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avec Robert de Creully, son puîné. Dès 1219, il avait fait un appointement avec ses vassaux, sur un procès pendant à Bayeux.

Richard III, baron de Crcully, eut pour femme Isabelle

de Tillières, dame de Gacé de Tillières.

Raoul, baron de Creully, son fils, est qualifié de Monseigneur et de Chevalier, dans un accord de l'an 1306, fait entre lui et Messire Richard de Bretteville, seigneur de Bretteville-sur-Bordel, et d'autres vassaux de sa Baronnie.

Richard IV, baron de Creully, vivait en 1358, comme nous venons de le voir par la pièce citée p. 329.

Louis, baron de Creully, s'unit avec Isabeau Mallet de Graville. A la fin du XIVe siècle, Marie de Creully, héritière de la baronnie, épousa Guillaume de Vierville, qui devint seigneur de Creully au droit de sa femme: la baronnie se maintint dans cette famille jusque vers 1502, que Marie de Vierville, baronne de Creully, épousa en troisièmes noces un de Sillans, seigneur d'Hermanville et de la Ferrière, issu en ligne directe de Gilbert de Sillans, chevalier, originaire d'une ancienne maison de Provence qui était venue, dit-on, s'établir en Normandie à la fin du XIII. siècle. Antoine de Sillans, son fils, rendit aveu au roi pour sa baronnie le 20 mars 1537.

Antoine de Sillans, son successeur, rendit aveu le 15 octobre 1571; il était chevalier de l'ordre du roi, gentilhomme de sa chambre et capitaine de 50 hommes d'armes. C'est lui dont l'épitaphe qui se voyait dans le chœur, du côté de l'évangile, se trouve aujourd'hui incrustée dans le pavé du sanctuaire.

Antoine III de Sillans, un de ses fils, et comme lui chevalier de l'ordre du roi, et de plus conseiller en ses conseils d'état et privé, épousa en 1602 Silvie de Rohan ; il avait fait bâtir la porte d'entrée du château, complètement détruite (1),

(4) D'après Beziers qui l'avait vue, la première porte du château,

les halles du bourg dont il reste bien peu de traces, et les grandes et belles écuries du château qui existent toujours. Il mourut en 1641, âgé de 63 ans. Son tombeau, dont j'ai parlé, est du côté de l'épître.

Antoine IV de Sillans mourut en 1675. Son fils, Antoine V de Sillans, ne survécut que 3 ans à son père; il laissa pour fille unique Catherine-Magdelaine de Sillans de Creully, qui épousa un Carbonel, Mq. de Canisy, gouverneur d'Avranches.

En 1682, la baronnie de Creully fut acquise par J.-B. Colbert, conseiller ministre d'état; en 1750 elle appartenait encore à un Colbert (1).

Léproserie. Il y avait autrefois à 114 de lieue de Creully, vers le sud; une léproserie qui n'existe plus depuis longtemps, mais qui est encore indiquée sur la carte de Cassini. Le patronage de la chapelle appartenait au seigneur de Creully.

Creullet. Tout près de Creully, mais au-delà de la Seule qui baigne à l'ouest le pied de la colline sur laquelle s'élève Creully, on trouve le château de Creullet. Un mur, qui entoure le parc et borde la route au-delà du pont, offre des portes bouchées qui datent au moins du XIVe. siècle. La chapelle qui existe encore est en partie du XVe siècle ; quelques parties seulement pourraient être plus anciennes. Les armoiries que voici sont sculptées sur la porte d'entrée. Avant la révolution on disait la messe tous

les dimanches dans cette chapelle qui était sous l'invocation

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tout près et au nord de l'église, comme aujourd'hui, était accompagnée de deux bastions terminés en dôme.

(1) V. pour tous ces détails généalogiques, Beziers, nouvelles recherches sur la France.

de Ste-Marguerite, et dont le patronage appartenait au seigneur de Creullet. C'est aujourd'hui une étable. La porte de la cour du château est du XVI. : elle offre deux tourillons cylindriques en encorbellement, dont un est en partie ruiné.

Beziers nous apprend que la terre de Creullet fut vendue, en 1643, à Antoine de Sillans IV, baron de Creully, par Odet d'Harcourt, comte de Croissy. Je n'ai point encore fait de recherches sur les autres transmissions de cette propriété.

Le château a été vendu, il y a quelques années, par M. le C. de La Rivière à M. le C. de Montlivault, alors préfet du Calvados: il appartient aujourd'hui à M. d'Infréville.

Antiquités romaines. Près de Creully est un hameau nommé le Bourgay dans lequel j'avais reconnu, il y a dix ou douze ans, des débris de tuiles à rebords. Depuis cette époque on y a trouvé des médailles romaines en grand et en moyen bronze plusieurs appartiennent à M. Cauvin, pharmacien à Creully, qui les a recueillies lui-même sur sa propriété, Parmi ces médailles j'ai remarqué les suivantes :

Marc-Aurèle G. B.

Antonin Pie G. B.

Adrien G. B.

Posthume M. B.

Claude-le-Gothique P. B.

Claude II P. B.

Tetricus P. B.

Une médaille d'or de Néron a aussi été trouvée.

Plusieurs fondations de maisons ont été reconnues en labourant dans le lieu où les médailles ont été recueillies. Dernièrement encore M. Cauvin a trouvé un style en bronze et un autre instrument du même métal.

SÉANCE ADMINISTRATIVE

TENUE A CAEN

Le 9 décembre 1845.

Présidence de M. DANIEL.

Sont présents: MM. de CAUMONT, Mqis. de BANNEVILLE, GAUGAIN, LAIR, LÉCHAUDE-D'ANISY, GUY, DOUIN, DANIEL, HARDEL, l'abbé VARIN, DAN DE LA VAUTERIE, G. BOUET, Sur l'invitation de M. de Caumont, M. l'abbé Daniel, recteur de l'Académie, préside la séance. M. R. BORDEAUX remplit les fonctions de secrétaire, par délégation de M. Varin. Plusieurs nouveaux membres sont proposés et proclamés ;

ce sont :

M. PHILIPPE-LEMAITRE, membre de plusieurs sociétés savantes, à Illeville (Eure).

MM. THILLAYE-D'HEUDREVILLE, secrétaire de la Société d'émulation, à Lisieux.

VUATRIN, avocat, à Beauvais.

VINCENT-LARCHER, peintre-verrier, à Troyes.
L'abbé RIVIÈRE, vicaire-général, à Bayeux.

Le docteur Henry William DEWBURST, chirurgien, à Lambeth (at Bellount place Lambeth, England), est proclamé membre étranger.

M. de Caumont, au nom d'une commission qui avait été nommée précédemment, rend compte de la nouvelle porte de St.-Jean, menuiseric sculptée dans le goût du moyenâge par M. Douin, sur les dessins de M. Guy, architecte. M. de Caumont exprime aux auteurs la satisfaction des commissaires, et félicite M. Douin de l'habileté de son ciseau. Il adresse aussi ses félicitations à l'auteur des dessins : il recommande d'éviter à l'avenir tout mélange de styles différents. On a en effet regretté l'association d'ornements du XVII. siècle avec des détails de différentes époques de la période ogivale. Les profils des moulures trahissent aussi l'origine contemporaine de ces vanteaux sculptés. La commission a compris toute la difficulté de composer une porte de style ogival dans une baie aussi peu normale que l'ogive du XIX. siècle qui forme maintenant l'entrée de St.-Jean, et dans laquelle il n'y a ni tympan en pierre, ni trumeau ou pilier central, comme l'eût voulu la tradition. Il est fâcheux qu'on n'ait pas donné au serrurier des dessins de ferrures en harmonie avec la menuiserie. Le recueil de Pugin (compositions pour la serrurerie dans le style moyenâge) ou les belles ferrures qui abondent encore dans les églises de Normandie, auraient pu fournir d'irréprochables modèles.

M. de Caumont dépouille la correspondance.

M. Huard, d'Arles, écrit que les travaux pour le chemin de fer d'Avignon à Marseille bouleversent de fond en comble le cimetière antique des Aliscamps; « on y a trouvé récemment « bon nombre d'urnes ossuaires en verre et en terre cuite, des « fioles également en verre et quelques monnaies; plus trois sarcophages en pierre décorés du monogramme du

(4

• Christ. » M. Huard a fait placer ces trois tombes dans l'église St.-Honorat dont on restaure la porte.

Dans une lettre, M. le C. de Coëtlosquet, de Metz, au

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