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s'attache à prouver que les meilleures cau- terre et un grand mouvement imprimé au ses se sont parfois appuyées sur d'étranges nouveau monde. Notre vieille monarchie alliances. En parlant de tel pape, de tel roi aimait la liberté; elle a donné le baptême à ou de tel grand ministre donnant la main à la seule République moderne qui ait duré. tel ou tel parti, le Constitutionnel nous de- L'Amérique garde précieusement la mémoimande si ces pontifes, ces princes, ces re de deux libérateurs: Louis XVI et Wasgrands ministres étaient des révolution-hington. Non, rien d'impur ne se montra naires. dans le berceau de l'indépendance amériDes appréciations et des rapprochements caine; rien de révolutionnaire ne se mêle à pareils ne révèlent pas une parfaite intelli- ces beaux souvenirs. Seulement, si on n'agence des temps. Qu'y a-t-il de commun, vait point appris à connaître ce que c'est par exemple, entre Jules II enlevant, l'épée que la révolution, on s'étonnerait qu'elle à la main, aux Vénitiens, des villes injuste- eût été aussi cruellement implacable envers ment séparées de son autorité et ce que le roi qui avait tant fait pour la liberté. nous appellerions aujourd'hui marcher côte Le Constitutionnel choisit mal dans le à côte avec la révolution? François Ier, Ri-passé; il n'est pas mieux inspiré quand il chelieu, Louis XIV n'ont pas reculé devant nous demande si la Restauration qui délila différence des croyances pour contracter vra la Grèce était révolutionnaire. Non, non, des alliances utiles à leurs grands desseins; personne n'a imaginé de lui adresser ce reen quoi ces alliances passagères ébran- proche. La Restauration vit un peuple sorlaient-elles les lois de la société et du tant de ses ruines, secouant sa poussière, monde politique? Quels principes essen- debout comme un seul homme, armé de ses tiels s'y trouvaient-ils sacrifiés? Le sol fers contre de stupides tyrans; elle vit ce tremblait-il pour cela sous les pas des gé-peuple qui priait, combattait et mourait; à nérations contemporaines? Croyait-on voir ces grands signes, elle reconnut que cette des abîmes s'ouvrir? La politique a des voies diverses; les hommes d'Etat, obligés de faire face à des périls, tirent parti des éléments qu'ils ont sous la main; mais y `a-t-il un rapprochement possible entre ces exemples du passé et les situations dont nous sommes les témoins?

nation qui, elle aussi, avait une magnifique histoire, méritait d'être libre, et le jeune royaume de la Grèce naquit de la volonté généreuse d'un roi de France.

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Nous avions dit au Constitutionnel: «Ah! c'est une terrible voisine que la révolu<< tion! » Il nous répond: « Ah! c'est un « terrible voisin que l'esprit de parti ! »

Non, les personnages que vous citez n'étaient pas des révolutionnaires; ils ont tra- Cette façon d'expliquer nos appréciations vaillé, par des combinaisons variées, à l'af- et nos jugements n'est pas équitable. L'esfermissement ou à l'agrandissement de leurs prit de parti n'est pas le nôtre; nous puisons Etats, mais ils n'étaient pas de ceux dont nos sentiments à une autre source; nous les œuvres nous épouvantent. Les révolu- cherchons plus haut la règle de nos pensées. tionnaires sont une race nouvelle. Ils repré- L'esprit de parti est étroit, et nous sentons sentent la plus grande puissance de des- l'infini dans notre goût pour le bien et dans truction qui ait apparu sur la terre. Le nos élans de patriotisme. L'esprit de parti bien ne peut s'accomplir par eux, et le mal ne se préoccupe que de lui-même, et nous leur tient au plus profond des entrailles. souffrons de voir les doctrines immolées Tout ce qui est leur déplaît; ils n'aiment au bon plaisir des événements, de voir que les ruines qu'ils sont en train de faire ainsi s'accroître la confusion qui se fait dans ou ce qui n'est pas encore. On peut chemi- les âmes. Que voulez-vous que devienne le ner quelque temps avec eux, mais il vient sens public avec ce pêle-mêle de systèmes et tujours une heure, un moment où le mas- de raisons au profit de tout fait nouveau que tombe, où le naturel éclate, et chacun qui se produit? La défense des idées d'orse trouve alors dans la vérité de son génie. dre oblige à une certaine tenue; il ne suffit Vou nous demandez si Louis XVI était pas de dire : je veux l'ordre, il faut le vouun révolutionnaire, lui qui favorisa l'indé- loir partout, le prêcher sans se diminuer pendance de l'Amérique; mais la révolu- par ses propres contradictions, et lorsque le tion et l'indépendance ne sont pas nécessai- Constitutionnel passe les Alpes, il ne doit rement des lées de la même famille; l'af-pas laisser en route le Credo politique qu'il franchissement de l'Amérique fut à la avait à Paris. fois un coup de génie contre l'Angle

POUJOULAT.

Le Pays, dans un article intitulé: la lire notre article, où nous avons fait remarRoyauté du pape, exprime les meilleurs sen- quer qu'elles renferment l'abrégé de notre timents sur le pouvoir temporel du pontife; foi, de nos devoirs et de nos espérances, il dit que «nous allons lui rendre son in- et qu'elles contiennent les formules des dépendance,» oubliant que cette œuvre sentiments dont nous devons être pénétrés glorieuse a été accomplie il y a dix ans, et envers Dieu. ne dit mot des événements qui, à l'heure présente, ont enlevé à l'autorité du pape la moitié de ses Etats. C'est une assez étrange manière de traiter les questions.

Le journal qui nous critique commet une grave erreur, en supposant que la circulaire de M. Genteur est régulière parce que les instituteurs, à qui elle est adressée, sont sous les ordres des préfets. Que dirait-il d'un évêque qui enverrait à ses curés des mandements pour réglementer leurs affaires civiles? Les instituteurs sont tenus de reconnaître deux sortes de chefs: l'un administrateur civil, l'autre religieux, dont les attributions sont radicalement distinctes. Le Con titutionnel croit que l'acte de M.

Il y a, s'il se peut, quelque chose de plus étrange encore, ce sont les jugements du Pays sur les souverains dépossédés. La guerre, d'après ce journal, avait pour but de « consolider les trônes ; » c'est la faute des princes d'Italie s'ils sont tombés. Le Pays regrette que les souverains de Toscane, de Modène et de Parme n'aient pas fait passer la question de nationalité avant toutes les le préfet de l'Allier est louable: nous ne autres; « ces souverains, ajoute-t-il, en partageons pas son avis. Quant à l'intenabandonnant leurs peuples, en désavouant tion, nous sommes loin de la blâmer: notre « ainsi la cause nationale, ont donc créé de article précédent ne laisse aucun doute sur "grandes difficultés à leur rétablissement.» ce point. Geci est peut-être de la grande politique, Il nous déclare enfin que l'inspiration de mais nous n'en pénétrons pas la profon- M. le préfet avait reçu l'approbation de Son deur. Excellence le ministre des cultes. Nous feQuand les meneurs piémontais ont secoué rons observer que ce n'est pas à l'inspirales trônes de Toscane, de Parme et de Mo-tion du ministre que s'applique le reproche dène, Léopold H, Robert I et François V d'irrégularité. Nous sommes pleinement auraient dû laisser voir plus de politesse à d'accord sur la droiture des intentions, et l'égard des libérateurs de leurs peuples; ils sur la légitimité des vœux qui ont pour objet auraient évidemment mieux mérité de l'his- le triomphe de nos armes. Mais qui doit toire s'ils avaient reçu avec plus de cordia- approuver la formule des prières? Nous lité les envoyés de Victor-Emmanuel. maintenons que c'est l'évêque seul. Le droit ecclésiastique lui réserve ce droit et les articles organiques eux-mêmes le reconnaissent.

POUJOULAT.

Le Constitutionnel ne comprend pas à quelle inspiration nous avons obéi, en critiquant la circulaire de M. le préfet de l'Allfer, relative à la prière que les enfants des écoles doivent faire pour l'armée française et l'Empereur qui la commande.

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fait l'ennemi.

La journée d'hier a été marquée par une de Il nous semble que notre intention était ces batailles qui, si elles ne terminent pas la assez clairement exprimée. Nous vonlions guerre, permettent du moins d'en pressentir la signaler ce qu'il y a d'irrégulier dans un ac-solution. L'Empereur d'Autriche commandait en te préfectoral, prescrivant des prières dans personne: il a pu voir de quelle nation il s'étai des écoles publiques. Nous blamions particulièrement M. Genteur d'avoir traduit les prières du Missel, de les avoir publiées, et d'en avoir ordonné la récitation, sans les avoir fait approuver par Mgr l'évêque.

Les Autrichiens, en se retirant précédempént devant nous, se ménageaient un retour ofensif. Leur retraite si décidée derrière le Minci avait eu pour but de nous inspirer une enfiance. aventureuse, de laisser un vaste cham à la rapidité de nos mouvements, et d'expost ainsi nos colonnes, éloignées les unes des aures par l'or dre de marche, à une attaque so daine qui eût

Quant à l'importance de surveiller l'orto doxie des prières, le Constitutionnel ne u.les affaiblir en les isolant. Mais heureusement nous semble pas s'en être fait une idée l'Empereur ne s'est pas départi de cette prudence exacte. Nous ne pouvons que l'inviter à re-qui domine jusqu'à son courager plus l'armée

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alliée avançait, plus nos colonnes se fortifiaient les unes les autres en se resserrant.

Dans la nuit du 23 au 24, on apprit que des Autrichiens repassaient le Mincio et marchaient à notre rencontre. Une bataille était imminente. Toute l'armée ennemie, revenue sur ses pas, se préparait à nous disputer le passage; Solferino, San Cassiano, Cavriana, positions formidables, étaient occupés par les Autrichiens, qui, soutenus par une nombreuse artillerie, couronnaient tou tes les hauteurs jusqu'à Volta. Sur leur gauche, dans la plaine, entre Volta, Guidizzolo et Medole, s'avançaient de nombreuses colonnes avec de l'artillerie et de la cavalerie pour déborder notre droite et la tourner.

que prenaient ses colonnes de retraite. L'empereur d'Autriche, qui logeait à Cavriana, dans l'endroit même où plus tard l'Empereur a établi son quartier général, a quitté vers quatre heures le lieu de la bataille, en se retirant du côté de Goito. Des hauteurs de Cavriana, on a pu voir la forte colonne de poussière qui s'élevait sous les pas de son escorte.

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L'empereur Napoléon a été en quelque sorte supérieur à lui-même on l'a vu partout, tou jours, dirigeant la bataille; tout le monde autour de lui frémissait du danger qui le menaçait sans cesse; lui seul semblait l'ignorer. La protection dont Dieu l'a couvert s'est étendue à son état major; un cent-garde seul a été blessé près der Sa Majesté; plusieurs chevaux de l'état-major et de l'escorte ont été tués ou blessés.

De son côté, la Gazette piemontaise publie un bulletin de la bataille de Solferino, rédigé le soir même. Voici ce document:

L'ennemi avait, en outre, entre Solferino et Peschiera, des forces considérables qui devaient s'opposer à l'armée du roi de Piémont, marchant de Desenzano à Pozzolengo. Les armées occupaient ces positions quand, à cinq heures du matin, le 1er corps (maréchal Baraguey-d'Hilliers) commença à s'engager devant Solferino. Les hauteurs et le village furent enlevés et occupés de Dans la nuit du 19 au 20, les Autrichiens haute lutte, après un combat acharné. Pendant avaient évacué la droite du Mincio. Le 24, l'Emce temps, le 2 corps (maréchal de Mac-Mahon) pereur a donné l'ordre à l'armée du roi Victorqui était à droite du 1e, dans la plaine, s'éten-Emmanuel d'occuper Pozzolongo et d'investir dait vers sa propre droite pour se relier avec le général Niel, qui marchait sur Medole.

L'Empereur avait pris le commandement de toute l'armée; Sa Majesté fit avancer l'infanterie et l'artillerie de la garde, pour s'établir entre le 1er et le 2e corps et pour enlever San Cassiano. Puis, pour renforcer la droite du maréchal de Mac Mahon (2° corps), un peu vulnérable à cause de l'éloignement du général Niel, Sa Majesté en voya toute la cavalerie de la garde et les deux divisions de cavalerie du 1" et du 3 corps pour remplir le vide entre le 2o et le 4o corps.

Peschiera pendant que l'armée française occupe

rait Solferino et Cavriana. Le roi a donné l'ordre aux 1re et 5 divisions de diriger des détachements sur les lieux indiqués,et à la 3a division, de déta-、 cher des forces sous Peschiera. Les Autrichiens, dans la soirée du 23 et dans la nuit du 24, se sont avancés sur la droite du Mincio.

Des rapports de déserteurs s'accordent à dire que 40,000 Autrichiens s'étaient portés sur Pozzolongo. Le maréchal Baraguey-d'iilliers rencontra des difficultés imprévues à Solferino. Les reconnaissances faites par les Piémontais avaient Le maréchal Canrobert avait été chargé de constaté la présence de forces ennemies considésurveiller le mouvement des Autrichiens atten-rables. Pendant que le maréchal Baraguey-d'flildus du côté de Mantoue.

Pendant toute la journée on s'est battu en avançant lentement, mais en avançant toujours en bon ordre, les corps se reliant entre eux. Le 1er corps, après s'être emparé de Solferino, a enlevé toutes les positions les unes après les autres, dans la direction de Pozzolengo la nuit seule a pu l'arrêter. La garde s'est portée sur San Cassiano et sur Cavriana en couronnant les crêtes. Ce dernier village a été enlevé avec un grand entrain sous les yeux de l'Empereur, qui dirigeait lui-même le feu de l'artillerie.

Quant au 4 corps (général Niel), il avançait pas à pas, gagnant toujours du terrain. Il y eut un moment, vers quatre heures de l'après-midi, où, pour soutenir leur retraite, les Autrichiens firent un suprême effort pour s'établir entre le 4et le 2 corps. Une lutte acharnée s'engagea; l'infanterie et l'artillerie y prirent part, et la cavalerie, par plusieurs charges, acheva de décider le succès de cette grande journée. Ce fut là le dernier acte de la bataille. Les Autrichiens se mirent en retraite sur toute la ligne. Cette retraite fut favorisée par un orage épouvantable qui dura plus d'une heure: le tonnerre, la grêle, le vent, enfin une trombe affreuse, produisirent un tel effet, qu'on ne distinguait plus rien sur le champ de bataille.

Quand le temps fut devenu calme, l'ennemi avait disparu, et l'on voyait au loin la direction

liers faisait des prodiges de valeur à Solferino, des masses ennemies avançaient sur Castiglione.

L'Empereur ne tarda pas à reconnaître qu'il fallait avoir affaire à l'armée autrichienne tout entière; il fit déployer dans la plaine le corps d'armée du général Niel et celui du maréchal Mac-Mahon, ordonnant au maréchal Canrobert de rejoindre la garde impériale, placée en réserve sur les hauteurs.

Le roi Victor Emmanuel fut invité à diriger sur Solferino toutes les forces dont il pourrait disposer.

Le roi s'empressa de donner l'ordre aux généraux Fanti et Durando d'appuyer l'armée française. Le général Fanti avait déjà commandé un mouvement, lorsque la nouvelle arriva que les reconnaissances des 3 et 5 divisions piémon taises risquaient d'être coupées à Desenzano par un ennemi numériquement supérieur. Le roi rappella le général Fanti et il ordonna à la bri gade d'Aoste de revenir promptement à San Mars tino.

Pendant ce temps, le général Baraguey-d'Hilliers qui s'était emparé de Solferino, marchait sur Cavriana. Le roi en étant informé, bien qu'il fat difficile aux 3o et 5o divisions d'enlever la hauteur de San-Martino, ordonna l'attaque générale par ces divisions renforcées de la brigade d'Aoste et de la 1re division sous les ordres du général La Marmora avec une brigade piémontaise.

Malgré un violent orage, le général La Marmo- | nous offre des batailles bien autrement ra se dirigea sur Pozzolongo; en descendant vers sanglantes. San Martino, il fut attaqué du côté de Pozzolongo: le 4 régiment et le 9 des tirailleurs, tournant par la gauche, repoussèrent l'ennemi, auquel notre artillerie fit essuyer des pertes considérables.

Malgré le retard apporté à la marche du général Durando, tant par l'orage que par l'ignorance des guides, les 3 et 5 divisions et la brigade d'Aoste parvinrent à déloger l'ennemi de positions formidables. Une éclatante victoire couronna une bataille qui avait duré 15 heures, et dans laquelle les troupes engagées avaient déployé une constance héroïque et un ordre admirable.

La perte des troupes piémontaises a été d'environ 1,000 hommes tués ou blessés.

Les hauteurs ayant été occupées, les Français forcèrent l'ennemi à se retirer sur Goïto; il était battu sur toute la ligne.

Il résulte de renseignements positifs que 25,000 hommes de troupes piémontaises out tenu tête 50,000 Autrichiens retranchés dans des positions avantageuses.

Les lettres par lesquelles les militaires non atteints rassurent leurs familles, sont généralement d'une concision et d'un lacuirassiers de la garde écrit au crayon ce qui conisme remarquables. Ainsi, un colonel de suit, immédiatement après la lutte : « Pas la « moindre égratignure; le régiment a char« gé trois fois. Nous avons pris deux batte«ries. >>

Le Moniteur enregistre les dons offerts pour les blessés et les familles des militaires tués ou blessés à l'armée d'Italie.

Une première liste des sommes recueillies par la souscription du tribunal de commerce de Paris s'élève à 5,150 fr.

La chambre de commerce de Bordeaux avait voté 10,000 fr. pour les soldats ou marins blessés de l'armée d'Italie; le conseil municipal de cette ville vient de voter d'acclamation 20,000 fr. dans le même but. En outre, une souscription générale est organisée.

Outre le général Auger, qui a eu un bras emporté par un boulet de canon, la Patrie Le comité centralisateur a reçu,500 fr. nous apprend que les généraux Forey, de offerts par la cour de Besançon; 300 fr. Ladmirault et Dieu ont été blessés à la ba- offerts par la cour de Montpellier; 100 fr. taille de Solferino: heureusement les bles-offerts par M. Lallier, vice-président du trisures de ces trois officiers généraux n'of-bunal de Lille. frent aucune gravité.

Les dons en nature, tels que linge et charpie, prennent des proportions extraorUn Te deum solennel sera chanté le di-transportés gratuitement par la compagnie dinaires. Offerts gratuitement, ils seront manche 3 juillet dans toutes les églises de du chemin de fer de Lyon, qui suit en cela France, pour rendre grâce à Dieu de la vic-le généreux exemple donné par la compagnie de l'Est.

toire de Solferino.

A Paris, cette cérémonie aura lieu à une heure, en l'église métropolitaine de NotreDame, en présence de l'Impératrice.

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Au Havre, par une généreuse initiative, quelques personnes se sont réunies, ces jours derniers, pour acheter 200 kilogrammes de tabac à fumer destiné à être offert comme souvenir des frères du pays aux soldats de notre armée qui combattent en Italie.

M. le ministre de la guerre, en remerciant les auteurs de cette patriotique of frande, les a invités à faire verser dans les magasins militaires du Havre ce tabac, dont M. le sous-intendant est chargé d'assurer la prompte expédition.

Le 24 juin sont arrivés à Alger 624 prisonniers autrichiens, parmi lesquels se trouvaient un grand nombre de Lombards. Ces soldats ont été accueillis avec la plus grande cordialité par toutes les classes de la population, et surtout par les militaires.

On ne pouvait, dit l'Algérie nouvelle, se défendre d'une émotion bien naturelle, en voyant l'em

pressement avec lequel les soldats de la garnison, d'Alger fraternisaient avec les ennemis que leurs frères d'armes avaient vaincus sur les champs de bataille de la haute Italie. Nous sommes heureux de constater cette marque non équivoque de la douceur de nos mœurs publiques.

La métallurgie fait son profit de la guerre. Les commandes sont toujours fort nombreuses à Saint-Etienne. Entre autres commissions données, on cite celle qui a pour objet de préparer 2 millions de projectiles oblongs, dont treize cent mille pour la marine.

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Nous lisons dans une lettre de Berlin:

« L'inventeur des canons rayés en acier fondu, M. Krupp, conseiller commercial dans une ville de Wesphalie, a obtenu 100,000 thalers (370,000 francs) pour la confection de 300 canons de son invention. On lui a de plus fait des commandes pour une somme de 600,000 thalers. Les essais faits avec ces canons ont fourni des résultats extraordinaires; aussi, les introduira-t-on dans l'armée prussienne. »>

Un journal rappelle à cette occasion que la Il se fait encore dans plusieurs de nos presse allemande n'avait pas assez d'épigrammes, grandes villes de fortes commandes de sou- il y a quelques semaines, pour ridiculiser la -liers, de draps et de toutes sortes de four-transformation de notre artillerie.

nitures.

M. GARCIN.

FAITS DIVERS

On lit dans le Moniteur :

« Des demandes de secours ont été adressées à S. M. l'Impératrice et à d'autres membres du comité institué par décret du 18 du courant, pour venir en aide aux blessés et aux familles des militaires et marins blessés à l'armée d'Italie.

-Selon le correspondant du Times à Paris, il arrive dans notre capitale beaucoup de diamants et d'autres objets précieux surtout d'Autriche et d'autres parties d'Allemagne. En échange, il se ferait une exportation considérable de pièces de 5 francs en retour.

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Suivant le même journal, le nombre de soldats actuellement logés à la citadelle d'Anvers « Ces demandes, ainsi que celles qui parvien- est tellement considérable que, les casernes ne dront ultérieurement, seront soigneusement exa-suffisant pas, on est obligé d'en loger une grande minées; mais il est utile d'informer les intéres- partie dans les casemates de la citadelle. sés que pour savoir dans quelle mesure on pourra le faire, il ne sera possible d'y faire droit qu'à partir du 1er septembre prochain, époque de la clôture de la souscription. »

Nous lisons dans la Gazette de Savoie :

« Les travaux de la percée du mont Cenis se suivent toujours avec la plus grande activité. Les dernières visites faites par M. Sommeiller, ingénieur en chef et inventeur de la machine de

Nos soldats de l'armée d'Italie portent la barbé comme en Crimée. Ils prétendent qu'il n'y a plus que les Autrichiens qui seront rasés. Pour toutes les nouvelles diverses, M. GArcin.

Monseigneur Retord.

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perforation, témoignent du zèle déployé par l'ad- VICAIRE APOSTOLIQUE DU TONG-KING OCCIDENTAL.

ministration pour mener à terme le plus prochainement possible cette gigantesque entreprise, qui reliera complétement la France à l'Italie. »

(Suite et fin.)

Le 5 juillet, Mgr Havard, vicaire apostoCe ne sont là que de bien vagues renseignements. Mieux vaudrait nous dire de combien de lique du Tong-King occidental, fugitif dans centaines de mètres on a avancé le percement. les forêts, mourut de maladie; le 26 juil

On écrit de la Fère :

let, M. Candalh expira de faim et de mi« Notre ville est toujours fort animée. Des cen- sère en Cochinchine, M. Jaccard fut taines de femmes, qui gagnent d'excellentes jour- étranglé ; le 21 septembre, Mgr Dumoulin nées, y sont occupées constamment à la fabri- Borie, évêque nommé d'Acanthe, fut decation de cartouches dont plusieurs millions ont capité; le 24 novembre, deux prêtres indiété expédiées déjà vers le théâtre de la guerre, et d'autres ouvrières confectionnent en ville des gènes furent étranglés; enfin le 17 décemsacs pour les gargousses. La garnison, qui s'est bre, M. Vialle succomba dans les forêts grossie de 900 hommes des congés renouvelables n'est plus nourrie par la manutention, mais par les boulangers de la ville, car la manutention est maintenant occupée à fabriquer du biscuit pour

notre armée d'Italie.

« A cet effet, il est arrivé de Paris, il y a quel

que temps, un certain nombre d'ouvriers militaires, qui connaissent le travail de la confection spéciale du biscuit. Un menuisier de la ville, qui

pestilentielles de la Cochinchine. L'année 1838 avait donné dans l'empire d'Annam vingt-trois martyrs à l'Eglise de J.-C., parmi lesquels étaient deux évêques sacrés et un évêque élu, deux missionnaires et neut prêtres indigènes.

Dans ces circonstances, le souverain pon

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