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mule Jube domine benedicere, etc. C'était ordinairement dans cette galerie que lecture était faite de l'épître et de l'évangile, cette coutume s'est encore conservée dans quelques cathédrales, telles que celle de Bayeux.

L'établissement des jubés remonte à l'époque où, pour se garantir du froid, on entoura le chœur de beaucoup de cathédrales, de murs qui barraient la partie inférieure des arcades on n'en voit guère maintenant qui remontent audelà du XVe siècle. Si quelques-uns, comme celui qui existe dans une des églises de Troyes, sont remarquables par la richesse de leurs ornements, presque tous interrompent trèsdésagréablement la perspective et nuisent à l'effet général. C'est donc avec raison que parfois on les a fait disparaître quand ils étaient modernes, mais il faut bien se garder de détruire ceux qui offrent quelque mérite architectonique.

JUGEMENT DERNIER. Le tableau le plus important que les sculpteurs aient habituellement représenté sur les façades d'églises, c'est le Jugement dernier, la Résurrection des

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morts, l'examen des bonnes œuvres et des fautes, puis la séparation des bons conduits au ciel et des méchants livrés aux flammes par les démons, se développent au-dessous du

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tribunal céleste et ont offert aux sculpteurs les sujets les plus dramatiques. (V. mon Cours d'antiquités, 4. partie.) LABARUM. - Etendard adopté par Constantin : c'était une espèce de bannière brodée d'or et couleur de pourpre, suspendue à une longue pique; à la partie supérieure était attachée une couronne brillante d'or et de pierreries, au milieu de laquelle brillait le monogramme du Christ, formé par les lettres grecques initiales X P jointes ensemble.

On voit la représentation du labarum sur un grand nombre de médailles; on la trouve aussi dans les bas-reliefs de quelques sarcophages chrétiens en marbre, des premiers siècles du christianisme. (V. sur les tombeaux de cette époque le tome 6". de mon Cours.)

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LANTERNE.-En architecture on appelle lanterne un petit dôme ou une petite tour ouverte sur ses faces, comme on en a construit chez les anciens et chez les modernes (lanterne de Démosthènes, lanternes des Invalides, de la tour centrale de Bayeux, du Val-deGrâce, etc.). Par extension les Antiquaires ont aussi désigné sous le nom de lanterne la par

tie supérieure des tours de grande dimension, qui dans

les églises s'élèvent au point d'intersection de la croix et

qui a des fenêtres sur chacun de ses côtés.

Beaucoup de ces tours

étaient ouvertes à leur base, et la lumière pénétrant par les fenêtres venait se répandre dans l'église, comme à Cou

tances.

Cette disposition des tours centrales est caractéristique de la fin du XIII. siècle et plus spécialement du XIV., ainsi que je pourrais le prouver par de nombreux exemples; mais on la rencontre encore au XV. siècle et même au XVIe. Dans beaucoup d'églises on a voûté postérieurement l'ouverture des tours centrales.

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MANTEAU. Le manteau se rencontre si souvent dans les bas-reliefs, au moyen-âge, qu'il est bon d'en dire un mot: le manteau s'agraffait sur l'épaule droite, de sorte qu'étant toujours ouvert de ce côté-là, jamais par devant, on avait l'entière liberté du bras droit ; on le retroussait sur l'épaule gauche pour laisser le libre usage de l'épée : il traînait par derrière. On distinguait les divers ordres des seigneurs par

l'ampleur du manteau, à la qualité de la fourrure en hermine qui l'entourait, à la largeur du repli du collet, à la longueur de la queue traînante. Les ducs, comtes, barons, chevaliers, le portaient d'un drap écarlate ou violet. Cette dernière couleur a prévalu dans le long habit de cérémonie pour les pairs. Le manteau devint pendant long-temps le symbole et le signe de la chevalerie, au point que nos rois même s'accoutumèrent à faire présent de manteaux aux nouveaux chevaliers qu'ils honoraient de l'accolade aux fêtes solennelles et aux jours de cour plénière. Pour les rendre plus honorables, ils les distribuaient le plus souvent d'écarlate vermeille, couleur qui approchait le plus de leur habit. Ces manteaux se donnaient tous les ans pour l'été et pour l'hiver, par le roi, aux principaux seigneurs du royaume et aux chevaliers de sa maison, et cela s'appelait LIVRÉE ou livraison de manteaux. Du Cange, dans son Glossaire, au mot MANTUM, fait voir que l'investiture des plus grandes dignités se faisait par le manteau. La cotte d'armes fut remplacée par le manteau (1).

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MARDELLE. C'est le nom que l'on donne au parapet qui entoure l'orifice des puits: les anciens étaient plus recherchés que nous dans cet accessoire de leurs maisons. Souvent les mardelles de leurs puits étaient en marbre et garnies de canelures, comme le

fût des colonnes. On en a trouvé beaucoup à Herculanum et à Pompéi.

Au moyen-âge quelques mardelles de puits ont été taillées avec beaucoup de soin; il en existe

plusieurs du XV. et du XVI. siècle, qui méritent sous ce rapport d'être remarquées.

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(1) Millin, Dictionnaire des beaux-arts.

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NIMBE. Cercle ou disque lumineux qui, sur plusieurs monuments antiques, environne la tête des divinités. L'usage de cet attribut remonte à une haute antiquité; on le trouve chez les Grecs et les Romains: ceux-ci décorèrent souvent du nimbe la tête des empereurs, depuis le règne de Constantin.

Les artistes chrétiens adoptèrent le nimbe; il fut pour eux le symbole d'une nature ou d'une origine céleste. Ainsi non seulement les trois personnes de la Trinité, mais la Sainte Vierge et les Saints reçurent le nimbe. On le voit aussi habituellement à l'Agneau, symbole du Christ, et aux quatre animaux symboliques des Evangélistes. Toujours la tête du Christ est, comme je l'ai dit précédemment, entourée d'un nimbe sur lequel se dessine une croix grecque. (Cours d'Antiq., t. 4., p. 194.) Le nimbe croisé paraît l'attribut presque exclusif des trois personnes de la Trinité.

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