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bat. Ce dernier grief n'est évidemment avais prié de m'envoyer, et j'espère qu'elle me qu'une faute typographique. Quant à la portera bonheur. suppression des mots: grunde victoire! la direction ne s'est pas encore expliquée ; mais elle cite de pareilles erreurs dans les journaux semi-officiels eux-mêmes.

Le bruit se répand, suivant un journal du Nord, que le maréchal Bosquet, dont la santé paraît se soutenir, serait nommé au commandement du camp d'Helfaut.

M. GARCIN.

Le Moniteur publie la note suivante :

Un douloureux événement vient d'enlever à l'affection de son diocèse l'un de nos plus jeunes prélats. Mgr l'évêque d'Aire a succombé, le 6 de ce mois, aux suites d'une chute qu'il avait faite quelques jours auparavant dans sa tournée pastorale. Né à Bayonne, le 7 octobre 1805, Mgr Prosper-Michel-Armand Iliraboure s'était signalé de bonne heure, au milieu de ses condisciples, par la gravité de son maintien. L'aménité de son ca

On nous communique la lettre suivante,ractère et la distinction de on talent, ses rares écrite de Magenta, 6 juin; elle fait connaitre quelques détails de la mémorable bataille de ce nom, et témoigne des sentiments religieux qui vivent dans notre brave armée d'Italie:

Mon cher frère,

qualittés lui avaient mérité la confiance de ses maîtres, et avant 'âge de vingt ans il était chargé d'une chaire de rhétorique au col ére de Laressore. Quelques années après il était nommé vicaire à Bayonne, puis aumônier d'une communauté religieuse, vicaire général de Mgrde Bayonne, et enfin, curé-archip: être de Pau. Dans ce poste important, il eut l'occasion d'être remarqué par l'Empereur, qui l'appela bientôt au siége d'Aire, devenu vacant en 1857, par la mort de Mgr Lanneluc.

Le 3, à 9 heures du matin, nous sommes partis de Palestro, et le soir nous sommes arrivés à Novare, où nous avons campé jusqu'au lende- Cette nomination fut accueillie avec enthoumain Ce même jour, à 3 heures, nous avons mar-siasme dans le diocèse d'Aire, et, après deux ans ché sur la route de Milan, et à sept heures nous d'épiscopat, les manifestations publiques qui sipassions le Tessin, qui avait été passé à midi par gnalèrent l'arrivée du nouveau prélat se répéquatre bataillons de la garde impériale. Ces qua- taient encore dans toutes les paroisses qu'il visitre bataillons ont beaucoup souffert, mais ils ont tait. Cette administration si courte a été un vérichassé les Autrichiens, qui étaient en grand nom-table apostolar. Pendant ces deux années, Mgr bre. Hiraboure n'a cessé de parcourir son diocèse, de La 1 division de notre corps d'armée (général prêcher, de confe ser, de présider à toutes les Renault) a passé le Tessin vers 1 heure et a don-cérémonies religieuses, de donner à ses prêtres né sur l'ennemi. l'exemple d'une vie de labeur, d'abnégation, de Après notre passage du Tessin, ce qui a eu lieu dévouement chrétien. C'est au milieu de ces travers 7 heures du soir, on nous a envoyés en pre-vaux que le digne prélat a trouvé la mort: il vemière ligne en dehors du village de Magenta, et nait d'arriver dans la paroisse de Gamarde, et, nous y sommes restés toute la nuit embusqués suivant son habitude, il avait entendu les confesdans les champs. Ma compagnie avait été envoyée sions jusqu'à dix heures du soir: il rentre dans le en avant, en tirai leurs, avec une compagnie du presbytere, traverse le jardin, suit dans l'obscu 19° bataillon de chasseurs et une autre du 1 ba-rité une allée dont il ignore la direction; le sol taillon de mon régiment. se dérobe sous ses pas, et il tombe dans un précip.ce de plus de quatre mètres de profondeur.

Vers 3 heures et dem e, lorsqu'il commençait à faire jour (le 5), au moment où d'autres compagnies venaient à peine d'entrer en ligne pour nous relever, l'ennemi, qui pendant la nuit s'était embusqué à 100 ou 200 pas de nous, a commencé à faire une décharge de tirailleurs sur nous. Au même instant, nous nous sommes portés en avant en les poussant toujours à la baïonnette et en tirant quelques coups de feu, Nous les avons fait battre en retraite, après leur avoir tué ou blessé plusieurs hommes. Nous avons fait quelques prisonniers, dont un officier.

Dans ma compagnie, nous avons eu 1 sergent et 1 soldat blessés. Pour ma part, malgré le nombre des balles qui sifflaient autour de moi, je n'ai seulement pas été touché à mes vêtements et j'en remercie le bon Dieu.

Quelques instants après, ses gémis ements sont entendus, et ses premières paroles au curé de la comune, qui le trouve baigné dans son sang, sont des excuses de la peine qu'il va lui causer, Pendant huit jours des plus cruelles souffrances, le saint prélat n'a pas proféré une plainte et n'a pas cessé de conserver la plus inaltérable sérén té. Quelques instants avant sa mort, il récitait encore le Miserere, le commen ait de la manière la plus touchante, et demandait pardon à ses prêtres au milieu desquels il expirait bientôt en répétant l'Ave Maria.

Mg Hraboure ne possédait rien, et il regrettait en mourant de n'avoir au moins un trimestre de son traitement à laisser aux pauvres. C'était aux fidèles de son diocèse qu'il devait les orneJe vous écris comme je peux, nos bagages n'é- ments pontificaux et les insignes de l'épiscopat. tant pas encore arri és, ni la poste non plus. Ils ont encore voulu assurer à ses restes les der C'est notre général qui reçoit nos lettres en at-niers honneurs: avec une spoutanéité qui l'hotendant que la poste arrive et il les envoie avec son paquet par une ordonnance.

Enfin nous voilà sur le terroire lombard. J'ai reçu la médaille de la sainte Vierge que je vous

fore, la ville d'Aire a pris à sa charge les frais des funérailles de son évêque, et elle a rempli avec la plus haute convenance la pieuse mission qu'elle s'était imposée.

Obsèques de Mgr Hiraboure.

All commencement de la cérémonie, la foule immense qui remplissuit la cathédrale a éprouvé un moment d'indescriptible angoisse. Un des gradins d'une estrade sur laquelle étaient p acés les élèves du collège d'Aire s'est tout à coup affaissé avec un effroyib'e craquement. On se figure facilement l'émotion de toutes les mères, leurs cris déchirants, la terreur qui s'est de toutes parts répandue. Grâce à D eu, cet accident, qui aurait pu être atal à tant d'enfants, les a tous laissés sains nie ne s'est pas accrue de l'horreur d'une affreuse et saufs, et la tristesse de cette Lagubre cérémocatastrophe.

Après une marche funèbre pendant laquelle les populations des Landes lui ava ent fat un Cortége de regrets et de larmes, le corps de Mgr Hiraboure était arrivé lundi soir dans la ville piscopale. C'est mardi matin qu'ont eu lieu les absèques. Jamais la ville d'Aire n'avait offert un pareil spectacle. La foule accourue non-seulement des divers points de ce d'ocèse, mais encore des diocèses voisins de Bayonne, d'Auch et de Tarbes, témoignait par son deuil profond des sentiments qui l'auimaient pour le vénérable dé-assistants et rétib'i par ses paroles le silence et Un prêtre a du haut de la chaire rassuré les funt. retenti d'accents de désespoir. le recueillement dans l'église, qui avait un instant

boure a été inhumé dins une des chapelles de sa Les absutes terminées, le corps de Mgr Iliracathé Irale. C'est le dernier asile qu'il s'était luimème choisi, non loin du lieu où reposent ses vénérables prédécesseurs.

Toutes les rues que devait traverser le corps, depuis Févêché jusqu'à la cathédrale, étaient p1voisées de tentures et d'insignes funéraires. C'est ▲ neu! heures trois quarts que les restes mortels de Mer Hicaboure ont été enlevés de la chapelle ardente dans laquelle ils étaient exposés depuis la veille pour parcourir une dernière fois sa ville bien aimée. Précédé de longues files d'enfants et d'heures avant sa mort, o lui avait dema dé s'il Mgr Hiraboure est mort pauvre. Quand, peu de femmes, appartenant au college, aux écoles, voulait faire quelques dispositions testamentaires: aux diverses coagrégations, et d'une double ran« Je n'ai pas besoin de testament, avait il répongée de prêtres, le cercu il, porté par de jeunes du, je ne posse rien. Les biens de ce monde lévites, disparaissait sous les urs et les couronnes dout de pieuses mains l'avaient couvert." ne n'ont jamais appartenu; ils appartenaient aux Venaient ensuite les membres de la famille de pauvres. C'est pourquoi la ville d'Aire, avec l'évêque qui con lui aient le deuil, M. Hiraboure, une spontané té qui l'honore, avait voulu se charson frère et M. Puyol, son beau-frère, M. l'abbé ger du soin de rendre les derniers honneu's à Etchegaray, son cousin, M. l'abb Puyal, son neveu leurs regrets aux siens ont été ses hôtes, depuis ¦ son évêque. Tous ceux qui étaient venus mêler et soa secrétaire, jeune prêtre d'une rare distine-le cardinal-archevêque jusqu'au plus humble des tion, qui hér te de ses talents et de ses vertus; en- desservants; elle leur a off rt, dans ce vaste réfin M. l'abbé Dhers, son vicaire général et son amile fectoire du grand séminaire, une large et corplus cher. M Dariste, sénateur, M. le préfet diale hospitalité, qu'ils auraient difficilement des Landes, M. le général Monténard, commandast le département, et M. Bié, maire d'Aire, portaient les qua re coins du drap mortuaire. Puis marchait une foule composée de personnes de toutes les classes, de prêtres, de magistrats, d'administrateurs, de propriétaires, d'ouvriers, de paysans, tous unis dans une seule et même pensée.

Au milieu de ce cortége on remarquait plusieurs membres de la Cour impériale de Pau, M. de procureur général Falconnet, M. Brascou, président de chambre, MM. Daleman et Bordenaved'abère, conseillers, MM. les curés de SaintMartin et de Saint Jacques de Pau, M. le curé d'Orthez. M. O'Quin, député au Corps législatif, M. le vicomte Elie de Gontaut, M. F. de Salinis, et bien d'autres personnes étrangères au diocèse d'Aire. Quant aux habitants notables des Landes qui étaient présents, l'énumération en serait trop longue.

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S. Ent. Mgr le cardinal Donnet, archevêque de Bordeaux, Mgr de Sa inis, archevêque d'Auch, et Mgr Lac oix, évêque de Bayonne, avaient voulu rendre u dernier hommage à leur vénérable collègue. Leur présenco augmentait la pompe de la funèb e cérémonie. C'est S. Em. qui a officié pontificalement et qui a chanté la messe. Chacun des trois prélats a ensuite fait une des cinq alsoutes prescrites par le poutifical. Pendant la messe, S. Em. a prononcé un discours dans lequel étaient rappelés avec bonheur les vertu - di détant et les principaux traits de cette mot ad mirable par la que.le soa ame s'est révélée dans

toute sa beauté.

trouvée ailleurs.

Il faut avoir assisté aux obsèques de Mar Hiraboare, pour se faire une juste idée des regrets et des souvenirs qu'il laissera dans ce diocèse profondément remué par sa charité. Il avait vécu parmi nous; mais selon la parole de l'E angile, nous ne l'avions point connu. Sa mort seule alivré le secret de sa vie.

(Memorial des Pyrénées.)

On nous écrit de Saint-Pétersbourg, 28 mai, 9 juin :

Vous avez maintenant entre les mains la circulaire du prince Gortschakoff. Quoiqu'elle jette plus de lumière sur l'attitude passée de notre cabinet que sur son attitude éventuelle, elle ne semble destinée à un grand retentissement, en laissant pressentir que le gouvernement russe n'attache plus autant de prix au rôle conservateur dont ilse prévalait si hautement sous le règne précédent.

Brillante comme tout ce qui sort de la plume de notre ministre, fort empressé et fort capable de déployer l'étendue de ses ressources sur un vaste champ, cette pièce

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Mes renseignements, mes prévisions, et prouve que la Russie ne répugne pas extrêmement à une guerre localisée contre l'Au-surtout mes espérances, ne concordent pas, triche, mais qu'elle voudrait empêcher en je le sais, avec ceux que renferme une même temps une guerre générale qui l'o-feuille qui a la prétention de représenter nos intérêts à l'étranger; mais, primitibligerait de sortir de son recueillement. Malheureusement et à vrai dire, cette vement éclose dans tine pensée hostile la France impériale, cette feuille, guerre lalisée n'existe déjà plus. L'insur-à la France impériale, rection des Duchés, que les journaux nous fabriquée aujourd'hui à Paris, semblę ont apprise hier, celle des légations qu'ils ne plus viser qu'à réussir sur ses bounous apprendront demain, lui ont ôté ce ca-levards illuminés et pavoisés. Elle est ractère. La révolution. réveillée, encoura- belliqueuse; je hais la guerre, car je ne lui gée, excitée, a déjà délocalisé la guerre et vois pour corollaire qu'une recrudescence n'abandonnera pas l'espoir qu'on lui a d'arbitraire, de servilité, et la servilité, donné.

graud Dieu! elle se déploie déjà assez dans Le langage du spirituel prince est sévère toute sa splendeur sur les bords de la Néva. Au milieu de ces préoccupations, où il pour notre ancienne amie l'Allemagne. Il lui rappelle, sans appuyer sur les détails et semble un jour que tout soit perdu le lenles dates, que la Russie n'a pas reculé devant demain que tout est gagné, et dont je ne des sacrifices quand il s'est agi de la sauve-puis vous communiquer qu'une faible pargarder d'un péril récl; il ne lui fait plus espé-tie, notre gouvernement ne cesse pas de rer le renouvellement de ces sacrifices. Si prendre des mesures dignes de louange. sympathique, aux conférences de Vienne, est ainsi qu'il vient d'augmenter considė-. pourquie inque avait une goutte desanggree rablement les ressources des établissements ouslavedansles veines, il ne permet plus aux d'éducation. Ces établissements, au nombre bons Allemands de s'attendrir à la vue du de 462, en comptant les écoles de district, sang germanique qui commence à couler à viennent de voir accroître leur budget jus-· grands flots. Je craius bien que ses, avis qu'à la somme à peu près de 8 millions de soient peu goûtés par ces populations opi-francs. Ce chiffre est insuffisant pour un niâtres dans leurs sentiments qui, tôt ou empire de 70 millions d'individus généraletard, et peut-être même malgré leurs chefs, ment doués d'une intelligence qui n'est que seront entraînées vers l'Autriche, quelque trop portée à effleurer seulement les mahumiliée que cette dernière puisse être bien-tières; mais on peut être sûr que l'Empetôt, et quelles que soient les fautes politi-reur, ayant pris sous sa surveillance spéciale cette branche d'administration, voudrait ques cu militaires qu'on lui ait fait faire.

En somme, tout ne me paraît pas habile l'améliorer, si le télégraphe ne vient pas dans cette dépêche; rien n'y révèle en-nous bouleverser et nous forcer de dépenser, core l'initiative quelconque que les évé- pour vider des querelles extérieures, les res nements autorisent notre pays à prendre sources dont nous avons un si impérieux et dont je voudrais le féliciter. besoin pour réparer le temps perdu et marcher de pair avec vous.

Son point culminant est la constatation Le comte de Maistre a dit : « Sans le Pape, réitérée de la parfaite liberté d'action de notre gouvernement. Il est clair que cette point de véritable christianisme; toute nadéclaration est aussi bienveillante pour tion séparée sentira enfin qu'il lui manque Saint-Cloud qu'elle l'est peu pour Schoen- quelque chose et sera ramenée tôt ou tard, brunn; mais, malgré cela, soyez persuadé par la raison ou par le malheur.» Je vous que notre gouvernement, désireux de laisse à penser si je désire que mon pays le Louvoyer jusqu'à ce que vous traver-reconnaisse et n'attende pas pour cela la siez le Miacio, ne s'alliera franchement au lueur des feux qui consument et dévastent! Ea présence de l'empressement que cer vôtre que lorsque vous le préférerez à MM. Palmerston, Gibson, Bright et consorts.taines feuilles apportent à annoncer qu'une Contre l'Angleterre, la Russie sera toujours insurrection nationale a éclaté dans les avec la France, et on a tort de supposer Légations et du projet que certaines broqu'une semblable entente menacerait l'in-chures n'ont pas caché «d enfermer le desdépendance européenne; elle la consolide-potisme des papes entre la Méditerranée et rait peut-être, à condition, toutefois, d'être l'Apennin, quitte à faire passer des ali réglée par les principes qu'inspirent un pou-ments à la petite colorie qu'on leur laisse voir légitime et la liberté. Trait,» il n'est peut-être pas inutile de rap

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peler au bon sens européen deux réflexions | ne s'agitent pas autour d'un foyer quelconque que lui soumettait il y a un demi-siècle l'au- de puissance. et n'y laissent pas des preuteur du Pape, auquel il faut toujours revenir ves de leur action, qui n'empêchent pas le quand on veut parler saine politique. gouvernement du Pape d'être la plus douce,

SMITH.

Ministère des finances.

«La première est que le gouvernement la plus pacifique et la plus morale de toutes pontifical ne doit point être jugé en lui-mê-les monarchies, comme les maux bien plus me, mais dans son rapport avec le monde grands, enfantés par la monarchie séculaire, catholique. S'il est nécessaire, comme il ne l'empêchent pas d'être le meilleur des l'est évidemment, pour maintenir l'ensem-gouvernements (3). ble et l'unité, pour faire, s'il est permis de s'exprimer ainsi, circuler le même sang dans les dernières veines d'un corps immense, toutes les imperfections qui résulteraient de cette espèce de théocratie romaine dans l'ordre politique, ne doivent plus être considérées que comme l'humidité, par exemple, produite par une machine à vapeur Les souscripteurs à l'emprunt de 500 millions sont invités à se présenter au Trésor avec leurs dans le bâtiment qui la renferme. récépissés provisoires, à l'effet d'échanger ces La seconde réflexion, c'est que le gouver-titres contre les certificats d'emprunt corresponnement des papes est une monarchie sem-dants, et de recevoir les sommes auxquelles ils blable à toutes les autres, si on ne la considère peuvent avoir droit par suite de la liquidation. Des bureaux seront ouverts au Trésor à partir simplement que comme gouvernement d'un du lundi 20 du courant, de neuf heures à deux seul. heures.

Or quels maux ne résultent pas de la monarchie la mieux constituée ? Tous les livres de morale regorgent de sarcasmes contre la cour et les courtisans. On ne tarit pas sur la duplicité, sur la perfidie, sur la corruption des gens de cour, et Voltaire ne pensait sûrement pas aux papes lorsqu'il

s'écriait avec tant de décence:

O sagesse du ciel! je te crois très-profonde;
Mais à quels plats tyrans as-tu livré le monde (1)?

EMPRUNT DE 500 MILLIONS.

On entrera par la rue de Rivoli.

Actes officiels.

Le général de brigade Decaen (Claude-Théodore) est promu au grade de général de division dans la première section du cadre de l'état-major général de l'armée.

FAITS DIVERS

Cependant, lorsqu'on a épuisé tous les genres de critique, et qu'on a jeté, comme il est juste, dans l'autre bassin de la balance tous les avantages de la monarchie, quel Les officiers de tous grades se rendant à une est enfin le dernier résultat? «C'est le men-division active ou à une armée, soit à l'intérieur leur, le plus durable des gouvernements, et de l'Empire, soit à l'extérieur, jouiront de la faculté de faire transporter, à la charge de l'Etat, le plus naturel à l'homme. » Jugeons de mê-sur les vois ferries, les chevaux qui leur sont at me la cour romaine. C'est une monarchie, tribués par les règlements. la seule forme de gouvernement possible pour régir l'Eglise catholique, et quelle que soit la supériorité de cette monarchie sur les au.res (2), il est impossible que les passions

On dit que parmi les pièces de canon que la retraite précipitée des Autrichiens a laissées enre nos mains, il s'en trouve deux fort curieuses. La première, qui aurait été fondue à Vienne en 4680, d'un calibre très fort et portant un aigle, aux deux ailes éployées, qui se précipite sur un

(1) II-a dit, au contraire, en parlant de Rome mo- dauphin dans le corps duquel il enfonce son bec derne:

Las citoyens, en paix sagement gouvernés, Ne sont plus conquérants, et sont plus fortunés. (2) Le gouvernement du pape est le seul dans l'univers qui n'ait jamais eu de modèle, comme il ne doit jamais avoir d'imitation. C'est une monarchie élective dont le titulaire, toujours vieux et toujours célibataire, est élu par un petit nombre d'électeurs élus par ses prédécesseurs, tous célibataires comme lui, et choisis sans au

et ses serres, avec cette légende: Eximum aut mergor.

cun égard nécessaire à la naissance, aux richesses, ni même à la patrie.

Si l'on examine attentivement cette forme de gouvernement, on trouvera qu'elle exclut les inconvénients de la monarchie élective, sans perdre les avantages de la monarchie héréditaire.

(3) Du pape, résumé et conclusion du livre troisième.

La seconde de ces pièces a été coulée à Venise | lanaises que j'ai rencontrés, aucun n'avait encore et porte en relief les armes de la sérénissime ré-adopté ce costume. publique et du lion de Saint-Marc: elle a pour «S'il m'était permis, en passant, de glisser une exergue ces paroles, qui sont toutes de circon- timide observation, je dirais qu'en Italie on me stance: Fortes fortuna juvat, auxiliante Deo. semble abuser un peu du panache. On en met partout. Les révolutions surtout en font une ef-On annonce, dit le Journal de Saint-Nazaire, froyable consommation. Quand il n'y a pas de que le département de la marine et celui de l'in-panache ondoyant, il y a un plumet ambitieux térieur prennent des mesures pour établir d'ur-et si l'on manque par aventure de p'umets et de gence sur le littoral de France un service séma- panaches, voilà les rubans qui s'envolent. phorique : un officier de marine s'adjoindra, en « On m'objectera que chaque peuple a son catemps opportum, à l'administration télégraphi-ractère, et qu'en Italie on est fort bruyant. Le que pour désigner les terrains appar enant à la panache est le cri du chapeau. marine qui devront recevoir les points d'appui et les établissements.

On lit dans plusieurs journaux des départements:

« La ville avait repris ce matin sa physionomie de tous les jours. Il est cinq heures du soir, et jø n'ai pas encore entendu un seul vivat. De grandes de vo tures chargées de b ocs de glace et couvertes nattes, erraient par les rues de bonne heure. Des « M. le ministre de l'intérieur a décidé que les cafetiers ambulants préparaient leurs sabotières revolvers au-dessous de 150 millimètres de lon- dont des soldats de Paris goûtaient la primeur. gueur totale seront seuls prohibés à l'avenir. »Des femmes de la campagne apportaient dans des -On écrit de Milan, 9 juin, au Journal des Dé-vit le carreau des halles. On en fait de petites paniers des amas de cerises comme jama's n'en bats:

"

montagnes rouges dans toutes les boutiques de fruitiers. Les zouaves en mangeaient des collines le matiu, après le café. »

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Çà et là on a installé des corps de garde pour la garde civique. Des citoyens, armés de fusils, se promènent devant la porte, fumant des cigares avec frénésie. Lecigare témoigne qu'on est li- Sous ce titre : En avant les balles..... de cobre. Vous savez que pendant la domination au-on, on lit dans l'Industriel alsacien: trichienne, il était établi que personne n'allume- Il vient de se passer, sur la partie du terrirait une feuille de tabac, ce qui contrariait vive-toire lombard qui confine à la Suisse, un fait cament la régie de l'empire, et, partant, le minis-ractéristique du génie commercial anglais, et qui tère des finances. Aujourd'hui le patriotisme exi- ne sera pas un des moins curieux épisodes de la ge e contraire. camp gne qui vient de s'ouvrir.

« Les gardes nationaux sont encore en simples pikin... passez-moi le mot. Cependant j'ai vu un certain nombre de casques. On m'a dit que le casque était le képi des Milanais, je ne le garantis pas.

« Pendant quelque temps, on trouvera plus de gardes nationaux qu'on n'en voudra: c'est après qu'il faudra voir. On a connu tant de beaux zèles qui se refroidissaient!

On sait que lorsque Garibaldi pénétra sur le territoire de la Lombardie, ce mouvement s'opéra le long de la frontière suisse. au nord du lac Majeur. Les douaniers autrichiens, à l'approche du général, abandonnèrent leur poste et se réfugierent en Suisse, où ils furent désarmés et internés.

La ligne des douanes étant rompue, la Lombardie restait ouverte; il y avait là évidemment l'occasion d'une opération commerciale sur une «Derrière la vitrine des librafres, une petite grande échelle des Anglais se tenaient prêts; pancarte porte en beaux caractères la nouvelle on ne sait s'ils avaient prévu la marche rapide appétissante que là on vend les livres prohibés du général Garibaldi ou s'ils ne firent qu'en propar la défunte domination autrichienne. Ces pau-fiter. Le fait est que, sans perdre un instant, ils vres livres ont l'air tout heureux de respirer en | demandèrent à Manchester une masse énorme liberté. On les compte par douzaines, et les pas de cotonnades. et ils appuyèrent cette comsants étonnés s'arrêtent pour en lire les titres mande par des remises de premier ordre sur Loninconnus. dres.

«Etaient-ils dans les caves ou à la frontière seulement? Je ne sais.

"Voilà dans ce magasin de modes une série de gravures extraites d'un Petit (ourrier des Dames Italien. Elles ont leur originalité.

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Accélérée par de pareils arguments, la marchandise ne se fera attendre; elle entrera par la brèche que la douane autrich enne ne sera pas de longtemps en mesure de combler, et les produits anglais inonderont la Lombardie et la Vénitie ou "Ne cherchez pas dans cette série, qui porte plutôt les marchés de consommation de l'Autrien tête ces mots bien connus: Modos de 1859, des che. Il y aura dans cette opération deux bénéfijupcs bouffantes ou des manches pagodes, la re ces: 1o l'écoulement certain et rapide en raison cherche serait vaine; mais, en revanche vous du bon marché qui n'admettra pas de concurtrouverez des fusils, des sabres, des pisto'ets, de rence; 2° l'affranchissement de droits de douak. beaux messieurs serrés à la taille par des cein-nes. Il y aura conp double contre les concurturons de cuir, chaussés de bottes molles et coif-rents commerciaux et contre le trésor autrifés de chapeaux que Fra Diavolo ne renierait pas; chien. et près d'eux de belles dames habillées comme on se représente Diana Vernon ou Edmée de Mauprat. Rien n'y manque, ni lécharpe aux trois couleurs, ni les gants à la Crispin, ni le feutre empanaché. Ces beaux messieurs et leurs bel.es dames sont fort jolis.

« Je dois dire que parmi les Milanais et les Mi

La politique anglaise ressemble à la politique de l'ancienn république de Venise : le commerce est son mobile et son but. Partout où la guerre éclatait en Europe, il se trouvait des marchands vénitiens qui profitaient de tous les hasards, qui s'enrich ssaient aussi bien aux dépens des vainqueurs que des vaincus.

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