Page images
PDF
EPUB

MARDI 21 JUIN 1859.

L'AMI DE LA RELIGION

(Nouv. Série. - 42.)

BULLETIN POLITIQUE

18 juin

l'Eglise, et les dépêches qui se succèdent nous la montrent renversant partout l'autorité pontificale pour substituer la dictature du roi de Sardaigne. Après Bologne, après Ancône, Ferrare, Ravenne, voici Rimini, CéLe Moniteur annonce que le quartier gé-sène, Pérouse, qui s'insurgent à leur tour. néral de l'Empereur a été porté à Travi- Une dépêche annonce qu'un régiment suisse gliato, et ajoute que l'état, moral et physi- est parti de Rome pour Pérouse.

[merged small][merged small][ocr errors][merged small][ocr errors]

Le duc de Modène, qui a dû quitter ses Etats à la suite du départ des troupes autrichiennes, est arrivé à Mantoue, où il a été reçu par l'archiduc Guillaume.

[blocks in formation]

19 juin

Un décret du prince Eugène de Savcie- Le Moniteur publie le rapport du maréCarignan, lieutenant général du royaume chal Baraguey-d'Hilliers sur le combat de sarde, a immédiatement nommé le député Melegnano (Marignan). D'après ce docuFarini gouverneur piémontais des Etats de ment, nos pertes s'élèvent à 943 hommes Modène, de même que le comte Pallieri a tués ou lessés. «Mais, ajoute le rapété nommé gouverneur des Etats de Parme. port, comme dans tous les engagements Une autre ordonnance du prince Eugène précédents, les officiers ont été frappés dans de Savoie institue près le ministère des af- une large proportion : le général Bazaine faires étrangères de Piémont une direction et le général Goze ont été contusionnés ; le générale « à laquelle sont attribuées les af-colonel du 1er de zouaves a été tué; le colofaires de toute nature touchant les provin-nel et le lieutenant-colonel du 33 ont été ces italiennes annexées à l'Etat sarde et blessés; il y a en tout 13 officiers tués et placées sous la protection du roi. »

La Gazette de Milan nous apporte un décret du gouverneur de la Lombardie portant que, dorénavant, tous les actes authentiques passés devant notaire devront porter: «Régnant S. M. le roi de Sardaigne Victor-Emmanuel II. » Un autre décret prescrit aux autorités judiciaires de mettre désormais en tête des jugements et des autres actes : « En vertu du pouvoir conféré par S. M. le roi de Sardaigne Victor-Emmanuel II. >>

56 officiers blessés. »

Le Moniteur publie ensuite, dans un tableau que nous reproduisons, le chiffre officiel de nos pertes dans les deux batailles de Magenta et de Marignan.

Les armées se rapprochent, et les dépêches reçues aujourd'hui nous montrent les alliés à quelques lieues seulement de Pes➡ chiera, l'une des quatre places fortes du fameux Quadrilatère.

Le 16 juin, l'Empereur a couché à Covo, à cinq lieues de Brescia. Le lendemain 17 La révolution s'étend dans les Etats de il a porté son quartier général à Travi

L'AMI DE LA RELIGION. TOMÉ II,

2

gliato, à deux lieues environ de cette der-il ferait connaître d'une manière explicite nière ville. Enfin, une dépêche publiée au-le but et la signification des mesures milijourd'hui par le Moniteur nous apprend taires qu'il vient décider.

que le 18 il a fait son entrée à Brescia avec le roi de Piémont.

Il paraît, s'il faut en croire cette même correspondance, que la mesure de la mobilisation n'aurait pas été adoptée sans difficulté au sein du conseil. Les ministres des affaires étrangères et des finances l'auraient vivement combattue; mais elle aurait été nettement soutenue par le prince-régent et le prince de Hohenzollern, chef du cabinet. - Ces divergences continuaient de faire A peine entré à Brescia, le roi VictorEmmanuel a installé un intendant général croire à une prochaine modification ministé

L'Empereur se trouve ainsi à plus de 80 - kilomètres de Milan, à moitié chemin de Milan à Mantoue, et à cinq lieues environ de Monte-Chiaro et de Castiglione, où les Autrichiens, d'après les dernières nouvelles, concentraient des forces imposantes.

rielle.

La Russie concentre plusieurs corps d'ar

piémontais à la tête de la province. Des in*tendants sardes ont été également nommés Une correspondance de Vienne annonce à Bergame et à Lodi. que lord Loftus, ministre d'Angleterre, est A Milan, le gouverneur piémontais s'oc-parti de cette capitale pour Londres. cupe d'organiser une garde nationale.—Il a en même temps établi une questure de sû-mée sur ses frontières occidentales; le 1er reté publique qui a interdit aux éditeurs de mettre au jour aucune publication sans en avoir préalablement obtenu l'autorisation du gouvernement.

et le 2° corps, formant un effectif de plus de cent mille hommes, se réunissent à Kalisch: le 3 et le 4 sur les frontières de la Galicie; enfin un cinquième corps sera massé en Bessarabie.

La Gazette de Parme annonce l'arrivée Une note du Moniteur annonce l'arrivée dans cette ville de 300 soldats toscans et de 200 soldats piémontais sous les ordres du à Toulon d'un nouveau convoi de prisongénéral Ribotti; trois mille hommes du peu-niers autrichiens au nombre de 610. ple, armés de fusils, sont allés en dehors de la ville à leur rencontre pour les recevoir.

M. le baron Brenier, ambassadeur de France près la cour de Naples, est parti de Marseille pour se rendre à son poste.

20 juin

Le Moniteur est aujourd'hui sans nou

Les dépèches nous apprennent chaque jour un nouveau fait insurrectionnel dans les Etats de l'Eglise, triste contre-coup des graves événements qui remuent et enflamment l'Italie septentrionale. Le télégra-velles de la guerre. phe nous annonce aujourd'hui que les villes situées à la droite du Tibre se sont insurgées à leur tour.

On sait que les Autrichiens avaient concentré des forces à Montechiari, sur la Chiese, en avant de Peschiera. Une dépêLes correspondances d'Allemagne con- che de Turin annonce que l'ennemi a évafirment l'envoi en Italie du comte Pour-qué cette position, se repliant sur Peschiera, talès, ambassadeur de Prusse en France, sa droite étant à Lonato, son centre sur les qui avait été récemment appelé à Berlin hauteurs de Castiglione et sa gauche à Caspour prendre part à des conférences sur les telgoffredo. graves complications actuelles de l'Europe.

La même dépêche ajoute qu'on a vu pasOn ne sait pas si, après son entrevue avec ser à Montechiari, pendant ces derniers Empereur François-Joseph, le comte Pour-jours, environ 80,000 hommes d'infanterie Tales se rendra au quartier général des autrichienne, 6,000 chevaux et douze batteries. L'ennemi a fait sauter les ponts jeté alliés. sur la Chiese.

D'après une correspondance adressée de Berlin à l'agence Havas, on pensait généralement dans cette capitale que le gouvernement publierait un manifeste dans lequel

L'empereur d'Autriche s'est transporté le 18 de Vérone à Lonato, où il a passé en revue les 7° et 8° corps d'armée.

A Mantoue, l'autorité militaire a proclamé ennemis de la patrie et, comme tels, dél'état de siége, et prescrit pour l'approvi- pouillés de tout grade, honneur et émolusionnement de la place l'émission de bons ment. » Un second article « annule toutes sur la caisse Lombardo-Vénitienne pour les nominations et promotions faites par une somme de 50 millions de florins; l'ac- l'ancien gouvernement parmi les officiers, ceptation de ces bons est obligatoire.

postérieures au 3 mai 1859, » date de la rentrée de la duchesse-régente dans ses Etats.

S'il faut en croire une correspondance adressée de Vienne à l'agence Havas, des actes d'insubordination se seraient manifes- Le comte Pourtalès est décidément part tés, dans les régiments italiens internés en pour le quartier général autrichien à VẻBohême, à la nouvelle des derniers événe-rone; une correspondance adressée de Berments de la Lombardie, et des arrestations lin à l'agence Havas assure qu'il est chargé nombreuses auraient été opérées parmi les de remettre à l'empereur François-Joseph, sous-officiers et les soldats.

de la part de la Prusse, des propositions relatives à une conclusion pacifique.

Nous avons reproduit le bruit d'après lequel le roi de Sardaigne aurait refusé la En même temps, on écrit de Berlin, au dictature que lui offrait la municipalité de Correspondant de Hambourg: « On ne Bologne. En attendant que cette résolution sait encore rien de positif sur les proposidu roi de Piémont soit officiellement con- tions de paix que la Prusse doit faire, et il firmée, nous avons à enregistrer plusieurs est probable qu'on les tiendra secrètes pour actes assez curieux de la junte provisoire le moment. L'Angleterre, la Russie et la de Bologne. L'oppression pontificale avait Prusse désirent également le rétablissement laissé la parole à la presse; la junte, pour de la paix; mais par suite de la différence des inaugurer l'affranchissement du pays, à im- points de vue de ces trois puissances à l'égard médiatement aboli toute liberté de presse, des affaires italiennes, il serait difficile qu'elles prohibé tous les journaux et écrits poli- agissent d'accord dans ce but. On est donc tiques, et décrété la fondation d'un organe en droit de supposer que la Prusse a cherofficiel qui, sous le titre de Moniteur de Bo-ché les moyens de rétablir la paix conforlogne, sera seul chargé « d'éclairer la popu-mément à son point de vue et sans la partilation sur les faits importants. >> cipation de l'Angleterre et de la Russie, et

Un second décret de la junte nomme une elle a voulu mettre, à cet effet, dans la bacommission d'enrôlement et ouvre des re-lance tout le poids de sa propre puissance gistres d'engagement pour la guerre de l'in- et celle de l'Allemagne. Or tout le monde dépendance. comprend aujourd'hui que cela ne pouvait Le gouvernement toscan rend aussi beau- se faire que par une médiation armée et coup de décrets; c'est le propre des gou- qu'une médiation pareille supposait la movernements provisoires. Celui de Florence bilisation. » vient de décider que la formule suivie pour la prestation du serment exigé des notaires sera désormais ainsi conçue: « Je jure d'être fidèle à Victor-Emmanuel II, roi de Sardaigne. » On a vu que le gouverneur piémontais de Milan a déjà pris une décision semblable pour la Lombardie.

S'il faut en croire une correspondance de Berlin, la répartition des troupes prussiennes mobilisées serait arrêtée par le princerégent: les 3°, 4o, 5o, 7° et 8° corps seraient concentrés sur le Rhin et la garde formerait une armée de réserve qui serait échelonnée depuis la Thuringe jusqu'à Francfort.

A Modène, l'autorité sarde a fait placer Une dépêche de Naples nous apporte la croix de Savoie en tête du journal officiel. quelques détails sur l'amnistie accordée La Gazette de Parme du 14 publie un par le nouveau roi. Les individus condamdécret d'après lequel « tous les officiers des nés, pour cause politique, à la réclusion ét troupes parmesanes, qui, le 9 juin 1859 et au bagne, en 1848 et 1849, sont graciés, les jours suivants, ont conduit les troupes en demeurant seulement placés sous la surau delà des frontières de l'Etat pour les ral-veillance de la police. La «< liste des indivilier à l'armée autrichienne, sont déclarés dus appelant l'attention» est supprimée, et

ceux qui y étaient inscrits sont déclarés susceptibles de remplir des fonctions publiques. Les condamnés pour crimes ordinaires ont leur peine réduite de 3 ans.

Le général Garibaldi, désirant établir un pont sur la Chiese pour maintenir ses communications avec Brescia, avait placé une partie de ses troupes à Rezzato et Treponti, pour faire face aux avant-gardes autrichiennes arrivées jusque-là. attaqué les postes ennemis, qui ont lâché pied, et Quelques compagnies de chasseurs des Alpes ont les chasseurs les ont poursuivis jusque sous Castenedolo, où le gros des forces autrichiennes a tirés alors tout à coup, et Garibaldi, qui était accourn, a remis ses troupes dans leur position primitive, après avoir causé de grandes pertes à

tenté de les entourer. Les chasseurs se sont re

l'ennemi.

Une correspondance de Constantinople fait connaître l'analyse d'une Note que le ministre des affaires étrangères du Sultan, adresse aux représentants des cinq puissances sur la question relative à la double élection du colonel Couza. Cette Note commence par constater que le Sultan pouvait refuser de sanctionner cette élection, la considérer comme nulle et réclamer l'exécution pure et simple de la convention du 19 août. Mais elle ajoute que le Sultan, ani-Rezzato pour soutenir Garibaldi. Les Autrichiens mé du désir de ne pas aggraver les compli-pont sur la Chiese devant Montechiari. se sont retirés à Castenedolo et ont fait sauter le cations actuelles et de donner un nouveau

Les chasseurs des Alpes ont eu cent morts ou blessés.

Le roi Victor-Emmanuel à ordonné à la 4o division de l'armée sarde de prendre position. Le général Cialdini a porté une partie de sa division à

Turin, 19 juin, soir.

occupé les hauteurs de Castiglione; la gauche s'est arrigée sur Castelgoffredo. Ces derniers jours, on a vu passer par Montechiari 80,000 hommes d'infanterie autrichienne, 6,000 chevaux et 12

batteries.

Le 17 l'armée alliée a fait un mouvement en avant.

témoignage de déférence aux conseils de Bulletin officiel. Le 16, les Autrichiens ont ses alliés, a pris la résolution d'accorder fini d'évacuer Montechiari. Leur droite:'est portée l'investiture au colonel Couza. Toutefois à Lonato, se dirigeant sur Peschiera; le centre a cette concession serait subordonnée à certaines conditions. La première serait que le prinze Couza recevra sa double investiture par deux firmans distincts et séparés. En outre, cette reconnaissance ne pourrait avoir la force d'un précédent, ni déroger à la convention du 19 août, dont les dispositions seront maintenues dans leur intégrité pour l'avenir. Enfin cette investiture n'est accordée qu'à titre de faveur spéciale, et pour cette fois seulement, le mode légal de l'élection à l'hospodorat restant tel qu'il a été fixe par la convention du 19 août.

LEON LAVEDAN.

On lit dans le Moniteur :

Travigliato, 17 juin.

L'Empereur est à Travigliato. Sa Majesté est en parfaite santé. L'état moral et physique de l'armée est excellent.

Brescia, 18 juin, 10 h. matin. L'empereur a fait son entrée à Brescia avec le roi de Piémont; Leurs Majestés ont été accueillles avec le plus vif enthousiasme.

Télégraphie privée.

Turin, le 19 juin, midi. Le Bulletin officiel donne les détails suivants sur le combat de Castenedolo :

Vienne, 19 juin.

On mande de Vérone, à la date d'hier 18: L'Empereur a passé ce matin en revue à Lonato les troupes des 7 et 8 corps d'armée qui y sont campés,

Berlin, 19 juin.

On mande de Mantoue le 18 la ville a été dé

clarée en état de siége; on a ordonné l'approvi- . sionnement de la place et émis, à cet effet, des bons de caisse lombardo-vénitiens pour la somme totale de 50 millions de florins. L'acceptation de ces bons est obligatoire.

Londres, 20 juin.

L'Asia apporte des nouvelles de New-York du 8, avec 144,344 dollars. Le change sur Londres était à 10 1/8; le middling à 10 7/8; la farine et le blé faibles.

A la Nouvelle-Orléans, le 7 juin, le middling était de 10 3/4 à 11.

(Service télégraphique Havas-Bullier.)

La Patrie confirme le refus fait par le roi Victor-Emmanuel d'accepter la dictature que lui offrait la municipalité de Bologne. -La Patrie ajoute:

1

S. M. aurait tenu aux commissaires bolonais envoyés auprès de lui, le langage le plus modéré :

« Veuillez bien, leur aurait-il dit, faire com« prendre aux patriotes de Bologne que, dans les « circonstances actuelles, toutes démarches, tou«tes résolutions inconsidérées seraient de natu

Qu'enfin la 3 division du même corps se dirigerait directement sur Melegnano et 'enlèverait la ville concurremment avec les 1re et 2e division, dès que le feu de notre artillerie y aurait jeté du désordre.

«re à compromettre la cause de l'indépendance. « Il ne faut pas que l'Europe puisse m'accuser de «n'agir que par ambition personnelle, et de « substituer l'absorption piémontaise à l'oppres«sion autrichienne. Le Saint-Père, le chef vénéLa 1 division, laissant Melegnano sur sa gau«ré des fidèles, est resté à la tête de son peuple; che, eut ordre de se se porter sur Cerro, la 2a et il ne s'est pas, comme les souverains de Par-la 3 sur Sordio, où elles devaient se mettre en «me, de Modène, de Toscane, démis de son au- rapport avec le 2 corps qui, par Dresano et C «torité temporelle, que nous devons non-seule- salmajocco, s'y dirigeait également. «ment respecter, mais consolider; je désapprou« verai donc tout acte subversif contraire à l'é« quité et nuisible à la noble cause que nous « servons. N'oublions pas non plus que Pie IX « est un prince italien. »

Pour que ces combinaisons pussent avoir un plein succès, il fallait que le temps ne manquât pas à leur développement, et, en me prescrivant d'opérer le jour même de mon départ de San Pietro l'Olmo, Votre Majesté rendait ma tâche plus difficile, car la tête de la 3o division du 1er « Le roi Victor-Emmanuel ne se serait pas con- corps ne put entrer en ligne qu'à trois heures et tenté de prononcer ces paroles si modérées et si demie, tant la route était embarrassée par les sages, il aurait envoyé, nous assure-t-on, à Pie IX convois des 2 et 4° corps. Cependant, à deux un de ses aides-de-camp pour renouveler à Sa heures et demie je donnai l'ordre au maréchal Sainteté l'assurance de ses sentiments respec- de Mac Mahon de marcher sur San Juliano: il tueux et lui répéter, selon la déclaration solen- n'y trouva pas l'ennemi, passa le Lombro à gué, nelle de l'Empereur des Français, que le chef de quoiqu'un pont fût indiqué sur la carte à Carpiala catholicité n'avait rien à redouter des événe-nello, et continua son mouvement sur Mediglia. ments, et que l'indépendance de la Péninsule serait une garantie, jamais une menace, pour la neutralité et l'intégralité des Etats de l'Eglise.

A cinq heures et demie, la 3 division du 1er corps arriva à environ 1,200 mètres de Melegna no, occupé par l'ennemi, qui avait élevé une bar ricade à environ 500 mètres en avant sur la route, et avait établi des batteries à l'entrée même de la ville, derrière une coupure, à hauteur des premières maisons. J'ordonnai au général Bazaine de disposer sa division pour l'attaque: un batailL'Empereur a reçu du maréchal Bara-lon de zouaves fut jeté en avant et sur les flancs guey d'Hilliers le rapport suivant sur le en tirailleurs. combat de Melegnano (Marignan) :

Sire,

Melegnano, le 10 juin 1859.

L'ennemi nous accueillit par une eanonnade qui pouvait devenir dangereuse, parce que ses boulets enfilaient la route sur laquelle nous devions marcher en colonne. Notre artillerie répondit avec succès à celle des Autrichiens, et le gé Votre Majesté m'a donné l'ordre, hier, de menéral Forgeot, avec deux batteries et les tirailporter avec le 1er corps sur la route de Lodi, de chasser l'ennemi de San Juliano et de Melegnano, en me prévenant que, pour cette opération, elle m'adjoignait le 2 corps, commandé par le maréchal de Mac Mahon.

leurs de la 1re division à Mezzano, appuya sur notre droite l'attaque que nous allfons faire. Je fis mettre les sacs à terre et fancer au pas de course sur la batterie ennemie le 2e bataillon de Zouaves, suivi par toute la première brigade. Je me suis porté immédiatement à San Donato Les Autrichiens avaient garni d'une nuée de tipour m'entendre avec le maréchal, et nous som-railleurs les premières maisons de la ville, la coumes convenus qu'il attaquerait avec sa 1 divi- pure de la route et le cimetière, et cependant ils sion San Juliano; qu'après en avoir déposté l'en-no purent résister à l'élan de notre attaque, batnemi, il se dirigerait sur Carpianello pour passer le Lombro, dont les abords sont très-difficiles, et que de là il se dirigerait sur Mediglia.

La 2 division devait prendre, à San Martino, la route qui, par Trivulzo et Casanova, la conduisait à Bettola et se dirigeait sur la gauche de Mediglia, de manière à tourner la position de Melegnano.

tirent en retraite à droite et à gauche, firent une vigoureuse résistance dans les rues, au château, derrière les haies et les murs des jardins, et furent complétement chassés de la ville à neuf heures du soir.

La 2o division, à son arrivée près de Melegnano, prit à gauche de la 3o, suivit la rivière et prit ou tua les ennemis que nous avions déjà chassés du Il fut convenu que le 1er corps se dirigerait haut de la ville et dépassés. Le maréchal de Mactout entier sur la grande route de Melegnano, Mahon put même envoyer aux Autrichiens des enverrait à droite, au point indiqué sur la carte balles et des boulets sur la route de Lodi; il s'éBetolma, » la 1 division qui, passant par Cive-tait porté, au bruit de notre fusillade, à Colosio, Viboldone, irait à Mezzano, établirait sur ce point une batterie de 12 pièces pour battre Pedriano d'abord, et plus tard le cimetière de Melegnano où l'ennemi s'était retranché et où il avait établi de fortes batteries;

Que la 2 division du 1o corps, après avoir quitté San Juliano, se porterait sur San Brera et y établirait également une batterie de 12 pièces pour battre le cimetière et enfiler la route de Melegnano à Lodi ;

gnio.

La résistance de l'ennemi a été vigoureuse. On s'est plusieurs fois abordé à la baïonnette: dans l'un des retours offensifs des Autrichiens, l'aigle du 33. un instant en péril, a été bravement défendue.

Les pertes de l'ennemi sont considérables : les rues et les terrains avoisinant la ville étaient jonchés de leurs morts: 1,200 blessés autrichiens ont été portés à nos ambulances; nous avons fait

« PreviousContinue »