servés, ornés de figures grimaçantes. Il existe, dans le collatéral du nord, une porte bouchée dont l'arc est surbaissé et orné de zig-zags. Cette forme est assez rare dans les monuments d'architecture romane pour que je croie devoir en donner une esquisse. on Vers la fin du XV. siècle, probablement, et peut-être au commencement du XVI., a rallongé le chœur et ajouté les chapelles du nord. Quelques ouvertures ont aussi été pratiquées dans les murs latéraux de la partie ancienne. Il existe sous l'église un caveau sépulcral. On voyait anciennement dans le sanctuaire, au-dessus de ce caveau, deux tombeaux appliqués contre les murs, l'un du côté de l'épître, l'autre du côté de l'évangile. L'un de ces tombeaux a été détruit par suite de la construction récente d'une chapelle latérale du côté de l'évangile, c'était celui d'Antoine II de Sillans; le marbre en est maintenant incrusté dans le pavé du sanctuaire, on y lit ce qui suit: CY GIST UN TRÈS ILLUSTRE ET EXCELLENT SEIGNEUR ET POUR SES GRANDES VERTUS, il eut l'ordre de France. Le tombeau que l'on voit encore, du côté de l'épître, est celui d'Antoine III de Sillans; l'épitaphe en était ainsi conçue : MARBRE RACONTE A LA POSTÉRITÉ, QU'UN SAINT HYMEN VAING TA SOLIDITE, EN UN FRANÇOIS, SCUT ADMIRER LA FRANCE. DONNA TOUJOURS OU LA MORT OU LA Peur. HEUREUX VAINQUEUR SI CHÉRI DE LA GLOIRE, SA MAIN TOUJOURS AUX PAUVRES LIBÉRALE, FAIT REGRETTER QUE SA TERRE NATALE QUI TIENT DE LUI SES POMPEUX BATIMENS CE GRAND HÉROS, DES BIENS DE LA NAISSANCE ET CE LUI FUT SORTIR DES DEMI DIEUX, LE MOINDRE DON QU'IL AIT REÇU DES CIEUX. JUSTEMENT DONC CETTE ILLUSTRE SILVIE QUI DU HAUT RANG DE ROHAN PRIT LA VIE, QUE LE TRÉPAS NE L'EN PEUT SÉPARER. La tour, placée à l'ouest, est toute moderne et terminée par une pyramide octogone imitée des tours de l'époque ogivale. La paroisse est sous l'invocation de St.-Martin; le chapitre de la cathédrale de Bayeux avait le patronage et les dimes. On voit encore la grange du chapitre dans la rue qui tend vers l'extrémité occidentale du bourg, appelée le Bourgey; elle est reconnaissable à ses contreforts et à son appareil. Il y a peu d'années, des cercueils en pierre furent découverts par suite de nivellements exécutés sur la place du bourg, qui était l'ancien cimetière dans plusieurs d'entre eux on trouva des pots remplis de charbons (1). D'après le pouillé le curé percevait une mansion de dime et payait 25 livres au chapelain de Gouvy; de son côté, le chapitre de Bayeux payait 25 livres à l'abbaye de Barbery, et le seigneur du lieu avait aussi 100 livres à percevoir sur les dimes. Château. Le château de Creully est une des anciennes forteresses les plus remarquables que nous possédions dans le Calvados, et quoique composé de constructions d'époques diverses, dont quelques-unes ont été défigurées, il y a du mouvement dans cet assemblage hétérogène et un peu confus. L'emplacement et les restes du château primitif sont encore. reconnaissables au milieu des constructions de différents âges qui composent l'ensemble du château actuel. Ce château était à peu près carré; les bâtiments principaux paraissent avoir été adossés aux murs du nord, où l'on voit encore des salles (1) V. pour l'explication de ce fait les détails donnés sur les sépultures du moyen-âge, dans le 6o. volume de mon Cours d'antiquités. est d'une époque ancienne, mais qu'il est difficile de déterminer, à cause des changements qu'il a subis pour devenir habitable l'addition semi-sphérique qu'on y remarque dans la façade, est évidemment du XVI. siècle. L'ancienne porte de la cour du château dont on voit encore les restes, présentait quelques moulures romanes assez bien traitées; elle était surmontée d'une haute tour carrée couronnée de créneaux, qui a été démolie depuis la révolution. Les fossés de cette enceinte sont encore très-bien conservés d'un côté. Les tours d'observation qui accompagnent le donjon ne paraissent pas antérieures au XV. siècle. Les écuries ont été construites par Antoine III de Sillans, mort en 1641. La première enceinte et la longue allée qui mène à la cour du château n'offrent rien de très-ancien dans les constructions qu'on y voit à présent. La vue générale prise du pont de la Seule, au-delà du moulin, dont voici l'esquisse, montre le développement des remparts et de la partie occidentale des bâtiments du château: c'est de ce côté que les constructions se présentent avec le plus d'avantage pour un dessin pittoresque. Deux tours dominent le massif : l'une, octogone, terminée par une plate-forme et qui ne doit pas remonter au-delà du XV. siècle, je crois, était, à cette époque, la tour d'observation d'où l'on surveillait le pays; on découvre du haut de cette tour la cathédrale de Bayeux et un assez bel horizon: près d'elle une ancienne cheminée s'élève comme une colonne et paraît au jourd'hui d'une hauteur exagérée, parce qu'on a supprimé le toit et une partie de l'étage qui existait à sa base, pour faire des plate-formes. L'autre tour, qui s'élève assez haut sur le rempart même, est terminée par un appartement carré, lequel fait saillie sur les murs de la tour et qui était défendu par des machi |