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JEUDI 23 JUIN 1859.

L'AMI DE LA RELIGION

(Nouv. Série. — 43.)

Le budget des emites (1).

(Premier article).

I que l'usage des chaises serait gratuit, que le nombre des quêtes serait diminué, que certains casuels cesseraient d'être perçus. Mais comment, après les lois spoliatrices de Aucune association ne peut se promettre 89 et dans l'état de pauvreté où se trouve une longue durée, si elle ne dispose de actuellement l'Eglise de France, serait-il certains fonds pour rémunérer ses fonction- possible de pourvoir aux différentes dépennaires et fournir aux dépenses nécessaires ses du culte, si l'Etat et les oblations des à la réalisation de son but. fidèles ne venaient combler cette insuffi

La grande association catholique ne pou-sance créée par la révolution? vait échapper à cette loi inévitable. Elle a des ministres à entretenir, des temples à ériger, des cérémonies à organiser. Il lui faut donc des revenus pour subvenir à ces besoins multiplies.

La Religion, fille du ciel, sans doute, mais obligée d'habiter au milieu des hommes, participe à quelques-uns de leurs besoins, et impose quelques-unes de leurs charges. Si les prêtres dont elle emprunte Aussi, dès les premiers temps du chris- le ministère étaient des intelligences célestianisme, les fidèles apportaient-ils leurs of-tes; si les monuments où elle célèbre les frandes aux apôtres; et, en donnant la paix grandeurs de Dieu avaient été bâtis et à l'église, le grand Constantin s'empressat-il de la doter de riches immeubles.

étaient entretenus gratuitement; en un mot, si le culte pouvait être organisé et s'exercer sans dépenses, elle mettrait sa gloire à imiter la Providence, qui donne tout libéralement et sans attendre de retour. Mais, enfin, il n'en est pas ainsi : et, comme le sage accepte les choses et les situations telles que le souverain Maître les a fondées, chacun doit se résoudre aux sacrifices exi

Tous les catholiques reconnaissent, je ne dis point la légitimité des dépenses destinées à leur culte, mais encore leur absolue nécessité. Les Livres saints ne laissent aucun doute à l'égard de cette obligation. Remontant à la source même du droit, ils déclarent que tout ouvrier mérite un salaire, et ils nous apprennent que les ou-gés par le besoin du culte. vriers évangéliques sont autorisés à réclamer une rétribution. On voit même, par la nature des motifs sur lesquels ce droit est fondé, que ces sortes d'honoraires ne sont pas le produit d'un acte de générosité ou de bienveillance, mais l'acquit d'une dette rigoureuse.

Il y a, sans doute, des dons véritables, des largesses toutes gratuites: il faut même ajouter, à la gloire des siècles précédents, que la majeure partie des biens ecclésiastiques provenait de pieuses libéralités. Mais la munificence des uns n'éteint point les obligations des autres. Et, dans tous les cas, l'Eglise, quand les besoins le réclament, peut invoquer les droits qu'elle laissait sommeiller.

Au point de vue où les catholiques doivent se placer, la question ne saurait souffrir de difficultés. Mais les adversaires qui demandent la suppression du budget relatif aux cultes, l'examinent sous un autre rap port. Ils la réclament, parce qu'ils supposent les allocations accordées par l'Etat contraires aux intérêts des cultes dissidents non salariés et aux véritables principes du droit public.

Les cultes non reconnus se trouvent

dans l'une des conditions suivantes ou bien ils aspirent à obtenir une existence légale et à recevoir les subventions qui y sont attachées; ou bien ils préfèrent renoncer à ces avantages pour garder leur independance à l'égard de l'Etat. Ceux dont se comSi les paroisses étaient riches, les évê-pose la première catégorie ne jugent pas les ques supprimeraient sans doute la percep- traitements abusifs, puisqu'ils réclament tion de plusieurs droits: il est probable une part au budget. Les dissidents dont se

forme la seconde catégorie sont sans motifs

(1) Le Budget des cultes, par M. Ch. Jourdain, 1 vol.de se plaindre : la raison en est simple; ils repoussent les allocations. En retour de

in-8°.

L'AMI DE LA RELIGION. TOME II.

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cette renonciation, ils jouissent d'une plus | heureusement cette théorie n'est admise large indépendance, et ne sont pas soumis par aucun esprit sérieux. Tout le monde aux conditions que l'Etat leur imposerait, ni juge équitable de contribuer au bien généaux pénalités spéciales qui, en dehors du ral, parce que, de degré en degré, par la droit appliqué à tous les citoyens, atteignent force des choses, la science, la morale, la les ministres des cultes reconnus. Dans tous religion, la sécurité et le bien-être se réles cas, leurs griefs se confondraient avec pandent partout. Il se produit alors comme ceux dont nous allons nous occuper, et re- le mouvement circulaire à la suite de la çoivent la même solution. chute d'une pierre dans un bassin rempli On répète sans cesse que les citoyens, d'eau : les avantages se propagent de proétrangers, par leur philosophie, à toute re-che en proche, en s'agrandissant. ligion positive, sont contraints, par le sys- Considérée au point de vue politique, la tème financier adopté en France, à contri-question doit recevoir la solution que lui buer aux frais du culte; qu'il est injuste donna Napoléon I". En face des ruines d'exiger d'eux une part contributive pour amenées par la philosophie du dix-huitième subventionner un service public dont ils ne siècle; dans la mêlée des doctrines malsaiprofitent point. nes et subversives mises en œuvre par la démagogie, il n'y avait pas d'autre parti à prendre, pour rétablir l'ordre sur un fondement solide, que de restaurer la religion catholique avec sa hiérarchie, ses temples et ses cérémonies. Elle n'avait pas cessé de conserver, au milieu des orgies sanglantes de la révolution, de profondes racines dans le cœur des Français. Une foule de prêtres s'étaient attiré l'admiration de l'univers par leur piété dans l'exil ou leur courage

Cette objection, si elle était généralisée, tendrait à la suppression de toutes les allocations comprises dans le budget, et substituerait à la perception de l'impôt les cotisations volontaires. Quelle est, en effet, la subvention qui profite à tous les citoyens? Est-ce que les ecclésiastiques, qui ne vont pas au théâtre, ne contribuent point aux frais de la musique et des représentations? Le paysan suit-il les cours de la Sorbonne ? L'habitant des Cévennes foule-t-il les trot-sur l'échafaud. toirs des Champs-Elysées? A quoi lui ser- Avec son regard d'aigle, Napoléon dévent les bourses des colléges et les primes d'exportation? Est-ce que l'armurier de Saint-Etienne et le canut de Lyon vont danser aux soirées de l'hôtel de ville? Croyezvous que les traitements accordés aux professeurs du collège de France profitent beaucoup aux bergers des Landes? Quel usage peuvent-ils faire de l'algèbre et du Comme il voulait l'ordre, tandis qu'il calcul intégral? Ils ont besoin des prêtres contenait la demagogie par son épée qui pour les exhorter à la patience, au travail, à planait sur la France pour atteindre les pasla souffrance, et vous voulez les leur enle- sions turbulentes, il releva, de l'autre ver! Par contre, vous prétendez qu'ils main, les pierres du sanctuaire, et appela à paient des professeurs qui tournent en déri- son secours les seuls ouvriers capables d'osion leur foi et leurs espérances. pérer la régénération sociale par le moyen

couvrit la vitalité du catholicisme, qui avait produit de tels héros; et il se connaissait en gloire! Il comprit que ces débris de l'exil, ces revenants des cachots, ces prédicateurs mutilés et pcrtant encore l'empreinte de leurs chaînes, seraient les rénovateurs de la France.

Ce ne sont pas seulement les sciences et de la foi. les arts qui ne profitent pas à tous les con- Mais il faut nécessairement des ressourtribuables; des améliorations, même phy-ces à un culte, comme je l'ai déjà fait obsiques, se trouvent dans ce cas. Par exem-server. Pour les lui procurer, il se présenple, la plupart des habitants qui vivent dans tait trois moyens principaux : 1o doter l'Eles montagnes des Pyrénées ou de l'Auver-glise par des immeubles; 2° abandonner le gne sont médiocrement intéressés aux voies soin d'acquitter les frais du culte aux memde navigation, aux chemins de fer, aux bres de chaque communion; 3° charger le routes impériales. gouvernement de les payer annuellement en tout ou en partie.

Si l'on adoptait le principe, en fait de finances, que chacun sera exempt de contri- Le gouvernement, encore assourdi par huer aux dépenses dont il ne tirerait point les cris qui s'étaient élevés contre les biens an profit direct et prochain, nous retombe- de main-morte, ne voulut pas les rétablir. rions bien vite dans l'état sauvage. Mais A tel point que, d'après des articles organi

ques, les fondations ne pourraient se faire montrer protecteur sincère de la religion, en immeubles, mais seulement en rentes non-seulement en autorisant l'exercice pusur l'Etat. Au reste, la rigueur de cette lé-blic du culte, mais encore en accordant des gislation a été depuis adoucie Le gouver-allocations sérieuses, proportionnées aux nement permet aujourd'hui, dans de cer- exigences du temps et aux ressources restaines limites, aux établissements approu-treintes dont il disposait.

:

vés, de posséder des propriétés foncières. Il ne pouvait pas, sans doute, empêcher Je ferai observer, en passant, qu'il y a les fidèles et le clergé de comparer la splenbeaucoup de préjugés contre les biens main-deur de l'ancien culte avec la pauvreté du mortables. Lorsqu'on les condamne d'une nouveau; mais il prévenait le reproche de manière absolue, on ne réfléchit pas assez profiter des spoliations commises contre l'Esur la cause qui les a fait supprimer, du glise, et de ne pas lui offrir un dédommagemoins en principe général. Je dis en prin- ment. Bien mieux, il accomplissait le rôle cipe général; car il en existe encore, par d'un réparateur : au fond, ce n'était pas son exemple, les propriétés immobilières de gouvernement qui avait dépouillé l'Eglise; l'Etat, des communes, des hospices, des fa- mais c'était lui qui accordait des allégebriques paroissiales; les églises, les voies ments. publiques, etc. Nous aurons donc toujours des biens de main-morte.

pro

Ces allocations avaient, en outre, une haute portée politique.

Voici le motif, du moins apparent, qui a Elles tendaient à calmer les esprits sur la fait proscrire l'ancien système des biens de main-morte; on a dit que ces sortes de question brûlante des biens enlevés au clerpriétés étaient généralement mal cultivées; déclarait ces propriétés incommutables engé. Jointes aux concessions du Pape qui de là il arrivait que la nation n'en percevait pas les fruits qu'elle avait droit d'en atten-tre les mains des possesseurs, elles contridre. Or, si telle a été la cause véritable de buaient à apaiser les dissensions et à rapleur suppression, rien ne saurait faire obs-procher les cœurs que les intérêts tenaient tacle à leur rétablissement, ni en empêcher divisés. Les prêtres, oublieux des persécuune extension intelligente. Pour prévenir les abus dont on s'est plaint autrefois, il suffi rait de limiter le nombre et l'étendue des domaines frappés d'inaliénabilité. Alors la culture n'en serait point négligée; au contraire, les propriétaires seraient intéressés à les exploiter avec activité et intelligence, puisque les revenus qu'ils en retireraient, suffiraient à peine à leurs besoins.

tions dont ils avaient souffert, mais obligés à maintenir, dans la chaire et au tribunal de la pénitence, les obligations qui naissent de la justice, se réjouirent, au fond, de l'abanPie. VII. Maltraités, ils pardonnaient; rédon de leurs anciens droits, consenti par Pie VII. Maltraités, ils pardonnaient; réduits à un état voisin de la misère, ils présentaient une main amie à ces Zachées, moins généreux que celui de l'Evangile. Ce Ce que je viens de dire par rapport aux fut, sans doute, plus d'une fois, un spectacle sublime que celui d'un vieux pasteur immeubles affectés à la dotation du clergé, est également applicable à ceux des com- prononçant la formule d'absolution sur la munautés religieuses. Fût-il vrai que les ri-tête du patriote qui l'avait signalé aux bourchesses des couvents aient autrefois enlevé reaux, ou sur celle du spoliateur qui jouisaux religieux le stimulant nécessaire pour se préoccuper des améliorations agricoles, Ce fut donc, de la part de l'Empereur, aujourd'hui ce danger a cessé de se faire un acte de haute et sage politique que de craindre: Les immeubles appartenant aux subvenir aux besoins du culte catholique. corporations ecclésiastiques sont fort res- Mais c'était, avant tout, un acte de justice treints; et, si l'on jugeait de leur exploita- nationale; une restitution partielle qu'il action générale par celle des trappistes, complissait au nom de l'Etat dont il dirigeait on pourrait hardiment avancer qu'elle laisse les destinées, et dont aussi il devait, en qualoin derrière elle toutes celles qui préten-lité de chef suprême, réparer les torts et les

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draient être ses rivales.

sait de ses biens!

violences.

Relativement au second système imaginé En effet, la justice, cette vertu qui nous

pour subvenir aux dépenses du culte, et qui consisterait à les laisser à charge de chaque association paroissiale, il ne pouvait être adopté. Napoléon comprit la nécessité de se

oblige à rendre à chacun ce qui lui appartient, n'est pas moins prescrite aux gouvernements qu'aux particuliers: elle semble même être plus obligatoire pour eux; car

ils sont spécialement institués pour en pro-au culte catholique, qu'un simple acte de téger les droits. justice, un retour aux salutaires principes de bonne foi et de permanence dans les contrats, qui sont le fondement et la sauvegarde de la propriété.

Lorsque les moines avaient consacrés leur travail à défricher des terres stériles ou malsaines; qu'à force d'intelligence et de soins, ils avaient transformé une contrée pauvre et funeste à la santé en un pays sain et couvert d'une riche végétation, ils en étaient devenus les légitimes propriétaires, et au seul titre qui ne sera méconnu d'aucun philosophe LEUR ROBE NA RIEN RU OTER

DE TELS DROITS.

Elle n'oubliera point son axiome incontestable que tout service rendu mérite un salaire. Or il n'est pas douteux que l'exercice du culte ne réponde à des besoins généraux de l'homme, plus encore que ne le font les sciences et les arts. Je n'en excepte pas même l'administration judiciaire, car D'autre part, lorsque les évêques, les cu-il vaut mieux prévenir le mal par la religion, rés, les fidèles, usant de leurs droits essen- que d'avoir à le punir par le glaive de la tiels de propriétaires, avaient donné leur loi, dont les coups seraient d'ailleurs imbien à une paroisse, surtout quand c'était puissants si la religion ne protégeait les du consentement et sous la sauvegarde de mœurs et les droits; or, si tout le monde l'autorité publique, ces contrats étaient de-convient que les services appelés immatévenus un titre rigoureux de propriété ; et le riels ont une valeur réelle et doivent, comme gouvernement qui leur avait imprimé le tels, être rétribués, il n'est pas moins évisceau de sa garantie, et qui plus tard, abu-dent qu'il en doit être ainsi des services ecsant de sa force, les annula et s'en attribua clésiastiques, dont l'effet n'est pas seuleles avantages, se rendit coupable de spoliament.de ramener du vice à la vertu, mais tion. Il s'était emparé du bien d'autrui, il d'attaquer le mal dans sa racine, et d'ats'était constitué dans un état permanent de teindre l'injustice même dans la pensée de détenteur injuste. celui qui est tenté de la commettre.

Sous quelque dénomination adoucie, que Penimporte que l'économiste croie ou non l'on désigne l'usurpation des biens ecclé-à la religion; car ce n'est pas de sa croyance siastiques, il n'en est pas moins certain que que dépend la valeur d'un service. Bien, par l'Etat se les appropria contre le gré des pos- exemple, qu'il n'ait pas foi à la science mégesseurs primitifs qui les avaient acquis par dicale, ou qu'un médecin repousse la valeur leur travail, comme aujourd'hui les trap-des théories économiques, ce ne serait pas pistes de Staouéli ont fait leur conquête une raison, pour le premier, de nier au méagricole sur les déserts incultes de la pro-decin la légitimité de ses honoraires; ni, vince d'Alger.

Il n'en est pas moins certain que l'Etat avait violé l'intention des anciens donateurs qui, se reposant sur les promesses de la loi, avaient compté sur la perpétuité de la destination pieuse de leurs libéralités.

En réunissant à son domaine les propriétés ecclésiastiques, la Constituante s'était engagée à subvenir à tous les frais du culte, mais cette promesse ne fut pas accomplie : la convention garda les propriétés et envoya les titulaires à l'échafaud.

Enfin, il est certain que si, comme on le prétend, la fortune publique s'est accrue par la rentrée de ces biens dans le mouve ment des transactions, il est de toute justice que l'Etat accorde au clergé, en retour de cet avantage, un avantage pareil, selon le principe que tout service doit être payé par un service équivalent.

pour le second, de contester le prix des lecons données par le professeur. Autrement, bien peu de choses auraient une valeur. Depuis la musique, que le savant Cuvier trouvait, dit-on, désagréable comme le tapage du tambour, jusqu'à la philosophie, dont deux adeptes, au dire de quelques esprits à boutades, ne peuvent se regarder sans rire, rien ne serait payé.

Que dirais-je des avocats, des peintres, même des civilisateurs? Jean-Jacques Rousseau appelait les civilisés des animaux dépravés. Des animaux dépravés ! Payez donc, sur cette appréciation, des professeurs de toute nature.

Dans un second article, je présenterai le résumé de l'ouvrage remarquable que vient de nous donner M. Jourdain sur le budget des cultes. La connaissance approfondie de la matière que possède l'auteur en sa qualiQuant à l'économie politique, quis occupe té de chef de division an ministère des culspécialement de la richesse nationale, elle tes; son sens droit, ses sympathies pour la ne saurait voir dans les allocations faites religion, son style élégant dans un sujet

naturellement aride, donnent la plus grande | telborgo, et M. Max. Cacchia a été nommé valeur à son livre, qui occupera une place commandant de la ville. non-seulement dans la bibliothèque des évêques et des séminaires, mais encore dans celle de tous ceux qui s'occupent d'études politiques ou économiques.

L'abbé CORbiere.

BULLETIN POLITIQUE

21 juin

Les autorités nouvelles, établies à Pârme, adressent des proclamations aux populations du duché pour qu'elles se lèvent et marchent sous le drapeau de l'indépen dance italienne. Ces populations qui jusqu'ici n'ont été affranchies que d'un bon gouvernement, n'ont peut-être pas un grand goût pour d'autres aventures.

1

Les politiques de Vienne croient avoir des raisons pour être tranquillisés du côté de la Prusse ; ils ne le sont pas du tout du côté de l'Angleterre, depuis la formation du L'armée sarde conserve ses positions de- nouveau cabinet. Ils craignent que lord vant Brescia à Rezzato et à Castenedolo: Palmerston ne veuille mettre une prompte T'armée française est en ligne avec les fin à la guerre, aux dépens de l'empire d'AuSardes. Les Autrichiens ont réoccupé Mon-triche, et qu'il n'oublie ses récentes protestechiari avec beaucoup de cavalerie.

On s'attend toujours à de grandes et prochaines nouvelles du théâtre de la guerre. D'après une dépêche de Turin du 21 juin, le mouvement révolutionnaire continue dans les Etats-Romains; Fano, Urbino, Fossombrone, Jesi, Ancône, se sont insurgés contre le gouvernement du pape.

Une autre dépêche nous annonce que le consul de France a maintenu la tranquillité à Ancône, et que les Autrichiens paraissent disposés à évacuer Ferrare.

tations en faveur du maintien des traités de
1815. Mais on se promet à Vienne de re
pousser toute proposition de paix qui chan-
gerait la situation territoriale de l'Autri-
che. Un grand revers sur la ligne du Min-
cio modifierait probablement ce langage.
est vrai que cette ligne du Mincio semble
devenue un grand motif d'espoir pour le
gouvernement de François-Joseph, depuis
qu'on paraît croire que ce point doive ré-
soudre le problème de l'intervention, prus-

sienne.

On lit dans le Moniteur toscan du 48 D'après la Gazette de Cologne, une révoqu'un bataillon de soldats piémontais doit lution en Hongrie ou dans les provinces arriver à Bologne. La garde de cette ville orientales de l'Autriche ne trouverait pas se trouve provisoirement confiée à deux la Prusse indifférente; ces Etats ne peuvent bataillons placés sous les ordres du com-se gouverner par eux-mêmes, ils devienmandant en chef des gardes urbaines. draient la proie d'une autre puissance, et la Un décret du prince de Savoie-Carignan, Prusse redouterait les appétits moscovites. publié par la Gazette piémontaise, remet On écrit de Vienne, le 18 juin, que le en activité, jusqu'à nouvel ordre, la patente comte de Werther, ambassadeur prussien souveraine du 17. décembre 1820 concer-auprès de l'empereur François-Joseph, doit nant la conscription militaire dans le aller joindre à Vérone le comte de Reichroyaume Lombardo-Vénitien, sauf certaines berg; ce double voyage diplomatique se modifications. rattache à la mobilisation des six corps d'ar

Le comte Louis Belgiojoso a été nommémée; en France, nous ne connaissons pas podestat ou maire de Milan. encore la signification véritable de cette Un arrêté du gouverneur de la Lombar-mesure, et il paraît qu'à Vienne et à Berlin die organise la garde nationale dans toutes on n'est pas plus avancé que nous. Mais la les communes, conformément à la loi qui lumière se fera au retour des comtes de régit la garde nationale piémontaise. Reichberg et de Werther. Une décision conLe commandement de la division mili-forme aux désirs de l'Autriche aurait en se taire de Milan a été confié au général Cas-moment une immense portée.

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