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L'ouvrage de M. de la Saussaye se composera de quatre livraisons; la deuxième ne peut tarder à paraître. Nous en rendrons compte, comme nous le faisons de la première.

B. G. Courses archéologiques et historiques dans le département de l'Ain, par M. SIRAND, juge à Bourg. Tel est le titre d'un volume in-8°. fort intéressant et plein de faits, qui vient de paraître à Bourg. Dix bonnes planches au trait accompagnent l'ouvrage et donnent la représentatiou fidèle des objets les plus curieux trouvés dans les diverses localités explorées. Ce mode d'observer en parcourant le pays, de décrire de visu les objets qui s'y trouvent, est excellent; on ne saurait trop le recommander aux hommes qui se vouent à l'étude des antiquités nationales.

Les Courses archéologiques de M. Sirand offrent, en ce genre, un très-bon modèle à imiter (1).

D. C.

Cathédrale de Coutances.-La flèche de la cathédrale de Coutances est rétablie, et depuis plusieurs jours, on est occupé à la dégager des échaffaudages. La nouvelle pierre blanche de cette flèche jure un peu avec celle de l'ancienne flèche.

Dans l'intérieur de la cathédrale, on a fait disparaître les ignobles boiseries qui existaient derrière les stalles des chanoines, et les stalles ont été portées vers les bas-côtés. Celle de l'évêque a aussi quitté sa place, et figure maintenant à l'entrée du chœur, à droite. La grille a été avancée vers la nef et le crucifix qui la surmontait a disparu. Les colonnettes des pilliers ont été retravaillées où il y avait des défectuosités. Ces changements, réclamés pour la plupart par la Société française, produisent pour l'ensemble du monument un effet très-marqué et tout-à-fait à son avantage.

R.

(1) Un volume in-8° de 264 pages, accompagné de 10 planches.

LE GRAND PORTAIL

DE LA CATHÉDRALE D'AMIENS;

Par MM. JOURDAIN et DUVAL,

Membres de la Société française et de l'Institut des provinces de France.

(Suite).

2o. Parabole des dix Vierges.

De toutes les terribles annonces du discernement final, la plus saisissante est certainement celle qui se résume en cette solennelle heure d'attente qui sépare le temps de l'éternité et durant laquelle, justes et pécheurs, élus et réprouvés, tous les hommes sont montrés se pressant à la porte, prête à s'ouvrir, du tribunal suprême et sans appel. Ce que nous a indiqué bien clairement déjà la parabole de l'Arbre bon ou mauvais, celle des dix Vierges sages et folles nous le dit positivement. Jésus-Christ venait de prophétiser les signes avantcoureurs de son avènement ; il allait annoncer le jugement dernier; c'est entre ces deux effrayants tableaux qu'il place celui de l'humanité elle-même personnifiée dans les dix Vierges qui vont au-devant de l'Epoux et de l'Epouse.

«

Ainsi les choses nous sont-elles racontées aux chapitres

XXIV* et xxv® de saint Mathieu; ainsi les ont entendues tous les commentateurs, parmi lesquels nous citerons seulement Eusèbe et saint Césaire d'Arles. « Nous approchons chaque

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jour de la mort; nous allons chaque jour au-devant de

l'Epoux et de l'Epouse, qui sont Jésus-Christ et l'Eglise... « Nous sommes munis de nos lampes si nous portons avec << nous nos bonnes œuvres (1)........... Les lampes sont nos ames; « les vases, dans lesquels est réservée la provision d'huile, signifient nos consciences; et l'huile, les œuvres bonnes et saintes que nous y tenons en dépôt..... Ne reconnaissez« vous pas, dans les cinq vierges prudentes, les ames qui « doivent régner avec Jésus-Christ, et, dans les cinq Vierges « folles, celles qui, dépourvues de bonnes œuvres, ne por« tent, comme une lampe vide, que le nom seul de chré« tien (2). »

Pierre de Blois montre l'exemple d'une interprétation plus large dans son III sermon de Adventu, et appliquant à cette parabole le mystère du premier avénement du Sauveur, signale comme étant la nuit dont parle le texte, medià nocte, "l'heure de profond silence et d'obscurité où le Sauveur prit "naissance lorsqu'il épousa notre chair, et les ténèbres que «la malice avait répandues sur les yeux des Juifs et qu'il dissipe par sa présence, lui qui est la lumière qui illumine « tout homme. Le cri qui retentit à l'arrivée de l'Epoux, clamor factus est, est poussé par le Verbe lui-même, alors

«

qu'il s'élance vers le monde du haut du trône de sa royauté « éternelle et que les prophètes y répondent par les oracles et les cris de joie qui rompent le long silence dans lequel « l'univers idolâtre était plongé (3).

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(1) Euseb. episc. gallic. in nata!, virg. serm. (2) S. Cos. arel. exhort. de decem virginib. (3) Serm. de Adventu.

Le troisième sens de la mystérieuse histoire des dix Vierges, le sens le plus accommodatif, celui qui s'applique à l'avènement spirituel de Jésus-Christ dans l'ame, est également compris par les Pères, et en particulier par saint Bernard (1); mais il n'est jamais exposé seul et à l'exclusion des deux autres, surtout du premier que nous appelons littéral et absolument vrai.

C'est dans cet esprit et en cette vue qu'ont travaillé les sculpteurs et les peintres du moyen-âge. En ce point, comme en tous les autres, ils se sont conformés d'abord et avant tout au programme sacré de l'Ecriture qui leur était si bien connue; et leur pensée, on le voit dans la combinaison de leur plan, a été docile en même temps à la direction des commentateurs et prédicateurs des textes qu'ils taillaient, peignaient ou ciselaieut sur la pierre, le verre, le parchemin, l'émail, l'or et l'argent. Donc nous devons voir dans notre parabole le jugement dernier, et aussi l'incarnation de JésusChrist, et aussi les mystiques fiançailles de Jésus-Christ avec l'ame chrétienne; mais nous devons y voir ces deux derniers

(1) Voir sur la distinction des trois avénements les sermons III., IV., v*., vra. de Adventu de saint Bernard; sur l'union mystique de JésusChrist avec l'ame chrétienne le sermon LXXIV. in Cant. Cant. C'est dans ce dernier discours que saint Bernard dit que le chrétien qui ne reçoit pas en lui la grâce et la vérité, est comparable aux Vierges qui se croyaient sages et qui étaient folles, Virgines dicentes se esse sapientes stultæ factæ sunt, et que Jésus-Christ ne vient à ces ames que comme juge, et non comme époux, Dominus Jesus Christus ( ipse est enim Dei Verbum anima sponsus ) intrabit sane non tanquàm sponsus sed tanquam Judex. -Saint Augustin nous apprend que beaucoup d'auteurs, pour des raisons qui ne sont pas à dédaigner, appliquent la parabole des dix Vierges à l'avènement spirituel de Jésus-Christ par l'église et les sacrements: nam et illas quinque et quinque virgines non defuerun qui, non contemptibili disputatione, docere voluerint ad hunc ejus adventum qui nunc fit per ecclesiam pertinere.

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