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qui a voté tout dernièrement contre la cen- sembla les fameux marbres qui portent son sure infligée au cabinet conservateur. Serait- nom. ce un acte d'apostasie politique? Nullement. Le comte dont nous parlons naquit en M. Gladstone avait déjà manifesté son im- 1811, et, après avoir achevé ses études à l'uprobation de la politique de lord Derby dans niversité d'Oxford, il devint membre du parla grande question de la réforme; de plus, lement en 1841; mais son père étant mort en il s'est fait à la Chambre une position sui cette même année, il lui succéda à la chamgeneris; souvent il y est seul de son avis, bre haute. En 1842, le ministère le nomma mais il est doué de talents si éminents, si gouverneur de la Jamaïque, fonctions qu'il flexibles que chaque parti cherche à l'atti- remplit durant quatre ans à la satisfaction rer, surtout pour remplir les fonctions de générale. Il fut alors transféré au gouvernechancelier de l'Echiquier, dont il s'est plu- ment du Canada, où il se fit remarquer ensieurs fois acquitté avec une rare distinction. core par l'habileté et la modération avec la« C'est l'instinct de la conservation indivi- quelle il se concilia les esprits si difficiles de duelle, dit le Times, qui a forcé lord Pal- cette colonie anglo-française. De retour merston à solliciter le concours de M. Glad- en Angleterre seulement en 1854, `il stone. » Le mot est parfaitement juste; en reçut de ses compatriotes l'accueil le plus voici la preuve : Cet homme illustre était flatteur. Lorsque la guerre de Chine éclata, ministre des finances sous le dernier gou- son mérite universellement reconnu le fit vernement de lord Aberdeen; il a fait alors désigner au poste de commissaire général adopter l'impôt sur le revenu, et, après la pour agir de concert avec l'expédition franguerre de Crimée, il en a proposé l'extinc-çaise. La hardiesse, la fermeté, l'esprit de tion graduelle, mais définitive pour 1860. conciliation déployés tour à tour par lui, Or, avec les charges nouvelles qui pèsent soit dans les eaux du Céleste Empire, soit déjà et pèseront encore plus lourdement sur au Japon, l'ont placé au premier rang des le budget anglais pour la défense et l'arme-hommes d'Etat de la Grande-Bretagne. ment du pays, les libéraux ont aperçu le C'est donc une excellente acquisition qu'a danger qu'il y aurait pour eux d'avoir pour faite le nouveau cabinet, et tout le monde adversaire un tel homme, et ils ont sagement applaudit à ce choix. Mais lord Elgin a paspréféré de l'avoir pour collègue. Une de ses sé une grande partie de sa vie loin de son premières mesures sera probablement de pays; ne nous étonnons pas de le voir débuproposer le rétablissement de l'impôt sur le ter dans la carrière politique par les modesrevenu; car il n'est nullement partisan des tes fonctions de directeur général des posemprunts. Je ne puis mieux résumer la po- tes. sition de M. Gladstone que par ces mots Venons maintenant aux deux hommes qui d'un de ses biographes: « Un pareil homme représentent le parti radical dans le cabinet. ne peut jamais rester longtemps éloigné des Il fallait absolument leur faire une part affaires. De tous nos personnages politiques, qu'on pourrait appeler la part du feu. Avec il n'y en a peut-être pas un qui soit plus ca- les trente voix environ dont ils disposent, ils pable de diriger l'Etat. C'est évidemment feront la majorité dans la Chambre; il faut un homme d'un grand avenir; il serait im-compter avec de pareils auxiliaires. Il est doupossible de l'écarter d'un rang pour lequel teux cependant qu'ils se montrent fort satisses talents éminents, son courage indomp-faits de leur lot. M. Cobden, comme directable, son expérience et sa scrupuleuse pro-teur du bureau du commerce; M. Milner Gibbité le rendent plus propre que person-sen, comme directeur de l'assistance publi

ne. »>

Parmi les hommes nouveaux qui figurent dans le cabinet de lord Falmerston, on en distingue deux surtout, lord Elgin et M. Cobden. Ils n'ont encore occupé aucune fonction ministérielle. On attend beaucoup de lord Elgin, qui est revenu tout récemment de la Chine, où il s'est acquis des droit réels à la reconnaissance de son pays. 11 descend de la grande famille du célèbre Bruce, qui régna sur l'Ecosse. Son père fut ambassadeur à Constantinople, où il ras

que, siégeront au cabinet; mais ayant à lutter souvent contre quatorze autres ministres, dont beaucoup sont leurs adversaires plus ou moins déguisés, quelle influence réelle pourront-ils exercer? Aussi, dit-on, partout que M. Bright montre les dents et qu'il menace de faire scission si les ministres ne marchent pas droit. Tels sont ses termes.'

Il serait possible cependant que l'exercice du pouvoir modifiât les vues de M. Cobden, le célèbre fondateur de la ligue contre le système protecteur. Il fut le premier, on se

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le rappelle, à porter les grands coups aux
lois sur les céréales: le libre échange n'a été
que la suite naturelle de cette lutte. L'âge
et la maladie ont dû amortir un peu son ar-
deur; mais non lui faire abandonner ses
principes. En tout cas, on peut se fier à M.
Bright pour y rester fidèle.

première force pour affronter les périodes nombreuses de M. Gladstone, le ton dogmatique et sentencieux de lord Russell, les questions à brûle-pourpoint et les sarcasmes amers de M. Herbert, ou enfin les exposés. lucides et les réparties spirituelles de lord Palmerston. Ainsi, à le considérer dans son ensemble et par ce côté brillant, le cabinet libéral aurait des chances de durée.

Que lui manque-t-il donc ? L'UNITÉ. Contre quel écueil ses plus chauds amis craignent-ils de le voir se briser? Contre la DISCORDE INTESTINE. Le sort du parti libéral est aujourd'hui dans ses propres mains : qu'il avise.

C. F. AUDLEY.

M. Milner Gibson, son acolyte, ne sort pas de la classe industrielle. Il appartient au contraire par sa naissance à cette gentry anglaise qui s'est si souvent distinguée par son ardent amour pour la liberté. Député conservateur en 1837, il ne tarda pas à se jeter dans le parti du mouvement, où il est resté. Mû par une délicatesse qui l'honore, il se démit de son mandat et en appela à une nouvelle élection. Il ne réussit pas à se faire réélire et dut attendre jusqu'à 1841 pour rentrer au Parlement. Dans l'intervalle, il devint un des orateurs les plus influents de l'école de Manchester, à laquelle il est toujours resté fidèle. En 1846, lorsque lord Des détachements de prisonniers autriJ. Russell succétta à sir Robert Peel, il vou-chiens continuent d'être dirigés sur nos lut fortifier son cabinet par l'appui des hom- principales villes. 500 prisonniers sont atmes les plus considérables du parti, et ne tendus à Auch, et 900 à Nantes. Trois détacrut pouvoir faire un meilleur choix que chements de 300 hommes chacun ont reçu M. Gibson, dont l'habileté, l'esprit pratique ordre de se mettre en route pour Vannes et et la persévérance le recommandaient à tous Napoléonville.

CHRONIQUE DE LA GUERRE.

égards. Ce chef de la ligue fut alors nommé En relatant le passage d'officiers autri-
vice-président de la direction de l'assis- chiens à Lyon, le Salut public dit que ces
tance publique, fonctions qu'il garda quel-officiers se louent beaucoup de l'accueil qu'ils
que temps. Il n'est donc pas tout à fait no- reçoivent en France. Plusieurs d'entre eux,
vice au pouvoir!
s'exprimant en français très-correct, ont ré-
Ce sont là les hommes les plus importants pondu avec beaucoup d'empressement aux
du nouveau cabinet: quant aux autres, nous questions qui leur ont été adressées. Si leur
aurons plus d'une occasion de faire connais-amour-propre national ne leur permet pas
sance avec eux. Remarquons cependant, en d'avouer la superiorité de notre armée, ils
finissant, que lord Palmerston a dû sacrifier reconnaissent, en revanche, que nos sol-
plusieurs amis politiques pour faire face à dats sont sur le champ de bataille de véri-
l'ennemi commun. Il est tombé en grande tables lions, dont le courage est au-dessus
partie il y a quinze mois, parce qu'aucun de de tout éloge.
ses collègues n'était capable de soutenir,
encore moins de diriger les débats dans la
Chambre des communes. Sous le régime
constitutionnel, ce n'est pas tout que d'être
un habile administrateur, il faut encore
posséder le don de l'éloquence à un degré
quelconque.

Ces officiers jouissent, sur nos lignes ferrées, de la réduction du prix des places accordée aux officiers français. De plus, le séjour à Paris, qui autrefois était interdit aux prisonniers, leur a été permis. Les officiers supérieurs, dont le plus grand nombre appartiennent à des familles riches et nobles, se sont empressés de profiter de cette faveur en choisissant pour résidence la capitale de la France.

Cette fois, lord Palmerston a voulu se prémunir contre cet écueil et il a réussi. M. Gladstone, lord John Russell, sir Sidney Herbert, sir G. Grey, M. Cobden, M. Card- Tout officier autrichien débarquant soit à well, M. Gibson, sont tous des orateurs, Toulon, soit à Marseille, désigne la ville des debaters de premier ordre. Le cabinet qu'il choisit pour résidence, et signe l'enpeut donc facilement tenir tête à l'opposi-gagement d'honneur de ne point la quitter tion sous le rapport du talent et de la pra- sans y être autorisé, sous peine de perdre tique des affaires. Il faut être soi-même de les bénéfices que lui donne son titre d'offi

cier et d'être traité comme un simple sol dati

Voici comment l'Aigle de Toulouse rend compte de l'arrivée des prisonniers autrichiens dans cette ville :

suisses, dont deux ont été blessés dans la même bataille.

Kossuth est parti de Paris pour Gênest 800 Hongrois sont en ce moment concentrés à Acqui, et doivent, assure-t-on, former le noyau d'une légion hongroise au service de la Sardaigne.

Une lettre de Rome, qu'on nous commu

Le colonel commandant la place, le colonel et le chef d'escadron de gendarmerie, un grand nombre d'officiers de la garnison, un détachement de gendarmerie à cheval, et un détache-nique, nous apprend que le comte Térenzio ment du 77 de ligne, étaient dans l'intérieur Mamiani, réfugié romin, député à la Cham bre sarde, professeur à l'Université de Tu-rin, vient d'arriver à Bologne:

de la gare.

Les prisonniers sont descendus de wagon et sont venus se ranger sur trois rangs dans l'enceinte de la gare. Ils paraissaient contents de l'accueil qu'on leur faisait. Ce sont presque tous de beaux hommes. Ils ont en général les cheveux blonds, la barbe blonde, les yeux bleus et le teint clair. Leurs effets sont en assez bon état pour des gens qui viennent de faire campagne.

Si le tait se confirme, il serait curieux de savoir avec quel passeport M. Mamiani voyage dans les Etats romains, dont il a été exilé.

Is paraissent presque tous plus jeunes qu'ils ne le sont effectivement. A l'aspect de certains, presque imberbes, on croirait voir des jeunes Les journaux de Bordeaux contiennent des gens de seize à dix-huit ans. Nous en avons ques-détails sur les funérailles du général Espi-“ tionné plusieurs; le plus jeune avait vingt-deux nasse, qui ont été célébrées le 17 dans cette ans. Il y en a qui ont dix ou douze ans de ser-ville. Son Em. le cardinal archevêquè a donné l'absoute.

vice. Les nationalités sont mêlées comme les uniformes. Cependant, la majorité se compose d'Allemands. Ily a un groupe de vingt-huit Milanais, qui appartenaient à un régiment italien, le seul de cette nation que l'Autriche ait mis en ligne jusqu'à présent. Les autres régiments italiens

sont en Bohême ou en Hongrie.

Un soldat milanais racontait que son régiment ne voulait pas se battre contre les troupes alliées. Le colonel a tué cinq soldats à coups de pistolet. Le régiment faisait partie d'une division de Croates.

Le cercueil du général, dit la Guienne, était

placé sur un magnifique catafalque brillamment illuminé et entouré de faisceaux de drapeaux.

les noms de quelques-unes des principales baAux quatre coins du monument étaient inscrits tailles auxquelles avait pris part le général Espinasse.

bouchait de la rue Bouffard, sur le côté sud de la A onze heures et demie, le convoi funèbre deplace Dauphine, se dirigeant vers la rue d'Arès. La marche était ouverte par six gardes de police La majeure partie des prisonniers se compose à cheval; puis venaient, voilé de crêpes, les tamde fantassins. Il y a parmi eux des chasseurs (je-bours de la troupe de ligne, des douaniers, des ger), que l'on distingue par un petit cor de cuivre attaché au côté droit de la casquette. Il y a

des uhlans et des artilleurs.

Les prisonniers que nous avons questionnés ont été pris presque tous à la bataille de Magenta. Ils attribuent leur défaite à la trahison du général Giulay: ils disent que le général est en prison à Vienne. Tous répétaient la même phrase: Il nous a vendus, Er hat uns verkauft.

Les journaux de Marseille nous donnent de bonnes nouvelles de M. Rey, lieutenantcolonel du 33° de ligne, blessé au combat de Magenta. La balle qui l'a frappé a glissé le long d'une côte, et les jours de ce brave officier supérieur ne sont plus en danger.

Le Périgord annonce que M. le colonel d'Alton, du 2o régiment de grenadiers de la garde, a été promu au grade de général de brigade.

corps, qui faisait entendre des symphonies funèsapeurs-pompiers et la musique de ce dernier

bres.

Deux compagnies en armes du 38° de ligne précédaient quatre pelotons du même corps et des sapeurs-pompiers entremêlés.

Immédiatement avant le char, richement de coré et attelé de quatre chevaux, marchait le clergé. Derrière étaient portées, sur un coussin, les décorations du défunt.

Les glands étaient tenus à la tête du corps par M. le général de division de Tartas et le premier président de la cour, M. de la Seiglière, M. le préfet, M. le maire, le commissaire général de la marine, l'intendant militaire.

Le cheval du général, voilé de crêpe, suivait le char tenu par le domestique du défunt, apparte-. nant au corps des zouaves, dont il portait l'uni-, forme.

Le deuil était conduit par M. Festugiëre, beaupère du défunt.

A la suite de la famille étaient placés les memLe Chroniqueur, de Fribourg, cite les bres de nos administrations civiles et militaires, noms de trois officiers suisses qui ont été marchant en corps; la Cour impériale, en costumis à l'ordre du jour par l'empereur Fran-me de ville, prescrit par un décret et consistant çois-Joseph pour la valeur qu'ils ont dé- en habit de velours noir et chapeau à plumes, ployée à Magenta. Nous avons aussi, dans le major de la division, etc, etc. ceux du tribunal de première instance, l'état1er régiment étranger, plusieurs officiers

Le cortége était fermé par deux compagnies de

la ligne, des douaniers, des marins et des sapeurs-généraux de cavalerie de l'Autriche. Il porpompiers en armes. te continuellement un bandeau noir sur la place de l'œil gauche, qu'il a perdu à Wachau.

M. GARCIN.

Nous trouvons dans l'Armonia de Turin

Deux discours ont été prononcés sur la tombe du défunt, le premier par le général de Tartas, commandant la 14° division militaire, et le second par le préfet de la Gironde, qui a raconté assez longuement la vie et la mort du général Espinasse. Ce dernier discours nous apprend un détail qui la lettre suivante, adressée à ce journal par n'avait pas encore, que nous sachions, été M. l'abbé Giraudier, l'un de nos aumôniers publié, c'est qu'au moment où le général a en Italie : été mortellement atteint d'une balle, il a jeté au loin son épée de commandement, pour qu'elle ne tombât pas aux mains de l'ennemi.

On nous assure que le Siècle envoie l'un de ses rédacteurs en Italie, pour offrir une coupe d'argent à Garibaldi de la part de la feuille démocratique.

Nous avons annoncé la nomination du général comte de Schlick au commandement en chef de l'armée autrichienne, en remplacement du général Giulay.

Le comte de Schlick est né le 23 mai 1789, à Prague. Il entra au service militaire, en 1808. A la bataille d'Aspern, en en 1809, il était lieutenant de lanciers dans le corps du général Hubna. En 1813, il fut nommé chef d'escadron et officier d'ordonnance de l'empereur François II; il prit part à cette époque à toutes les principales batailles où figurèrent les Autrichiens; il perdit un œil à la bataille de Wachau, ce qui l'empêcha d'être employé pendant la campagne de 1814. Le reste de son avancement jusqu'au grade de feld-maréchal lieutenant eut lieu en pleine paix.

Après la révolution de Vienne, en 1848, il fut nommé commandant d'un corps d'armée qui ne s'élevait pas à plus de 8,000 hommes: il parvint à se maintenir contre les insurgés, et quand plus tard il se réunit au général Haynau contre les Hongrois révoltés, il prit la part la plus brillante à cette campagne, notamment en s'opposant à la réunion des armées de Dembiski et de Georgey, et en concourant par cette manœuvre à la reddition de Georgey aux Russes.

« Gênes, le 15 juin 1859.

« Monsieur le directeur,

« Je viens d'apprendre, par la voie de votre estimable journal du 14 juin, que la Gazette de Lyon a publié une de mes lettres, laquelle ne devait paraître sur aucun journal. Dans cette lettre on me fait porter un jugement peu favorable sur le respectable clergé de Gênes, en ce qui concerne l'assistance de nos chers maraison; et moi le premier, monsieur le directeur, lades jugement que vous condamnez avec juste je le condamne plus que vous; non-seulement parce que je ne l'ai pas prononcé, mais encore parce qu'il est contraire à la vérité. Ce même clergé, je dois le dire, m'a édifié par sa spontanéité et son zèle infatigable pour tous les secours à donner à nos braves soldats.

:

«Si d'un côté cette fâcheuse publicité m'afflige, de l'autre je suis heureux qu'elle me procure la satisfaction de rendre justice au dévouement d'un clergé qui a droit à toute notre reconnaissance. «En vous priant, monsieur le Directeur, de vouloir bien insérer cette rectification dans votre très estimable journal, veuillez agréer, avec l'expression de ma reconnaissance, l'assurance de ma considération la plus distinguée,

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eu l'honneur de faire connaître aux légations de
«Par une dépêche-circulaire précédente, j'ai
S. M. les actes de spoliation auxquels l'armée au-
trichienne se livrait dans les provinces sardes
qu'elle avait occupées. Je dois maintenant vous..
informer qu'une enquête judiciaire a été ordon-
née par le gouvernement à ce sujet. Elle prou-
vera que l'Autriche a brutalement violé les lois
de la guerre, et que la conduite de ses troupes
n'est pas celle qui distingue les nations civilisées.

Les résultats de cette enquête seront en leur temps communiqués aux légations. Mais il y a aujourd'hui un fait qui vient d'ètre légalement constaté par l'autorité judiciaire et que je dois signaler à l'indignation des cabinets de l'Europe entière. Publié par la presse il ne serait peut-être pas cru; le gouvernement doit le faire connaître Le général Schlick est un des meilleurs lui-même et en garantir l'exacte vérité.

En 1854, alors que l'Autriche armait à propos de la question d'Orient, il eut successivement le commandement du 1er et du 4 corps d'armée en Gallicie.

« Le 20 mai, le jour même de la bataille de Montebello, vers onze heures du matin, des troupes autrichiennes étaient campées sur les hauteurs de Torricella, petite commune de la province de Voghera. Une patrouille, après avoir arrêté l'huissier du tribunal qu'elle avait rencontré sur son chemin et l'avoir forcé à lui servir de guide, entra dans le village et pénétra dans la maison des fermiers Cignoli. Là, après une perquisition minutieuse dans toutes les parties de l'habitation, ordre fut donné par les soldats à tous les membres de la famille Cignoli, ainsi qu'à quelques autres individus qui se trouvaient par hasard dans la cour de la ferme, de les suivre.

« La perquisition avait fait découvrir dans la
maison une petite flasque en cuir contenant une
quantité minime de petit plomb de chasse.
« Les personnes arrêtées étaient au nombre de
neuf, savoir:

« Pierre Cignoli, âgé de soixante ans ;
• Antoine Cignoli, âgé de cinquante ans;
« Jérôme Cignoli, âgé de trente-cinq ans;
« Charles Cignoli, âgé de dix-neuf ans;
"Barthélemy Cignoly, âgé de dix-sept ans;
« Antoine Setti, âgé de vingt-six ans ;

Gaspard Riccardi, âgé de quarante-huit ans
« Herménégilde San Pellegrin, âgé de quatorze

ans;

«Louis-Achille, âgé de dix-huit ans.

Il y avait un vieillard de soixante ans et un enfant de quatorze.

«La patrouille les conduisit devant le commandant autrichien, qui se trouvait sur la grande ́route, à cheval, au milieu de ses troupes.

;

affaires étrangères du gouvernement auprès duquel vous êtes accrédité, et je vous prie en même temps d'agréer les nouvelles assurances de ma considération très-distinguée, »

FAITS RELIGIEUX

La Gazette du Midi annonce que les travaux de la nouvelle cathédrale de Marseille s'avancent régulièrement et se dessinent déjà de manière à donner une idée de l'ampleur de l'édifice sacré et de ses belles proportions. Si cette grande cuvre se poursuit activement comme tout le fait espérer, on pourrait à peu prèsindiquer l'époque de son achèvement. En attendant, le chapitre prépare à la future basilique, comme joyau d'inauguration plus ou moins prochaine, un dais d'une riche confection et d'une magnificence digne de sa destination.

-Les journaux d'Amérique annoncent la mort de Mgr Michel Portier, évêque de Mobile, décédé dans sa ville épiscopale le samedi 14 mai dernier. Pendant près de trente-cinq ans il avait occupé ce siége, et il était le doyen des évêques des EtatsUnis. Les journaux protestants de Mobile expriment leurs regrets de cette perte et honorent les vertus du vénérable prélat. On lit dans le DailyAdvertiser:

« C'est avec des sentiments de régret et d'af« Après avoir échangé quelques mots en alle-fliction que nous annonçons la mort de Vgr Pormand avec les soldats qui amenaient ces prison- tier. Il a expiré hier, à midi, à l'infirmerie de la niers, le commandant dit à l'huissier qui avait Providence, après une cruelle maladie de pluservi de guide de rester à sa place; puis il ordon- sieurs semaines. Quoiqu'elle ne fût pas entièrena aux neuf malheureux paysans, qui ne savaient ment inattendue, la mort du prélat aimé et vése faire comprendre et qui tremblaient de tous néré a causé une émotion profonde qui ne s'est leurs membres, de descendre dans un sentier qui pas limitée aux catholiques. Il avait longtemps longeait la route: ils avaient à peine fait quel- vécu au milieu de nous, et la grâce de ses manieques pas, que le commandant donna à un pelo-res, sa bienveillance, sa haute intelligence et sa ton rangé sur le chemin le signal de faire feu. charité lui avaient valu une influence et une estime générales.

« Huit de ces malheureux tombèrent roides morts; le vieux Cignoli, mortellement blessé, ne « Mgr Portier était né à Montbrison, en Frandonnait plus signe de vie. Les troupes autrichien-ce, dans l'année 1795, et il était àgé, par consénes se remirent en marche, et le commandant, quent, d'environ soixante-quatre ans à l'époque se tournant vers l'huissier, lui dit qu'il pouvait de sa mort. Il n'avait pas vingt deux ans lorsqu'il s'en aller, et afin qu'il ne lui arrivât pas d'être retenu par les troupes qui étaient encore dans les environs, il lui donna un billet qu'il devait présenter le cas échéant, et qui lui servirait de sauf-conduit.

« Ce billet était une carte de visite qui portait sous une couronne de comte de ce nom :

Feldmaréchal lieutenant Urban.

vint se consacrer aux missions de ce pays; et, a rès neuf ans de séjour, il fut consacré évêque de Mobile en 1826. Depuis lors, il a pris soin de ce diocèse sans interruption jusqu'à sa mort. »

De son côté, le Daily-Register de Mobile s'exprime en ces termes :

« Mgr Portier était un homme remarquable par son intelligence, ses connaissances et son caractère. Il était savant, d'un jugement sûr, « Cette carte figure au dossier de l'enquête. droit et juste dans toutes ses actions, et sans ta«Quelque temps après, les habitants se rap-che, comme il convient à un chrétien. L'Eglise prochaient de l'endroit où cette épouvantable avait en lui un habile champion et un fidèle déboucherie avait eu lieu. Le vieux Cignoli, qui fenseur de ses doctrines, pendant que la couravait repris connaissance, fut transporté à l'hô-toisie du prélat et le respect pour les opinions pital de Voghera, où il mourut cinq jours après. « Des énormités pareilles n'ont pas besoin de commentaires. C'est là un assassinat aussi lâche qu'atroce, et dont on pourrait tout au plus trouver des exemples parmi les barbares et les sauvages.

« Vous êtes prié, monsieur...., de donner communication de cette dépêche au ministre des

religieuses des autres ne donnaient jamais de motif d'offense à son prochain. Il a laissé après lui de beaux monuments de ses services dans la cause de son divin Maître, fruits de son zèle, de son énergie et de son activité. Il est le fondateur du collège catholique florissant de Spring-Hill, du couvent de la Visitation et des Ecoles chrétiennes dirigées par les Frères du Puy. Nos con

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