Id. pag. 84.

IV

Cette idée anglaise de révolutionner l'I

dans la capitale de la Lombardie (6 septembre 1847), fut marquée par des manifesta- talie qui, d'ailleurs, l'était déjà passabletions ardentes en faveur de la liberté ita- ment, était, on pourrait le croire, plutôt lienne, et le prélat s'y associa de toute son inspirée par la haine de l'anglicanisme âme. Puis, éclata (janvier 1848) la fameuse contre le papisme que par la haine des insurrection des cigares. Le sang coula à gouvernements de l'Italie centrale. Cette Milan, à Padoue, à Pavie, à Venise; c'était idée, qui est celle de la révolution elle-mêle prélude de la grande insurrection du mois me, se reproduit sans cesse et partout; elle de mars. se montre non-seulement dans la presse de la Grande-Bretagne, où l'on dit, pour le Le 18 mars, au matin, Milan se lève en rappeler en passant, que la guerre actuelle armes. Des barricades se montrent partout. ne vaut pas un schelling ni une goutte de L'archevêque, en habits pontificaux, les bé-sang anglais, mais elle est constatée dans nit. Des prêtres, tenant dans leurs mains les dépêches diplomatiques du Foreigndes pistolets et des poignards, courent dans Office. M. Lever, vice-consul anglais à la les rues, excitant le peuple à la révolte. Un Spezia, écrivant, le 22 mars dernier, à sir gouvernement provisoire est nommé. Les Jams Husson, ministre de la Grande- BreMilanais tiennent tête pendant cinq jours tagne à Turin, lui disait : «L'antagonisme à l'armée autrichienne, aux cris de Vive Pie « de Mazzini contre Rome et le gouverneIXI vive l'indépendance! vive l'Italie! In- «ment papal lui assurera toujours en Anformé qu'une armée piémontaise s'avance «gleterre un certain degré de sympathie et à marches forcées vers Milan, Radetzki, ne « d'appui. Le protestantisme, souvent irrévoulant pas l'attendre dans une ville enne« fléchi, sera disposé à se faire le défenseur mie, en sort avec ses troupes, et va camper « même d'une pareille cause contre ce qu'il au delà de l'Adda, après avoir, en passant, «< considère comme la source des mauvais bombardé et livré au pillage la petite ville « gouvernements en Italie. » de Melegnano (récemment marquée par un beau fait d'armes de nos troupes), qui avait reçu son avant-garde aux cris de Morte alle Tedeschi! Après le départ de Radetzki, le Comme nous l'avons dit plus haut, Milan, gouvernement provisoire de Milan procla-après le départ de Radetzki, s'était donnée ma Charles-Albert, annexa la Lombardie à Charles-Albert, aux conditions que l'on au Piémont, mais à trois conditions: 1° la sait. Mazzini, qui ne se souciait pas plus du liberté absolue de la presse; 2° le droit de roi qu'il ne se souciait du pape, voulait bien réunion; 3° une garde nationale ne pou-se servir de Charles-Albert comme d'un vant être dissoute dans aucun cas. Charles-instrument pour assurer sa propre puisAlbert accepta tout. On sent à ces actes-là que le vent de Février avait déjà passé les

monts.

V.

De telles attestations sont bonnes à re

cueillir.

VI

sance, mais il n'en voulait à aucun prix comme maître de l'Italie; aussi accourut-il bien vite à Milan pour arrêter l'élan de l'opinion, tant soit peu démocratique, cepenPartout s'allumait ce qu'on appelait alors, dant, qui s'était d'abord manifestée en faen Italie, la guerre sainte. On se croisait, veur du monarque piémontais. « Il com(en assez petit nombre pourtant) au cri de mença (Mazzini), dit le général Schoenhals, Dieu le veut! et, comme au temps des vieil-à semer l'agitation dans l'agitation» ajoules expéditions d'outre-mer, on voyait sur la poitrine des volontaires une croix d'étoffe jaune ou rouge, signe de ralliement. Pendant que Milan, Venise, Crémone, Padoue, presque tous les villages du royaume lombardo-vénitien se levaient en armes, « l'Angleterre, dit le général Schoenhals, la plus ancienne et la plus fidèle alliée de Autriche, envoyait ses pairs prêcher la propagande révolutionnaire. Lord Minto parcourait officiellement l'Italie et prêtait à la révolte l'appui moral d'Albion. »>

tons qu'il y réussit si bien que peu de jours après son arrivée à Milan, on ne savait plus au juste, dans cette ville, au profit de qui ni de quoi on s'était battu. Tout le monde cependant était d'accord sur un point: la haine du Tedesco.

L'héroïne républicaine du moment, la princesse Belgiojoso, arriva à Milan en même temps que Mazzini. Elle parut à la tête d'une troupe de volontaires qu'elle amenait de Naples. L'accueil fut froid. « La Sémiramis communiste, dit l'auteur, ne

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