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encore qu'un précipice laissant toute sécurité on a pu dans les châteaux de montagne établir parfois des logements spacieux sur le pourtour de l'enceinte, ce qui n'avait pas lieu

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dans le pays de plaine. M. de Caumont

cité pour exemple

divers châteaux des Vosges, du pays de Bade, des bords du Rhin, etc., comparés aux châteaux de l'ouest de la France et en Angleterre.

Dans ces derniers le donjon est l'habitation principale du commandant ou du baron, c'est une tour carrée robuste, dont le type suivant peut faire comprendre l'importance et

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les proportions. Le château pris et la seconde enceinte forcée, le donjon pouvait soutenir encore un siège, comme l'a démontré M. de Caumont dans le 5. volume de son Cours.

Dans les pays montagneux, au contraire, dont les châ

teaux étaient, dans la plus grande partie de leur pourtour, défendus par l'aspérité du sol, le donjon perdit de son importance, ce ne fut souvent qu'une haute tour d'observation comme à Ribeauvillé.

Partant de ce fait qui établit une distinction assez inportante entre les donjons des pays de plaine et ceux des pays de montagnes aux XII. et XIII. siècles, M. de Caumont pense que les donjons étroits et élevés se voient dans l'est de la France, le midi et au-delà des Alpes, dans les contrées de l'Italie qu'il a parcourues, tandis que les donjons du type Normand, Poitevin et Anglo-normand, se rencontrent surtout dans la France occidentale depuis Bordeaux jusqu'à Amiens, en Angleterre, etc. Il a donné sur cette distribution géographique, et ces différences dans le type des donjons, de curieux renseignements que nous croyons tout-à-fait nouveaux et qui ont été, séance tenante, appuyés par les observations de M. le docteur Bromett, de Londres. Ainsi, pour les châteaux comme pour les églises, le style italien se serait répandu depuis les Alpes et la Lombardie jusques dans l'Alsace, les Vosges et les régions du Rhin, en même-temps qu'il se répandait aussi dans le midi de la France.

Nous passons les renseignements pourtant fort dignes d'être médités, qui ont été donnés sur le style du XVe siècle et sur les châteaux du XVI. siècle dans le pays Messin; l'influence du goût allemand donne parfois aux monuments de la renaissance, dans cette partie de la France, un cachet particulier qui les rattache, par une consanguinité non équivoque, à l'école germanique. Ces faits seront précisés dans le procès-verbal de la séance où ils ont été produits.

Les questions concernant les monuments accessoires ont

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donné lieu à des communications variées; des dessins curieux ont été présentés.

M. de Caumont a mis sous les yeux de la compagnie l'esquisse suivante du Christ de Montmille, près de Beauvais, qui lui avait été adressée par M. l'abbé Barraud; ce Christ, placé dans le fronton occidental de l'édifice, comme à N.-D.-deTrèves, appartient à l'époque romane et méritait d'être

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figuré comme tous ceux qui ont une origine aussi ancienne ; il a été constaté à ce sujet qu'on ne connaît point de Christ en

croix d'une date ancienne, sculpé ainsi à l'extérieur d'aucune église du pays Messin.

La représentation du Christ assis et bénissant est extrêmement rare dans la Lorraine, et l'on n'a pu en citer que deux ou trois exemples.

Quelques autels anciens ont été vaguement indiqués. M. Germeau, préfet de la Moselle, a cité ceux de l'église d'Aviotte (Meuse), comme méritant l'attention.

Quant aux fonts baptismaux, ceux de Pont-à-Mousson sont très-remarquables, dans le style du XII. siècle ; ils ont été figurés par feu M. Grille de Beuzelin, dans son ouvrage sur les monuments de la Meurthe. Plusieurs membres ont demandé qu'ils fussent reproduits dans le compte-rendu de la session. M. le curé de Pont-à-Mousson a donné des renseignements sur l'état de ces fonts baptismaux dont la conservation l'intéresse particulièrement.

Les fonts baptismaux remarquables sont au reste, d'après les renseignements donnés par différents membres, très-peu nombreux dans le pays.

M. de Caumont a profité des discussions qui se sont élevées sur l'importance de certains fonts pour en recommander la conservation et réclamer contre les destructions de monuments de ce genre qui ont eu lieu, à sa connaissance, depuis peu, dans quelques églises. Les ecclésiastiques, présents à la séance, ont promis d'user de leur influence pour les faire respecter.

M. le directeur a présenté ensuite le dessin du font byzantin de Chéreng (Nord), dont il avait été question l'année dernière, à Lille, et dont il a depuis, grâce à l'obligeance de M. le Baron de Contencin, pu se procurer un dessin fidèle. Ce font très-élégant, appartient à la classe des fonts pédiculés, en se rapportant à la nomen

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