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mais il est probable que le squelette du calice, si nous pouvons employer cette expression, est en argent ou même en cuivre. Sa forme est celle d'une coupe à peu près hémisphérique, soutenue par un pied d'une forme élégante et orné de plusieurs moulures, dont on pourra juger beaucoup mieux par un coup-d'œil jeté sur le dessin que par une description. Le calice est muni de deux anses décorées dans le même goût que la coupe et le pied.

La hauteur totale du calice est de 15 cent. environ; cette hauteur se décompose de la manière suivante : coupe, 72 millim.; moulures, formant l'extrémité supérieure du pied, 18 millim.; pied, 60 millim. La largeur de la coupe est d'environ 12 cent.; celle de la base est de 8, et la hauteur des anses de 47 millim.

L'intérieur de la coupe est uni, mais l'extérieur, le pied et les anses sont, comme nous l'avons dit, assez richement ornés. Le bord de la coupe présente un bandeau d'environ 18 millim. de hauteur, qui se compose de deux cordons, l'un assez gros, l'autre en filigrane et d'un fond uni, sur lequel sont appliquées deux espèces d'ornements: 1° des pierres précieuses non taillées et des perles enchâssées et entourées d'une sorte de filigrane; 2o des arabesques d'un assez bon goût, formées également de filigrane soudé sur le fond d'or.

Chacun des. flancs du calice, entre les anses, offre une grosse pierre de forme à peu près carrée, aux angles de laquelle sont enchâssées quatre perles; le tout est enveloppé d'un ornement assez remarquable.

Le pied du calice présente à sa partie inférieure une bande semblable à celle qui se trouve au bord de la coupe, et sur ses flancs des bandes verticales à peu près pareilles, et rattachant la bande inférieure aux moulures qui surmontent le pied. On remarque sur ces bandes verticales des émaux verts et bleus d'un assez beau travail.

Les anses sont couvertes d'une décoration analogue à celles que nous venons de décrire, et nous avons admiré la forme de ses anses, qui paraît être une imitation de l'antique.

II. PATÈNE.

La patène de saint Gozlin a été évidemment fabriquée par l'orfèvre qui a fait le calice dont nous venons de dire un mot; l'ouvrage est du même style, et il est impossible de concevoir le moindre doute à cet égard.

La partie supérieure est en or, mais le dessous n'est qu'en vermeil; le point de jonction des deux faces est dissimulé par un cordon, eu forme de torsade qui entoure la patène. Le diamètre de celle-ci est de 15 cent.

La forme a beaucoup d'analogie avec celle de nos patènes actuelles, mais l'aire en est un peu plus profonde.

La partie intérieure et creuse de cette aire a 1 diamètre de 105 millim., et présente une sorte de rosace formée de cinq arcs de cercle aboutés et garnis d'un ornement en filigrane; dans les angles formés par la rencontre des arcs de cercle, se trouvent cinq pierres enchâssées. Une de ces pierres est quadrilatère; les autres de figure ovale; on remarque parmi elles une pierre antique offrant l'image d'un scarabée.

Cette portion de la surface de la patène est séparée de l'autre ou du cercle extérieur par un filigrane. Ce cercle, d'environ 22 millim. de largeur, était richement orné; mais il a perdu une partie des pierres et des émaux qui le garnissaient. Il ne reste que trois émaux de forme à peu près carrée et cinq pierres; trois émaux et une, pierre ont été violemment enlevés.

Deux des émaux que nous venons de mentionner offrent un fleuron cruciforme blanc et vert sur un fond bleu; le

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troisième représente un chien bleu à tête brune et portant un collier; le fond est vert. Près de chacun de ces émaux et de ceux qui ont disparu se trouvaient deux perles assez grosses. Quelques-unes de ces perles ont été enlevées.

Les pierres qui alternent avec les émaux sont de différentes grandeurs et de diverses formes. Aucune d'elles n'a été taillée, et nous devons faire observer ici que plusieurs de ces pierres et de celles qui ornent le calice ne sont que le produit de maladroites contrefaçons.

Sur le fond même du cercle on remarque des arabesques de filigrane d'une grande pureté de dessin, et à peu près semblables à celles qui se trouvent sur le calice.

III. EVANGÉLIAIRE.

Avant de décrire l'évangéliaire de saint Gozlin, il importe de faire remarquer (et nous en fournirons la preuve tout-à-l'heure) que ce livre, dont l'illustre évêque de Toul s'est servi pendant la durée de son long épiscopat, a été écrit dans le siècle précédent, par les ordres et pour le compte de l'évêque de Toul Arnauld, qui siégea de 872 à 894, sous les règnes de Charles-le-Chauve et de ses premiers successeurs.

Or, comme la couverture antérieure de l'évangéliaire est d'un travail tout-à-fait semblable à celui des deux objets que nous venons de décrire, il faut en conclure ou que ce livre, écrit dans la seconde moitié du IX. siècle, a reçu une reliure nouvelle sous l'épiscopat de saint Gozlin et avant l'année 935, ou bien (et cette seconde hypothèse nous semble plus probable) que la couverture de l'évangéliaire, la patène et le calice ont été fabriqués par le même orfèvre pour l'évêque Arnauld, qui avait fait exécuter le manuscrit.

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