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gales; elles portent la plupart, sur la partie saillante ou

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me rectangle des tours, la plupart semi-circulaires à l'extérieur du mur et carrées à l'intérieur, de manière à

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présenter peu de saillie sur le rempart intérieur et à faire ligne avec lui, s'élèvent à une certaine hauteur au-dessus du parapet. Les portes principales s'ouvrent entre deux tours,

l'intervalle qui existe entre ces dernières est occupé par la salle où l'on faisait manœuvrer les herses: chaque porte en avait deux; l'une pour la porte extérieure, l'autre pour la porte intérieure. Entre ces deux herses était dans la voûte un trou par lequel on pouvait assommer, au moyen de projectiles, les ennemis qui auraient été enfermés dans cette espèce de trébuchet. De beaux escaliers dont les marches reposent sur des voûtes en quart de cercle, montaient sur le rempart de chaque côté de ces grandes portes.

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FEMPARTS D'AIGUES MORTES VUS DE L'INTÉRIEUR DE LA PLACE

Les voûtes des tours sont garnies d'arceaux croisés. Dans les petits côtés du carré long qui forme l'enceinte murale, sont des tours dont la partie basse est carrée, mais dont la partie supérieure en encorbellement sur le carré est de forme octogone; l'appareil de ces parties coupées à pans n'est point en bossage, et elles peuvent être moins anciennes que les autres.

Les portes par lesquelles on entre des courtines dans les

tours, sont défendues par ces espèces de machicoulis que MM. Mérimée et A. Le Noir proposent de nommer moucharaby. On ne remarque pas de pareils ouvrages de défense au-dessus de toutes les portes qui s'accèdent du côté

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intérieur du mur vers la ville. Les courtines sont dépourvues de machicoulis.

On voit quelques cheminées dans les salles qui surmontent les portes; le tuyau qui les termine est toujours octogone.

Pas une seule maison n'est appliquée contre les murs à l'intérieur de la place, ce qui donne un intérêt de plus à cette enceinte si complète. Il faut espérer que les choses resteront long-temps en cet état. L'enceinte actuelle est plus que suffisante pour la population, et il y a, d'un côté, des parties considérables qui ne sont point couvertes de maisons.

Le château et les logements principaux de la garnison se trouvent à l'un des angles de la place, en regard de la tour de Constance.

Cette tour, détachée des remparts, est un magnifique donjon cylindrique, bâti du temps de saint Louis ; c'est une des plus considérables que j'aye vues: elle a, dit-on, 90 pieds de hauteur, et son diamètre est de 60.

Elle présente intérieurement des dispositions pareilles à celles des tours de la même époque ses voûtes sont percées, au centre, d'une ouverture cylindrique qui donnait du jour et permettait de hisser, sans difficulté, les projectiles qui pouvaient être nécessaires. Il faudrait une coupe pour décrire en détail la disposition intérieure de cette tour qui, par ses dimensions, nous rappelle le beau donjon cylindrique de Coucy (1).

Beaucaire. D'Aigues-Mortes je suis allé à Beaucaire, l'antique Ugernum, et j'ai commencé ma tournée dans cette ville, par l'examen des fragments antiques et des inscriptions déposés à l'Hôtel-de-Ville. Deux pierres milliaires très-bien conservées m'ont d'abord frappé ; elles avaient été élevées sous l'empereur Claude, la 2°. année de son règne, ainsi que l'attestent les inscriptions qui sont littéralement identiques et ainsi conçues :

TI CLAVDIVS

DRVSI F. CÆSAR

AVG. GERMANICVS

PONTIF. MAX. TRIB.

POT. COS. DESIG III

IMP. II REFECIT

Une cavité ronde et assez profonde existe au-dessous de

(1) V. la description de Coucy dans le 5o. volume de mon Cours d'antiquités.

l'inscription dans chacune de ces colonnes, et tout porte à croire qu'elle avait été remplie par une plaque de cuivre ou de bronze, sur laquelle étaient gravés les chiffres indiquant les n°. des milliaires. Il paraît que ces deux colonnes furent découvertes, en 1735, dans les fondements de l'ancienne église paroissiale, et l'on suppose qu'elles avaient été placées primitivement sur la route d'Ugernum à Nîmes. M. Blaud, dans une notice sur Beaucaire, annonce qu'il existe deux autres colonnes milliaires dans une chapelle presque détruite, près de la route de Nîmes, qui portent des inscriptions semblables à celle que je viens de citer; elles ont, selon toute apparence, été prises sur la route pour être employées dans la construction de la chapelle.

Ces inscriptions prouvent que la voie de Beaucaire à Nîmes a été réparée sous le règne de Claude : plusieurs autres faits démontrent que de son temps on établit ou l'on perfectionna un grand nombre de communications sur différents points de la Gaule; vous devez vous rappeler que le milliaire trouvé au Manoir (Calvados) en 1819, et décrit par M. Lambert, avait été élevé sous le 3. consulat de cet empereur, conséquemment un an après ceux que je viens de citer.

Eglise N.-D. L'église N.-D. a été reconstruite au siècle dernier; elle était intéressante, à en juger par les morceaux d'une frise, ornée de rinceaux fort élégants, qui sert de banc sur une place voisine, et par un bas-relief représentant la cène, que l'on a incrusté dans le mur extérieur de l'église nouvelle les figures en sont belles et d'un grand relief.

C'est aussi de l'église N.-D. qu'est provenue une vierge citée par M. Mérimée (voyage dans le Midi de la France) et qu'on a placée dans le mur de l'escalier d'une maison ayant appartenu au maire de la ville. En voici l'esquisse ;

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