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l'Angleterre de construire un plus grand résolu la guerre d'avance. (Ecoutez, écoutez!) nombre de frégates. Suivant cet orateur, il Je crois que la détermination de la France faudrait à la Grande-Bretagne trois flottes: lorsque je vois l'Italie proclamer l'empereur Naétait prise longtemps avant le mois de février, et une dans la Manche, une autre dans la Mé-poléon son libérateur et son régénérateur, je ne diterranée et une autre dans la mer du Nord, puis m'empêcher de dire que j'ai de grands et il a particulièrement insisté sur l'envoi doutes. Quelque dangereux, quelque ridicule même d'une puissante escadre dans le détroit. qu'il puisse être de prédire l'avenir dans des Lord Howden. Je pense que l'opinion du Parle-temps comme celui où nous vivons, je sais bien ment sur les affaires de la guerre ne saurait être quelle sera la conséquence de la terrible guerre trop tôt connue ni en Angleterre, ni sur le conti- qui sévit en Italie. nent, et j'ai la confiance que les paroles que je époque rapprochée, l'Angleterre interviendra en A une époque quelconque, probablement à une vais prononcer ne seront pas considérécs comme indiscrètes ni comme imprudentes. Dans l'état vue d'arrêter les hostilités et d'empêcher l'effuactuel des affaires, il est d'ailleurs du devoir de sion ultérieure du sang. Elle offrira alors honnêtout le monde de parler franchement, et si l'An-tement et franchement ses bons services, et gleterre avait agi ainsi dès le commencement, il alors, par une de ces fatalités qui lui sont habiest possible que nous n'eussions pas eu à déplorer tuelles, elle se rendra plus odieuse encore qu'elle ne l'est déjà à tout le monde. Si elle ne réussit pas, elle aura compromis sa Le premier jour de la session, j'ai appelé l'at-position de grande puissance; si elle réussit, on tention de la Chambre sur une déclaration alar-dira d'une extrémité de la Péninsule à l'autre que mante qui est contenue dans le Manifeste de sans la perfide et égoïste Albion, qui ne consulte l'empereur des Français. Il est possible que cette déclaration y ait été insérée parce qu'elle faisait bien à l'œil et qu'elle sonnait bien à l'oreille, deux motifs qui expliquent bien des choses qui se disent, qui se font et qui s'écrivent dans un pays voisin.

cette malheureuse guerre.

que ses intérêts et ses placements de coton, toute l'Italie eût été libre, et elle sera accusée d'avoir neutralisé tous les plans magnifiques qui avaient été conçus aux Tuileries, en vue du développement et de la protection des nationalités!

Tout le blâme des libéraux en Italie, des rou

s'attachera aux projets que l'on devait prétendusur l'Angleterre, tandis que tout l'honneur qui ment réaliser, sera donné à la France.

Je n'ai pas reçu du gouvernement qui était alors au pouvoir, d'explication sur cette déclara-ges en France et des radicaux à nous tombera tion, mais j'espère que le gouvernement actuel tâchera de découvrir si la phrase à laquelle je fais allusion, à savoir que l'Italie doit être délivrée de l'Autriche depuis les Alpes jusqu'à l'Adriatique,

a un sens véritable ou non.

c'est l'Angleterre qui est cause que l'indépendance de l'Italie n'aura pas été établie; et d'élever la France, aux yeux du monde, par les nobles efforts qu'elle aura déployés.

Le noble lord termine en concluant que le gouvernement français n'a eu d'autre but, en entre-" Ayant autant à cœur que qui que ce soit l'in-dée, parmi toutes les classes du continent, que prenant la guerre en Italie, que de propager l'idépendance de l'Italie, l'indépendance réelle de tout le pays, je suis heureux de pouvoir élever ma voix contre les moyens employés pour arriver à un but si respectable. Je ne suis pas de l'avis de ceux qui soutiennent que, dans cette affaire, la fin se justifie par les moyens. Tout Anglais a un cœur favorable à la cause italienne, mais je n'ai pas entendu une seule personne dans ce pays pour approuver les moyens employés. (Ecoutez!)

Le comte d'Ellenborough. J'ai entendu avec une grande satisfaction l'exposé qui vient d'être présenté de la part du gouvernement, et je compte sur lui surtout parce que je me rappelle avoir entendu lord Palmerston dire, il y a peu de Dans ma conviction, la cause italienne n'a été temps, que l'Angleterre devait toujours avoir à épousée par la France qu'afin de donner, selon sa disposition une flotte suffisante pour tenir tête les circonstances, plus de prestige aux armes non-seulement à une puissance maritime de prefrançaises. Et que s'ensuivra-t-il? une diminu-mier ordre, mais encore contre deux puissances tion proportionnelle de la légitime influence que l'Angleterre devrait exercer non-seulement sur les destinées futures de l'Italie, mais sur les progrès du libéralisme réel danstoutes les parties du monde.

maritimes de premier ordre qui se proposeraient de conspirer contre elle.

Je partage l'opinion de mon noble ami qui vient de parler quant au nombre de vaisseaux de ligne qui seraient nécessaires, bien que je ne les disIl résulte des documents qui ont été récem-tribuasse pas de la même manière; mais je voument publiés, que jusqu'à la fin de février, lord Cowley ne croyait pas à la guerre, parce que, comme il le dit dans sa dépêche, la France n'avait fait aucuns préparatifs.

drais surtout faire comprendre à leurs seigneuries qu'elles ne pourront, par aucun moyen, s'affranchir absolument de la possibilité d'une invasion. Tant que Brest et Cherbourg existeront, il y aura possibilité pendant au moins six mois de l'année de jeter de 60 à 80,000 hommes sur un point quelconque des côtes méridionales de l'Angleterre.

Or, je dis qu'il est possible que la France ne fût pas tout à fait prête quand elle est entrée en Italie, et que l'Empereur Napoléon, de même qu'une femme dans une position intéressante, se soit un peu trompé sur l'époque décisive; mais L'avantage d'une flotte puissante consisterait à moi qui ai vécu à Paris, je me perds à compren-couper les communications du chef qui commandre comment un homme, quelle que soit sa com- derait une pareille expédition. On ne devrait pas plaisance à croire tout ce qu'on lui dit, ait pu perdre un moment pour protéger tous les ports garder la conviction que la France n'avait pas et toutes les rades où il serait possible que l'en

nemi mit le pied avec quelque sûreté. J'espère, de munitions, selon Schoenhals, et de l'aveu que le gouvernement ne tardera pas un instant même d'Ulloa, ne pouvait pas résister aux: pour porter son attention sur chacun de ces forces de Radetzki. Un armistice fut done points; il doit surtout s'attacher à Portland. Je parle de cette place en particulier, parce que c'est conclu. Ses conditions étaient que les Pie le point qui a attiré l'attention du dernier am- montais évacueraient dans deux jours la bassadeur français à cette cour, qui y a fait une Lombardie, et que les Milanais compromis visite pour inspecter la place... auraient à quitter la ville dans l'espace de douze heures.

J'espère que si ce respectable gentleman vient jamais visiter de nouveau cette localité, il la trouvera dans un meilleur état de défense que précédemment. Mais quoi que ce soit qu'on puisse faire pour notre marine, j'espère que le gouvernement tiendra les forces du pays dans l'état le plus favorable pour qu'elles agissent efficacement. Si l'on considère les personnes qui pourraient éprouver des sentiments hostiles en vers notre pays, et les nombreuses raisons que pourraient faire naître ces sentiments, je pense que la chambre verra que c'est un sujet de la plus haute importance.

A la nouvelle de la signature de l'armistice, Milan s'émeut. Les rues se remplissent de monde. Le mot terrible de tradimento (trahison) retentit aux oreilles des Piémon tais. La foule entoure le palais Greppi,, et met en pièces les équipages du roi qui s'ap prêtent à quitter Milan. Des barricades s'élèvent devant la demeure royale pour empêcher Charles-Albert d'en sortir. Le Roi Ce n'est pas pendant que la guerre fait fureur paraît au balcon; on lui crie de continuer la en. Italie que notre pays ait rien à craindre. Ce que nous avons à redouter, c'est quand la guerre guerre. Il déchire le papier contenant l'ar sera terminée, quand la France aura brisé la mistice et dit à la foule ameutée : « Je res puissance de l'Autriche, quand elle aura terrifié « terai, mais à une condition, c'est que vous. les nations du continent, quand alors ses armées « vous battrez ! »> Cent mille patriotes, enorgueillies par le triomphe désireront accom-lui répond-on de toutes parts, se lèveront plir le dernier projet guerrier de Napoléon I". Je n'ai pu laisser passer cette occasion sans pour défendre la liberté italienne! — « Pas soumettre ces observations à Leurs Seigneuries, de phrases, réplique vivement Charles-Alat sans faire tout mon possible pour donner l'é- bert, pas de phrases, mais, encore une fois, veil à la chambre et au pays sur une ligne de battez-vous ! conduite qui pourrait, en fin de compte, compromettre ce que tout Anglais prise au-dessus de tout: le salut, l'honneur et l'indépendance de

son pays.

La question est abandonnée.

Campagnes d'Italie en 1848 eti en 1849.

Le tumulte est à son comble. On ne s'entend plus. Une députation milanaise, à la. tête de laquelle se voient le podestat Pocolo Bassi et l'archevêque, va trouver Radetzki le supplie de renouveler l'armistice et d'e pargner la ville. Le feld-maréchal renouvelle l'engagement qu'il avait déjà signé, avec la menace que le bombardement de la ville commencera dans une heure si les ra tifications ne sont pas immédiatement échangées. Instruites du danger que court le roi, les troupes piémontaises tournent Au mois de mars 1848, Radetzki avait leurs canons contre la ville, et « l'on voit cru prudent de s'éloigner de la ville de Mi-le spectacle étrange, dit Schoenhals, d'une lan que Schenals appelle la mère de la Ré- place menacée et par les ennemis et par les volution. Le feld-maréchal y revint au mois alliés... d'avril de la même année, décidé d'y entrer de force si on ne lui en ouvrait pas volon tairement les portes.

(Deuxième article.)

Le duc de Gênes, se frayant un passage à travers une foule qui grossit de plus en plus, s'offre en otage pour sauver son père. Des coups de fusil criblent de balles le pa lais Greppi.

Après les combats meurtriers, sous les murs de Milan, dans les journées des 4 et 5 août, Charles-Albert, battu par Radetzki, Le fidèle et brave La Marmora, qui comentra dans la ville et alla se loger au palais bat encore aujourd'huiles Autrichiens, n'aGreppi, laissant son armée dans les envi-vait pas quitté Charles-Albert. Il sort du: rons de la cité, où elle s'était retirée après palais par une porte dérobée, va chercher. la bataille. Arrivé à une des portes de Mhors la ville, des troupes piémontaises et lán, le Roi renvoya son escorte, ne voulant revient dans. Milan:au pas de charge. A son. être entouré, disait-il, que par la gardena approche, les émeutiers se dispersent et le. tionale milanaise. roi est sauvé el était temps, dit Schoonhals; car on avait déjà amené une

La ville qui n'avait pas pour deux jours

tonne

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remplie de poudre pour faire sauter la porte rité du Pape : c'était le chaos. Venise le du palais où était le roi. Charles-Albert comprit. Son assemblée nationale, espérant sortit de la ville, à pied, marchant à la tête mettre fin à un tel état de choses, décréta, de ses soldats. «Pendant que nous saluiions la suppression de la république et, du même militairement nos braves adversaires, ajoute conp, prononça la réunion de la Vénétie au l'auteur, les Milanais tiraient des coups de Piémont. Manin se retira, déclarant que, fusil à l'arrière-garde piémontaise et con- républicain, il ne servirait jamais une motinuaient à jeter au roi le mot de trahi-narchie. Des commissaires piémontais, enson !>

voyés par Charles-Albert à Venise, se saiQue conclure de ces scènes violéntes, si ce sirent du gouvernement de la cité au nom. n'est qu'une partie de la population mila- du roi, comme cela se pratique aujourd'hui. naise voulait la continuation de la guerre dans les duchés où le pouvoir légitime a été au moyen de Charles-Atbert, bien entendu, remplacé par la dictature de Turin. et que l'autre partie, cédant à d'impérieuses. Cependant les choses changèrent de face. nécessités, demandait qu'on épargnât à la à Venise lorsqu'on apprit la défaite de Charcité d'épouvantables malheurs? Il n'y avait | les-Albert devant Milan, l'entrée de Radetzki pas assurément de parti autrichien dans dans cette ville et, enfin, l'armistice par les Milan (il y a longtemps qu'il n'y en a plus); quel, le roi de Piémont, considérant comme mais il y avait outrage à l'égard du roi de siennes la ville de Venise et les places fortes Piemont. Charles-Albert n'était pas Autri-qu'il occupait dans les provinces de terre férchien, certes; et il n'était pas de ceux qui me, en faisait la restitution aux Autrichiens. trahissent. Personne ne souffrit plus que lui Cette stipulation ayant été faite sans le conde la signature de l'armistice. sentement de la Consulte Vénitienne, elles fut déclarée nulle et de nul effet. Les commissaires piémontais n'hésitèrent pas, sans craindre d'être accusés de désobéissance. envers le roi, à donner raison à la Consulte: ils se démirent de leurs fonctions, et Manin, plus puissant que jamais et plus que jamais. adoré du peuple, rétablit la république vénitienne en annulant l'acte d'annexion de la Vénétie au Piémont.

Bien que Schoenhals indique à peine les événements de la Toscane, nous les rappe lerons brièvement ici.

Ce ne furent ni son propre courage, ni le courage de son armée, qui manquèrent à la cause de l'indépendance italienne; ce fut, au contraire, l'Italie révolutionnaire elle-même qui fit défaut dans la lutte les italienissimes chicanaient, péroraient, écrivaient, comme le leur a reproché le général Ulloa, quand il aurait fallu se battre : déjà même, ils conspiraient contre le roi en cas de triomphe du monarque ! Déjà ils se partageaient des dépouilles qu'ils se gardaient bien d'aider à conquérir! Et aujourd'hui encore, ne lisons-nous pas dans un journal (1) qui,. Il n'avait pas été possible, malgré lès: certes, ne marchande pas son dévouement meilleures volontés du monde, de faire de à la cause de l'Italie « qu'on commence à Léopold II un tyran. Le général Ulloa, s'inquiéter à Turin des menées du parti champion ardent de la liberté italienne en exalté, des libérateurs de café, voulant dis-1848, 1849, comme il l'est de nouveau en poser à leur guise des fruits d'une guerre à 1859, reconnaît que «la Toscane était, de ¡ laquelle ils ont grand soin de ne prendre toutes les provinces de la Péninsule, aucune part, malgré l'appel de l'empereur Napoléon. ?»>

Charles-Albert repassa le Tessin avec ses troupes, rentra à Turin, et les Autrichiens reprirent possession de Milan.

la

mieux gouvernée, » et il rend justice « aur princes souverains de ce pays qui sont alles eux-mêmes au-devant des réformes, afin de mettre toutes les institutions de la Töscane en harmonie avec l'état avancé de la Les provinces de terre ferme de la Véné- civilisation. » Le grand-duc n'avait pas at tie avaient applaudi à la république véni- tendu, lui, la tempête révolutionnaire de tienne de Manin; mais elles n'entendaient février pour donner à son peuple une conspas, pour cela, se soumettre à la domina-titution libérale. Tout allait à merveille. I tion de l'antique cité des doges ;, elles s'ad-y eut cependant une imperfection dans la~ ministraient elles-mêmes, comme peuvent conduite de Léopold : Il avait autorisé, à le faire, à l'heure qu'il est, les villes des Pise, l'établissement des Dames du Sacré Etats pontificaux en révolte contre l'auto- Cœur !

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Les professeurs de la vieille cité du Campo Santo protestèrent, comme on le pense

bien, contre cette énormité. Pouvaient-ils | publique « au milieu des souvenirs de leurs voir d'un œil indifférent des femmes instrui- ancêtres républicains, devant le palais qui tes, vertueuses, ayant fait abnégation de conserve encore la devise de la liberté. » tout sur la terre, venir se consacrer à l'édu- La déchéance du grand-duc était prononcée cation des jeunes filles? N'était-ce pas là du même coup. Le prince adressa une proune institution jesuitique (1). En souffrir testation en règle aux membres du corps dil'établissement sans rien dire, c'eût été se plomatique accrédité, en Toscane, et se rerendre complice d'un autre évidemment tira à Gaële, où était le Pape. contraire au progrès humain. Le grand duc, Quatre mois après ces événements le toutefois, maintint les dames du Sacré- peuple, le vrai peuple redemanda le Cœur à Pise. Les professeurs protestèrent grand-duc les armes à la main, déclade nouveau, et de nouveau Léopold passa rant qu'il ne voulait plus de la révolution ni des révolutionnaires. Léopold II rentra Quoique ces choses eussent eu lieu en dans la capitale de ses Etats le 23 avril 1846, les lettrés s'en sou vinrent en 1848. 1849. Il l'a quittée encore par suite d'une Ils reprochèrent alors au grand duc son acte révolution nouvelle. Mais qui pourrait dire d'obscurantisme avec tout l'élan que com- que l'annexion de la Toscane au Piémont portait l'époque. Ces braves lettrés d'Italie est une question résolue? Chacun a pu y voient tout trouble quand il s'agit pour remarquer le passage suivant d'une lettre eux de religieuses, de prêtres, d'évêques, de M. Scarlett, ministre anglais à Florende cardinaux, du pape. Leur génie ne sera ce, adressée, le 2 juin 1859, à lord Malmesréellement à l'aise que lorsqu'on aura pur-bury: «La majorité du pays de Toscane, gé la terre de ces abominables gens. C'est l'opinion de la Haute Vente.

outre.

Le 22 janvier 1849, le grand-duc avait approuvé la présentation aux assemblées législatives de Florence, d'un projet de loi ayant pour but d'envoyer des représentants de la Toscane à l'assemblée constituante de Rome. D'un autre côté, Pie IX, par son bref du 1er janvier, avait frappé d'excommunication cette assemblée avant même sa réunion. Effrayé des conséquences possibles de l'acte du Souverain-Pontife, Léopold s'adressa à Sa Sainteté pour lui demander si la condamnation ecclésiastique pouvait atteindre du même coup chaque Etat italien qui enverrait des représentants à la constituante romaine. La réponse de Gaëte fut prompte et affirmative.

malgré l'existence d'un parti piémontais, est attachée à la famille ducale, et désire réellement sa restauration pour l'avenir.

L'armistice signé à Milan était expiré. Mais on ne se battait pas, on négociait, ou plutôt on se tâtait pour arriver à un arrangement dans lequel chacun aurait voulu naturellement trouver avantage et honneur. L'Autriche victorieuse voulait garder ses possessions en Italie.

L'abandon volontaire de la Lombardie, dans un moment où le gouvernement de Vienne pouvait le faire sans faiblesse, puisque Radetzki était visiblement maître de la situation militaire en Italie, eût peut-être épargné à l'Europe et à l'Autriche ellemême des maux incalculables. Mais l'abnégation, assez rare déjà chez les individus, est Cependant la loi présentée le 22 janvier peu pratiquée, surtout par les gouverneavait été votée. Elle encourait non-seulements. Quisait pourtant si la perte volontaire ment, dans sa teneur, les foudres du Saint- de quelque membre gangrené ne les rendrait Siége, mais encore elle soumettait les droits pas quelquefois plus robustes et plus forts? politiques de Léopold à l'examen de la cons-« L'intérêt le plus évident de la maison de tituante des bords du Tibre. Le grand-Savoie, écrivait Joseph de Maistre en 1812, duc refusa sá sanction à cette loi, et expli- intérêt qu'elle partage avec toute l'Italie, qua les motifs de son refus dans un docu-c'est sans doute que l'Autriche ne possède ment public daté de Sienne le 7 février. rien dans ces contrées, sauf de l'indemniser Le lendemain, le club insurrectionnel tos-d'une manière digne d'elle en Allemagne. can nomma un gouvernement provisoire Il n'y a dans cette proposition rien de composé des citoyens Montanelli, Guerrazzi contraire au respect dû à l'une des plus et Mazzoni. Le 19 février, les représentants du peuple, réunis sur la place de la Signora, à Florence, déclarèrent se constituer en ré

(1) Ulloa, Guerre de l'Indépendance italienne, t. 1, p. 8.

grandes maisons de l'univers. On dit seulement, et c'est un fait incontestable, que ses possessions en Italie n'étaient avantageuses ni à elle ni à l'Italie, et qu'elles nuisaient infiniment à la maison de Savcie.

quelles que pussent être d'ailleurs les relations de sang de ces deux augustes familles... >>

leurs profondément dévoué. Cependant, sur les énergiques instances de M. de Montalembert, il finit par céder, et il lui remit la lettre collective. Vous connaissez mes sentiments intimes, dit-il, et les graves raisons

vous êtes convaincu que des avantages sérieux sont attachés à la publication de cette lettre, je vous la confie, faites-en ce que vous voudrez.

Quelle humiliante et triste chose pour l'intelligence humaine que ce spectacle de tant d'hommes s'entretuant les uns les au-qui ont motivé notre démarche. Puisque tres parce qu'il n'a pas été possible aux chefs des empires de s'entendre sur tel ou tel point de leur politique! Il faut que le sang humain coule et coule à flots avant que l'on tombe d'accord dans les cabinets! Ah! L'illustre et vigoureux champion de la line soyons pas si fiers de notre civilisation, berté religieuse et politique s'empressa de dans notre Europe tant vantée, puisqu'il livrerà la publicité cet important document; nous faut toujours recourir au canon dans il ne s'était pas trompé dans ses prévisions. nos différends de nation à nation, de peuple Ce fut le véritable signal de ce qu'on apà peuple! Quand donc y aura-t-il, sur la pela alors la levée de boucliers de l'épiscoterre, assez de lumières, assez de bonne foi pat. Cette pièce, remarquable par l'énergie surtout, pour prévenir, empècher les mal-de la pensée, l'élévation des aperçus et la heurs de la guerre? Jamais, probablement, modération de la forme, se trouve, avec touet il y aura des guerres aussi longtemps tes les autres qui parurent à cette époque, qu'il y aura des hommes. Tous les Cobden dans le recueil des actes de l'épiscopat pupossibles doivent en prendre leur parti.blié en 1846 par le comité de la liberté

Baptistin Poujoulat.

d'enseignement, pour l'éternel honneur des
vénérables prélats qui montrèrent tant de
fermeté, de noblesse et de haute raison en
revendiquant avec force une liberté si utile
la société,
au bien de l'Eglise et aux vrais intérêts de

P. LAMAZOU.

FAITS RELIGIEUX

On nous écrit d'Arras :

Dans notre courte notice sur Mgr Dupont, nous avons seulement fait mention des remarquables lettres que publia le vénérable cardinal sur la question de la liberté d'enseignement. On nous communique à ce sujet un détail qui a son intérêt historique. Les hommes qui prirent une part active à cette brillante lutte, où les catholiques déployérent tant d'énergie et de talent, n'ont point oublié la belle lettre collective adressée par l'archevêque de Bourges et ses suffragants au ministre des cultes, contre le monopole universitaire. M. le comte de Montalembert, qui possédait toute la confiance du digne prélat et qui ne négligeait aucun moyen de préparer, dans cette grave question, le triom-mières bases de leur fondation. phe des droits de l'église et de la famille, eut le bonheur de le déterminer à rendre public ce document d'une incontestable autorité, au moment même où le garde des sceaux, alors ministre des cultes, venait de faire insérer au Moniteur un blâme officiel contre la publication d'une pièce analogue publiée par Mgr Affre, de sainte et glorieuse

Au moment où l'on éprouve si souvent le besoin d'appuyer et de consolider par des documents anciens la possession de titres ou d'étan'est pas toujours parfaitement constatée, ce seblissements plus ou moins sérieux, dont l'origine rait rendre un important service à un bon nombre d'antiques associations que de leur faire comprendre l'utilité de rechercher avec soin les pre

mémoire.

Il existe en France et dans tout le monde ca

tholique, une quantité considérable d'anciennes confréries du Très-Saint Sacrement, qui ont été instituées à des époques déjà très-éloignées de nous, mais plus particulièrement sous le pontificat du pape Paul III, qui érigea lui même, à Rome, en 1539, la veille des calendes de décembre, l'archiconfrérie de Sainte-Marie-sur-la-Minerve, qui existe encore aujourd'hui, et à laquelle furent affiliées une multitude d'associations, ayant pour objet d'honorer, d'une manière toute spéciale, le Très-Saint Sacrement de l'autel.

L'archevêque de Bourges, dont tout le Il y a de très-fortes raisons pour croire que toumonde connaît l'esprit de conciliation, op- tes ces confréries, fondées sous le règne du souposa d'abord quelque résistance; il ne vou- verain Pontife Paul III, ont reçu de la cour de Rome, comme titre de leur érection, un parchelait point froisser le gouvernement sans pro- min sur lequel était reproduite, en caractères fit pour une cause à laquelle il était d'ail-typographiques, la bulle de 1539, que l'on trouve

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