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M. Digot, de Nancy, a lu un mémoire sur l'évangélistaire, le calice et la paténe de Garlin, évêque de Toul; de bons dessins coloriés annexés à cette notice, ont été vus avec beaucoup d'intérêt et paraîtront dans le bulletin monumental.

Les crosses de la cathédrale de Metz, dont une peut remonter au XII. siècle et l'autre au XIV. ou au XV., ont été citées par M. l'abbé Rollin, puis visitées par le Congrès.

Les calices, dont le plus ancien peut être du XIV. siècle, ont aussi été vus.

La chape dite de Charlemagne, qui est ornée d'aigles et de diverses autres figures brodées en or sur une étoffe de soie rouge, a aussi été décrite et visitée avec tout l'intérêt que mérite ce beau tissu, incontestablement ancien, sans que l'on puisse toutefois en préciser absolument la date.

Les manuscrits illustrés de la bibliothèque publique ont été présentés avec une complaisance dont le Congrès ne peut assez remercier M. Clerx, l'infatigable et dévoué bibliothé caire de Metz, qui a pendant tout le cours de l'enquête donné les renseignements les plus utiles.

Les peintures à fresque ont donné lieu à une enquête; M. Bouet a lu des notes sur celles de l'église des Templiers, de Metz, qu'il a dessinées. D'autres peintures ont été signalées ailleurs.

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Les vitraux de la cathédrale de Metz, ceux de Toul, et quelques autres ont été décrits et examinés; le Congrès s'est ensuite transporté chez M. Maréchal dont il a vu avec intérêt les ouvrages, notamment un grand vitrail, dans le style du XVI. siècle, destinés à l'une des chapelles de l'église Métropolitaine de Saint-Jean de Lyon.

M. de Caumont a demandé s'il existe d'anciennes cloches dans les églises, mais il n'a obtenu que des réponses assez vagues; il a recommandé à cette occasion de faire des recherches, d'examiner les inscriptions que portent les cloches des paroisses; il a sommairement indiqué la forme que durent, d'après les bas-reliefs, affecter les cloches d'églises au XII. siècle; elles durent alors être ovoïdes et offrir une coupe différente de celles qu'elles affectent aujourd'hui, forme qui a peu changé depuis le XVI. siècle. Il a cité quelques représentations de cloches anciennes sur des chapiteaux et ailleurs.

Je ne finirais pas si j'entrais dans l'indication de toutes les questions soulevées par l'enquête.

Des promenades ont eu lieu chaque jour à Metz, sous la direction de M. le vicomte de Cussy, et le jeudi 4 juin une course a été faite aux environs. M. de Cussy a consigné dans un rapport qui sera publié, toutes les observations faites dans cette excursion.

Le Congrès visita d'abord le bel aquéduc romain appelé Arcs de Jouy.

Le revêtement des arches, au nombre de 17 plus ou moins bien conservées, est en petit appareil fort régulier. L'arche sous laquelle passe la route, a 9 mètres de haut sur près de 6 metres de diamètre. La restauration de quelques-unes des arches, faite il y a peu de temps, était de la plus grande urgence.

Corny, à 3 kilomètres de Jouy, offre de magnifiques jardins. A gauche, on découvre sur une hauteur les ruines de Châtel-Saint-Blaise. Là les Romains avaient, en tant d'autres lieux, dévancé la féodalité.

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On découvre en avant, à gauche, les ruines imposantes du château de Mousson, et plus loin à droite, la côte SainteGéneviève, près de l'antique Scarpone, théâtre de la victoire de Jovin.

Preny, à deux kilomètres de Pagny, était un des plus puissants boulevards des ducs de Lorraine, qui en tiraient leur cri de guerre.

La croix de Lorraine se dessine encore en relief sur une des murailles de la première enceinte. La forteresse n'occupait pas moins de 4 hectares de superficie.

Les murailles extérieures, plus modernes, sont ornées de boulets engagés, en pierre. On parvient aux fossés par des portes et escaliers de sortie; rien en un mot ne manque à la protection de la place, quoiqu'en arrière le plateau sur lequel elle est construite laisse voir une élévation qui do

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mine un peu son emplacement. Une seconde enceinte protégeait le donjon, construction triangulaire présentant un éperon vers la partie que je viens de signaler, et une large façade vers Pagny. Ce donjon offre de nombreuses ouvertures en plein cintre; il était flanqué de la tour qui portait la cloche dite mande guerre, laquelle sonnait la prise d'armes du suzerain et convoquait ainsi ses défenseurs (1).

Le Congrès s'est ensuite transporté à Gorce où il a vu la prise d'eau de l'aquéduc romain et l'église du XII. siècle. M. de Lassault qui a examiné cette église avec intérêt, a demandé que le plan en soit publié dans le compte-rendu.

Le Congrès a encore visité sur la rive gauche de la Moselle plusieurs églises, notamment celle de Chazelle, et fait une halte dans la charmante habitation de M. le comte du Coëtlosquet; il est rentré à Metz assez tôt pour se rendre à une belle soirée offerte par la ville aux membres de la Société française. M. le général Achard, pair de France, commandant de la division, assistait à cette soirée avec M. le Préfet de la Moselle, avec tous les officiers de la garnison, toutes les notabilités civiles, militaires et intellectuelles du pays. La musique du 1er. régiment du génie a exécuté des morceaux d'harmonie jusqu'à minuit que l'on s'est retiré.

Les mémoires lus dans les séances publiques ont été nombreux et intéressants. M. Bonaire, de Nancy, a décrit avec tout le soin possible le monument de St.-Michel, représentant l'ensevelissement du Christ, et sculpté au XVI. siècle.

M. Digot a lu plusieurs mémoires relatifs aux établissements des Templiers dans la province de Lorraine. — M.

(1) Rapport de M. le Vte. de Cussy sur la Course archéologique du 4 juin.

le baron de Roisin a traité diverses questions concernant le chant ecclésiastique. M. Bard a présenté une poétique description de la cathédrale St.-Etienne de Metz.

M. le vicomte de Cussy a donné divers compte-rendus des visites faites aux divers monuments de la ville.

Enfin, M. le capitaine Emy, de Metz, a présenté un aperçu de son grand travail sur la serrurerie depuis les Egyptiens jusqu'à nos jours. Ou sait que depuis 15 ans M. Emy a comparé plusieurs mille clefs de différents âges, et qu'il est arrivé aux résultats les plus intéressants et les plus positifs sur l'histoire de la serrurerie, sa communication a donc vivement intéressé l'assemblée.

Nous passons sous silence d'autres mémoires qui ont aussi beaucoup d'intérêt, et qui seront vraisemblablement publiés dans le compte-rendu de la session.

La séance tenue le 7 dans la salle du conseil général de la Moselle, sous la présidence de M. Germeau, préfet du département, séance dans laquelle M. Le Petit a fait diverses communications au nom de M. Bromett, s'est terminée par la visite de la magnifique collection d'émaux, d'objets d'antiquités, de tableaux de prix, que possède cet administrateur ami des arts: cette collection d'une richesse extrême occupe plusieurs salles de la préfecture; il y a peu de musées qui l'égalent.

Le Congrès, après avoir ainsi travaillé pendant 7 jours à Metz, après avoir, sur le rapport d'une commission spéciale, distribué un assez grand nombre de livres destinés à propager l'archéologie dans la Moselle, la Meurthe, le pays de Trèves, etc., etc.

Après avoir voté 3,500 francs, appliquables à diverses restaurations d'édifices, dans différents départements, s'est transporté à Trèves, le 8 juin.

Un bateau à vapeur avait été disposé à cet effet: à sa proue

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