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AVERTISSEMENT.

Nous commençons le XII. volume du Bulletin monumental avec le désir d'apporter dans cette publication des améliorations importantes et de multiplier les figures qui déjà depuis trois ans ont été assez nombreuses. Près de 700 gravures sur bois sont préparées.

Nous continuerons de réunir des matériaux pour l'histoire de l'art en ouvrant les colonnes du Bulletin aux archéologues les plus habiles, nous poursuivrons dans nos séances générales les enquêtes archéologiques qui ont toujours, depuis l'origine de la Société, offert un vif intérêt et donné lieu à une sorte d'enseignement oral.

La Société française a la première, dans les enquêtes archéologiques, qu'elle a faites depuis 12 ans dans un grand nombre de régions, essayé de préciser les caractères qui différencient à la même époque l'architecture des diverses contrées de la France; en d'autres termes, de tracer la géographie des styles architectoniques, de déterminer le synchronisme des différents genres d'architecture dans les provinces de France.

Nous continuerons ces utiles recherches en même temps que nous donnerons nos soins à la description des monuments accessoires, soit qu'ils dépendent des églises, comme les fonts baptismaux, les châsses, les vêtements sacerdotaux; soit qu'ils se rencontrent dans les musées d'antiquités dont la Société a provoqué partout l'établissement; soit enfin qu'ils appartiennent à des particuliers.

Nous prions les membres de la Société française de nous adresser, lorsqu'ils le pourront, des dessins de ces objets exécutés avec soin et sur la fidélité desquels on puisse compter. L'exactitude la plus scrupuleuse est une condition indispensable de l'utilité des figures.

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DÉFINITION ÉLÉMENTAIRE

DE QUELQUES

TERMES D'ARCHITECTURE,

Par M. DE CAUMONT,

Directeur de la Société.

M. de Caumont, toujours disposé à propager par d'utiles instructions les connaissances archéologiques auxquelles il nous a initiés, en 1830, par son Cours d'antiquités monumentales, ouvrage qui a fait époque, vient de faire imprimer dans l'annuaire de l'Association Normande une série d'articles rangés alphabétiquement et qui forment un petit dictionnaire archéologique. Nous avons lu ces articles avec intérêt et nous avons vivement engagé M. de Caumont à faire plus tard de cette publication augmentée un dictionnaire complet d'archéologie. En attendant qu'il ait fait droit au vœu que nous lui en avons exprimé, nous l'avons invité à reproduire dans le Bulletin quelques-uns des articles du dictionnaire de l'Annuaire Normand, et il a bien voulu nous autoriser à faire ce choix nous-même : voici quelques articles pris au hasard, ils seront lus avec intérêt et feront comprendre l'importance des instructions données dans l'Annuaire de l'Association Normande. L. M. S.

(1) Ce dictionnaire a été tiré à part et se trouve à Paris chez M. Derache, rue du Bouloy, no. 7; Dumoulin, Quai des Augustins ; à Caen, chez M. Hardel.

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CASTRUM. Camp ou caserne des Romains. J'ai décrit l'ordonnance des camps romains dans mon Cours, t. 2, ch. 8. Les garnisons sédentaires des villes occupaient des camps murés, quelquefois ornés d'édifices, comme le castrum Moguntiacum à Mayence, où il y avait des temples et divers monuments sur le bord même des remparts. Le camp prétorien à Rome est encore très-curieux, et comme je ne sache pas que personne ait publié de vues des petites chambres voûtées et peintes à l'encaustique, qui garnissent l'intérieur des remparts, je place ici le dessin que j'ai fait moi-même de quelques

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unes de ces chambres. On sait quel rôle joua la milice prétorienne dans les révolutions de l'Empire aussi le vaste camp qu'elle occupait et que personne ne visite, mérite pourtant tout l'intérêt des touristes. Il se trouve près de la porte Nomentana, aujourd'hui Porta pia, et communiquait avec les termes de Dioclétien. L'intérieur est cultivé en vignes, et appartient à un couvent.

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COSTUME. C'est ainsi qu'on désigne l'agencement des vêtements. Il varie suivant les siècles et ne peut être bien connu que par les sculptures et les statues, si multipliées dans les églises depuis le XII. siècle jusqu'au XVI. Les statues du XII. siècle ont des robes et des manteaux richement bordés de galons. Les femmes portent de grandes tresses de cheveux, tombant de cha

que côté sur la poitrine; leur robe est quelquefois fixée par une ceinture nouée et tombant en avant jusqu'aux genoux. Elles avaient souvent de doubles manches; les manches extérieures s'élargissaient démesurément en approchant des poignets.

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Dans la classe élevée, les hommes portaient aussi une robe ou habit fermé, et par-dessus un manteau bordé de galons. Les statues, tirées du grand portail de Chartres, donnent une idée du costume le plus riche des femmes et des hommes au XIIe siècle.

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Au XIII. siècle, et dans les siècles suivants, le costume fut différent les cheveux étaient le plus souvent nattés; les femmes portaient ordinairement un manteau sur les épaules. Les hommes riches portaient la robe longue, et souvent en -dessus un surcot avec ou sans manches. A partir de cette époque, les statues et les vitraux d'église fournissent des types nombreux pour étudier les

costumes.

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